Lancer du livre

Il y avait ce lancement auquel j’avais envie d’aller. Et puis, j’ai changé d’idée. Pour plein de raisons. Pour aucune en particulier. Beaucoup de gens que j’ai envie de rencontre, ou de revoir. D’autres que je ne connais pas, que je ne connaitrai jamais.

Et au cours d’une conversation msn j’ai réalisé pourquoi, vraiment, fondamentalement, j’ai pas d’affaire là. Non, c’est pas le complexe de l’imposteur. Juste une constatation. Mes amis, je peux les voirs ailleurs. L’auteur n’est pas un ami proche, ni même un ami loin! Alors qu’en tirerais-je vraiment? J’ai pas d’aspirations littéraires aucune. J’ai pas de réseau à entretenir, pas de plogue à faire, pas de manuscrit à pousser, pas cul à lécher. Donc, demain, congé de sourires fakes, de crampes dans les joues, de silences inconfortables, d’overload de parfums mêlés à tout le reste.

Au Crachoir un grand concours: SINISTRÉ… Bien que les prix sont tout à fait alléchants, en lisant les commentaires je me suis trouvée encore une fois confrontée à mes différences. Je ne prend plus ça pour un manque de culture. Je ne me dis pas “fuck, mais je suis donc pas cultivée, j’ai RIEN lu, juste de la crap pendant toutes ces années”, non plus maintenant. Ça ne se mesure pas, c’est ce que j’ai compris. Enfin, c’est peut-être une justification à la con, who knows. Et c’est clair que je pourrais faire plus pour ma culture. Anyway, je ne doutes plus de mes capacités intellectuelles. Mais je doute de mon intérêt… C’est malheureux, j’en conviens. Je pourrais être TELLEMENT plus cultivée… Quel gaspillage qu’on me dit. Alors donc, non, j’ai pas lu Céline ou Hemingway. Bukowski n’a pas changé ma vie (quoique le fait que je n’aie pas de pénis y est peut-être pour quelque chose). Burroughs c’est limite, et encore, j’étais ado.

Je ne peux pas, dans une conversation dite littéraire, ploguer quelqu’auteur que ce soit. J’ai découvert la poésie à trente ans, on s’entend que j’ai un bout de chemin à faire avant de dire que je connais ça le moindrement. J’aime la philosophie, la sociologie, les communications, ce qui m’a fait lire pas mal de lectures imposées de certains cours collégiaux et universitaires que je n’ai jamais suivi.

Bon. Où j’allais avec ça, c’est que dans cet extraordinaire concours: SINISTRÉ, il est question de 75 livres qu’on ne pourrait pas laisser brûler.

75… C’est beaucoup, et si peu. J’y mettrais des Astérix et des Tintin, du Crumb et du Gotlieb, c’est certain! Et deux ou trois Stephen King, sans honte. Flash, de Charles Duchaussois. C’est pas de la littérature. C’est un livre que j’aime. 1984, Fight Club, American Psycho, Koko de Peter Straubb… Papillon, La grosse femme d’à côté, Thérèse pis Pierrette, La duchesse et le roturier, Weavewolrd, The Big Sleep, Replay de Ken Grimwood, the Bonfire of the Vanities parce que j’ai été dans l’ombre d’un Master of the Universe, Le pendule de Foucault, quelques San-A, L’hiver de force, St-Denys Garneau…

Et d’autres, sûrement.

Des livres dont j’ai plié les coins de pages, dont je connais l’odeur. Que je prête avec plaisir et qu’on me rend un peu plus usés, un peu plus aimés. Pas nécessairement ceux qu’on trouve dans les bibliothèques des gens “cultivés”. Mais c’est les miens. Et je suis heureuse de les avoir lus, aimés, relus, pleuré dessus, dormi avec.

Et Thoreau. Qui ne me laisse jamais oublier.

“I went to the woods to live deliberately, to front only the essential facts of life, and see if I could not learn what it had to teach, and not, when I came to die, discover that I had not lived.”

7 thoughts on “Lancer du livre”

  1. Échoué là says:

    Ben là ! Pascale ! Stie. Primo, y a pas d’intellos au Crachoir ! On est tous des nonos ivrognes. T’aurais vu ça au gala. Uhm. Y a bien quelques visiteurs intelligents, parfois, mais ils ne laissent que rarement des commentaires. Eh eh eh. Ils m’écrivent perso ! Les fatiguants ! Hi hi hi. Entéka. J’aime ta liste. Entre autres parce qu’elle est différente de celles qu’y a chez nous à date, mais aussi parce que y a plein de trucs, jamais entendu parler. Alors je suis comme : « Stie, Mek, tu connais orien, colisse. Stie. » On est toujours tous comme ça. À Paris, j’ai trois quatre rares et mystérieux que je cite à gauche et droite, pour vraiment bien les scotcher. Y marchent comme ça, souvent, dans le “milieu”. Une fois que tu les a bien collés, ils cessent de t’énumérer des aphorismes de 4e de couverture et y a moyen de passer à d’autre chose. En té ka. Viens donc poster ça chez nous ! Ça nous fera tellement plaisir !

    En passant, to meet in the flesh, 5 more days. Pis euh, je passerai rapido au lancement de Dompinou demain, genre de 17 à 17h45. Je te reconnaitrai pas, si tu viens, alors faudra venir me dire allo.

    Beso,
    É.

  2. Une Rose-Montoise says:

    HAAAAAAAA…J’ai coulé mon cours de poésie au CEGEP. Pis j’me prends pour une poête dpuis 5 ans, et tu sais quoi… Ma liste resemblerais à la tienne…avec du Agatha Christie dedans pis Hitchcock…en passant par “le meilleur des mondes” et Edgar Allan Poe…

    Je vais y être moi ce soir, à peut près en même temps qu’É…

    Donc, oui, on peut se voir ailleur ma Love-Soeur, anytime!, anywhere!

    Sea you xx

  3. Basduck says:

    Es-tu allée finalement?

  4. Basduck says:

    beurk! quelle drôle de faute! j’aurais dû suivre mon cours de grammaire jusqu’au bout finalement…

  5. swan_pr says:

    j’avais autre chose à faire. comme lire mon Grevisse.

  6. Basduck says:

    ouain, c ça, tout le monde a juste ça à faire, lire son grévisse…

  7. Meth :-) says:

    Noway, cette citation de Thoreau c’est genre la citation de ma vie.
    Je l’aime tellement.
    “The woods” c’est p-e juste Sherbrooke, En t.k.
    Bien aimé le lancement et le Mek.
    Là je suis de retour dans ma campagne et je te bise ma puce.
    Much Love.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *