Comme un goût sur ma langue. Quelque chose qui manque. Ou de trop. J'avale, mais rien ne descend.
J'aime mes fleurs rouges, celles qui me font saigner des yeux. Celles qui me rappellent que je vis, après tout. Et que de voir, même si ça fait mal, c'est mieux que de vivre dans le noir.
J'aime avoir envie d'écrire des clichés, de rigoler en les tapant, et de renifler un peu en les sauvegardant, sachant qu'ils ne dépasseront jamais le stade de brouillon.
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Tell me again… Your inbox contains no unread conversations.
J'aime quand la petite enveloppe blanche devient bleue.
J'aime regarder ma page et me dire, bon dieu, c'est moi qui ait écrit tout ça? Mes archives sont de fabuleux voyages dans le temps des tempêtes sans fin, des cartes déchirées, des coeurs bombardés, des morts… Le temps des morts du matin, du midi et surtout du soir.
Je ne suis plus jamais seule, même dans la plus triste de mes cigarettes. Je ne suis plus jamais seule, même si. Malgré que.
J'aime ne plus être jamais seule.
Plus rien n'est certain, plus rien ne m'est familier, plus rien ne me fait peur. Le quotidien sors de la boîte et m'invite. Et je saute sur l'occasion, enfin.
Il fait noir ici, et c'est bien ainsi. J'y pense, à chaque jour. Mais c'est mon temps. Le temps des vas-y, reprend ton souffle, t'as le droit. T'as le droit de reposer ta tête un peu.
Quand le mouvement reprendra, quand j'aurai repris le temps dans toutes ses notions, les couleurs m'attendent, je le sais. Comme le bleu. Comme le rouge. Comme… toutes celles qui sont là, qui l'ont toujours été. Je les vois maintenant.