Pressez-Jetez

Pour le premier avril, au lieu d’un poisson on a reçu une brique. Des coupures sauvages. 45 employés dans la cour. Je ne sais pas combien dans les bureaux. Mon département passe de 5 employées à 3. On me dit que les ventes du dernier trimestres sont presque à moitié plus basses que celles du même trimestre l’an dernier. En chiffre on a vendu pour 27 milions ce trimestres. 42 milions le même trimestre l’an passé. Je n’ai pourtant pas constaté de baisse dans ma charge de travail, au contraire. Et j’ai les chiffres pour le prouver. Les ventes sont peut-être en baisse mais pas les achats. Je dépense en moyenne 300 000$ par mois en transport pour les importations. Alors qu’on m’explique pourquoi on autorise les achats si le matériel ne se vend pas. Qu’on m’explique comment une compagnie qui déclare un chiffre d’affaire de plus d’un demi miliard par année puisse prendre des décision comme ça. Comment des gestionnaires finissent toujours par chopper dans les opérations et garder des employés en trop dans les départements administratifs. Je suis confuse. Mais je sais par contre que c’est beaucoup plus rapide comme solution de sabrer dans les dépenses, dans les départements qui ne génèrent pas de revenus. On laissera les vendeurs aux comptes de dépenses et au char fourni leur emploi, on sait jamais, ils vont peut-être finir par vendre de quoi. On m’a dit hier, les coupures toucheront tous les départements. À 4 heures hier tout ce que j’ai vu comme coupure c’est les deux filles qui travaillaient avec moi et un gars dans une autre division du transport. Je me retrouve donc avec une équipe amputée, affaiblie. Avec le même work load. Avec les mêmes attentes de la part des acheteurs. Le même nombre de chauffeurs à dispatcher. Le même nombre de voyages à vendre. Le prix du diesel qui a augmenté d’une piasse le gallon en un mois. Moins de camions aux États-Unis, puisqu’ils n’achètent plus de nous. Alors qu’il y a un an j’avais 10 camions pour un voyage, c’est aujourd’hui le contraire. Le prix du transport augmente. Mais pas le prix de vente des produits qu’on vend. Et bien sûr on me demande de tout faire comme avant. Pas d’over time surtout. Et il ne faut pas non plus que notre service en souffre. Et il faut s’assurer de répondre à toutes les demandes rapidement, avec le même professionnalisme. Je suis dans un état proche de la panique. J’ai l’impression qu’on m’a mise en charge de cette équipe là en prévision de ces coupes. Avec l’intention de me laisser m’enfarger, me planter. J’ai l’impression que tous les yeux sont sur moi. J’ai pas envie de rentrer ce matin, pas pantoute.

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