C’est habituellement entre minuit seize et minuit vingt-huit, à l’heure où je devrais aller me coucher, que je me met à angoisser, généralement sur ma situation en général et particulièrement sur ma situation en particulier.
Combien, pourquoi, peut-être que, et si, mais pourtant, mais encore.
J’y travaille. Il y a une grosse briquetterie ici pas loin. Et une carrière énorme d’où l’on en sort des cailloux pour faire du ciment. Je pense souvent à ces trous. J’imagine les chemins qui serpentent leurs flancs, qui mènent au fond. Et je vois toujours ces routes en spirales comme ça. Qui vont vers le fond.
(Quand j’étais petite, j’entendais les ados parler d’aller au pit de sable. Ils disaient qu’ils allaient se baigner au fond. L’idée m’effrayait. J’imaginais des dunes géantes, des squelettes de voitures prises dans les pentes et des jeunes en shorts de jeans tentant de remonter en rampant dans le sable brûlant.)
(À ground zero en mars deux mille deux, une seule plateforme pour entrer et sortir du trou. Ça puait. Et je me demandais comment se sentaient les hommes en bas qui conduisaient les camions transportant les débris à l’extérieur du trou. En devant obligatoirement rouler sur quelques un de leurs compatriotes en miettes quelques mètres sous leurs roues.)
J’y travaille. La résignation au fait que ce n’est jamais tout droit la route me gonfle les mollets. Ça pas besoin d’être pavé. Juste pas trop à pique.
J’aurai quelque chose à te raconter, prochaine fois qu’on se voit, si jamais on se revoit, à savoir pourquoi je suis si capable de dormir c’est temps-ci.
(Il y avait une carrière, près de mon école primaire, quand j’étais petit; les coquins de la classe parl… y allaient souvent. Je rêvais au jour qu’un se pète la fiole sur les rochers; considérant qu’ils étaient coquins, que j’étais gentil et peut-être un peu envieux.)
Pourquoi j’ai lu ca? Moi qui pique de plus en plus vers la DP de ces jours ci…
J’essaie de me pratiquer pour les montées sur l’eliptique, ça chauffe les fesses, ça met en réroute le coeur, on ne se sens plus comme avant, et le sang coule à flôt, comme plus clair parce que quelque par dans le ciel d’une tête ça s’éclaircie et on voit plus l’ensemble que le centre. Ou ce qui paraît le centre.
Chez moi, j’entendais pas le monde dans le pit de sable. J’étais trop creux dans le rang. Mais, j’entendais le rire des lutins vivant dans le forêt des fois, quand je m’assoupissais allongée sur la gason sous un arbre.
Mon meilleur ami dans ces années là, aura été un cèdre.
Je ne peux pas le trouver sur FB malheureusement. Ni les lutins que j’entendais.
C’est beau ton texte Pascale. Et, c’est à pique p-ê, mais je suis là, pas trop loin, des fois en bas, à d’autres moments un peu plus haut.
Life is good babe. Always. Faut juste pas oublier.
Love xxx
Basduck: on transforme souvent l’envie en autre chose, comme la peur ou le dédain. et pis si c’est de la drogue ton truc, donne moi juste le nom et le numéro de téléphone 😉
Dave: It’s not so linear… that’s not you. je le sais que le chemain sert à sortir aussi. que la pente monte autant qu’elle descent. et je pense que c’est là le problème. on s’habitue à croire que le chemin ne fait que descendre. parce qu’a toutes les fois qu’on lève la tête, tout ce qu’on voit c’est le flanc des falaises. c’est comme l’illusion d’optique là, le chateau tout fucké, qu’on voit à l’envers, à l’endroit. qu’est-ce que tu vois? des escaliers qui montent ou qui descendent. moi je travaille à les voir monter. (non c’est pas évident). hang in there. xx
Love-Soeur: bin kin 😉 faudrait que je me mette au stairmaster… on est jamais trop préparées. merci Love-Soeur. love you too xxx
Bon bon. Cette fois je trouve que c’est exquis comme mise en page…
Un douloureux délice.