Vue

Ça m’a rendue mélancolique du teenage angst qui m’affligeait au même moment où je devais devenir une femme. Sans rien chercher, je me suis sentie située. Jamais j’ai vu l’ordre des choses. Seulement leur place et la mienne. J’ai toujours su ce que les conversations voudront dire, avant même qu’elles aient lieu. Que mon orthographe et mon vocabulaires seront toujours déficents et surtout, jamais à la hauteur de ce que j’ai besoin d’exprimer. Que je n’ai jamais été et ne serai jamais ce que longtemps j’ai voulu être. Ce qui maintenant, je le comprend, est une bonne chose. Et d’hocher de la tête, et dire “je comprend”et de parler de moi et sourire et d’aimer. Et cela, malgré tout, me demande un effort énorme. Malgré ton rire, malgré tes mains, ton parfum ou ta belle chemise. Tant de fantômes autour de la table, tant d’esprits que je semble être la seule à voir. Parfois je me demande si je vais pouvoir cacher ma peur encore longtemps. Si un jour toi, ou toi, tu verras dans mes yeux que je sais ce que tu t’évertues à nier. À te battre contre. Les yeux. Tous ces yeux qui regardent dans les miens. Je vois les accidents, les peines d’amour et la douleur de la réalisation dans l’espace entre les verres qui volent. C’est trop clair, et je n’arrive même plus à croire que ça pourrait être différent.

One thought on “Vue”

  1. meth says:

    Word.
    Je me doute de ce que je m’évertue à nier… mais ça me rassure de constater qu’il y en a qui sont encore capable de sonder la surface et de sentir les vibes sur d’autres niveaux.
    Someday I hope, you can all explain it to me, et ce que tu as vu dans MES yeux.
    (Moi j’ai juste vu les yeux d’une bonne personne qui aime la vie en tout cas, quand j,ai pris le temps de regarder dans les tiens!!)
    Bises ma grande!!
    J’espère qu’on pourra remettre cela!

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