Mixtapes

Vous vous rappellez des tapes qu’on se faisait? Un mix tape pour toute occasion! On était en amour, hop, une cassette, en peine d’amour, hop, une cassette. On en faisait pour nos amis, nos amis nous en faisait… Le dernier tape que j’ai fait c’était pour les funérailles de ma mère, en 2000. J’avais réservé au salon une belle salle avec le ciel peint au plafond, retenu les services d’un aumonier pour s’éviter le service à l’église tout en respectant les gens un peu plus straights. Au fond de la salle, un vinier. Un vieil album à pages noires, où j’avais placé avec des coins à coller ses plus belles photos, souriante, vivante, heureuse. Et puis, pendant la journée, la cassette qui jouait en sourdine, en boucle. Au crayon argent, sur la dernière page de l’album, ceci:

Sa musique, pour moi
Suzanne, Leonard Cohen
Wonderful Tonight, Eric Clapton
I grieve, Peter Gabriel
En pleine Face, Harmonium
Who wants to Live Forever, Queen
Angel, Sarah Mclachlan
The long and winding road, The Beatles
Helpless, Neil Young
God Bless the Child, Billie Holiday

Ma musique, pour elle
Where is my mind, The Pixies
Bad luck Blue eyes, The Black Crowes
Standing around crying, Muddy Waters
Summertime, Janice Joplin
Crazy, Patsy Cline
My Love, Paul Mc Cartney
That’s the way, Led Zeppelin
Wish you were here, Pink Floyd
Hallelujah, Leonard Cohen

En boucle, en boucle, en boucle. Et tout le monde remarquait la musique, tout le monde avait un petit moment, les yeux fermés. Évidemment, chaque toune avait, pour elle ou pour moi, une signification particulière. Mais ça semblait aller les rejoindre, chacun sur une toune différente.

Et c’est la beauté des tapes… Tu peux graver autant de cd que tu veux, ce ne sera jamais vraiment pareil… Sauf que dernièrement je me suis mise à écouter les mix tapes offerts par Kitsune Noir. Un titre pour le mix, une mise en situation, pourquoi, comment, ce que ça signifie pour lui, etc. Un pur plaisir de découvertes, une générosité qu’on retrouve plus vraiment nulle part. Allez faire un tour…

EDIT: bon ça fait exprès, le site est down… donnez-lui un peu de temps, ça devrait se rétablir.
EDIT2: yay! back online!

Encore un peu partie

Ok… Le retour aura été un peu plus dur que prévu. Mais voilà, les valises sont défaites, les enfants partis, les minous revenus.

Je devrais, je sais, je devrais faire un beau compte rendu de ce voyage dont je rêvais, dont je parlais sans cesse. Ça va venir. J’arrive à peine à réaliser que c’est terminé. Que ce moment est déjà passé. Depuis samedi soir je regarde les photos. Je suis tout de même heureuse d’être chez moi. Si ce n’est que pour enfin voir mon chum dans quelques jours.

Pendant le trajet en train j’ai beaucoup réfléchi, et beaucoup écrit (mettons que j’ai eu le temps… 11 heures aller et 11 heures revenir). Je suis fière de moi, fière du chemin que j’ai parcouru depuis ma séparation, fière de la façon dont j’élève mes enfants. Aussi je suis maintenant convaincue que la nouvelle route sur laquelle je m’aventure en ce moment est la bonne. Je n’ai aucune raison d’être malheureuse, j’ai tout en main pour changer les choses qui m’écoeurent présentement et la seule façon de m’en sortir, c’est de faire des efforts.

Je me suis laissé aller autant physiquement que psychologiquement, me suis laissé glisser sur la pente des peurs, des épreuves, des peines. Me suis engouffrée dans une dépendance affective malsaine, me permettant ainsi de fuir mes vraies émotions. Mais j’ai aussi progressé, j’ai lâché prise sur mon passé, ouvert mon coeur à l’amour et l’amitié, relâché mes défenses futiles.

Et d’écrire comme ça, en toute liberté, dans word et sur papier, m’a aussi un peu réconcillée avec les mots qui sont en moi. Je peux écrire, je sais écrire. Mais pardessus tout, j’aime écrire. Et je n’ai pas à tout publier, tout montrer, pour m’en convaincre. Je n’ai pas de manuscrit, pas d’ambition littéraire, pas de plan ni de rêve d’être publiée. Tout ce que j’avais besoin de savoir, c’est si j’étais capable encore d’aimer ça. Et c’est le cas.

Sur le chemin du retour j’écoutais Man of constant sorrow en regardant le paysage défiler. C’est un cliché énorme, mais un que je n’avais jamais vécu et qui m’a pris au trippes. Les vieux shacks, les pick ups tout rouillés, les lacs et les montagnes. Et les pêcheurs ont peut-être vu mon sourire par la fenêtre. Je me rappelle encore mon reflet, comment il a vraiment touché mes yeux. Et c’est mon plus beau souvenir de voyage.

Tin Pan

Bon, j’pas capable de mettre le vidéo… J’ai pas le temps de gosser, puisque mon internet est très shaky… Mais je vous met le lien… On a acheté le CD, sont vraiment très, très bons 🙂

Tin Pan in Central Park

En route…

Ok, on part dans quelques heures. Le sommeil se pousse de moi. Après une semaine des plus… intenses, je sens enfin l’anticipation se pointer le nez. À nouveau. Parce qu’elle avait foutu le camp assez violemment, d’autres copains d’insomnie jouant du coude. Elle a pas pu prendre la pression.

Tout est prêt, reste plus qu’à se laver et manger et appeller le taxi, direction gare centrale.

On repart le vendredi matin, donc un beau gros cinq jours à savourer la pomme. Si vous avez des demandes spéciales, photos, visites, vous savez où me joindre 🙂 J’ai mon beau laptop qui m’accompagne, je ne serai jamais très loin.

We’ll come and hit the streets, lookin for soul food and a place to eat

Dans quelques jours on embarque sur le train pour New York. Cinq jours complets dans la ville que j’aime. Cinq jours de découvertes, de rires, d’épuisements, d’émerveillements, d’aventures. Pas trops de tourist traps, sauf l’observatoir de l’empire. Pas le choix. Y a un petit resto Éthiopien à côté de notre maison. Little Italy et Chinatown à nos pieds. Bleecker & Bowery à deux minutes de marche, juste pour le fun, juste pour marcher sur le même trotoir que les fantômes de l’underground. St-Marks Place pour les ados, bien sûr. On prendra une journée complète s’il le faut pour Central Park, pour les shows non stop de la foule, le picnic on the Meadow et la promenade dans Strawberry Fields. Je veux aussi toucher Alice. Qui m’a toujours fait peur. Visiter Juilliard et la biblitohèque de la 42ième et enfin passer les lions! Les diriger doucement vers Times Square la nuit tombée et voir leur visage dans la lumière de la ville, et les prendre en photo juste là où tout le monde prend sa photo. Il y aura aussi Coney Island, le pont de Brooklyn, les cloitres. Et tellement d’autres choses, tellement d’autres possiblités. Y la bouffe! Les livres! La musique! Les films!

Quelques jours. Mon niveau de stress commence à toucher la petite ligne rouge. Quelques jours de plus sans toi, ce qui m’attriste tant. Je ferai comme si. Mais ce ne sera rien de comparable à comme ça.

Alors ce sera ici que nous poserons nos bagages et nos têtes engourdies et nos pieds morts. Il y aura l’internet et la télé pour les soirées (on ne pourra pas passer nos soirées au bar… ils sont mineurs après tout!). Un frigo pour le jus et un four grille-pain pour les croissants. Dans notre petite maison à New York.

Éclipse au large

Le dernier devra durer et durer. J’ai tenté d’en garder l’odeur, mais ma nuit blanche aura tout effacé.

Jusqu’au matin, jusqu’au bruit du vent que j’ai voulu entendre au bout du fil. Le vent du sud, celui qui devait emporter les épines tombées des rêves, les parfums marins maudits, les chuchotements d’ailleurs.

Une nuit raz-de-marée, une nuit tsunami, l’île m’hébergeant ne m’ayant fait aucune promesse. Des chaleurs de la honte aux froids de la peur sur mon île, sur mon île j’y suis passée.

Et l’accalmie ne viendra que du vent qu j’ai voulu entendre. Je veux du vent sur ma peau, du vent dans mes cheveux, du vent dans mes cauchemards.

Le dernier, des braises que je croyais éteintes, est né à nouveau au bout du fil. Le dernier durera.

Mais il me manque déjà.