Le 26 août j’irai voter par anticipation. Bien que je prenne ce geste très au sérieux, je ne peux m’empêcher d’éprouver une grande lassitude et je l’avoue, je deviens cynique, trop, avec le temps. Il n’y a rien qui m’interpelle dans aucun des programmes, aucun parti auquel je m’identifie. La route que le Québec emprunte, sur laquelle il s’aventure depuis maintenant trop longtemps, me désole, m’attriste et me fait petit à petit perdre mon amour pour ma province. Les sujets abordés aux débats n’étaient que prétextes pour des sessions de criage, d’accusations, de pointage du doigt.
Je fais mes courses sur Wellington après le boulot. Je regarde les gens qui l’habitent. Me voici dans un village cosmopolite où toutes les classes, les langues, les couleurs et les âges se côtoient. Où tous, ce que nous désirons le plus, c’est d’être heureux, d’avoir à manger ce soir, d’avoir encore un job demain.
Mais qu’est-ce qu’une poignée de millionnaires peut bien savoir de ce qui se passe ici? De ce dont nous avons besoin? À quoi nous rêvons? On nous agite sous le nez des promesses sociales-démocrates pour les uns, réformistes pour les autres. On nous promet, et c’est bien ça le problème.
La forme. Le contenu est un résultat de la forme. Et le cadre dans lequel évoluent nos gouvernements ne change pas. Ce cadre permettra toujours aux crosseurs de crosser. Tant et aussi longtemps que nous ne comprendrons pas que les élus nous sont redevables, que nous resterons là à attendre qu’ils nous mette le téton à la bouche, ils auront le champ libre pour promettre, se virer de bord et nous crosser.
Mais j’irai voter. Et contre ma conscience je voterai stratégique, en espérant, encore une fois, que cette fois-ci on a une chance, que cette fois-ci, on aura parlé assez fort.
L’idéaliste est fragile et déçu en un monde comme celui-ci. Les politiciens ? Tas d’obscènes, de fieffés menteurs. S’il y avait du RAID pour politiciens, il faudrait leur en vaporiser et se débarrasser de cette engeance. Je n’ai jamais cru à la politique, très peu à la démocratie. Plus jeune, je ne votais pas, je me disais : un vote intelligent est perdu dans une mer de votes stupides. Mais à présent, je crois qu’on a une chance. Je crois que le peuple a été suffisamment échaudé, et a le goût de parler. Chaque vote peut faire la différence. Il est très important, vis-à-vis du système qui est le nôtre, d’être pragmatique plutôt qu’idéaliste : en ce sens, voter stratégique m’apparaît être la bonne solution. Il faut y aller petit à petit. Je suis un idéaliste extrême, je rêve du jour où des ordinateurs en partie nous gouverneront, où des ordinateurs flaireront les arnaqueurs, les transactions louches entre l’État et les millionnaires, je rêve d’un tel portrait de science-fiction, mais je me dis qu’en attendant, il faut faire avec les moyens du bord…
On me dit souvent que je suis idéaliste. Pourtant, je me sens plutôt comme une über réaliste! N’est-ce pas ça au fond l’idéalisme? Voir les failles trop clairement, et vouloir le mieux? Tu vois très juste sur le vote perdu. À chaque élection j’y vais à reculons. Merci de ta visite et de ces bons mots, pertinents et teintés d’espoir. C’est rassurant de les lire.
Les ordinateurs… Ça me rappelle Asimov, “The Evitable Conflict” en particulier.
Le Parti Nul. Me rejoins tellement. Dommage que je n ai eu ni la force de monter le courant, ni le gout de me battre contre tout les QS et PQ ultra convaincu de ma circonscription.
Je n arrive pas a convaincre mon cœur de voter stratégique, ni ma tête a ne pas voter.
J’aime aussi l’idée du Parti Nul. J’aurais peut-être voté ça si les circonstances dans Verdun n’avaient pas été ce qu’elles sont. Mais aussi, je ne pense pas qu’il y ait un représentant. Et t’as pris la décision qui te convenait, c’est ce qui compte 🙂
elles me content violence, elle me content patience, elle me content romance.
pas assez de doigts ni de voix pour te les compter.
pas assez de lois pour les dompter.
Insoumise-paresseuse.
J irai la ou. Le vent fourbe portera mes troubles.
je pense a toi miss love-soeur XX