Quand j’y habitais, on me disais, “Pouha! Pas moi!”
Trop d’BS
Trop d’robineux
Trop d’drogués
Trop d’meurtres
Trop d’enlèvements
Trop d’granos
Trop d’fifs
Trop d’nègs
Trop d’franças…
Pendant des années, depuis mon départ, tout ce que j’ai rêvé c’est d’y revenir. Plus maintenant. Elle ne me manque plus. Mon stint quotidien au boulot et les sorties occasionnelles me suffisent amplement.
Je me suis enfargée dans un nid d’poule géant, distraite par… tout, en marchant devant les Habitations Jeanne-Mance. De St-Laurent à St-Hubert, entre Ste-Catherine et de Maisonneuve ma marche m’a coûté 8 piasses de p’tit change et un demi paquet de cigarette. Je ne regardais pas par terre, je rencontrais des yeux.
Trop de misère
Trop d’errance
Trop de laideur
Trop d’arrogance
Trop de mépris
Trop d’absence (de langue, d’amour, de sourires, de mains tendues)
Trop de beaux garçons
Trop de belles filles (plus belles, plus minces, plus riches, plus jeunes, plus souriantes, plus heureuses)
Trop de show
Trop d’argent gaspillé
Trop d’ignorance
Trop de nombrils
Montréal est trop pleine. Il n’y a plus de place pour moi ici. Et c’est bien ainsi.