La minute suivante

Après la précise…

J’aime aimer. J’aime pas pas aimer. J’ai de la misère parfois à m’habituer, à me faire à l’idée que non, right now, c’est pas comme ça. Faut surtout que je me rappelle que c’est pas comme ça parce qu’il le faut. Parce que ce qu’il restait de moi aurait disparu dans pas long.

D’un jour à l’autre ça change, je change. Je sens les bases solides quand même. Ça ne tangue plus, je pose les pieds et ça tient.

C’est un étrange mélange de bonheur intérieur et d’insécurité devant l’inconnu. De mélancolie et d’anticipation. D’un instant à l’autre je ne sais pas ce qui va me frapper. Une odeur, un air, un sourire, un livre. Je sais pas, I. don’t fucking. know.

C’est pas vrai. I know. I know too well. Je mets la machine en marche et c’est parti. J’ai donc jeté la clé. Ou perdu. The point is, y en a plus de clé. Plus de machine. Juste moi avec moi. C’est tough. Je ne m’aime pas toujours.

***

J’écoute Janis, comme trop souvent je suppose. On aurait peut-être été soeurs, ou meilleures amies dans une autre vie. Il y a deux millions de vues pour cette vidéo, et je crois bien que la moitié sont de moi.

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Black Dog

C'est-tu possible que ça commence à avoir du sens tout ça? Je sais pas là, je suppose, j'hypothétise. Mais j'aime bien ce moment précis dans le temps. Précis à la minute. Des sourires et de bons moments entre amis, de la musique pour les maux. De la musique tout court. Chanter fort Black Dog avec son fils à la guitare qui te dit, enwèille, BLOW les… et qui dit yeah! les yeux fermés en arrachant les accords avec tellement de passion.

I gotta roll, can't stand still, got a flame in my heart, can't get my fill.

 

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Blast from the past: À Bizoune…

Publié aujourd'hui parce que tous les jours ça devrait être la fête des pères. Publié aujourd'hui parce que c'est toujours vrai, toujours la même réalité. Publié la  la première fois le 11 décembre 2006.

 

À Bizoune… 

En vieillissant, y a plein de choses auxquelles on pense. Y a plein de choses qu'on a pas pensé. Y a plein de choses qu'on se reproche. Y a plein de choses qu'on voudrait changer. Mais…

Y a une chose que je ne voudrais pas changer, et ça,

C'est TOI.

Je t'aime xxx 

J'ai refermé la carte avec un gros motton.

-Moi aussi je t'aime fort papa.

Et je l'ai embrassé. Mon papa. Mon papa d'amour, que j'ai tellement détesté de ne pas être là, d'être ailleurs tout le temps quand j'avais le plus besoin de lui. Sur le party, en prison, avec sa femme et son fils. Mon papa qui savait juste pas comment me le dire. Qui savait juste pas comment être papa. 

Mon papa qui me donne cinquante piasses en cadeau, alors que mon salaire fait le double du sien et de sa femme. Alors qu'il pense à vendre son petit restaurant parce qu'il ne fait plus d'argent. Alors qu'il doit nous emprunter un peu de sous, parce que la loi anti-tabac les a frappés de plein fouet et que le chiffre d'affaire a baissé de pas loin de 35%. Mais de le refuser ce cinquante piasses, ce serait pire que tout.

Alors j'ai pris les sous, j'ai pris la carte, j'ai pris mon papa dans mes bras et je l'ai embrassé. Et pour la deuxième fois de ma vie adulte, je lui ai dit à haute voix que je l'aime. La première fois, j'étais assise dans le fumoir des soins palliatifs à Notre-Dame. Ma mère venait tout juste de mourrir. Dix, quinze minutes pas plus. J'ai pris le téléphone, signalé, il a répondu. J'ai dit "C'est fini papa." Il s'est mis à pleurer doucement, un ou deux sanglots, pour la femme qu'il aimé pendant six ans, qu'il a failli tuer avec ses mots, avant qu'on ne se sauve elle et moi. Elle l'a toujours aimé, jusqu'à sa mort. Et je pense qu'il le savait. Il a prit un grand respire, et il a réussi à articuler "Au moins elle ne souffre plus." "Je dois y aller papa, y a le médecin qui m'appelle. Je t'aime papa." Et j'ai raccroché.

Et puis je réalise, je sens, je sais, qu'il sera toujours là, que lorsque je partirai d'ici, ce sera dans ses bras que j'irai pleurer. 

On a passé assez d'années à valser entre amour et orgueuil. Les masques ont pris le bord ce soir.

 

trois lignes

de faire des vagues. ne pas arrêter de faire des vagues. 

de toucher les gens. ne pas oublier qu'il m'arrive de toucher les gens avec mes vagues. 

encore faut-il se rappeler quand c'est notre tour de jouer le rôle de la mer.

 

Où s'que je ne lâche pas le morceau et que ça énerve le monde

Je pourrais y aller d’un grand jet de vomi avec plein de motons dedans. Tout mélanger, politique, société, culture, économie… Mais je vais plutôt m’en tenir à ce que je connais le mieux : mes émotions.

Depuis quelques mois j’ai pris l’habitude de stationner près du métro Charlevoix pour me rendre au boulot, à la station McGill. Bon. En premier lieu, selon certains, je suis une humaine horrible, une terroriste environnementale, une tueuse de bébés grenouilles ou je ne sais quoi, parce que j’ai juste pas envie de payer 130$ par mois pour un service de transport en commun déficient et restrictif. Mais à la base, c’est parce que j’habite en banlieue que je suis si ignoble. Ok, c’est une autre histoire, dans laquelle je ne m’embarquerai pas. Mais je suis chez nous après tout, et fallait que ça sorte.

DONC. Je prends le métro pour quelques arrêts, matin et soir, cinq jours semaine. Dans le métro depuis quelques années il se passe quelque chose d’assez ahurissant. La distribution de quotidiens gratuits. Premièrement, entendons-nous, ces « journaux » sont absolument MERDIQUES. Ok? C’est rien, de l’air, de la pub, de la marde point. Mais pour une raison que j’ignore, des milliers de personnes s’en prennent un exemplaire en rentrant dans le métro, sans aucun doute intimidés par les camelots agressifs postés aux entrées (hum).

Ces milliers de personnes descendent les escaliers, attendent sur le quai en « lisant » le journal. Oups, le métro arrive, mais j’ai fini ma lecture… Oh well. Et on laisse le quotidien sur le banc. Ou encore, on embarque dans le wagon, et on fait la même chose une fois arrivé à sa station. Bravo. Bra-VO!

C’est pas grand-chose pensez-vous. Juste un ptit journal… Sauf que vous êtes des centaines à vous dire la même chose. Sauf qu’il y en a des centaines qui jonchent le sol, sur les quais et dans les wagons. C’est presque poétique de voir ça virevolter dans les airs à l’arrivée du train.

Je ne veux pas faire la morale, c’est pas ça l’idée. Ce qui me fâche le plus, c’est cette foutue tendance à chialer, à dénoncer, à se prononcer sur tout et sur rien, à s’indigner pour les nids-de-poules, les pistes cyclables en mauvais état, etc. Mais c’est tout! Du vent tout ça! Je n’ai jamais vu personne faire l’effort de ramasser un journal par terre pour le déposer dans un bac, jamais vu personne ramasser une cochonnerie pour la mettre dans la poubelle à quelques centimètres de là.

Pointer du doigt n’est pas synonyme de responsabiliser. Dénoncer n’est pas synonyme d’engagement.

C’est un seul exemple. Je souligne cet état de fait parce que ça m’écœure profondément de voir Montréal se détériorer au son des récriminations et des accusations, alors que très peu de gens font un véritable effort pour changer les choses. Live, en direct, se pencher et ramasser UN journal. Sortir sur le trottoir et ramasser UN papier.

Ce qui est encore plus désolant, triste mais pourtant pas étonnant pour une seconde, c’est que tout ce que j’écris ici passera dans le beurre. Je n’ai pas la bonne méthode, la bonne pédagogie. C’est agressant se faire mettre le nez dans son caca, je comprends.

Alors vous m’excuserez si le ton ne vous convient pas. Si les mots ne sont pas les bons. Et ça doit être le cas, parce que sur 790 personnes qui me suivent sur Twitter, 2, oui, DEUX, ont cliqué sur le lien vers les photos que j’ai prises dans le métro.

En fait, non, je sais bien que vous en avez rien à faire. Dépêchez-vous d’aller signer la prochaine pétition en ligne, de retweeter le prochain cri d’indignation face à la publicité sur les bixis. De toute évidence, je fais un plat de pas grand-chose.

 

 

Sommaire, comme dans pas mal tout

C'est vraiment curieux ces jours-ci. Je ne me sens pas tout à fait perdue, mais pas tout à fait située non plus. J'ai aucune discipline quand vient le temps de faire des choses que pour moi.

Quand les enfants sont à la maison, j'embarque dans le mode "faut". Et c'est fait. Mais toute seule c'est différent. Je ne sais pas exactement qui je suis en ce moment. Je n'arrive pas vraiment à me concentrer sur rien pendant plus d'une heure, et encore.

Ce n'est pas vrai que d'être seule c'est d'être libre. Je crois que l'on peut être libre à deux. Je n'ai pas de repères. La tête me tourne souvent. Toute cette énergie, toutes ces pensées, ces émotions, dissipées. J'ai de la misère à cerner ce que je dois être maintenant. Me le faire mettre dans la face ça aide des fois. Mais est-ce que c'est moi encore qui se complique les choses? On me l'a assez dit "T'es compliquée" (en plus d'être "une drôle de fille").

Pourtant là là, en ce moment même, je me sens comme une moins que rien. Pas capable de rien faire sans en être obligée, ou par amour. Ma vie est en mouvement, ma vie est en vie quand j'aime. Mais deux semaines sur quatre y a juste moi ici. Je souffre du syndrome de l'imposteur jusqu'ici, dans mon écriture, que je trouve SOMMAIRE. Je n'arrive même plus à écrire ce que je pense, ce que je ressens comme du monde. Mes opinions me semblent superficielles, mes connaissances de base, ma culture naine.

Mais même en écrivant tout cela, y a quelque chose qui se passe dans ma tête. Je vois des murs, des murs qui bougent comme pour me dire "hey la grande, allume!", et c'est tellement vrai. C'est les miens. Je vais les peinturer jaune en attendant d'être capable de les mettre à terre. C'est un début.

***

La guitare avance pas vite, mais je joue presqu'à tous les soirs. J'ai essayé pendant plus de dix ans tsé. I know I suck, end of story (ah non, non, non! pas un barré!). C'est quand même frustrant pour quelqu'un qui a toujours été au moins moyennement bonne dans tout. Bon, je n'ai jamais entrepris le drum, je ne suis même pas capable de suivre un beat sur un tamtam. Pathétique. Fait que, je joue des tounes pour chanter, c'est le but, et c'est cool. Je suis fière de moi, d'avoir persévéré… Une grosse semaine et demi. So far so good!