Je me suis rappelé il y a environ une heure d'un soir de déprime la semaine passée, où je me suis précipitée à la SAQ pour acheter une bouteille de Bailey's. Que j'ai mis dans l'armoire en arrivant à la maison. Et que j'avais oubliée.
J'suis beyond le mal de coeur, la nausée étant une compagne de tous les instants ces jours-çi, alors c'est sans gêne que j'entame mon troisième verre. Il est jamais trop tard pour connaître les limites de mon corps. J'ai jamais été saoule au Bailey's. J'bois pas souvent anyway. Je suis beaucoup trop rongée par le sens des responsabilités et de la culpabilité. Enfin…
Ce goût est celui des fêtes. Qui s'en viennent trop vite, et pas assez vite. Plus les années passent, moins j'aime ça. Et quand je dis ça, les gens évidemment me demandent pourquoi. Mais pourquoi en fait? Oui, justement. Ma réponse plate est pleine de vérité (religion, consommation, bla, bla, bla). Mais je crois aussi que c'est autre chose.
C'est tout ces souvenirs, du temps ou j'avais une famille. Du temps où on récitait de la poésie et des monologues de Deschamps debout sur la table du salon. J'avais fait un malheur à cinq ans, en leur racontant le p'tit chaperon rouge des Cyniques. Mémé y allait de ses propres poèmes, toujours remplis de fleurs et d'odeurs de sa Batiscan qu'elle pleurant tant d'avoir quittée. Du temps où le ragoût mijotait sur le poêle à bois, où ça criait fort jusqu'à cinq heures du matin autour d'une partie de 500, pendant que je m'endormais devant le foyer en pierres des champs emmitouflée dans une courte-pointe qui sentait le cèdre.
Je n'ai plus de famille. Je peux compter sur les doigts d'une seule main les membres de ma famille immédiate. Mon père, sa femme, mon demi-frère, la soeur de mon père et une vieille tante de 90 ans. C'est tout. Vraiment tout. Pas de cousins, cousines, tantes, oncles, grands-parents. Alors les fêtes de mon bord, tout ce que ça fait c'est me le mettre en pleine face.
Il y a vingt ans, ma belle-famille m'a accueuillie les bras ouverts. M'ont acceptée, aimée, aidée. Et pas seulement les beaux-parents, belles-soeurs et beaux-frères, mais les oncles, tantes, cousins et cousines. C'est le dernier noël que je passe avec eux.
Mon univers se rétrécit. Au nom de quoi? C'est bien lourd à porter comme décision. Qu'est-ce que je vaut sans l'amour des gens qui m'entourrent?
– Où t’en vas-tu petit chaperon rouge avec tes beurrées de beurre de pinotte, ton Docteur Ballard pis tes trous d’pics ?
– J’m’en vas empoisonner ma grand-mère.
– C’est pas beau ça d’empoisonner sa grand-mère !
– Ben si t’es pas content, mange-la donc !
Mouahahaha !!! Tu penses-tu que ça a marqué mon enfance aussi ? Gnac gnac gnac… De mon côté, dans les partys de Noël, je faisais des imitations de Plume à 10 ans. J’avais un talent indéniable pour raconter “Assis” de l’album Noir et Blanc… Ahhh c’était le bon temps (pas vraiment mais bon, ça conclut)
Pis c’est comme ca que p’tit à p’tit
un gars vieillit, et pis une fille aussi…
😉
Que serais-tu sans tout cet amour en toi ?
Ça faisait longtemps que je n’étais pas venue te lire. Je m,en suis donné à coeur joie! Tu palpites de tout bord tout côté, trop cool les histoires, les poèmes. So keep on blogging in the free world!
Love-soeur: faut que ça sorte aussi, faut pouvoir le donner.
Meth the Meth: quoi? moi all over the place? ben voyons donc! contente que ça te plaise, merci. welcome quand tu veux.
Tilididi…
Encore et toujours les vies parallèles…
Mon monde à moi aussi s’est considérablement rétréci dernièrement, mais en quelque part la semaine dernière, j’ai ouvert les yeux et j’ai réalisé : I’m still alive.
Rock on, honey 😉
quartz: c’est fou hein? tellement parallèles. ça m’inspire beaucoup ton courage tu sais (pis en passant, bon, si tu me vois pas dans tes stats, c’est que je lis par rss surtout… et je laisse pas de commentaires mais bon, tu sais quand j’ai a dire qq chose je te le dis. et aussi, j’ai bien hâte de voir ta nouvelle template!!)
Hé, c’est gentil de ta part de préciser 🙂