Trop

Quand j’y habitais, on me disais, “Pouha! Pas moi!”

Trop d’BS
Trop d’robineux
Trop d’drogués
Trop d’meurtres
Trop d’enlèvements
Trop d’granos
Trop d’fifs
Trop d’nègs
Trop d’franças…

Pendant des années, depuis mon départ, tout ce que j’ai rêvé c’est d’y revenir. Plus maintenant. Elle ne me manque plus. Mon stint quotidien au boulot et les sorties occasionnelles me suffisent amplement.

Je me suis enfargée dans un nid d’poule géant, distraite par… tout, en marchant devant les Habitations Jeanne-Mance. De St-Laurent à St-Hubert, entre Ste-Catherine et de Maisonneuve ma marche m’a coûté 8 piasses de p’tit change et un demi paquet de cigarette. Je ne regardais pas par terre, je rencontrais des yeux.

Trop de misère
Trop d’errance
Trop de laideur
Trop d’arrogance
Trop de mépris
Trop d’absence (de langue, d’amour, de sourires, de mains tendues)
Trop de beaux garçons
Trop de belles filles (plus belles, plus minces, plus riches, plus jeunes, plus souriantes, plus heureuses)
Trop de show
Trop d’argent gaspillé
Trop d’ignorance
Trop de nombrils

Montréal est trop pleine. Il n’y a plus de place pour moi ici. Et c’est bien ainsi.

Fin de saison

Aussi simple que ça. Comme je le mentionnais à Doodle en commentaire, c’est la coupure entre la vie et l’évasion. Plus de porte de sortie, plus d’échappatoire, la vie m’attend de pied ferme. Cet été j’ai appris à vraiment aimer faire de la voile, à affronter, mais me soumettre à, la force des éléments. Des vents de 50 noeuds même une fois! Des vagues, partout partout. En dedans et en dehors.

Si vous me permettez, je vais rester à bord encore un peu.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=LoFKP9MNCSo&w=480&h=385]

Il y avait même un livre dont on s'arrachait les exemplaires

Passé la journée les deux pieds bien ancrés dans la réalité, cours de violoncelle de l’une, game de cosom de l’autre, fête chez la belle-famille, des courses entre tout ça. Tsé? Klow klow klow, toute la journée. Ça rentrait tight. Mon objectif à atteindre étant d’être présente au lancement. Tout court. Pas à temps, pas en avance, pas trop en retard. Juste, d’y être.

Je ne cours pas les trucs du genre.  La faune qui les fréquente m’effraie autant qu’elle me rebute. Mais là, c’était pas pareil. Me v’la, fuck it.

Je cherche les mots pour en parler depuis. Vous avez été quelques uns à le faire déjà. Et puis je me dit, qu’est-ce que je pourrais ajouter anyway? On s’est tout dit, en mots et en étreintes. Mais cette soirée-là mérite mon effort, mérite encore plus de mots, si ce n’est que pour ne pas l’oublier. Non c’est pas ça. C’est pour vous dire merci.

Merci à Sandra et ses lumières dans les yeux et sa tendre sincérité qui m’a touchée. D’une douceur… Merci de m’avoir invitée, merci de tes mots dits et écrits. Tous étaient aux petits soins pour toi. Ne doute jamais de leur amour. Il est fort, et te rend d’autant plus belle.

Tout autour gravitait les astres dont les scintillements m’inspirent et m’attirent depuis longtemps déjà. J’étais dans l’orbite magique de la tribu.

Christian, chaleureux, dont le sourire a atteint sa courbe maximale à l’arrivée d’Emcée, toute belle et tranquille. L’amour que tu portes à tes amis, dans tes yeux, c’était vraiment beau. J’ai été heureuse de te faire l’accolade et d’être accueillie si gentiment.

Helena Blue! Blue, my my, ce que tu sentais bon! Et si belle. Aussi belle que tes mots! Merci pour ton sourire, ta simplicité, ta douceur.

Stéphane. Osti. J’ai beaucoup parlé, mais j’ai entendu. J’aurais gagné à me la fermer et plus écouter sans aucun doute. Dans ce que j’ai dit par contre, tout était vrai. Ce fut un réel plaisir d’enfin te rencontrer.

J’ai parlé beaucoup. Parlé trop, trop fort, trop vite. Dis n’importe quoi. Et puis Frédéric m’a dit “Arrête donc de t’excuser, d’être aussi angoissée. On ne te jugera pas!” Faque, merci Frédéric, parce que franchement ça aurait pu être un souvenir gênant à la place d’une belle soirée.

Nancy, damn, ton sourire m’a donné envie d’être ton amie pour la vie. J’avais l’impression de te bousculer avec mes gros sabots de névrosée, et en même temps je voulais rester tout près, où c’était rempli de toi, de ton calme et ta gentillesse. Et de scotch…

J’aurai trouvé un comparse pour chialer, sacrer, se plaindre de tout et de rien sans conséquence en Guillaume, crissement pétillant et juste trop sympathique. Merci d’avoir été toi, franchement, on est fait pour s’entendre. Et non, t’es pas normal. Autrement tu ne serais pas Gomeux and who wants that?

À tous ceux avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger, après qui j’ai un peu crié par la tête, envers qui j’ai peut-être manqué de délicatesse ou écrasé le pied par inadvertance en allant fumer une énième cigarette, je vous dis merci aussi. Samuel, Yvan, Venise, Flash Gordon entre autres. Et un qui n’y était pas, à sa santé nous avons bu…

Et comme je termine ce billet, je vois que Christian a mis en ligne un montage photo de la soirée. Il y avait une ambiance magique samedi soir. Un lancement de fils d’argent vers le ciel emboucané de la St-Denis, où certains s’entremêlaient pour la première fois, d’autres depuis toujours. Une nuit précieuse dont le souvenir fragile s’est tissé un nid près de mon coeur. C’est émue et reconnaissante que je vous dit merci encore à vous tous.

Sens figuré

Écrit comme ça, c’est presque cute. De vive voix, ça se complique.

Avec un sourire en coin, ou le plus sérieusement du monde, ça reste incomplet. Il t’en manque des bouts. T’as pas tout saisi.

J’aime me faire acroire que je suis comme cette toile au mur, que tu découvres à chaque regard. Mais qui dans son ensemble t’échappe parce que trop pleine de tout ce que tu ne comprendras jamais.

Ça me peine parfois. C’est pas que je m’y applique. Y a pas de secret, pas de code mystérieux. Tout est sous vos yeux.

Mais peu importe tout ça. Ça fini toujours pareil.

Ils me disent tous “t’es une drôle de fille”.