Break me (Devoir II)

Je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas satisfaite de la traduction pour l’intro, mais pour l’instant cela fera.

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« Brise-moi » qu’elle me demandait, sans cesse. « Brise-moi, brise-moi. Et quand tu en auras fini, prend les pièces et recolle les comme bon te semble, comme il te plaira »

Mais comme un casse-tête, il n’y eut qu’une seule façon de remettre ses pièces ensemble.

« Tu peux me créer, m’inventer, me mettre au monde. Je t’appartiendrai, à toi seul. Tu seras le gardien de mon secret et mes failles et mes faiblesses ne seront que le témoignage de ma naissance sous tes mains. »

De la marchandise endommagée, c’est tout ce que cela m’évoqua. Malheureusement, je l’avais déjà brisée. Et ses failles et ses faiblesses n’étaient en fait que le témoignage de ce qu’elle était vraiment.

Bonne à briser.

 


Il était encore tôt. Et l’absence de voitures, qui dans quelques heures allaient reprendre d’assaut les huit voies de l’autoroute, m’évoqua brièvement Pyongyang. Un vide lourd, sans issue, sans espoir de changement. Nous roulions vers cet endroit qu’elle avait choisi, pas du tout au hasard. Un creux, un fossé entre les rubans d’asphalte, qui lui redonnerait la vie.

Il était encore tôt. Et tout était rose, comme si le soleil avait mis des lunettes. J’eu l’envie de lui demander… De lui demander si le rose ne lui donnait pas envie de changer d’idée. Si le rose ne la réconfortait pas un peu, comme il le ferait pour une petite fille. Mais le rose ne toucha jamais ses yeux.

Elle fixait tout droit devant, le souffle court, des perles de transpiration se formant sur sa lèvre supérieure, le bout de sa langue accrochant au passage les plus aventureuses. Le rose m’avait déjà envahi et les kilomètres fuyants me rapprochaient de plus en plus de la réalité.

 


Qu’elle ait vu en moi l’outil qui finalement allait, croyait-elle, la réparer ne me sembla même pas étrange. Ce midi-là, assis tout les deux sur le lit des parents, elle me confia tout simplement la tâche. Après tout, c’était le même sang qui l’avait rendue défectueuse. Maintenant qu’il ne restait que nous deux, il était temps, croyait-elle encore, de rétablir l’équilibre.

Je pris la chose un peu à la légère. La rassurant occasionnellement de mes bonnes intentions et de ma volonté à exaucer la sienne. Et sans relâche elle me talonnait. « Brise-moi ». Un jour elle arriva avec une carte routière, déjà habillée pour partir, son sac pendant à son épaule, son visage rouge d’anticipation et de détermination. De l’autre main elle me tendit les clés de la voiture.

 


« C’est là, c’est là, c,est LÀ! »

Je ne veux pas que ce soit là, je veux continuer à rouler, continuer à avancer la tête baissée, les yeux fermés, le cœur paralysé. C’est pas lui qui est ici dans l’auto avec toi, c’est moi, c’est moi qui t’aime, qui… t’a jamais protégée, jamais consolée, jamais défendue… c’est moi qui dans le noir écoutait en faisant semblant de rien entendre, sentant votre odeur monter et envahir l’air et se rendre directement entre mes jambes, moi qui parfois se voyait à sa place, regardant ton visage et capturant ton âme et déversant mon amour.

Elle est débarquée l’auto à peine immobilisée, courant vers le trou qui nous briserait tout les deux.

Realized

“Break me” she said.  “Break me, break me. And when it’s done, when it’s all over, you can put the pieces back together however you want to.”

But like a jigsaw puzzle, her pieces were meant to only fit one way.

“You can make me, invent me, create me. I’ll belong to you and only you. You’ll hold the secret. My cracks, my flaws only reminders that I was born from your hands.”

Damaged goods, that’s how I saw it. Unfortunately, I had already broken her. Her cracks and flaws only reminders of what she was made of.

Worth breaking.

Devoir

La fiction n’est qu’une réalité au conditionnel.

(Ça sonne comme une citation sur evene, cliquez ici pour d’autres citations sur le bloquage imaginaire!)

Je me suis étonnée avec cette constatation. J’arrive jamais à m’approcher de ce que je crois être de la fiction. Ma définition en vaut une autre. J’ai pas mis le doigt dessus encore, mais je sens que je m’en approche.

D’ailleurs, le fait que je doive travailler un texte m’écoeure pas mal. Deux pages d’ici jeudi. Et c’est à cause de ça que je n’arrive plus à écrire depuis quelques jours. Pas un mot.

(On ne devrait pas me demander de choisir, de narrer, d’introduire, de developper… en fait on ne devrait pas me demander quoique ce soit, on ne devrait que continuer à croire avec moi que je ne suis qu’une écriveuse sans trop d’orgueil ni génie, ça éviterait les déceptions)

Je suis stallée sur le bord de mon imaginaire et je fais du pouce dans le sens contraire du trafic.

Be nice boys and girls (optional)

I’m starting to believe that there is such a thing as being too nice.

I’m starting to believe that even self proclaimed nice people really just care about their niceness, that they are offended by their own niceness not being recognized, not by the supposedly lack of niceness in other people.

Nice guys finish last it is said. For the record let it be known, nice girls do too.

At the end of my words lies silence.

In the silence are my actions.

My actions.

If I mistype my nick, it becomes Sawn.

Y a de l'espoir (?)

Ça fait 4 jours que je suis devant un ordinateur ou un autre. Au bureau, et ici chez moi. Des heures et des heures. Quatre jours de 16-18 heures d’informatique. J’arrête un peu, je slaque, je met la télé en background. Et je viens de voir une annonce pour une émission qui s’appelle The Moment of Truth.

Si j’avais pas vu la promo, je pense que n’y aurait pas cru. Ça se peut pas. Des gens passent au détecteur de mensonge.

Host: Have you ever touched a female co-worker in an inapropriate way?
Wired Guy:
Crowd: Ohhhhhhhhh
Wife (bringing her hands to her face): Oh my God!

Je me demande juste sur quelle planète ça été filmé.

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J’ai assisté à quelque chose d’extraordinaire samedi soir. Ma fille insiste, insiste, viens avec moi maman, je veux pas y aller toute seule… Ok, c’est beau, achète les billets! Alors samedi on se retrouve dans l’auditorium du Collège, pour Secondaire en spectacle. Et quel spectacle! Bon, c’est assez simple comme concept. Des jeunes du secondaire III à V présentent un numéro, il y a trois juges (deux profs de musique et une de maths) et les jugent choisisent trois gagnants, trois places. Le (ou les? je suis plus très certaine) gagnant participera à une finale régionale.

Des jeunes de 14 à 17 ans, qui ont chanté, récité leur poésie, joué du théâtre complètement éclaté, qui nous ont renversés par leur talents, leur enthousiasme, leur jeunesse, belle, forte, fière, intelligente, créative, optimiste. Leurs amis dans la salle qui étaient là pour les encourager (lets go Isa, on t’aime!! wooooooou!!).

Le clou de la soirée? Deux en fait. Un band, tous assis à une table au déjeuner, qui se mettent à jammer sur les assiettes et les verres, avec leurs ustensiles. Puis un à un ils se dirigent vers leurs instruments (drum, clavier, bass et un qui reste à la table) et continuent le jam de rythme, de percussions, tout le monde était debout, ça criait, tapait du pied, un vent de folie au dessus de nous. Et ensuite trois kids (claviers, drums, guitare) qui nous ont blowés avec YYZ. Right on ok? C’était tight. Mieux, bien mieux,  que ben des bands que j’ai vu dans les bars. On était loin de Guitar Hero.

Medium

I would fly to sail a while

and feel the breeze meet my (insert here, please, yes, insert)

meet all that stands still

and all that can’t let go

freshen up for the company

say everything that matters

everything that rings right and true (can you say alleluia)

push the lines push the borders

dust up dust gone

slit the truth’s throat open and swim swim swim

be here when it matters

be there (click / heels – repeat) when no one cares anymore

for this is the truth

I’d rather die caring

Parenting 101, according to moi sti

Je vais déroger à mon silence habituel lors de cas similaires et réagir, indirectement, à un billet que j’ai lu ailleurs. Je ne veux pas le faire en commentaire, parce que cela serait très certainement perçu comme un jugement, et d’une façon s’en est un. Mais mon intention n’est pas de blesser qui que ce soit, ni de foutre la merde. Mais bon… Je ne tiens pas de blog familial et je ne lis que très rarement les mères bloggeuses. La principale raison étant que je ne suis pas capable du câlisse de chiâlage contre leurs propres enfants.

Coudonc, c’est qui qui les élèves ces enfants-là? C’est tu vraiment si difficile que ça de s’asseoir ensemble, de jaser, de rire, s’embrasser, se faire des câlins, se battre, se taper, se licher, se chatouiller? Je parle pas de faire des activités structurées, dispendieuses et compliquées. Je parle de simplement prendre le temps de vivre en famille, dans la même pièce.

C’est facile traiter sa fille de douze ans de traînée et de pétasse quand cette enfant-là passe probablement plus de temps enfermée dans sa chambre à faire son éducation sur le net ou bien clouée au sofa, les yeux rivés à la tévé, qu’à interragir avec les membres de sa famille.

En fait, c’est pas façile pantoute. Juste de lire ces mots-là, le cœur m’a levé, je me suis sentie si triste. Pour cette enfant, et tous les autres comme elle, qui ont à voir ces mots dans les yeux de leurs parents en plus de les entendre. Si écoeurée de cette attitude de parent qui s’insurge des écarts de conduite ou du manque de jugement de leur ado sans jamais se questionner, mais au contraire qui se réconfortent dans leur certitude de leur avoir tout enseigné, les plus belles valeurs, le plus grand jugement.

Et toujours les excuses, je n’y peux rien, que veux-tu que j’y fasse, les autres c’est comme ça, toutes ses amies en ont, c’est rendu comme ça astheur. Bull fucking shit. C’est super façile. Le truc du siècle. On commence tout de suite quand ils sont petits. Un mot: NON. C’est tout. NON. C’est sûr qu’un certain vocabulaire pour expliquer le pourquoi du non une fois qu’ils sont plus vieux, ça aide. Mais je vous garanti, c’est fool proof ce truc. Et si un OUI s’échappe de votre bouche à l’occasion pour avoir la crisse de paix, soyez prêts à en payer le prix.

C’est une collaboration de tous les instants, c’est une relation qui ne fera que grandir avec le temps, mais qui n’est jamais complète. Et surtout, c’est PAS UNE JOB ok?

Bien sur que je pourrais faire un petit réseau dans mon appart, et mettre des ordis dans leurs chambre. Après tout, ils ont 13 et 15 ans. Et je serai très certainement capable émotivement de dealer avec les conséquences de ça. Mais c’est la pire chose à faire. Je ne veux pas la paix! Je veux vivre et les voir vivre. Et si ça veut dire jaser avec mon fils qui joue aux Sims et regarder Plus sur commande avec ma fille, pendant que je fais le souper ou qu’on plie une brasse, I can live with that.

Rien  ne dépend de ce qu’on leur empêche de faire. C’est pas ce qu’ils savent et connaissent déjà qui les intéresse. Arrêtez donc de prendre vos enfants pour de petits adultes légèrement simples d’esprit.

C’est de se mettre en position d’échec continuellement en tant que parent que d’assumer qu’ils vont faire ce que vous leur dites de faire. Encouragez les donc à être eux-mêmes, encouragez les à lire, à poser des questions, à s’interroger, à prendre position, à exprimer leurs sentiments, à questionner l’autorité (oui, même la vôtre).

Les enfants ne sont pas seulement notre miroir, mais également, et peut-être surtout, le miroir de nos actions.

Nostaligiaaaaa, quand je branche le transistor

Stormy weather.

J’avais un rush de nostalgie de moods, écrasée dans mon lit ou dans le sofa, perdue avec Marcel dans les herbes hautes, cherchant Duplessis, Thérèse pis Pierrette pis Simone passant devant, une forêt de petits mollets. Je comprenais Marcel, je voulais être son amie. J’avais 13-14 ans. Ma mère ne voulait jamais me faire de baloney dans la poêle, et pourtant, ça fittait tout à fait avec son budget. Alors je m’assoyais à la table avec eux, je courais dans la ruelle avec elles.

En même temps je quittais temporairement le classic rock pour mes nouveaux amours, DBC, Celtic Frost, Destruction, Slayer… Ahhh to be 15 again. L’acide aidant, je suis revenue un peu plus tard vers Floyd, mais gardant tout près de mon coeur les Metallica, Preist et autres plus softs.

Retour en arrière, regards de plus en plus insistants, je commence aussi à comprendre. Ce que je vivais, enfermée dans ma chambre, gelée, Soft Machine, mes notes, mon journal, j’avais aucune idée, mais je savais. Qu’il y avait autre chose, qu’il fallait qu’il y ait autre chose.

Ce que les profs me disaient, ce que les autres ne me disaient pas. Les yeux rivés sur le plancher, sur mes souliers, entre les escaliers et les casiers. Pas un mot, sauf sur mes cartables, au liquid paper. Des lyrics, des fuck you, des FUCK YOU. Et mon meilleur ami avait un fucking pocket protector avec des crayons dedans. Et la plus grosse montre calculatrice au monde. Et moi et mes studs et lui et ses chemises à manche courtes. Il comprenait pas trop lui non plus. Dans nos cellulles on se tenait compagnie. Mais jamais au dehors.

Dehors. La plaza St-Hubert était mon royaume fantôme. Un walkman cassette, la poitrine pognée, écrasée, déjà à 15 ans. J’essayais pourtant. Et à ma première paire de talons hauts, ma mère, sage, barmaid et ex danseuse m’a regardé en pleine face et m’a dit, t’as l’air d’une salope. Je les ai pas portés souvent. Mais je les ai encore. Pas longtemps après j’ai baisé son ex avec Steely Dan en soundtrack. Gotta live up to the expectations.

Souvenirs bons pour l’anecdote, pour le shock value. Qu’est-ce que je dois faire? Les oublier, les cacher? Ou bien les exposer, les revivre. Je suis faite de toutes ces années, mais certaines sont plus floues que d’autres. Bien trop volontairement.

J’en suis au troisième volet. Mais des fois je me demande. D’où je pars. De 0, 16 ou 36 ans?

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bACk.cmd

Ok en code en ctrl+x en ctrl+v en components… Make sure, make sure they’re writable.

Trois jours moins quelques heures, la dernière marche seul, la dernière ride seule.

Et oui la valse des emails des downloads des nudges des soupirs sourirs.

Et oui maman est de retour, les draps propres, la vaisselle faite, les lunches.

I’ve set my permissions to 777.

Waiting for your upload.

I’ll install by default.

Halte routière

Overdose de mauvaise humeur. La mienne, la tienne, la vôtre, la nôtre.

Épuisée d’entretenir cet air bête en permanence, à coup de docus sales et lugubres, à coup de chiâlage, de bitchage contre tout ce qui bouge, les grosses, les laids, les cons, les trop à droite, les trop à gauche, les plateau, les banlieue, les riches, les bs, les paresseux, les overachievers.

Les créatifs. Les suiveux. Les tout-puissants. Les larves.

Les acteurs. Les témoins. Les victimes.

Le froid. La glace. La neige sale déversée dans le fleuve comme autant de vomissures salées fondant dans une bolle qu’on oublie trop souvent de flusher.

Les confluences, convergences, conivences. Les écarts, les rejets, les refus. Rebuts.

Les mots ne sont pas que des mots. Ils sont vie et mort, et toute l’essence que ça prend pour se rendre d’un à l’autre.

La pédale dans le fond tout le temps, ça coûte cher.