Rosée en chair et en os

Si c’est pas magique! Si c’est pas beau! Comme si c’était assez, comme si chaque seconde se scindait et pesait le même poids dans la balance. J’ai pourtant appris que les heures, les jours, les semaines, ça peut venir tout dans un pain. Un gros moton d’étoiles ou de nuages. Mais les gouttes elles, ahhh, les gouttes! Une seule porte la couleur du jour, les reflets de la nuit et le poids du temps qui la fait s’accélérer.

Le temps. En manquer, en avoir trop, ne pas le voir passer, le regarder s’étirer. Ça goûte quelque chose de différent chaque fois. Et je bois, je bois toujours, je m’abreuve des quelques gouttes tombées, salées par le jour, par la nuit. Tant que j’aurai soif. Et puis un jour je laisserai les gouttes m’échapper, se coller ensemble et filer dans leur lit. Tsé, des fois, t’as juste plus envie de boire.