Back in

like a north wind

blew through a house without doors

froze a movement rising

overturned a table laid

like a tidal wave tidal wave against will and want

the sand is still the sand is not moving

in the place I know best

the well

where the winds and the tides don’t reach

Il fait moins treize

Il fait -13 dans le bout de l’observatoir cette nuit. Le ciel semble couvert par contre. Mais la bière qui vient embrumer tout ça te garde sûrement au chaud.

À l’heure qu’il est, je vous imagine en train de boire, rigoler, décapiter les amours impossibles ou déraper sur un précepte. Ça durera encore quelques heures, jusqu’à ce que la bière semble s’être évaporée, les cigarettes impregnées, les amitiés arrosées.

Curieusement, en tout cas moi je trouve toujours ça curieux quand ça arrive, il fera plus froid demain. Quelques degrés. Le temps d’un gros déjeuner, une dernière randonnée, quelques accolades. Et puis après, la route, elle te mène où?

Je m’étais vraiment parfumée vendredi. Et j’ai vraiment senti ce baiser lent sous ma crinière. Ce genre de baiser qu’on donne dans le cadre de porte. Ou dans la ruelle en pause cigarette d’une ou cinq bières.

De l’observatoir tu rouleras vers un nid qui n’est plus qu’un toit. Ou peut-être vers un toit que tu voudrais tellement être un nid. Sur la carte, il n’y a que des lignes, des routes qui ne mènent plus nulle part.

J’ai la rose des vents entre mes seins, regarde de plus près. Tu peux partir, plein sud. J’ai une boussole là-bas. Un nid entre mes bras, un toit dans mes yeux. Oui, tu peux.

Il fait trop froid ici. Reviens vite.

Le nouveau monde

On était assises devant mon ordi, à fouiller mes mp3, chanter en sourdine, rigoler, parce que toutes les deux on connaissait les paroles de Hard to say I’m sorry… Elle ne connaissait pas Fourrer de mononc Serge, on a ri encore plus.

Clique, clique, ça roule, OPP, Le Mambo du décalco, Shoot to thrill, Whipping Post, Violet… Ah wow, j’avais oublié que j’avais ça! DBC Genesis Explosion. Elle aimait moins… Universe est l’album que j’ai le plus écouté en 1989 avec Nothing’s Shocking de Jane’s Addiction.

-Donna Summer! Je savais pas que tu étais disco.

-Pire que ça, écoute.

Et je lui met en rafale Disco Duck, Popcorn et the Hustle.

-Quand tu pendras ta crémaillère, fais un CD! On va tripper…

Ma crémaillère. Hey, je déménage dans 5 semaines.

J’ai beaucoup d’ambitions, d’espoirs, de rêves. Plus que j’ai jamais pensé en avoir. En fait, je ne sais plus vraiment si j’en avais, avant. Tout se réfère maintenant à avant. Et à quand je serai seule. Autant je me sens heureuse des changements que je vis présentement, autant j’ai de la difficulté à voir ça comme étant vrai.

On dirait que d’avoir le nez dans la marde tout le temps, ça te fait perdre la perspective. J’avais juste plus envie de me réveiller le matin. De ne plus ressentir, vivre. Avoir mal, angoisser, se sentir perdue, confuse c’est épuisant. Plus qu’un état, plus qu’un sentiment passager, c’était devenu un monde. Je connaissais mon environnement, où les choses étaient rangées, dans quelle armoire.

Je me retrouve au bout du monde. Je regarde derrière, la lumière est toujours éteinte. Je regarde devant, il y a… Comme une photo floue, comme si j’avais pris mon futur en photo, mais il arrête pas de gigoter. J’arrive pas à en voir les détails. Un moton de couleurs. Aucun repère, c’est le bordel. Mais… dans le moton j’arrive à discerner…

Il y a la vie de tous les jours. Les enfants. Le boulot. Les plaisirs simples de manger des toasts au beurre de peanuts et miel dans mon lit avec la Presse étalée partout. De lire un livre avec Coltrane en sourdine, le feu, le vin. Les emmerdes aussi. Les jours de pluie où je vais pleurer d’ennui quand les enfants seront ailleurs. Les comptes qui vont rentrer plus vite que les payes.

Il y aura aussi, peut-être, des bras. Peut-être. J’ai terriblement peur de ces bras. Autant que je les désire. Ils sont aussi hésitants que moi. Cinq semaines entre aujourd’hui et ce jour où la photo sera complètement révélée, comme une vieille polaroid. Je souffle pas trop dessus. Qu’elle prenne son temps. J’aime bien ces bras là où ils sont.

Je tourne autour mais je sais que c’est inévitable. Je sais que je pars pour arriver en quelque part. Tout ce que je veux, c’est de connaître l’amour. De le donner sans retenue. De le reçevoir en acceptant que je le mérite. Je veux juste une chance, c’est tout. J’ai envie d’aimer, d’être aimée. D’être aimée. Ne plus pitcher mes sentiments dans le vide. Ben oui, je veux m’accomplir, oui, évidemment, je veux être libre, heureuse et indépendante. Je m’en viens. Mais il faut que je me l’avoue. Il faut que je franchisse ce dernier pont. Il va falloir que je deal avec l’amour un jour.

En attendant, je vais faire des CD pour la pendaison de la crémaillère.

Midstep

Between two anxiety attacks I try to arrange, place, organize. I try to appear calm. I try to  focus, visualise. But somehow everything is slippery and crumbling under my fingers. I have the thinnest thread running between two lives. I’m afraid.

Not afraid. No, scared. My willingness to change, to move, to live was overbearing. Now that it’s happening, all the questions I should’ve asked myself before surface furiously. The evidence blinded me. And as I try to picture myself gone, all I can see is me here. What I will miss. The life I’m supposedly unhappy with. The moments when we were four. In the car, at the diner table, on the beach, in the mountain. But of course it’s over. Of course I’m leaving. Because we were not two anymore.

As I head towards everything new and shiny and exciting, I full grasp the meaning of my decision. Who am I kidding… I DID ask myself the questions. Fuck, if not once a thousand times then. I drove myself to insanity with them. Drove back here to find an empty, empty, desolate room. With only the faintest scent of happiness lingering.

But still I’m scared. It’s all so real. There is no other way for me to explain this. No fancy allegory, no poetic arrangement. I can’t escape it this time. I can’t let it leave a message on the machine. Can’t let it pile up on the counter. Can’t ask to stop the payment. This is one that will go through no matter what.

On tue le post

Hier soir, mon blog étant inaccessible (changement de serveur), j’ai écrit un post dans wordpad, me disant que je le publierais ce soir. J’y parlais des blogs. C’est de la marde. J’en ai rien à foutre finalement. J’étais méchante, vache et pour rien en plus. Les blogs plates, je ne les lis pas, alors pourquoi j’en parlerais. Plates pour moi ok? Mais bon, je suis minoritaire faut croire, parce qu’ils sont 15, 20, 30 personnes par posts à laisser des commentaires. Une belle petite communauté qui s’appelle mon chou, ma pitchounette et qui se pitchent des je t’aime à tour de bras. Whatever.

Dans le fond, ce qui m’a inspirée c’est une entrée de Patrick Brisebois. Dans le fond, tout ce que je voulais dire, c’est que c’est pour des posts comme ça que je garde espoir, que je continue à lire, à cliquer. Je ne suis pas auteur, n’y prétend pas pour une minute. Ça fait des semaines sinon des mois que je ne créé plus rien qui vaille. Pour les autres. Pour moi, ça me va, j’écris au fur et à mesure que j’en éprouve le besoin. Ce qui est ici est sincère, je ne me force pas, les stats c’est comme le judas dans la porte d’entrée et c’est loin d’être un hot spot ici, les comms, ils arrivent aussi souvent sur mon blog qu’en email. Je suis plate, déprimante, j’ignore le lecteur (je me rappelle une entrée de basduck où il critiquait l’idée des trois bloggeurs qui seront publiés, et où il a dit quelque chose dans le genre, le blog c’est la négation du lecteur, et j’étais tellement d’accord avec ça, parce que dans le fond, je ne vous parle jamais vraiment, pas directement)…

Et puis ce soir, c’est Darnziak qui a bouclé la boucle, qui m’a fait réaliser que mon billet d’hier était superflu. Que je n’y peux rien. Que je trouve ça plate ou non, que vous me trouviez plate ou non. C’est pas la vie, c’est des blogs.

Yes, again…

As fast as my life is… Changing templates along with my moods.

I really like this one. It needs a lot of work, font size, colors, page associations need to be fixed, but I feel it reflects my state of mind at this point.

Then again, tomorrow’s another day…

One way or another, this blog is moving forward, as is its owner. And it’s all good.

**Edit

It doesn’t look too good in IE, get FF already people!

Le bonheur de l’une

J’ai pleuré à la banque. Mon bail entre les mains, mes cartes sur le bureau.

-Signe ici, tes initiales ici, signature en bas, la date svp.

La madame pleurait quasiment avec moi.

J’ai les deux pieds dedans.

Je vis des moments heureux.

Et d’autres, empreints d’inconnu. Qui pourraient être heureux, le moment venu. Qui font peur.

Et j’ai envie de mettre mes bras autour de tes épaules et te dire qu’on aura peur ensemble, c’est tout. Mais cette tristesse, je ne peux que la partager, je ne peux la dissiper. Que mes bras, que mon coeur, pour te redonner la foi.

J’aimerais être assez, j’aimerais que le sourire que je te fais se transforme en vérité. Que ce que je vois avec mes yeux soit ton miroir. Que mes étincelles d’exaltée en liberté mettent le feu et éclairent ta nuit.

J’ai des mois de sommeil à rattraper. Il n’y a pas de noir ce soir pour me tenir éveillée. Sauf peut-être ta voix, que j’entend se frapper contre la fenêtre. Je t’offre un peu de silence. Je t’emmène avec moi dans mon lit. Dors bien.

One last look behind

I am so filled with life right now. No words could really do justice. It can get tiring to always look over hills and bumps. And also up from the well. I’ve looked down a few times, but right now, now as I type this, the horizon is so fucking clear and inviting, I’m still unsure if it’s a mirage or too much visualisation. So many things to do. A new life to organize, to invent, to live.

Since August 2005, I’ve been looking at myself, what I’ve done, what I’ve been. Things I’ve let go and others I’ve held on for too long. Ghosts are still hovering. I know chances are I will fuck up once in a while. I’ve been in distress, through depression, heartache, overpowering sadness and many, many times, hopelessness.

I’ve also learned to be a better person, less judgemental, less angry. Bitterness has evaporated. I’ve let love touch me, something I always denied myself. Love, in all its forms.

Suddenly, I can listen to Nick Drake and Edith Piaf and appreciate it. I don’t feel like dying anymore. I can now believe it’s possible to love a friend, a child, a man so much it can inspire a song. It can put colors in my cheeks. I can tell you I love you Love-Soeur and not feel ashamed for even feeling it. Tell my children many times a day, instead of once in a while.

It’s hard to even imagine living alone. I’ve been living with this man since I was 17. Alone. And yet I have no fear. I realize how big the loss is. How much things will change. The phone will not be ringing as much, the sounds will be different. At some point I thought my universe would just shrink to me and my very small family. But because I’ve changed, because I’ve met extraordinary souls, I know that my universe will only expand.

And you… The passerby, the occasional visitor, the dedicated reader, the loving friend, are very much a part of it. For reading, for commenting, for never ever having judged me. And for the wonderful words you lay upon your own part of the universe.

Transition is almost over. Colors are coming, just like spring, right around the corner, as I pull my tongue out and catch the last snowflakes of this very long winter.

OMFG!

very bad paint job

Who signed a lease today? WHO?

Signé, signé signééééééé!!! HAHAHAHAHAAAAA!

Malgré mon mauvais crédit, ils ont décidé de me faire confiance. C’est un 4 1/2, j’aurai pas de chambre. Who cares???? Un beau condo, un foyer… UN FOYER! Deux belles grandes chambres, bien éclairé. Et le meilleur, ce qui rend tout ça magique… C’est à deux coins de rue de l’école. Deux. Ah man j’ capote. Le pire est à venir, pour les détails, l’argent… Mais il n’y a plus d’incertitude, plus d’angoisse. Je RESPIRE. J’ai 5 bouteilles de vin et une de mousseux (cadeaux des fêtes de clients) stashées chez une amie… Je les goûte déjà… Une amie me donne son set de cuisine, une autre un meuble d’ordi… Je, j’ai, jeeee… sais plus quoi dire quoi faire… YÉ sti!

RE lire l’avenir

Un oeil pour commencer… Euh, je te reconnais…

Et qui penses-tu reconnaître?

RE connais moi. Plus loin que cette poupée, la belle irlandaise suspendue à tes doigts guérisseurs, déployant décharnés des orgasmes de t’es belle.

Une tisseuse de bonne aventure sur mon épaule, je plonge dans les couleurs inconnues de tes yeux aux dents acérées, frôlant une paupière égarée, laissée ouverte par mégarde.

RE. Le temps d’une pause caustique déposée dans les sillons de mon ventre qui attendra la prochaine pluie d’un oeil inquiet.

Des appétits sournois se lovent tout près. Et sur nos corps, tels les ruines d’un passé numérisé, les marques les traces les empeintes… L’âge du désir s’imprime.

RE. Pour celle qui n’avait de formes qu’en noir, pour la pierre sous ta peau, pour encore se noyer dans le parfum d’un soir qui se raconte des histoires.

Une envie de caresser une vie et ce qui lui manque. Baiser sans protection ces solitudes farouches tapies entre mes cuisses rougies par tes mains rédemptrices.

RE connais moi. Je suis le vif-argent à cheval sur un destin opaque et taché de sang.