24 heures pour…

Voir Baie St-Paul, le Balcon Vert, le traffic et la foule étrangement montréalaise peupler les terrasses.

Voir La Malbaie, Cap à l’aigle, baie Ste-Catherine.

Prendre le traversier et tomber en amour avec Tadoussac.

Marcher sur la plage, grimper une pointe de grès rose et observer les cormorans.

Boire beaucoup de bière, chanter du Plume avec de jeunes inconnus à dreads, parler voile avec un couple de Port-au-Persil et notariat avec une étudiante.

Boire de la vodka, danser sur du Johnny Cash, embrasser beaucoup beaucoup et jaser avec un québécois et découvrir avec stupéfaction qu’il est allemand, installé ici depuis onze ans.

Rouler dans le bois, rouler sur la dune, pour trouver le spot parfait pour tenter, à trois heures du matin.

S’assoir en indien dans la dite tente et dévorer des sandwichs de dépanneurs avant de tomber dans le coma jusqu’à dix heures le lendemain matin.

S’installer sur la dune pour observer le fleuve avec les jumelles et espérer voir des baleines, et se contenter de quelques jets au loin, et en être parfaitement heureuse et sonnée de toute la beauté du fleuve, du québec.

Déguster un croissant jambon-fromage à l’auberge en saluant nos amis de la veille et écoutant un violon et une guitare en direct de la gallerie d’en avant.

Prendre un tunel et un sentier boisé pour aboutir sur une petite plage donnant sur un lac magique caché dans les montagnes, jaser avec Etienne quatre ans qui porte du vernis mauve sur ses ongles d’orteils et qui nous assure qu’il est un grand garçon.

Être reconnaissante envers mon amoureux de m’avoir permis de vivre cette petite aventure, composée du début à la fin de premières expériences.

Se promettre de recommencer.

Écrire cette liste pour se rappeler que tout est possible.

Tylenol avec ça?

Ça me préoccupe beaucoup tout de même ce site… Des arguments montés sur des citations style EVENE point fr et une éducation basée sur wikipedia. Je sais, je sais, c’est une poignée de tatas. Mais ils sont tellement haineux envers les autres. Aucune nuance, aucune intelligence. Et je viens de terminer de lire un débat (toujours dans les comms) pro Israel qui m’a donné la migraine. Sérieux. Ça m’a rappelé cette carte trouvée au hasard de mes lectures il y a un bon bout de temps.

Land loss

Les minous dorment. C’est toujours comme ça quand les enfants partent après deux semaines. La première partie de mes vacances est terminée. Je ne pouvait accompagner l’amoureux à Québec pour voir le show d’une légende. Je reste ici, je lis la haine.

Deuxième partie de vacance, dans trois semaines. New York!!

Support our lynching

Sans aucune idée comment, je suis tombée sur Antagoniste point net. Ça fait déjà trois ou quatre jours de ça. Et je n’en revient tout simplement pas… Pas des billets eux-même, enfin, tout le monde a droit à son opinion, quelle qu’elle soit. Mais les commentateurs, ouf. En gros, les lecteurs de Richard Hétu sont des cas de psychiatrie, les américains sont les héros d’une guerre nécessaire pour apprendre aux pôvres étranges ce que c’est que la vraie vie. La démocratie est la solution à tous les maux de cette terre, et quiconque la réfute ou la refuse est un cave fini que ne mérite que de se faire bombarder, mieux, de se faire raser de la map. Omar Khadr est un dangereux terroriste qui n’a jamais été victime de quoique ce soit, Guantanamo est un endroit extraordinaire, justice sera rendue, et les méchants terroristes qui y sont détenus ont ce qu’ils méritent. Un sondage sur le site démontre que 63% des lecteurs de ce blog sont contre le rapatriement d’Omer Khadr. Et pour citer la commentatrice la plus active et radicale du site:

Et quand je vois une femme voilée ici, j’ai envie de lui enlever son torchon graisseux de la tête. Et quand je regarde le sondage ci-contre, cela me donne la nausée. Que ce p’tit con de terroriste reste à vie dans cette prison. Tant qu’à moi, cette prison est trop bien pour lui. Il mériterait beaucoup pire. Si Harper le fait revenir, je vous jure qu’il n’aura pas mon vote.

Épeurant. Les propos, la méchanceté, la cruauté. C’est bien au-delà de l’étroitesse d’esprit. Ça se rapproche de l’hystérie collective. Je les imagine tous très bien l’écume à la bouche, hurlant, brandissant des cadavres calcinés. Au nom de la démocratie.

Devant derrière

Des tempêtes du haut d’un totem jamais baptisé. Des ravins s’ouvrant dans le silence d’un lendemain de nuit mouvementée.

Il n’y a que le vide sous mes doigts, que le vide entre sites point com. Toutes ces averses de rires et de promesses, séchées aussitôt qu’elles touchent le sol.

Devant, derrière, toujours les mêmes empreintes. Le passé pourchasse les rêves et la source alimentée d’idéaux hallucinés quand le coeur criait famine.

La bouche remplie que par gourmandise, les mets les plus délicats ne sont que vulgaires amuse-gueules graisseux dont on s’empiffre par peur d’en manquer.

Et si mon plat était vide? Et si plus rien ne mijotait sur le feu?

Devant, derrière, toujours les mêmes mains qui se tendent, toujours les mêmes doigts sales qui quémandent.

Et le pied dans la porte, la bonne volonté fait tout son possible pour me brouiller la vue sur la nuit noire des envies et des peines.

Devant, derrière, toujours les mêmes histoires, les imparfaits ne vaincront pas, les beautés innaccessibles restent des blessures dont la douleur ne s’éteint jamais malgré les nuits mouillés et chaudes.

Je suis devant. Je suis derrière. Tout autour. Et dedans. Un refuge, un ring. Une vie.

La honte, j’te dis pas

Argh, la honte. La honte! J’avais booké mes vacanes. Fait des plans avec les enfants, avec l’amoureux, avec des amis… Jusqu’à ce que le moniteur du camp de théâtre m’appelle à 6 heures ce soir pour dire à quelle salle déposer les enfants demain matin. Hein? Ouan. Donc, je repousse mes vacances, annule les plans, fait une folle de moi all around.

Et les enfants de m’apprendre que la nouvelle blonde habite à la maison la fin de semaine. Qu’elle fait la vaisselle, qu’elle plie le lavage, qu’elle cuisine.

Et ils m’apprennent également qu’ils se sont inscrits sur Facebook. Et misère. Il est pas question que je ne supervise pas ça. Ça veut dire quoi ça? Ouaip, on rouvre le compte.

J’étais en vacances maudite marde! EN VACANCES. J’allais écouter les grenouilles, me coller à mon homme, me baigner dans le lac, regarder les enfants pêcher. Prendre des marches à la lumières des étoiles.

Non ça sera pas pareil la semaine prochaine. C’est pas juste 5 jours de plus, c’est 5 jours de trop. En plus que j’ai pas de nouvelles du diable… Bon ok, il avait 300 entrevues à passer… Ok, c’est le temps des !#%$!#%? de vacances, il est peut-être short staffed. Enfin. J’essaie de ne pas trop y penser.

Je vais me fermer les yeux fort fort fort. Et attendre que la semaine passe.

La silencieuse harmonie de mai en juin

C’est l’été on dirait bien. Je ne pense pas me marier de sitôt, mais j’apprend à rouler les fenêtres ouvertes et à vivre sans trop souffrir de culpabilité. J’ai laissé tomber mes dernières défenses et décidé que je ne pouvais aimer à temps partiel. Que je ne pouvais aimer sans le dire. Que je ne pouvais aimer sans l’être en retour. Et chaque matin semble plus facile à vivre que le précédent. Le fleuve était agité et le ciel était gris et la pluie battait contre le toit de tôle et comme les tempêtes intérieures le calme est parvenu à me trouver. La paix de l’âme est sans prix, vaut tout. Je met un pied devant l’autre, sans trop me soucier du vide qui pourrait surgir.

Je suis la source inatendue, le vent de face, l’abdication des rêves chambranlants de l’artiste au génie tourmenté, la mer chaude aux promesses en crêtes pétillantes. Je suis tout ce qui n’a jamais été espéré. Et je suis parce qu’il est. Parce que d’être peut être bon. N’a pas à être mérité. Ne porte pas de conditions. Parce que dans le noir mon corps trouve toujours le sien, peu importe la distance. Les courants, les dérives, je suiverai, jusqu’aux gorges, jusqu’aux grottes, jusqu’au bout.