Je (c’est bien parfois)

serait-il vraiment possible d’écrire sans commencer par ça? de tenir un blog personel?

(je déteste le mot blogue  calvaire. oui, je sais, l’orifice de la langue française l’a accepté. ça change rien, je n’aime pas. tant qu’à y être, blogosphère aussi. c’est laid)

en fait, ce qui me dérange ces jours-çi, c’est surtout ma propre place ici. non, c’est pas ça. c’est, j’ai de la difficulté à écrire parce que je ne pense plus comme avant. je met de côté les événements personels. je pense à ce que j’aime écrire. et j’y arrive de moins en moins. je sais qu’une partie de mon problème, c’est que je suis maintenant rarement inspirée. j’ai peine à trouver des blogs qui me touchent, m’allument. je dis bien mon problème.

je me sens intimidée par la communauté qui se forme autour des commentaires. comme dans la vie de tous les jours, des cliques, des gangs, des élites, des rejects. je ne devrais pas être étonnée de ne pas vouloir faire partie de tout ça. je ne le veux pas plus dans le vrai monde. mais dans la vraie vie, on peut facilement ignorer les gens. sur les blogs, il s’agit de cliquer sur commentaires pour voir. ça me fait chier de ressentir ça. c’est stupide. je n’ai pas à être acceptée par qui que ce soit.

j’avais un mur de protection énorme avant. l’anonymat. pas que je me sente paralysée, c’est pas comme si j’avais à écrire contre quelqu’un en particulier. j’ai plus peur de la perception, de l’appropriation du sens de mes mots par les autres. je n’ai pas d’image à entretenir. mais je suis assez insécure pour croire que je serai jugée maintenant que certaines personnes me connaissent. l’abandon me manque.

ce que j’ai écrit à la suite d’une soirée il y a quelques semaines, j’ai eu peur de le publier. pourtant, je n’y parlais que de moi et de ce que j’ai ressenti. je savais qu’il y avait le danger que d’autres l’interprètent comme une accusation ou une critique. je n’ai pas envie de me justifier, d’expliquer. je sais aussi que ce conflit intérieur vient directement de mes insécurités, le désir de plaire, blablabla. c’est de la bullshit. je me sens le dos courbé, les yeux baissés. j’ai un peu trop regardé vers l’extérieur, ça je le sais. je me sens rarement comprise, à l’aise, challengée en groupe. ça aussi je le sais. alors pourquoi je continue à vouloir essayer? fuck it si ça sonne prétentieux ou condescendant. je me comprend.

6 thoughts on “Je (c’est bien parfois)”

  1. Moi aussi, ça m'arrive d'être mal interprété. Et moi aussi ça m'arrive d'avoir l'impression que bien des blogueurs veulent faire partie d'une clique, histoire d'être reconnus à quelque part (puisqu'ils ne le sont pas dans la vie de tous les jours).

    Que faire? Continuer de bloguer en visitant le moins de blogs possible!

  2. Meth :-) says:

    Ah! ah! Je serais honorée d'être ton ghost writer mais les gens trouveraient ça pas mal moins bon ici!!! Bises Honey bun !

  3. swan_pr says:

    ahhh Meth. OUI. voilà. (tu voudrais pas être mon ghost writer?)

    merci à vous trois. c'est rassurant de savoir qu'on foule le même sol.

    c'est difficile d'exprimer exactement ce feeling. qui n'est pas celui d'être INcomprise, non pas du tout.

    enfin. j'ai rien à ajouter, tout est dit, je me sens moins seule (t'as un copyright là dessus Meth?) 😉

  4. Meth :-) says:

    "C’est rare les challenge en groupe, je pense. Tout le monde est tiré en bas. Je crois." Tellement vrai et la psychologie sociale le dit. Dans mon cas sur le coup je suis contente de voir du monde et je blende comme je peux mais "What goes up must come down", j'ai toujours pas la suite des tas de questionnements et de malaises… dans mon cas je crois que cela provient du fait que je ne suis pas vraiment une fille de gang, passé ma vie à être une loner, une outsider et à finir par apprécier ça. Mais bon, je me dis, "A man is not an island" et quand les doutes m'assaillent après des interractions sociales (et plus il y avait de monde plus il y a de doutes) j'essaye de focuser sur la chaleur et les choses nourrissantes qui ne sont jamais en reste quand des êtres humains s'installent ensemble pour communiquer, pas sur mon feeling chronique d'inadéquation sociale. Et j'essaie de me coller à des gens pas trop superficiels et surtout qui ne sont pas faux. Ça aide.
    (Coq à l'âne) Oh, tu attends toujours après mon histoire cochonne… genre j'étais comme "Oh, une chance que je ne suis pas arrivée à bout de la raconter!!!" disons, qu'elle était un peu traumatisante, mais si on se revoit et que l'atmosphère est propice, je te la raconte avec joie, tu n'es pas à un traumatisme près!!!
    Much love!!! Et j'ai beaucoup aimé tes dernières notes, je ne trouve pas que tu manques d'inspiration ma chère!!

  5. Basduck says:

    Hello Pascale! Bien content de te lire; je trouve que tu écris vraiment bien. Ce texte-là, précisément; que j'aurais pu écrire.

    Je pense qu'il y a certains points de force, dans la vie comme dans la blogosphère; c'est ce qu'on appelle, en religion, des axes du monde.

    je ne sais qu'en penser.

    je m'en inquiète aussi.

  6. Love-Soeur says:

    Ça sonne juste…Authentique.

    🙂

    Love xx

    ps. C'est rare les challenge en groupe, je pense. Tout le monde est tiré en bas. Je crois.

    (ou je suis prétentieuse moi aussi.)

    genre.

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