De par ma fenêtre

Si j’aimais les humains plus, j’aurais plus d’amies. Les gens passeraient devant ma fenêtre ce soir et nous entendraient rire fort parce qu’on s’est envoyé une couple de shooters de Goldschlager, rire fort en jouant à Rockband parce qu’on est cool. Et vers minuit on partirait aller boire dans un p’tit bar super cool, se faire draguer par des mecs vraiment cutes avec des coupes de cheveux et des lunettes cools, on les virerait de bord avec des phrases méprisantes, on se crierait dans les oreilles pour se dire des choses vraiment cools que seuls les amies proches et saoules se disent. On reviendrait chez nous finir le party, on prendrait des photos de nous dans des poses trop drôles pour mettre sur nos Facebook et montrer comment on a du fun et qu’on sait rire de nous-même.

mmmmm chopped liverrrrr

Quand je travaillais pour la famille Maislin, la paques juive était vraiment mon moment préféré de l’année.

Particulièrement quand Morrie m’apportait un plat de chopped liver, couvert d’oignons confits, juste pour moi.

Ça fait quand même 7 ans depuis ma dernière paques. Et puis là j’ai un craving de fou. Mais j’ai tellement peur d’être déçue si j’en achète ailleurs. Morrie n’a jamais voulu me dire où il le prennait. C’était son petit secret. Et il apparaissait avec mon petit plat un matin comme ça, et ça faisait ma journée.

Enfin, tout ça pour dire, j’ai faim. Et je cherche un bon spot pour le chopped liver.

Ressac

Les vagues de la préférence m’ont laissée sur la berge, ensablée mais vivante, plus vivante que survivante, mes pas ont l’assurance des humbles qui ne cherchent plus mais savent que toute récolte est bonne et nourri.

Les mots morts le restent, les mots à naître iront les rejoindre bien assez tôt. Un cimetière de vies possibles où je me recueille parfois trop souvent.

Je m’attarde dès aujourd’hui à ceux qui vivent. Mon jardin, mon jardin bien aimé, tout près de la berge, mais assez loin pour l’oublier le temps d’une vie à vivre.