La vie, la nuit, à Verdun, dans un rêve éveillé

J’étais en train de rêver que mon ex (qui était Stéphane Rousseau WTF) et moi habitions ensemble, mais que pendant qu’on chargeait le camion de déménagement pour s’envenir ici, il m’apprenait qu’il allait habiter ailleurs alors il faudrait décharger son stock en chemin. J’étais super fâchée (en plus je n’aime vraiment pas Stéphane Rousseau, alors la colère était superbe!) et il me tapait sur les nerfs car quand il parlait un drôle de chuintement sortait de sa bouche…

Le rêve a fini par se mêler au réveil, il faisait noir. Je regarde l’heure: 3h10. Mais le drôle de bruit est toujours présent. Je me réveille tranquillement, en écoutant. C’est peut-être un animal qui fouille dans la poubelle? Le bruit est trop doux pour ça, presque rythmé. Mais malgré tout très près de ma fenêtre. Mon coeur s’emballe un peu. Je suis quand même bien juste à deux mètres du trottoir et tout ce qui m’en sépare, c’est le moustiquaire.

Je prends mon courage à deux mains et je me lève. Je me dirige vers la porte d’entrée, vitrée, en me cachant derrière le mur. Je penche la tête pour regarder dehors. Et je vois la chose la plus extraordinaire que j’ai vu jusqu’à maintenant à Verdun. Un homme vide lentement, méthodiquement, ma poubelle dans un bac. Équipé d’une lampe frontale, il examine chaque petite chose qu’il en sort pour en déterminer sa valeur (à ses yeux) et la dépose dans le bac, le tout sans presqu’aucun bruit, doucement. Je l’ai regardé faire pendant quelques secondes. L’envie de sortir dehors et d’aller lui jaser ça me prend, mais en même temps ça me semble inopportun. J’ai peur de le déranger.

Je suis donc retournée dans mon lit, sans bruit, et me suis endormie au rythme de ses gestes.

6 thoughts on “La vie, la nuit, à Verdun, dans un rêve éveillé”

  1. Véronique says:

    J’ai vécu presque la même chose, l’été dernier, dans mon premier appart à Montréal ! La seule différence, c’est la lampe frontale. Quand ça m’est arrivé, il devait être environ 5h du mat. Ah pis le mien était quand même un peu bruyant. : )

    Une autre fois, j’en ai vu trois passer dans le même am pour fouiller dans mon bac. J’avais envie de dire à la dernière que ses chances étaient un peu nulles… Je lui ai dit. Elle m’a regardé, gênée, et m’a dit merci. J’me sentais cheap de pas pouvoir l’aider plus. Et pas fâchée de déménager quelques mois plus tard dans un appart à l’étage! Tsé, j’me sentais pas très chez moi, avais la vague impression d’habiter la rue. À la longue, ça me rendait nerveuse, les gens s’asseyaient sur mon balcon, me volaient des bouteilles vides sur le balcon arrière (malgré cour clôturée).

    Tk, comme arrivée en ville pour une “fille de la campagne” que j’étais… : ))

    1. swanpr says:

      Ouille, ça avait pas l’air de tout repos! j’avoue que c’est tellement tout nouveau pour moi (re-nouveau mettons!) que j’y vois même un peu de poésie tsé. Mais je sais très bien que dans quelques semaines ça se sera estompé. Mais suis tout de même étonnée. Malgré tout ce que j’ai entendu sur Verdun, à date, c’est loin d’être aussi pire que ce que j’anticipais. Le soir la rue est très calme. Il y a des sans-abris, de la prostitution et toutes sortes de gens, et curieusement, le tout se fond bien ensemble, une sorte d’harmonie entendue où tout le monde fait ce qu’il a à faire. En tout cas, c’est sur le vif tout ça… On verra comment ça évolue. Merci d’être venue faire ton tour et partager 🙂

  2. McDoodle says:

    Stie j’ai ri, SR (WTF) !
    Attention, ça pourrait être un just because flowers guy 😉

    1. swanpr says:

      I knoooowww SR WTF??!!? haha. Mais oui, bon t’as raison, on sait jamais 😉

  3. Véronique says:

    Je trouve ça super que tu y vois de la poésie : ) Et je viens régulièrement faire un tour ici, j’aime bien ; )

    1. swanpr says:

      Tu me connais, j’en vois toujours partout en bout de ligne. Merci pour tes bons mots, c’est apprécié 🙂

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