Le magasinage, les cadeaux, les soupers, les partys, les décorations, la bouffe, le monde que j’ai pas envie de voir. J’ai même pas décoré encore, pas de sapin, juste quelques lumières dehors. Il fallait bien qu’il en mette, tous nos voisins l’ont fait…
Ça fait trois jours qu’il coke, dans le jour même des fois. Après toutes ces années, il pense encore que je ne m’en rends pas compte. Je le confronte, il pogne les nerfs… Ehhh qu’on a du fun. Que ça soit une ligne, un quart ou un gramme je m’en crisse. Pour moi il n’y a aucune différence. Je suis au travail, qu’est-ce qu’il fait de ses journées? Je l’sais pas. J’arrive c’est le bordel, il fait a souper à peine un jour sur deux. Je me tape les devoirs, le souper, le ménage, les réunions, les lifts pour les cours, les courses. Il a quelques projets en vue, il joue à la bourse, il va au bar.
Bon, ça va faire.
J’ai décidé de prendre le mois de décembre off de toute cette merde. J’ignore tout ça, j’arrête de déprimer, me morfondre, me replier. On passe les fêtes. Je vais tout faire pour que ça se passe bien.
Je vais me mettre un beau sourire dans la face, je vais dire s’il vous plait et merci, je vais frotter, popoter, acheter les hosti de cadeaux, rentrer un sapin, étendre les maudites décorations laides à travers la maison.
C’est pas le temps de bad tripper, pas avec les enfants. C’est leur plus beau temps de l’année, je leur gâcherai pas ça. Mais je ne regarderai plus en arrière. C’est fini. Comme c’est là, je ne sais pas s’il sent le courant changer, mais puisqu’on ne peut plus se parler, il est ben mieux d’allumer. Parce qu’il va avoir une méchante surprise.