Contre-temps ou comment gérer sa colère sans arracher les yeux d’un tireur de joints

En arrivant mercredi soir, pas de gars de plâtre ici, alors qu’il devait tirer des joints mercredi et jeudi. Ce qui m’inquiète pour mon peintre qui commencer vendredi soir… Mon proprio me dit non non, ça va être correct.

Jeudi soir, le gars du plâtre est là. Il commence à se plaindre qu’il est fatigué… Quand il a vu mes yeux ça été fini. Il dit, je vais revenir demain soir (vendredi) pour terminer et vous pourrez sabler samedi matin.

En dedans de moi, une énorme vague de découragement a emporté le peu de raison qui me reste. Je lui dit, y a pas moyen de faire ça dans la même soirée? Il répond non non, hey là madame fâchez-vous pas, moé j’fais juste ma job, pis c’est de même.

Me fâcher? Hé boy. C’est certain que j’aurais pu exploser, lui arracher la tête avec des mots, mais à quoi bon? J’ai juste répondu ok et attendu qu’il parte pour pleurer un peu. Ensuite j’ai envoyé un courriel au peintre pour lui dire de ne pas se présenter ce soir mais seulement samedi. Et sur un coup de tête, parce que j’étais juste plus capable de rester ici et de regarder les murs orange patchés, mon frigo dans le salon et mon divan couvert de la même polytène que lors du déménagement , je suis partie vers le Ikea de Boucherville, 1 heure avant la fermeture.

J’avais dans la tête d’acheter la table et les chaises (oui, parce que je n’ai pas de table de cuisine depuis mon arrivée). En route vers le magasin, je me disais, j’ai besoin de réel, de quelque chose qui va m’aider à croire que tout ça va se terminer bientôt.

30 minutes avant la fermeture. J’ai ma feuille pour la table, que je dois ramasser à la sortie et je me dirige vers les chaises. Première surprise, les boites sont fucking GROSSES! Impossible d’en rentrer quatre avec la table dans mon auto. Bon, ok, pas de trouble, je me dis, j’en prend juste deux et je reviendrai plus tard. Je prend les housses, mais je vois que le numéro sur les boites de chaises n’est pas le bon, c’est pas la bonne couleur. Cours de haut en bas de l’allée, pas une maudite chaise de la bonne couleur. Ok. Je commence à stresser un peu, il est 20h45 et je dois payer avant d’aller récupérer la table à la sortie. Je vais voir un employé pour lui demander où sont les fameuses chaises. Il pitonne et me dit “On en a plus, on en attend le 14 juillet”.

Bon. Tsé, des fois, il ne faut pas s’acharner. J’ai regardé les lignes interminables aux caisses, mon panier avec les deux housses de chaises dedans et la foule toute aussi énervée que moi à sortir de là à l’heure. J’ai laissé mon panier en plein milieu de la place, me suis ramassé deux hot dogs en sortant et j’ai pris les petits chemins vers l’autoroute, la musique dans le fond, la fenêtre ouverte. Je me suis dit, c’est un signe man, c’est sûr. C’est CERTAIN.

En arrivant ici, le proprio était en train de peinturer la salle de bain. On a jasé un peu et il m’apprend qu’un ouvrier revient demain matin pour faire des corrections à la job. Des trucs dont il n’est pas satisfait. Mais, il me dit, il sera ici vers 10 heures. Ok. Ok ok ok. Je me couche, je lis un peu. Toujours pas de réponse de mon peintre pour confirmer qu’il sera ici samedi seulement…

Ce matin je me fait réveiller par l’ouvrier, qui buche dans la porte d’en arrière. Je regarde l’heure, il est 8 heures. Hey, tabarnak, sérieux là. Je vais lui ouvrir. Je regarde mes courriels, pas de réponse du peintre. Mauvais feeling. Je regarde sur kijiji, son annonce a disparue. Très mauvais feeling.

Je suis sortie sur le balcon en jaquette et je l’ai appelé. Ça sonne un coup. Deux coup. Trois coup. Là je le sais, je le sens, je vais devoir me passer de ses services, ça marchera pas, je suis juste pas dûe pour que les choses se passent bien, je vais être obligée de tout faire, les enfants pourront pas arriver dimanche, ça sera pas prêt, angoisse, peine, décou… Quatre coup et ça répond. Haa. On règle pour samedi matin.

Il est neuf heures. Je dois partir travailler bientôt. J’ai pas pris ma douche, j’ai pu de linge propre (ma laveuse est encore sur la galerie mais on la rentre ce soir), mais curieusement, ça va. Ça va aller. J’irai acheter ma table demain. Je commencerai la peinture toute seule ce soir. Mon peintre va être là demain matin. Tout est ok. Hier, c’était la dernière mauvaise journée.

On est tous une île [1]

En marchant tantôt une réalisation: les gens ici s’en crissent. Je pourrais prendre une marche en petite culotte ou avec des bigoudis sur la tête, personne en ferait de cas. Disons que c’est différent de La Prairie, où je me faisais regarder un peu de travers si j’avais le malheur d’aller au IGA pas maquillée ou sans soutien-gorge. T’as beau te dire que tu t’en fout, mais tsé, dans le fond, c’est pas vraiment vrai.

Je peux ignorer les gens, ou leur sourire et leur dire bonjour ici, ça leur va. Ils prennent ce qui passe, et moi de même. Je marche avec mes écouteurs, et des fois je suis si prise par la musique que je chante à haute voix. Ça me fait rire. Et personne s’en formalise. C’est définitivement libérateur.

Mettre son pied à terre

La sensation de ne plus avoir le contrôle sur ma vie, mon environnement, m’a tellement minée ces derniers temps… Hier, c’était fini. That’s it. Ça va faire. J’ai repris les choses en main et décidé que coûte que coûte, je profiterai de l’été dans ce foutu appart et je ne me ferai pas chier par qui ou quoi que ce soit. J’ai donc poussé un peu le proprio pour qu’il se commette sur une date de fin des travaux lourds. Je pense qu’il a enfin compris que je ne peux plus vivre dans ces conditions, et il faut que ça finisse un jour. Jeudi soir qu’il dit. J’ai cherché et trouvé un peintre sur kijiji pour venir finir la job ici ce samedi, vidé quelques boites et rangé des trucs dans les garde-robes. J’ai écrit, pris une marche sur Wellington vers minuit et j’ai dormi ma meilleure nuit depuis très longtemps.

Depuis mon arrivée j’ai surtout mangé de la scrap, mais j’ai aussi déjeuné au café Baobab (mon smoothie fait avec des fruits congelés et du jus exotique fait de concentré était plus qu’ordinaire, mais l’ambiance est agréable) et soupé au Villa Wellington, un péruvien très sympa, rempli de familles et de gens qui parlent fort en espagnol. Je n’avais pas une grosse faim, je n’ai pris qu’une salade d’avocat et légumes ainsi qu’un papa rellena accompagné d’une salade d’oignons doux vraiment délicieuse. J’ai l’intention d’y retourner, souvent.

Ça fait maintenant presqu’un mois que je n’ai pas cuisiné. La tête me tourne tellement j’ai hâte de me faire un bon repas ici, dans ma petite cuisine (et sur le big ass bbq que j’ai l’intention d’acheter). Je ne veux plus être faussement optimiste. Je suis une réaliste. Alors voilà, game on. I’m here, I’m back.

La vie, la nuit, à Verdun, dans un rêve éveillé

J’étais en train de rêver que mon ex (qui était Stéphane Rousseau WTF) et moi habitions ensemble, mais que pendant qu’on chargeait le camion de déménagement pour s’envenir ici, il m’apprenait qu’il allait habiter ailleurs alors il faudrait décharger son stock en chemin. J’étais super fâchée (en plus je n’aime vraiment pas Stéphane Rousseau, alors la colère était superbe!) et il me tapait sur les nerfs car quand il parlait un drôle de chuintement sortait de sa bouche…

Le rêve a fini par se mêler au réveil, il faisait noir. Je regarde l’heure: 3h10. Mais le drôle de bruit est toujours présent. Je me réveille tranquillement, en écoutant. C’est peut-être un animal qui fouille dans la poubelle? Le bruit est trop doux pour ça, presque rythmé. Mais malgré tout très près de ma fenêtre. Mon coeur s’emballe un peu. Je suis quand même bien juste à deux mètres du trottoir et tout ce qui m’en sépare, c’est le moustiquaire.

Je prends mon courage à deux mains et je me lève. Je me dirige vers la porte d’entrée, vitrée, en me cachant derrière le mur. Je penche la tête pour regarder dehors. Et je vois la chose la plus extraordinaire que j’ai vu jusqu’à maintenant à Verdun. Un homme vide lentement, méthodiquement, ma poubelle dans un bac. Équipé d’une lampe frontale, il examine chaque petite chose qu’il en sort pour en déterminer sa valeur (à ses yeux) et la dépose dans le bac, le tout sans presqu’aucun bruit, doucement. Je l’ai regardé faire pendant quelques secondes. L’envie de sortir dehors et d’aller lui jaser ça me prend, mais en même temps ça me semble inopportun. J’ai peur de le déranger.

Je suis donc retournée dans mon lit, sans bruit, et me suis endormie au rythme de ses gestes.

Carl Jung has got something on me

This one had this theory that I was insane. That I was defective. That something in my head did not work properly. And because of that I was driving him insane. My reaction whenever he brought it up ranged from indifference to anger, sometimes dancing on uncertainty when I was feeling more vulnerable. Indifference when I though he was just trying to get to me, anger when he was clearly trying to hurt me. Because serioulsy, you want to hurt me, go for my brain, it’s a sure shot.

This other one felt intimidated to the point of exploding rages and long rants about how I played with his head, about how I was placating him with words to confuse and belittle him and how I was a calculating heartless cunt. You can add that to the list. Brain, heart. I’m down for the count.

That one never uttered the words, but I know the signs now. I’ll fade away before anything comes out of his mouth. Some might call it retreat. I call it survival.

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I have always felt different in my head. All my life, from my fist memories, I always new my difference was not only in my personality, but that it went much further. It can be a heavy burden. There are times I feel trapped, I feel like a prisoner of my thoughts. But of course I can’t help thinking the way I do. I considered therapy often (when it was not heavily suggested to me by one of the hims), but each time I tried, I felt like it was such a fucking waste of time I never went further than one session on a few occasions. I know this will sound incredibly pretentious, but fuck it, I’ll say it. I never felt they would understand me. The feeling I got after that one hour shitchat was one of extreme loneliness and isolation.

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Something strange and extraordinary happened the other day. Through an exchange on my friend Dave’s Facebook wall about introverts and extroverts, a friend suggested we did a little personality test. I KNOW. SHUT UP for a minute ok? Listen. I know it sounds stupid, futile, childish, I don’t care. Because for the very first time in my life, I found something, some kind of explanation that made sense. I did the test and was amused by the results. So I read a little further about what they meant. And this is what happened, this is what I learned:

INTPs are one of the rarest of personality types, only accounting for about 3–5% of the population.

And this, this is what gave me the greatest shock, for I never understood this about myself, but only felt the consequences of the mechanics of my brain:

INTPs are driven to understand a discussion from all relevant angles. Their impatience with seemingly indefensible ideas can make them particularly devastating at debate. When INTPs feel insulted, they may respond with sudden, cutting criticism. After such an incident, INTPs are likely to be as bewildered as the recipient. They have broken the rules of debate and exposed their raw emotions. To INTPs, this is the crux of the problem: improperly handled emotions, INTPs believe, can only harm. While INTPs experience emotions as an important part of their internal lives, and sometimes share their emotions with others, INTPs nevertheless believe that emotions must not play a role in logical discussions, or be expressed in a way that would put themselves at disadvantage.

I’m not saying that a 10 minute personality test and a wiki page changed my life. But somehow, since that night, I’ve felt a freedom in my thought process, like a weight was lifted, of maybe more accurately a veil of some kind. If that test was wrong so be it. I can live with that. The only thing that matters really, is that I can now articulate, in thought, my reactions and interactions. I understand where it comes from. I’ll never be anything else than what I am. It might not validate everything about me, but it sure helps.

Encore sur le flat

Demain ça fera une semaine que je suis arrivée. Mais avec tout ce qui se passe ici, je n’ai pas eu le temps d’en profiter du tout, ni même de l’apprécier. J’ai eu une bouffée de déprime hier soir. Encore aujourd’hui, c’est un peu rough. Les choses n’avancent pas assez vite, alors je me retrouverai avec beaucoup de travail à faire dans les prochaines semaine. Je n’ai pas une seule boite de défaite à l’heure qu’il est. Par contre, je commence à en voir le bout.

La relation avec mes propriétaires semblait sur le point de s’envenimer, et ça m’ajoutait une couche d’angoisse dont j’aurais pu me passer. Finalement tout est rentré dans l’ordre et tout le monde avait le sourire aujourd’hui. Ça m’a grandement soulagée, parce que franchement, ça aurait été la goutte!

Aujourd’hui j’ai fait du découpage, de 8 heures ce matin à 8 heures ce soir… Et je ne peux pas rouler les murs, car il reste beaucoup de plâtre à faire. Mais y a rien comme une grosse journée de travail manuel pour faire le vide et prendre du recul sur tout ce qui nous préoccupe. Je me couche donc ce soir épuisée, mais en bien meilleure forme psychologique que je l’ai été dans la dernière semaine.

J’ai hésité avant de publier ce billet, me demandant si je ne devrais pas le mettre sur An Unexamined Life, mais finalement je trouve que c’est tout à fait pertinent de mettre ça ici. Ça fait partie de mon arrivée, un peu (beaucoup!) plus cahoteuse que ce que j’avais prévu!

Je pourrai être une princesse

361 jours to go… Je suis pleine de bonnes intentions, mais considérant les conditions dans lesquelles je vis, pour la substance, soyez indulgents, ça viendra un peu plus tard.

Les journées sont longues, très longues. Lever vers 6h30 (les gars de la construction arrivent à 7), peinture, ménage ou autre jusqu’à midi. Douche chez le proprio et départ vers le boulot. Je termine à 21 heures, et arrivée à la maison, on continue la peinture, le charriage de meubles d’une pièce à l’autre, etc.

J’en parle comme ça, mais je ne me plains pas.

Ça va être mon petit château ici… Ça sent la poussière, la peinture, et un peu le bonheur.

 

People watching

Je crois d’ailleurs que mon nouveau passe-temps sera: le PEOPLE WATCHING. Verdun, c’est magnifique ok? Jamais eu autant de plaisir à simplement regarder les gens.

Sur Mook Life, on en fait une forme d’art. Si vous n’êtes pas familiers avec ce blogue, courrez-y. Hier soir avant d’aller dormir j’ai pris une petite marche. En passant devant l’église, il y avait un banc de libre. Je m’y suis assise. J’aurais pu rester là des heures. Et encore ce matin. C’est une explosion d’humains! C’est beau.

 

Deux oeufs bacon

Première marche sur la Promenade Wellington ce matin. J’avais juste envie d’un déjeuner normal, deux oeufs bacon… mais il n’y avait rien! Apparemment que j’aurais dû aller au Bora Bora. Le Gaumond semblait fermé. C’est vraiment cool tous les restos Bengali, Vietnamien, Péruvien, etc. Mais un spot à déjeuners pas de flafla, ce serait pas un luxe.

Je travaille de soir cette semaine. Bien hâte de voir ce qui est ouvert passé 21 heures dans le coin. Épicerie? Resto? Suis allée faire du repérage au IGA et au Métro… C’est pas la mer à boire. Mais j’ai surtout hâte de visiter les petits marchés, la fromagerie, le boucher, la fruiterie. Oh, j’ai aussi vu une pâtisserie polonaise!

Lendemain de veille

Se relever d’une crise de panique, c’est pas toujours facile. Mais le fait d’avoir la tête complètement envahie par le déménagement et les travaux à faire m’a probablement aidé. Hier matin vers 9h je l’ai sentie venir. C’est un drôle d’état. Tu sens le chaos s’avancer et tu luttes pour le contrôle, mais en même temps l’envie de lâcher-prise et de tout laisser aller est vraiment forte. Je n’ai pas réussi à la contrôler, elle a pris le dessus, mais pas trop longtemps. Malgré tout, la fatigue que cela entraine commence à me peser. Tellement fatiguée hier soir qu’évidement l’insomnie s’est invitée et ne m’a pas lâchée jusqu’au beau milieu de la nuit. Il est maintenant passé 19 heures, j’ai encore un peu de peinture à faire, mais je ne crois pas être capable d’en faire beaucoup.

J’ai pris des photos aujourd’hui. Pour faire une sorte d’avant/après. La salle de bain est tout à fait insalubre. Mais elle sera complètement refaite d’ici à vendredi. Ça m’encourage à donner une grosse go sur le reste.

Retour au travail demain. Plus besoin de voiture, le métro est à 150 mètres 🙂