Month: July 2010
Promenade entre deux pavillons
On oublie peut-être les espoirs et les rêves qui ont fait s’ériger ces édifices. Le cynisme presqu’obligatoire qui nous anime et qui module maintenant nos réflexions et opinions nous ont fait perdre de vue ce qui est beau et puissant dans ces institutions souvent vues, pas nécessairement à tord, comme des bureaucraties hébergeant fonctionnaires et party animals expérimentés.
Le discours débilitant, le mépris envers l’intellectuel et le savoir acquis, pourriture des idées sous l’ingérence de la classe politique et surtout des entreprises qui commanditent ce fabuleux nouveau pavillon Machin Truc Inc. La condescendance un art qui se transmet d’un dirigeant à l’autre, qu’ils s’empressent de nous servir sous des discours prônant les valeurs familiales et l’entrepreneurship québécois.
Pourtant comment peut-on vraiment être blasés devant l’influence que l’université a déjà eue sur les sociétés et les mouvements politiques passés. Depuis ma visite à Concordia, j’avais déjà ressenti cette beauté, les relents des efforts, les échos du savoir transmis et le flot des réflexions poussées, ici sur un banc, seul, là dans l’agora, entre amis. Le monde est toujours à refaire, à réinventer. Et c’est ce qui fut.
Aucune envie de dérision, aucun second degré en regardant les étudiants déambuler. Je me dis que la beauté de leurs idéaux doit l’emporter sur nos propres préjugés d’adultes trop pris par la vie pour encore apprécier cette innocence. Comment cette noirceur des idées envers toute institution de savoir nous a-t-elle été inculquée?
Et pour en mettre un peu plus épais sur la vitre salie qui bloque notre vision, l’envie de la vie télévisée, advertisée, dorée, photoshoppée… On a beau se dire résistants, on a tous un iPad sur notre wishlist.
J’aimerais entretenir ces sentiments qui m’envahissent mais le ménage, le lavage, le loyer, tsé? Y a pas de verdure dans ce quotidien, pas d’agora pour les élaborer, pas de classe pour les construire, pas de professeur pour alimenter ce qui pourtant ne dort pas en moi. Une sieste, tout au plus.