Pas mes mots

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Ballade de la vie en rouge

L’un toujours vit la vie en rose,
Jeunesse qui n’en finit plus,
Seconde enfance moins morose,
Ni vœux, ni regrets superflus.
Ignorant tout flux et reflux,
Ce sage pour qui rien ne bouge
Règne instinctif : tel un phallus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

L’autre ratiocine et glose
Sur des modes irrésolus,
Soupesant, pesant chaque chose
De mains gourdes aux lourds calus.
Lui faudrait du temps tant et plus
Pour se risquer hors de son bouge.
Le monde est gris à ce reclus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

Lui, cet autre, alentour il ose
Jeter des regards bien voulus,
Mais, sur quoi que son œil se pose,
Il s’exaspère où tu te plus,
Œil des philanthropes joufflus;
Tout lui semble noir, vierge ou gouge,
Les hommes, vins bus, livres lus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

-Verlaine
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5 thoughts on “Pas mes mots”

  1. On ne souvient pas de tout,
    Et je ne me souvenais pas…
    Mais vraiment, comme on dit parfois,
    Y’a pas photo,
    Il y a des talents qui s’imposent.
    En dehors de la philosophie du texte,
    Quelle construction,
    On voit que c’est du solide.
    Et me revoila avec mes complexes,
    Et mes mes petits bouts de textes
    Légers, prêt à s’envoler
    Au moindre souffle perspicace.
    Eh bien! Merci Swan…

    Harry Steed

  2. swan_pr says:

    harry: c’est une façon de voir. là n’était pas mon intention! 🙂 pourtant, je crois que cela peut aussi nous rapeller pourquoi on aime tant écrire. jetter hors de nous ces moments qui nous hantent, aspirer à inspirer, offrir des mots à ceux qu’on aime. et les vôtres sont aussi valides que les siens. s’ils me parlent, s’ils nous parlent, n’est-ce pas là une fondation assez solide?

  3. Bon! J’ai essayé de copier une icone avec un large sourire pour vous montrer que tout ça n’est pas grave, mais … pas réussi.
    First, je me doute que ce n’étais pas votre intention. Secondo, vous avez totalement raison (même si cela ne retire pas les complexes, et même si Verlaine m’a téléphoné pour me dire de ne pas m’en faire). Drei, c’est la fin de l’année scolaire, je fatigue, monimaginaire et mon inspiration aussi, je suis sur les dents, prêt à mordre pour soulager mon stress…
    Je plaisante, les vacances approchent.

    Harry Steed

  4. swan_pr says:

    mordre dans… les mots? ce pourrait être une alternative. enfin, tant que vous ne mordiez pas les étudiant(e)s!

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