11pm

A 90 minutes walk, a note book.

It was really humid and the thick pages were soft and yielding. Blue ink on purple matrix.

It looked black on gray under the lamp post.

The mandatory mist around its light making me remember nothing. Only to check on my podometer once in a while. And to draw a line after each gust of words.

The occasional glance, a jogger with a dog, a teenaged couple smiling silently, digging their moment. 

I can't break out a sweat. Six pages already filled. Each street corner has held my shadow for a few minutes.

African masks, green or eggplant walls displaying them to the parked car across the street. I want to ring the bell and tell them they're out of style. 

Over four thousand steps and I reach brand new asphalt. The lighting sucks, but wow look at the gorgeous park, the valley, the birch trees, Bob Dylan, another page is consumed.

I wasn't born to lose you he says, and I write I think who is, really? It's all in the want. The light is red, but what the hell. It's a four lane and a quick jog.

While I surrender four bucks for taurine, guarana and caffeine she looks at the pad with a star on it and a pen stuck in the spiral binding like it's a foreign object.

It's an S leading to my home. Spots on aluminum siding and fake waterfalls and the end of my mp3 rotation. I'm done.

Empty, the next page awaits.

Guide

Little by little the night turns around

-Set the controls for the heart of the sun

click up here… still can't put in a player.

 

Everyone is lost. No one is safe on their paths. Some have strayed further than others, and might struggle a little harder to come back.

We are looking around. That look. Those words. Lost. Whatever caught our eye to make us stray, it was all it took.

Find some hands, any hands. For the remedy is in the touch. The way will be shown through a communion in the void of our collective soul.

 

Des choix

Y a des grands bouts qui m'achappent. Je comprend pas toujours ce qui passe autour de moi. Pis quand je fini par comprendre, y est trop tard, le show est fini.

Y a d'autres fois où c'est moi qui décide de rien voir. Où j'me dis que c'est aussi ben de même. Parce que sinon j'aurais jamais de fun. Parce que sinon, j'arriverais pas à me regarder dans le miroir.

Des ombres pis des lumières. J'ai le doigt sur la switch. C'est à peu près la seule affaire que je peux contrôler.

Je suis bitch, je suis vache. Mais des fois, je m'échappe à être fine, généreuse, whatever. Et là j'ai pas de switch pour ça. Pis c'est pas toujours dans ces moments de gentillesse là que je suis la plus heureuse. Parce que quand je suis fine, c'est là qu'on me fait le plus mal. C'est étonnant quand même. 

Je peux décider comment j'écris. Beau vocabulaire, ou ben accent de ruelle de Montréal. Envolées ou vomissures. Anglais ou français. Je décide surtout quoi j'écris. Pour qui, ça c'est même pas une question, même pas un choix. Pour moi.

Je peux décider de mes rôles en société ou dans le lit. Dominante, soumise, abandonnée, passionnée, détachée. Du cul, baiser, fourrer ou faire l'amour. Mère, femme, amie, soeur, salope.

J'ai pas d'éducation (est-ce que deux sessions au cégep et deux à l'université comptent vraiment… j'pense pas). Pas de formation, pas de diplôme. Pourtant j'ai une job qui requiert un bac (big fucking deal).

Des ombres pis des lumières.

C'est quand j'arrête de penser que je me sens vraiment perdue. Mais quand j'ai le cerveau en overdrive, ça m'emmène pas toujours aux bonnes places. Ou en tout cas, ça me fait prendre des crisses de détours. Ou ben ça me fait écrire quatre posts dans la même journée.

Je dis tout le temps que la vie est trop courte pour s'accaparer du monde et des affaires qui nous font chier. J'suis due pour un ménage. Les pressions sociales, l'éthique, les principes, les règles, c'est pas pour moi.

Check la aller qu'ils vont dire, pis moi je vais leur faire un beau fuck you smile.

Past in fall

A silence I bred through smiles and being there was never enough.

An empty inbox as my soul ready to burst from need not real.

There was nothing, I was nothing, until and then and now.

A start line as elusive as a wolf's smile.

A finish as definite as the last drop of cum drying on the edge of my mouth.

Time passes, time dies, and so does desire for shiny new skin.

To possess, to own, to take, to taste for the first time.

When the leaves changed colors it was old and it was new.

When snow fell over the warmth of our bed it was too late for a song.

Music could do nothing to change the mood.

I have drowned only to be safe, to be quiet.

I have drowned only to finally breath the air I was denied.

But it's cold, and it's dangerous, and it's slippery down here.

And without a moment's notice I might fall back.

I might look back and wish for the wave to take me again.

Anything.

Anything for the sound or the colors or the breeze.

 

Rentrée II

J'ai fumé mon premier joint le 23 juillet 1983. Avec ma première meilleure amie à vie, sa mère et le chum de sa mère. Ma chum fêtait ses 12 ans. Sa mère lui a donc offert ça en cadeau. J'ai tout de suite aimé ça et commencé à fumer continuellement, pratiquement tous les jours, pendant au moins 20 ans, sauf deux breaks de grossesses et allaitement. Cet été là, entre la sixième et le secondaire, ma vie a pris un tournant. Gars, dope, violence. Plus de barbie, plus de lecture, plus de rien. Le party 24/24. Étrangement c'est à cette période que ma mère et moi avons commencé à communiquer. À se parler. Ben, aussi à sortir ensemble, prendre des brosses ensemble. Cruiser des gars ensemble. Je crois qu'elle a vu ce tournant comme la fin de son rôle de mère enfin.

Mon fils commence sa sixième. Il joue au football, après avoir fait du soccer pendant 4 ans. Du tennis aussi. Il joue au hockey dans la rue, au volley ball, au baseball. Son jeu PS2 favori est NHL '06. Il joue encore aux Légos, aux autos et aime bien avoir un bateau en plastique dans la piscine. Il a beaucoup d'amis, toujours parti chez un ou chez l'autre, ou bien ils sont chez nous. L'école ne lui dit rien. Il n'hait pas ça, mais ça le laisse de glace. Pourtant il a lui aussi d'excellentes notes. Il est allumé, a le sens de la répartie, et souvent plante ses profs avec ses arguments. Il s'emmerde souvent en classe évidemment. J'aimerais tellement qu'il soit plus stimulé. Qu'on lui donne ce qu'il a besoin.

Ma fille à 11 ans avait déjà lu Frankenstein, Dracula et Dr Jeckyll et Mr Hyde. Mon fils à 11 ans n'a pas encore lu un roman complet. Mais connait tous les Astérix, Gaston et Garfield. Il est beau, affectueux, impoli, traineux, généreux. Il fait sa sixème année en immersion anglaise à son école. Sa motivation principale? Pouvoir regarder les Simpsons en v.o.

Je ne sais pas comment tout cela m'est arrivé. Comment ces enfants sont arrivés dans ma vie, avec tout ce qu'ils sont, ce qu'ils ont. Mais j'en suis reconnaissante à chaque jour.

Rentrée

À chaque fin août début septembre on dit ça. Ah ça sent l'école. Les premiers jours dans une nouvelle classe. Les retailles d'aiguisoires. Les vieux dictionnaires. Les nouveaux cahiers.

J'ai fait 7 écoles différentes au primaire. Dans 3 villes. À chaque rentrée scolaire je voulais mourir. J'avais mal au ventre. J'avais peur. J'étais une total reject. Comme un téléphone arabe secret, mon surnom se rendait toujours à l'autre école: La moppe. J'étais grande et mince, avec une crinière à faire peur.

Je me retrouvais souvent adossée sur un mur dans la cour, avec six sept ti culs qui me criaent après et qui me tiraient les cheveux. Quand j'arrivais à la maison pour diner, ma mère était encore couchée, un nuage de cognac flottant au dessus d'elle. Et après les classes, elle était souvent déjà partie travailler. Ou sur le party.

Pourtant j'aimais ça l'école. J'aimais apprendre. Ça allait jamais assez vite à mon goût. Je lisais tous mes livres bien avant la fin de l'année. J'ai toujours eu d'excellentes notes, sauf pour les travaux à faire ou finir à la maison.

Rendue au secondaire, je me suis fait des amis. Hash, mescaline, thc, acide, coke, vin, bière, vodka. Et tout m'a semblé tellement plus facile. J'avais même des amis. Genre.

Ma fille commence le secondaire II cette semaine. Sa deuxième année au programme enrichi d'un collège privé. Elle joue du piano, de la guitare et du violoncelle, par choix, parce qu'elle aime la musique.  Elle a reçu des prix pour ses notes l'an passé. Elle étudie des heures à chaque soir, sans que je le lui demande, parce qu'elle aime ça.

Elle n'a pas beaucoup d'amies, mais elle est bien comme ça. Elle n'a pas eu de chum encore. Je vérifie quand même ses contacts MSN avec elle. Elle n'a pas de g-string, pas de linge sexy. Elle trouve ça loser. Je n'ai jamais eu à la punir de quoique ce soit, jamais eu à la discipliner.

Je ne comprend pas. Et je comprend. Je me vois tellement en elle. Je ne sais pas ou j'en serais aujourd'hui, avoir eu un peu d'encadrement, d'encouragement. Peut-être pas plus loin. Mais quand je dois payer la facture de frais de scolarité, je le fais avec plaisir.

Et je la regarde aller, et je la trouve tellement belle. Tellement intelligente. Elle peut devenir ce qu'elle veut. Elle a toutes les chances de son côté.

Blind slumber

Going through the motions. Every day looking like its predecessor. It's highly possible that the next will join the ranks. And as I drag my lazy ass from today to tomorrow, I am amazed at how easy it is to do, say or feel absolutely nothing. To not think. And the deeper I fall into this state, the worst I feel. On one hand I tell myself, it's ok, take break, just drop everything and float. Follow the line. On the other, I feel guilty, lazy and small. For falling asleep again.

The I-shoulds that I used to turn into I-dids are now becoming fuck-its. Any attempt to focus is killed by shut-ups and don't-think-about-its. The wind has died. The drive is gone. But it was all fabricated. Rested on artifice. Conditions. Compromises. Another kind of sleep.

I am confronted once again with a stranger. Two people lived side by side, one watching the other die. The dead is haunting me. The living is hiding in shame. Will I go for the trinity? As the third player is poking her head out, I'm starting to feel jilted by my own mind. 

I should go on a trip, far away. Let them fight it over. I was about to write, I'm so tired. Then I realized, what the fuck am I a tried of? I do nothing. I let everything slip, slide, go. I don't try to grasp. I don't try to hold. Tired of what? I'm actually afraid, that's what I think. Afraid of seeing my mind go. Of never being able to recover what I started. The beautiful that I bred. The wonderful that was showing signs of blooming.

Afraid that I am not worth all this. That I'm being selfish for trying to be a better me. All this time spent in my mind, to clean it up, to understand it better, is surely too egocentric. I don't deserve that amount of time and effort. I can get by on sitcoms and crappy softcovers. 

It's just too easy like this. And too hard for the rest. But there is always a catch for taking the easy way out. And I can see it. So I need to stay awake. Eyes opened. No caffeine this time, no Rockstar, no Monster. No fake help. Poke me once in a while will ya?

I and there

Around the bend
Around, it's somewhere, right here

Across the divided earth
Over the fantastic hills

I can climb anything
I can jump as high as… yes, that high

A slow tumble towards the end
A soft landing for my balance was near perfect

No scabs to pick
Nothing to call home about

Just a few more miles, jumps, steps, dashes
Just a little farther
It's right around the corner

Il est où mon boulet?

Ça se dit pas. Mais pourtant, j'ai envie de le dire.

Je peux pas le dire. Mais je vais le faire quand même.

Câlisse que j'm'ennuie.

Mes doigts brûlent. Mon coeur bat. J'ai envie de dégueuler. J'ai l'feu au cul pour rien.

Détox de mots. Sevrage de maître.

Une proie facile au large. Garrochez vous pas.

Fuck.

Stream of acceptance

Deaf dumb and thirty
Starting to deserve this
Leaning on my conscience wall

-Bush (click to hear)

 

A face stamped on the very first riff.

Gone, gone, should be fucking gone by now.

Yet I still find myself on my hands and knees howling.

Yet I still look back for a glimpse of reality.

All this to remember I was still a woman.

All this shit to remember what it means to give.

Nothing in return. Just an empty shell. Again.

How many times will I give thinking I will receive?

How can the idea of being posessed be so seductive? 

Does swimming against the stream sound too ordinary?

Do images stay that long?

Starting to deserve this indeed. 

One year has gone since my birth. And suicide.

Fall will be hard the breath.

Because I have disconnected my life support.

The smells will remind me.

The sounds will remind me.

The cold air will remind me.

That I was dead before. That I have died again.

I want to deserve myself.

I want to be worthy of me. 

I. Will. Not. Go. Back.

To no one, to nothing.

I am my own gift.

So get the fuck out of my way.