Facebook et le mépris cultivé

Ce matin, encore cette réflexion qui m'assaille, qui m'obsède. Je suis tellement tannée de vivre ta vie. Ces observations du cute ou du merveilleux à chaque jour, comme si ces moments ne pouvaient exister s'ils n'étaient pas partagés sur un réseau social ou un autre.

Je n'éprouve aucune curiosité pour tes conversations dans le noir ni pour tes enfants qui à te lire sont absolument uniques et fabuleux. Je n'éprouve RIEN à part une sensation désagréable that I'm being bullied into appreciating your fucking (and not so special) life.
Je sais que c'est moi qui a un problème avec tout ça, que je devrais gérer et passer à autre chose. Mais ça m'agresse et me fait te détester. Par ton besoin constant d'attention, de validation et de représentation. Détester aussi ceux qui nourrissent cette quête et t'encouragent.
Tout le monde a une vie fabuleuse par moments, ordinaire à d'autres. Et si encore tu n'avais pas cette compulsion de t'injecter partout, même en rapportant des observations qui ne devraient appartenir qu'à ceux et celles qui les vivent…
Je n'ai pas de conclusion à tout ça. Juste un feeling désagréable et constant. 

Notes de course #1

C’est avec une belle grande joie que je constate que mon temps de puce est sous les 40 minutes! 39 minutes 6 secondes. Avec un minimum de marche, peut-être 3-4 minutes au total. Je suis VRAIMENT fière de moi. Par contre avec la chaleur, je sais que mon progrès n’a pas été aussi rapide que je le souhaitais. Mais ma prochaine course est le 22 septembre et je compte bien atteindre le 37 minutes.

C’était vraiment agressant tous ces humains autour de moi, dans mon espace. En plus certains avaient oublié le déo… La grosse musique dance aussi, why why whyyyy? En tout cas, j’ai mis Sleep’s Holy Mountain et je suis partie au signal.
Je n’en ai parlé qu’à une seule personne (à qui j’ai aussi dit que je pensais faire mon 5k en 35 minutes, mais c’était avant de m’être chronométrée comme du monde alors pardonne moi Pat, c’était pas pour me vanter, juste une erreur d’évaluation) mais je crois bien que mon objectif d’entrainement pour la prochaine saison sera le 10k. J’ai la preuve que j’ai la discipline et la drive. Et je sais qu’avec des objectifs clairs et réalistes j’arrive à progresser sans abandonner ni me décourager. Et le plus fou: J’AIME courir.
Je suis extraordinaire dit-il. Et en me le répétant pendant la course j’y ai cru, tout semblait possible.

je penserai à toi

Je fais ma première course demain. Je suis lente. Mon entraînement n’a pas progressé comme je l’aurais souhaité cet été, j’arrive même pas à passer sous la barre des 40 minutes pour un misérable 5 kilomètres. Enfin, je ne participe pas pour la compétition, sauf avec moi-même. Il me restera un autre mois pour la prochaine au Marathon de Montréal (ça fait moins cool de dire, la journée AVANT le Marathon…).

Je suis vraiment nerveuse mais ce qui est désagréable c’est que ce n’est pas la course elle-même qui m’angoisse. C’est la foule. L’événement. Les gens, les bruits, les comptoirs où il faut s’inscrire, laisser son nom. Comment m’y rendre (bus, scooter et si scooter, où me stationner?) À quelle heure partir? 
Ça empire d’année en année et je ne sais pas comment gérer ces angoisses. Et je me demande, est-ce que je les nourris en les laissant monter à la surface? Me semble que d’étouffer ces émotions serait plus nocif. Le pire c’est que chaque fois, une fois dans l’action, tout coule, je gère et ça va bien. Enfin, je tente de rester zen, je vais bien manger, essayer de ne pas trop fumer de weed et me coucher tôt. Aléa jacta est.
Un baume, ce doux courriel ce matin: “je penserai à toi, tu es extraordinaire”… Qui rend tout cela très vrai, et tout à fait possible.  

et avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré

J’ai fait quelque chose de terrible tantôt. J’ai croisé un mec et je l’ai jugé ouvertement. Je sais pas ce qui m’a pris. En fait oui, je le sais. Je me sentais vraiment hot à cet instant, avec ma mini jupe, ma camisole, mon tatou, mes 40 livres en moins… Je marche et ce gars s’en vient vers moi, clairement de retour du bureau, business casual (kakis, chemise blanc bleu col ouvert), sac d’ordi à l’épaule. Fin quarantaine, les cheveux poivre et sel, grand… Il est vraiment beau. Mais il a un bide et sans doute une trentaine de livres en trop. À tout autre moment de ma vie, cette constatation ne m’aurait même pas traversé l’esprit. Mais là, en cet instant précis, je me suis sentie tellement supérieure. J’ai regardé son bide et je l’ai ensuite regardé dans les yeux. Et j’ai continué mon chemin.

J’ai été invisible aux yeux de ces hommes-là pendant tellement longtemps, j’avais l’impression de me venger. Et honnêtement, si cette scène s’était produite il y a trois ans, il ne m’aurait même pas vue. Ça n’excuse rien, bien entendu. Et une heure plus tard je me sens encore coupable. Non seulement il m’a vu, mais il a vu mon regard et mon jugement et je connais ce sentiment beaucoup trop intimement pour m’imaginer que cela ne l’a pas blessé même un peu.
Je ne veux pas que toute cette confiance en moi, acquise au coût de grands efforts, ME transforme. C’est comme une drogue. Plus j’en gagne, plus j’ai le jugement facile et ma perception des gens est teintée d’une certaine rancoeur. Je cherche les bons mots, je n’y suis pas encore. Mais cette réflexion est intéressante et aussi essentielle.  

Vocalises

J’arrive de mon cours de chant. Mon problème avec les compliments en prend plein la gueule. Je sais pas trop exactement quand ça s’est matérialisé dans mon esprit, j’ai de ces profondes réalisations presque tous les jours maintenant.

J’allais écrire étape. Mais ce ne sont pas des étapes. Les choses se suivent et ne se ressemblent tout simplement pas. Quand j’ai découvert l’écriture et les blogs. Quand je me suis séparée. Quand je suis revenue à Montréal (laissant derrière une autre relation). Quand j’ai arrêté de fumer. Quand j’ai commencer à utiliser une machine cpap, par le fait même réglant une trâlée de problèmes de santé que je croyais liés à… Quand j’ai perdu du poids tout en regardant ma relation avec la bouffe bien en face. Quand j’ai commencé à courir il y a 9 mois. Quand je me suis fait faire mon premier tatouage il y a deux semaines.

Je porte maintenant des shorts et des soutiens-gorge sans bretelles. Je passe dans tous les tourniquets sans avoir à me tourner. Je fit dans les fauteuils au cinéma et dans l’avion. Je fit sur les bancs de bar.

Vitesse grand V. Mais je frappe en masse de murs. Je sais reconnaître les signes. J’en prend trop, je deviens maniaque, imagine les scénarios les plus grandioses et puis je capote, je m’enfarge et je paralyse pendant une couple de mois. Rinse and repeat. It’s all good. Je m’en vais dans la bonne direction peu importe les détours.

Voici donc une nouvelle non-étape. Je chante en secret depuis toujours mais suis incapable de le faire en public. Mes quelques expériences dans les partys de famille ou dans les karaokés ne font que renforcer ma gêne (que je peux maintenant associer à mon aversion pour l’attention positive). Mais je suis rendue là. Aujourd’hui à la fin d’une phrase bien sentie pendant Someone to Watch Over Me j’ai vu la chair de poule se former sur le bras de ma prof. Elle m’a regardé toute heureuse, “t’as vu, tu me donnes la chair de poule, t’as tellement une belle voix!”. J’ai beaucoup de misère à ne pas me sauver, à ne pas dire, bon non c’est ta clim. Je le prends. Je prends tout, j’ai le droit, je ne dois plus jamais refuser de m’accomplir.

Envoi urgent

J’ai eu cette idée, de l’urgence qu’il faut adresser. Ces mots qui viennent mais ne restent jamais.

Je leur impose ce détour.
Il y a cette autre urgence. Celle de s’exprimer sans représentation, sans audience. Non pas pour s’adresser à l’écho. Mais plutôt pour ne pas l’entendre.
Je respire.

Décidément…

Blogue perdu, retrouvé, perdu à nouveau, presque retrouvé. Je m’étais mis en tête de faire le ménage de mes services d’hébergements et mes domaines, et j’ai fait un tellement bon ménage que j’ai tout flushé. Enfin, j’ai tout déménagé sur Blogger, que j’avais délaissé depuis 2006 (ahhh la belle époque) et je suis en attente du backup de mon hébergeur pour ce qui pourrait manquer ici.

Aucune idée de ce que ça veut dire. Écrira, écrira pas? Mais il me semblait que c’était la bonne chose à faire, garder tout ça en ligne.

Alors voilà, brèves explications pour les amis qui passent encore, malgré la sécheresse.

C’est toujours la même affaire. Je pars, je reviens. Et quand je reviens, je me dis, c’est vraiment agréable, je devrais faire ça plus souvent! Et puis non, je pars dans une autre direction, pense à autre chose. J’ai même peur de dire que c’est super chouette en ce moment, que je vais revenir, parce que si je ne le fais pas, je vais me sentir coupable (envers qui bon dieu? ah, oui, moi, pour ne pas avoir mené le projet à bien, comme les 5648 fois précédentes).

Sur ce. Plein de choses. Lets see!

Avant le boulot et le dodo…

Il y a le métro. À moins de 250 mètres de ma porte, l’édicule du métro De l’Église m’attend, chaque matin. Si j’y suis très tôt, en plus des travailleurs, il y a quelques “travailleuses” qui finissent leur nuit avec quelques calls matinaux. Mais à mon heure habituelle, la station est peu fréquentée, elle semble décanter des deux heures précédentes. On y a ouvert une tabagie/dépanneur/café au mois d’août, ce qui y ajoute un peu de vie. Parce que bien franchement, une station sans dépanneur, c’est platounet.

Malgré ses travers, j’aime le métro. Des écouteurs, un livre, je suis game de traverser la ville. Sauf peut-être en pleine canicule à l’heure de pointe… Mais on annonce de nouvelles rames pour 2013, alors qui sait, ce sera peut-être endurable?

Que l’on aime ou non s’en servir, et même si notre métro n’a pas l’histoire de celui de Paris ou de New York, celle-ci est intéressante et riche. La construction, les défis d’architecture, l’art que l’on y retrouve, les gens qui l’habitent, tout ça en fait un trésor, un endroit unique.

Si vous voulez en savoir plus sur le métro de Montréal, le site metrodemontreal.com est un incontournable. Chacune des stations y est présentée, de sa conception à son utilisation présente en passant par des anecdotes de constructions et les oeuvres d’art que l’on peut y trouver.

Pour encore plus de photos de certaines stations et leurs alentours, passez chez Zeke, qui s’attarde tout particulièrement à l’art, les espaces et l’architecture des stations qu’il présente.

The convergence of random variables

Back… Almost. And it’s not because I’m still over there. I’m somewhere in between, somewhere I’ve been that is pulling me in, still. Wrote for days on end. Nothing that I would put here nor there, but wrote nonetheless, as if to prove. As if to remember the sleepless nights when I could not even help it, could not contain it. For now all I can do is dig, reach, pull and hope that what appears on the page holds some kind of meaning. And yet, commandeering any and all of my intents is the need to express, to convey, to tell. How is the answer, if there was a question.

I had this great big thought while in Sauve. Thoughts I should say. I will write. But I need my own space. So I just got a desk and a chair from the classifieds and I’m turning my room around tomorrow. This will be, quite literally (yes, I’ve read the book, and yes, I know it’s not only about the title), a room of my own.

Refuser le sein

Le 26 août j’irai voter par anticipation. Bien que je prenne ce geste très au sérieux, je ne peux m’empêcher d’éprouver une grande lassitude et je l’avoue, je deviens cynique, trop, avec le temps. Il n’y a rien qui m’interpelle dans aucun des programmes, aucun parti auquel je m’identifie. La route que le Québec emprunte, sur laquelle il s’aventure depuis maintenant trop longtemps, me désole, m’attriste et me fait petit à petit perdre mon amour pour ma province. Les sujets abordés aux débats n’étaient que prétextes pour des sessions de criage, d’accusations, de pointage du doigt.

Je fais mes courses sur Wellington après le boulot. Je regarde les gens qui l’habitent. Me voici dans un village cosmopolite où toutes les classes, les langues, les couleurs et les âges se côtoient. Où tous, ce que nous désirons le plus, c’est d’être heureux, d’avoir à manger ce soir, d’avoir encore un job demain.

Mais qu’est-ce qu’une poignée de millionnaires peut bien savoir de ce qui se passe ici? De ce dont nous avons besoin? À quoi nous rêvons? On nous agite sous le nez des promesses sociales-démocrates pour les uns, réformistes pour les autres. On nous promet, et c’est bien ça le problème.

La forme. Le contenu est un résultat de la forme. Et le cadre dans lequel évoluent nos gouvernements ne change pas. Ce cadre permettra toujours aux crosseurs de crosser. Tant et aussi longtemps que nous ne comprendrons pas que les élus nous sont redevables, que nous resterons là à attendre qu’ils nous mette le téton à la bouche, ils auront le champ libre pour promettre, se virer de bord et nous crosser.

Mais j’irai voter. Et contre ma conscience je voterai stratégique, en espérant, encore une fois, que cette fois-ci on a une chance, que cette fois-ci, on aura parlé assez fort.