Je le sens peser très lourd. Je sens ma raison m’abandonner un peu plus chaque jour, même si de l’écrire me soulage momentanément. Mais dans le fond, ce que je fais, c’est que j’évite de penser. J’évite la douleur, le manque, le vide, le silence, la peine, l’échec, la peur, l’insécurité, la solitude, la vérité.
La vrai vérité, celle qui me pousse à fuir encore. Celle qui me terrorise. Celle que je n’arrive même pas à écrire de peur de la voir me regarder.
La vérité qui m’empêche d’aller dans mon folder et de deleter tous ces emails que je ne lis plus. Tous ces moments qui m’ont aidé à me lever le matin et donné enfin le goût de passer à travers la journée. Tous ces mots qui m’ont rendu belle. Toute cette merde dans laquelle je me suis mise. Et cette dernière entrée qui m’a tuée.
J’ai perdu la vie pendant quelques minutes cette journée là. Mon coeur s’est arrêté, même si en voyant le message qui me disait qu’un nouveau email était arrivé, je savais ce qu’il contenait.
Je savais que mes journées ne seraient plus les mêmes, que ma vie redeviendrait vide, que plus jamais je n’aurais ton visage entre mes mains. Je l’avais déjà lu avant de l’ouvrir.
La vérité… c’est lourd. C’est fucking dur. La vérité, ça me fait chier.