Notes de course #1

C’est avec une belle grande joie que je constate que mon temps de puce est sous les 40 minutes! 39 minutes 6 secondes. Avec un minimum de marche, peut-être 3-4 minutes au total. Je suis VRAIMENT fière de moi. Par contre avec la chaleur, je sais que mon progrès n’a pas été aussi rapide que je le souhaitais. Mais ma prochaine course est le 22 septembre et je compte bien atteindre le 37 minutes.

C’était vraiment agressant tous ces humains autour de moi, dans mon espace. En plus certains avaient oublié le déo… La grosse musique dance aussi, why why whyyyy? En tout cas, j’ai mis Sleep’s Holy Mountain et je suis partie au signal.
Je n’en ai parlé qu’à une seule personne (à qui j’ai aussi dit que je pensais faire mon 5k en 35 minutes, mais c’était avant de m’être chronométrée comme du monde alors pardonne moi Pat, c’était pas pour me vanter, juste une erreur d’évaluation) mais je crois bien que mon objectif d’entrainement pour la prochaine saison sera le 10k. J’ai la preuve que j’ai la discipline et la drive. Et je sais qu’avec des objectifs clairs et réalistes j’arrive à progresser sans abandonner ni me décourager. Et le plus fou: J’AIME courir.
Je suis extraordinaire dit-il. Et en me le répétant pendant la course j’y ai cru, tout semblait possible.

et avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré

J’ai fait quelque chose de terrible tantôt. J’ai croisé un mec et je l’ai jugé ouvertement. Je sais pas ce qui m’a pris. En fait oui, je le sais. Je me sentais vraiment hot à cet instant, avec ma mini jupe, ma camisole, mon tatou, mes 40 livres en moins… Je marche et ce gars s’en vient vers moi, clairement de retour du bureau, business casual (kakis, chemise blanc bleu col ouvert), sac d’ordi à l’épaule. Fin quarantaine, les cheveux poivre et sel, grand… Il est vraiment beau. Mais il a un bide et sans doute une trentaine de livres en trop. À tout autre moment de ma vie, cette constatation ne m’aurait même pas traversé l’esprit. Mais là, en cet instant précis, je me suis sentie tellement supérieure. J’ai regardé son bide et je l’ai ensuite regardé dans les yeux. Et j’ai continué mon chemin.

J’ai été invisible aux yeux de ces hommes-là pendant tellement longtemps, j’avais l’impression de me venger. Et honnêtement, si cette scène s’était produite il y a trois ans, il ne m’aurait même pas vue. Ça n’excuse rien, bien entendu. Et une heure plus tard je me sens encore coupable. Non seulement il m’a vu, mais il a vu mon regard et mon jugement et je connais ce sentiment beaucoup trop intimement pour m’imaginer que cela ne l’a pas blessé même un peu.
Je ne veux pas que toute cette confiance en moi, acquise au coût de grands efforts, ME transforme. C’est comme une drogue. Plus j’en gagne, plus j’ai le jugement facile et ma perception des gens est teintée d’une certaine rancoeur. Je cherche les bons mots, je n’y suis pas encore. Mais cette réflexion est intéressante et aussi essentielle.  

Vocalises

J’arrive de mon cours de chant. Mon problème avec les compliments en prend plein la gueule. Je sais pas trop exactement quand ça s’est matérialisé dans mon esprit, j’ai de ces profondes réalisations presque tous les jours maintenant.

J’allais écrire étape. Mais ce ne sont pas des étapes. Les choses se suivent et ne se ressemblent tout simplement pas. Quand j’ai découvert l’écriture et les blogs. Quand je me suis séparée. Quand je suis revenue à Montréal (laissant derrière une autre relation). Quand j’ai arrêté de fumer. Quand j’ai commencer à utiliser une machine cpap, par le fait même réglant une trâlée de problèmes de santé que je croyais liés à… Quand j’ai perdu du poids tout en regardant ma relation avec la bouffe bien en face. Quand j’ai commencé à courir il y a 9 mois. Quand je me suis fait faire mon premier tatouage il y a deux semaines.

Je porte maintenant des shorts et des soutiens-gorge sans bretelles. Je passe dans tous les tourniquets sans avoir à me tourner. Je fit dans les fauteuils au cinéma et dans l’avion. Je fit sur les bancs de bar.

Vitesse grand V. Mais je frappe en masse de murs. Je sais reconnaître les signes. J’en prend trop, je deviens maniaque, imagine les scénarios les plus grandioses et puis je capote, je m’enfarge et je paralyse pendant une couple de mois. Rinse and repeat. It’s all good. Je m’en vais dans la bonne direction peu importe les détours.

Voici donc une nouvelle non-étape. Je chante en secret depuis toujours mais suis incapable de le faire en public. Mes quelques expériences dans les partys de famille ou dans les karaokés ne font que renforcer ma gêne (que je peux maintenant associer à mon aversion pour l’attention positive). Mais je suis rendue là. Aujourd’hui à la fin d’une phrase bien sentie pendant Someone to Watch Over Me j’ai vu la chair de poule se former sur le bras de ma prof. Elle m’a regardé toute heureuse, “t’as vu, tu me donnes la chair de poule, t’as tellement une belle voix!”. J’ai beaucoup de misère à ne pas me sauver, à ne pas dire, bon non c’est ta clim. Je le prends. Je prends tout, j’ai le droit, je ne dois plus jamais refuser de m’accomplir.

And then while I'm away, I'll write home (almost) everyday

Je décolle demain soir. YUL-CDG. Je décolle demain soir, moi, seule, mes valises, mon laptop, la clé d’un appart dans le 15è au fond de mon sac.

Au sol resteront mes angoisses, mes peurs, mes troubles de comportement, mes troubles troublants.

D’un voyage à l’autre j’apprends à ne pas accoler de symboles à ces départs, à ces endroits où je rêve de me retrouver, en petite extase.

L’épiphanie ne viendra pas. Le bouquin ne s’écrira pas. Ma vie n’aura pas plus de sens après ces expériences. D’ailleurs, pourquoi voyager si tout ce qui me rend vraiment heureuse se trouve ici? Que trouverai-je de si significatif, de si différent ailleurs?

Et puis merde avec la philosophie à cinq cennes! C’est quand même la France là, c’est pas Buffalo!

Je n’écris plus beaucoup depuis quelques semaines. Mais quand je le fais, c’est surtout sur 365 jours. Pour des nouvelles de Swan à Paris, je vous invite à m’y rejoindre. Mais pour les états d’âmes de Swan à Paris ce sera ici, et il risque d’y en avoir plus d’un…

7 jours

Je suis dans une bulle. Une bulle remplie de moi, juste moi et mes angoisses. Plus je suis stressée, plus je me retire, m’isole. Je suis de très mauvaise compagnie. Irritable. Égocentrée. Électrique, prête à sauter d’une seconde à l’autre.

Je m’excuse par la bande à vous mes amis. Je vous néglige. Je suis désolée. La bulle est très serrée. Et l’air pas particulièrement agréable à respirer.

Je penserai à vous là-bas. Vous écrirai, vous enverrai des cartes postales. Je penserai à vous. Là-bas.

Mais pas ici, pas maintenant.

Full disclosure (ou presque)

Il y a de ces moments où je me dis, “Oh my, j’ai vraiment envie de partager ces moments avec un gars cool”. Et dans ces moments-là, la solitude que j’ai choisie m’écoeure un peu. Depuis plus d’un an que je suis célibataire, et deux fois j’ai ouvert un profil sur “le” site de rencontre, et deux fois je l’ai fermé une couple de jours plus tard.

Rien à faire. Je n’y arrive pas. Figurer dans un catalogue me répugne autant que de le consulter. Mais il n’y a pas que ça.

À la veille d’une rencontre possible je me suis mis à douter de moi, de mon apparence, de mes capacités à plaire, à intéresser… Juste ce sentiment-là aurait suffi. Mais avant de fermer mon compte pour la dernière fois, je me suis questionnée sur mes désirs véritables. De quoi ai-je envie? Qu’est-ce que je recherche vraiment? Et puis finalement j’en suis venue à la conclusion que dans le fond, quand je m’inscrit, c’est pour me gonfler un peu l’égo, mais qu’au final, j’ai pas vraiment envie d’avoir un chum.

Je ne ressens pas de vide dans ma vie. Je n’ai pas cette urgence d’être deux, de partager. C’est plutôt le contraire. Le besoin d’être seule est encore le plus fort de tous. Mon amie me dit “Cool! Même si c’est juste pour le cul, profites-en!”. Mais je ne pourrais pas. Du cul pour du cul? Nope. No interest whatsoever. C’est pas un corps qui m’allume, c’est une tête. Et le catalogue que j’ai consulté en semble particulièrement pauvre. Et toute cette catégorisation, ces préférences, ces exigences, ces idées préconçues de ce que devrait être une relation me donne la nausée. Si c’est ça, fuck it.

J’ai quarante et un an. À ce jour j’aurai vécu plus de la moitié de ma vie à deux. Peut-être aurai-je cette envie à nouveau au cours des trente, quarantes années qui me reste à vivre. Sans aucun doute. Mais forcer le destin pour un moment de solitude un peu triste, ça, je n’y crois pas.

[not really] sorry

(I feel like I should be apologizing but at the same time I don’t want to)

I’m sorry, but not really you know? Sorry to have put this up here, but here is mine after all.

Fak, anyway. Je me sens tellement bien aujourd’hui. Pour une vraie fois. Comme si j’avais gardé un sac à vidanges plein dans la maison pendant trop longtemps et que je me décidais enfin à le mettre au chemin. I really enjoyed the click at the end of the call.

I feel fantastic! L’appart avance, et dans moins de six semaines je serai sur un avion en direction de Paris. What exactly am I complaining about? 🙂

Lots of fucks and no more to give

Yeah, we all need someone we can bleed on
Yeah, and if you want it, baby, well you can bleed on me
Yeah, we all need someone we can bleed on
Yeah, yeah, and if you want it, baby, why don’cha bleed on me
All over

ALL OVER

ALL OVER

Come on. Try me. Fuckhead. (A person of shitty intelligence and/or judgment)

Fuck you and your silences. Fuck you and stupid and jealous girlfriend. Fuck you and your infinite interest in yourself.

But mostly, fuck me and my stupid hope that there is good in everyone. That within your heart lies empathy. Understanding. Sensibility. Friendship.

FEARLESSNESS.

Isn’t there anyone, ANYONE, who is not afraid of me? Please tell me, I’d love to know. I won’t change I know that much. But surely to know would make things easier no? I don’t know. I just know this fact, this thing. I scare. I’m sorry. No I’m not. I’m mostly sorry for knowing but not being able to not do it. And yet, I can be so nice, so sweet… If you only knew.

But I will never show you as long as you’re being such an asshole.

And that goes for everyone that has let me down. I will remember you. I’ m done with forgiving. Understanding. Being sensible.

This is a shitty post I know. I’m sorry to all the nice people/friends that come across it. But if the shoe fits, put it on and run the fuck out of here. I’m done with you*.

*Just to make sure, I’ll let you know in person too. Because that’s what I do/am.

 
http://youtu.be/GNTH9zmleBE

Des chiffres et du temps (et un nouveau blogue)

Dans 24 jours je traverserai le fleuve pour la douze millième fois (approximativement, selon mes calculs plutôt paresseux). Dans 24 jours, je reviens habiter l’île. Je dis toujours que j’ai grandi à Montréal, mais ce n’est pas tout à fait vrai. En partie oui. Mais en détail, c’est plutôt comme suit:

Née à l’hôpital Fleury, mais mes parents habitaient Laval. Incluant 4 déménagements, un détour par Ste-Adèle et leur séparation, je suis arrivée à Montréal véritablement à l’âge de 7 ans, en 78. Avec ma mère, nous y sommes restées jusqu’en 83, incluant 3 déménagements dont le dernier qui nous ramena à Laval, dans le fabuleux complexe de la Place Bellerive, au 14è étage. Je n’y suis restée que quelques mois, de juillet à octobre. Elle avait besoin d’un break… Je suis donc partie vivre avec mon père à St-Jérôme, pour un an. En août 84, je suis retournée avec ma mère, qui habitait maintenant à St-Antoine. Nous y sommes restées un an. Ensuite, Rosemère et Ste-Rose dans la même année.

En juillet 85 j’ai fait mon entrée à la polyvalente Père-Marquette. Et malgré un déménagement l’année suivante (Bellechasse Christophe-Colomb à Beaubien de Normandville), j’y suis restée pour les 3 dernières années de mon secondaire.

J’ai quitté ma mère pour emménager avec mon chum dans le même bloc appartement, de l’autre côté du corridor. Après 4 autres déménagements, nous avons quitté la ville avec les enfants pour nous établir à La Prairie, en 95.

Si on additionne tout ça, c’est pas tant que ça. 15 ans sur 41 à Montréal, et tout déchiqueté sur une timeline, je l’avoue, assez dure à suivre. J’ai longtemps été capable de me rappeler toutes les écoles que j’ai fréquenté, mais je ne suis plus trop certaine. Pas des noms en tout cas. Le nombre? 11 (dont 3 ans dans la même).

Depuis que je suis ici sur la rive-sud, 3 déménagements. Avec celui qui s’en vient, le grand total? 23.

Mon blogue a déménagé qu’une seule fois, de blogspot à ici. Go figure…

J’imagine qu’il y a des trucs, des choses importantes qui devraient être analysées, des introspections à faire, des questions à me poser. Je le ferai peut-être un moment donné. Comme c’est là, tout ce que j’ai envie de faire, c’est de paqueter des boites et de rêver à Paris.

Et une autre petite chose… Écrire. Autrement. Ailleurs. An unexamined life existera toujours, il ne s’agit pas de déménager encore une fois. Je me créé un autre espace, pour exprimer ailleurs un regard nouveau et des réflexions différentes. Mon espace ici, c’est un peu comme ma chambre. On est assis dans mon lit, on jase, on rêve, on pense à hier et on imagine demain.

365 jours de retour sera juste ça. 365 jours à revenir, 365 observations, humeurs, odeurs et la vie tout autour de moi, tout autour de l’île.

 

fr/en [miettes #2]

Certains trouvent peut-être le bilinguisme ici un peu déroutant, ou dérangeant… mais c’est comme ça dans ma tête. Parfois même en pleine phrase, ça change. Je vous évite une partie de chaos quand même.

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It’s not like we didn’t know this. Like we’ve never read it anywhere or didn’t feel it at some point or another. But it’s true. We’re all walking wounds, at different stages of healing. Some so fresh it hasn’t started yet. But it will.

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“You don’t ask a lot of questions”
“Maybe I don’t need a lot of answers.”

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I’m walking amongst (I LOVE that word. The way it makes your mouth, your tongue work. Say it, say it out loud, feel that?) fortresses filled with treasures and secrets. Just being able to peek through the windows is cool. I don’t feel compelled to break in, tear down the doors, know. Being aware is enough. They’re everywhere. And they’re beautiful.

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Je viens de terminer le journal d’Eleanor Coppola, écrit pendant le tournage d’Apocalypse Now. Une traduction pénible, une lecture pénible, mais néanmoins intéressante. Et puis soudain, vers la fin, crise conjugale. Infidélités.

Une phrase, et puis là, dans le wagon de métro, le mal de ventre, la tristesse. La compréhension immédiate de ces sentiments écrits il y a déjà plus de trente ans. T’as beau te faire à croire que t’es guérie, qu’il faut beau, que la vie t’es si bonne ces derniers temps que c’en est même un peu suspect. La douleur est maintenant plus superficielle, mais la réalité de ces blessures elle, ne l’est pas. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne sais pas si je veux m’attarder vraiment à ça. Est-ce que mon coeur est irrémédiablement endommagé ou bien je mêle trop de choses ensemble?

Le plus difficile c’est de cesser de porter toute la responsabilité des sentiments des autres, de leurs gestes, sur mes épaules. D’arrêter de me voir comme un monstre, moins qu’une femme. De vivre les rejets comme autant de constats que je suis juste inadéquate, pas assez.

Mais avec le temps j’apprends aussi, surtout peut-être, à m’accepter. Accepter tout, en entier. Je sais aujourd’hui que je ne suis pas cassée. Que je n’ai pas à être réparée. Que de rechercher l’approbation des autres ce n’est qu’une façon d’éviter d’être ce que l’on est vraiment.

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I don’t use the “The well” category as much as I used to here. It’s a good thing I guess. But sometimes I miss being able to reach in it and write about it. Not that I have lost all sense of depth, but I’m frightened by the ease with which I can move away from it. I’m torn between relief and shame.

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[youtube http://www.youtube.com/watch?v=ZajltcEBncQ?rel=0]

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PS: Je déménage à Verdun le 1er juillet. J’ai changé d’idée, et je l’assume pleinement! Je reviens (presque, bon, parce que Verdun, Montréal, tsé) dans ma ville natale. Je suis heureuse. Point.

PPS: Mon beau Stéphane, je ne t’oublie pas! J’ai jamais été super bonne à la tag, je cours pas vite. Mais ça s’en vient.

PPPS: I’ve started selling stuff on ebay and I have no life left whatsoever.