Ma cocotte de 16 ans est en France, à Guérande, à se taper un trip d’échange culturel débile qui me coûte la peau des fesses. Mais c’est sans jamais douter une seconde que son père et moi avons donné notre accord. Juste, tsé, des beurrées de beurre de pinottes pendant un tit bout. Enfin, moi. Pas lui. Lui part avec notre fils pour Cuba demain.
Pendant que tout le monde se tape des cassoulets et des fucking mojitos, moi je bosse. Je roule à 100 à l’heure. Je frappe des murs, c’est inévitable. Des plus durs que ce à quoi je m’attendais. Je n’ai pas toujours la force, je ne prend pas toujours les bonnes décisions. Je ne sais pas toujours où j’m’en vas.
Je dois déménager le 1er juillet. Dormir dans le salon 2 semaines sur 4, j’en ai plein le cul. J’ai pas d’intimité, pas d’espace personnel. Le sofa lit n’est plus utilisable, je dois dormir direct sur le sofa, les jambes un peu pliées, et mon dos me rappelle à chaque matin que vraiment, il est temps de partir d’ici. Mais ça m’angoisse. Chercher, appeler, visiter, signer des papiers, tout ça me donne la nausée. Je dois prendre rendez-vous à la banque pour régler des trucs et ça m’angoisse aussi. Les responsabilités que j’avais si innocemment déléguées à mon ex semblent me péter dans la face une après l’autre, comme pour me narguer. Pour me dire que finalement, comme je l’ai toujours pensé, je suis une bonne à rien. Parle fort, joue fort, travaille fort, mais tout ça pour cacher mon inaptitude profonde à me conformer à la vie adulte responsable et droite que je devrais mener.
J’ai pas envie d’un sugar daddy, pas envie de remettre ma vie entre les mains d’un autre homme. Je veux juste plus avoir à dealer avec tout ça. Les comptes, les assurances, les obligations, le loyer, le souper, la vaisselle, le ménage, la marde 24 heures sur 24 sans fin. Me couche le soir brûlée, me lève aussi fatiguée que la veille pourquoi? Pour en faire une autre, exactement pareil. Et tout mon environnement me tire le jus, et des fois, j’ai juste envie de m’assoir et de regarder tout ça s’éffondrer, en rire, pis crisser mon camp.
Je ne suis pas spéciale, ni plus à plaindre qu’une autre. Mais que ce soit ça la vie, c’est ce qui m’écoeure le plus. De ne pas avoir d’alternative, de toujours DEVOIR. C’est pour eux que je fais ça, pour mes deux amours. Jamais je ne pourrais continuer si ce n’était pas pour eux. J’aimerais juste des fois un petit break. Le droit de disparaître, le droit de me reposer, le droit de m’appitoyer, le droit de ne pas devoir.
Ooh ma chère chère Swan. Je t’envoie toutes mes pensées. Moi non plus, j’en pouvais plus. C’est sans doute mon plus grand manque, les mômes, qui m’a permis de m’affranchir. Marrant paradoxe ! L’autre, c’est que je ne pourrai plus jamais rembarquer dans le bateau. Y a pas de retour. Je t’embrasse fort.
J’ai déjà décroché à au moins deux moments. C’est captivant mais stressant. Pas de regret mais on doit un jour raccrocher.
As-tu seulement pensé, Swann, que le matin, je dois prendre au moins une heure et 20 minutes juste pour me réveiller, déjeuner et m’habiller pour me rendre au boulot? Et tout le monde doit passer par ce rituel qui me scie en deux.
Tout ça gratuitement en plus!
Y en a marre moi aussi.
Et même pas de môme pour me motiver… T’as de la chance!
Hostifi. Je me suis dit je ne peux pas ne pas faire de commentaire sur celui-là. Mais en même temps, je ne sais pas quoi dire sinon que je comprends ça. Ce sentiment de pédaler dans le beurre et d’être assez lucide pour te dire what the fuck, mais pourquoi donc? Être une bonne citoyenne? Une bonne en toutte? À se mettre la pression on risque de péter au frette. Ça en vaut-tu la peine? Bah. Y’a ben des affaires qui me gavent, moi aussi, et je m’arrange pour mini-décrocher de temps en temps. Ça me permet de me ramasser. Faut être égoïste des fois. Tk. Courage.
On ira prendre un pichet la prochaine fois où je serai à Montréal!
Éric: c’est en effet un paradoxe, un que je n’envie pas non plus. bises en retour.
Inukshuk: même chose, levée à 6.30, retour à la maison à 18h30. et je suis très consciente de ma chance, c’est ce qui me fait me lever le matin.
Gordon: voilà, faut être égoiste des fois. c’est ce qui est le plus dur je pense. j’y arrive pas, mais en même temps, je sais bien qu’ils vont plus bénéficier d’un décrochage temporaire que d’un pétage de coche. on verra ce qui arrivera en premier. merci de ton commentaire, et de ta visite.
Voyou: va falloir faire ça pendant que tu as encore une vie… héhéhé (félicitations en passant 🙂 )
C’est pas à cause du ménage pis toute la marde: c’est à cause de l’hiver qui finit pas!
J’t’embrasse ma grande. Imagine une suite de même sans la semaine sans. nkfeofgihoaergjvhkrjkrl;yyyaeh nkldègnè…. moissi. xxx
Oh , chère Swan , on ne se connaît pas et j’ai bien envie pourtant de m’asseoir là avec toi , et prendre le temps de tailler une petite bavette …
Et comme je te comprend , la vie n’est pas toujours un déjeuner de soleil , loin s’en faut , mais des petits bonheurs là de çi , de là !
les enfants déjà , et les amis , ici ou ailleurs …
te dire , prend donc du temps pour toi , ce n’est que légitime , ça parait du bon sens , mais pas toujours aussi simple que d’écrire ces quelques mots !
je pense fort à toi et t’inquiéte , tu as le droit , de te plaindre , t’en avoir rs la casquette , de baisser les bras , de ne pas devoir , d’être juste dans l’état là et nous celui de te prendre dans les bras et te cajoler , te faire un bon petit plat …
Kiss
Hélèna
Ahh, Gaétan, t’as trop raison! Vivement une couple de couche de linge en moins et quelques heures de lumière en plus!
Manon: je t’embrasse aussi. on s’est manquées aujourd’hui, pas moyen de communiquer… essayons demain, plize, bizes xxxx
Merci Hélèna, tout comme Gordon, j’abonde et tente d’en prendre pour moi de ce temps qui rend fou! Me suis fait quelques rôties de pain aux canneberges et orange, généreusement beurrées de camembert bon marché et c’était délicieux… je sais qu’on passe tous et toutes par ces moments là, et j’apprécie que vous tous compreniez que c’est pas pour m’apitoyer, juste, sortir un trop plein qui n’a nulle par où aller sauf ici, et vos commentaires me touchent beaucoup, et m’ont définitivement donné le sourire. merci encore 🙂
et Hélèna, j’aimerais ajouter, que de tailler une bavette avec toi me ferait tout autant plaisir 🙂 (quelle horreur ces smileys. je remédie à la situation right now)
🙂