Sur la ligne de départ

C'est vraiment fucking dur. Incroyablement dur. J'capote raide. Je ne sais même plus quoi écrire, tellement je me sens stallée.

Il y a des centaines de mots qui se chicannent pour sortir, s'étendre ici. Pourtant, j'arrive pas à m'ouvrir. Je refoule tellement d'émotions pour m'assurer que ces dernières semaines s'écoulent rapidement.

J'ai peur de reculer, j'ai peur de sauter des étapes. Je ne sais plus vraiment. Je vis sur du temps déplacé. Déjà mové. J'ai peur de me mettre à jetter le blâme. À accuser. J'ai peur d'être en crisse et de tout faire fouairer cette belle entente. J'ai peur aussi que mes illusions ne m'aient aveuglée.

Mon humeur change au gré des minutes qui s'écoulent de ces vacances des fêtes. Ces dernières que nous passons en famille. Je devrais les apprécier, mais je n'y arrive qu'à moitié, tellement mon esprit est ailleurs. Il n'y aura pas d'adieux grandioses. Seulement une femme qui va. Mais j'y ai mis tous mes efforts, ai servi mes plus beaux sourires, mes meilleurs voeux.

J'ai tous ces mots, ces crisses de mots, ça ne peut que déborder bientôt. Mais j'ai si peur. De comment ils vont sortir. De ce qu'ils voudront dire. C'est la période la plus difficile de ma vie. Il n'y aura pas de replay, pas de reprise. C'est pas le temps de garrocher mes émotions toutes sales et frippées dans la mauvaise direction.

Une amie m'a écrit hier: La terre est mûre pour toi (v.o.: The earth is ripe for you). Et j'ai pleuré. Parce que oui. Parce que crisse, j'veux. Je veux tout. J'ai faim de tout ce que je n'ai jamais connu, senti, vu, lu, mangé, embrassé, caressé, désiré, vécu. J'ai encore des dizaines d'années devant moi. et je les veux toutes, pleinement. Elles m'appartiennent.

Et c'est pas en pointant du doigt, en identifiant les taches, en autopsiant, qu'elles auront plus de sens, qu'elles seront plus réelles. Elles sont là et m'attendent.

Et j'attends le gun de départ.

7 thoughts on “Sur la ligne de départ”

  1. Innée says:

    Chaos du Taos

    Accepter la période du chaos pour qu’un ordre nouveau s’installe.

    Tout va bien..

    Tes mains sont solidement accrochées au gouvernail.

    Tu viens juste prendre conscient de quelques nuages peut-être menaçants ?

    Pour ce beau départ qui est plus qu’un départ, c’est un choix de vie où tu es l’extraordinaire priorité.

    Ça fait peut-être un peu « Ma tante » comme commentaire mais c’est celui que je porte après cette lecture. j’assume

    J’ai juste envie de dire : Prends ton plus beau port de tête de reine et va-t-en l’horizon de tes rêves éveillés est droit devant tes choix !

    Une admiratrice discrète

    Innée

  2. Love-soeur says:

    Innée a mit en lettres ce que tes mots ont éveillés en moi.

    Tu brilles de cette envie de vivre dont tu nous éblouie a travers ces paragraphes baluchons que tu prends en cas de dérives, pour ton voyages, pour ce grand jogging, ton “marche ou crève ” bien à toi.

    Je suis là ma toute love-soeur. Oui. pas trop loin.

    XXX

  3. swan_pr says:

    Innée: quelle belle visite 🙂 ne sois pas si discrète voyons (j’ai tellement pas à parler, je le suis tout autant ;)) … l’extraordinaire priorité, c’est si beau, si épeurant. difficile à accepter, mais tellement nécessaire. merci infiniment de tes bons mots.

    ma love-soeur: je sais. moi non plus, pas trop loin. je me cache parfois, m’enfonce, pour respirer, pour vivre mes angoisses redondantes. tu marche aussi tout près, tu m’accompagne, et ça, c’est important pour moi. merci xxx

  4. perrasite says:

    Bon bon ! Toujours différente toi !
    Tout le monde veut regagner sa ligne après la fête et toi tu veux la traverser ! Arrrrrrf !

    Un nouvel horizon s’offre à toi en remplacement des insomnies. Or, tu trouveras ton soleil. Tu verras !

  5. Tony says:

    BANG! BANG! BANG!

  6. swan_pr says:

    perrasite: tu parles de l’or à fou? certainement pas. je dors plutôt bien, effectivement 🙂 il y a de ces paroles qui endorment… des rendements de comptes long overdue, genre juste avant le diner.

    tony: ça se traduit en 5 1/2 à moins de 800$ à Laprairie pour le 1er février? ou bien une deuxième et troisième chance en cas de faux départ? peu importe, merci 🙂 tu vois, je cours, je cours! pas un regard en arrière.

  7. pat says:

    quand on tire pas trop dessus pis qu’on la nourri comme il faut

    Elle finit toujours par pousser.

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