Où s'que je ne lâche pas le morceau et que ça énerve le monde

Je pourrais y aller d’un grand jet de vomi avec plein de motons dedans. Tout mélanger, politique, société, culture, économie… Mais je vais plutôt m’en tenir à ce que je connais le mieux : mes émotions.

Depuis quelques mois j’ai pris l’habitude de stationner près du métro Charlevoix pour me rendre au boulot, à la station McGill. Bon. En premier lieu, selon certains, je suis une humaine horrible, une terroriste environnementale, une tueuse de bébés grenouilles ou je ne sais quoi, parce que j’ai juste pas envie de payer 130$ par mois pour un service de transport en commun déficient et restrictif. Mais à la base, c’est parce que j’habite en banlieue que je suis si ignoble. Ok, c’est une autre histoire, dans laquelle je ne m’embarquerai pas. Mais je suis chez nous après tout, et fallait que ça sorte.

DONC. Je prends le métro pour quelques arrêts, matin et soir, cinq jours semaine. Dans le métro depuis quelques années il se passe quelque chose d’assez ahurissant. La distribution de quotidiens gratuits. Premièrement, entendons-nous, ces « journaux » sont absolument MERDIQUES. Ok? C’est rien, de l’air, de la pub, de la marde point. Mais pour une raison que j’ignore, des milliers de personnes s’en prennent un exemplaire en rentrant dans le métro, sans aucun doute intimidés par les camelots agressifs postés aux entrées (hum).

Ces milliers de personnes descendent les escaliers, attendent sur le quai en « lisant » le journal. Oups, le métro arrive, mais j’ai fini ma lecture… Oh well. Et on laisse le quotidien sur le banc. Ou encore, on embarque dans le wagon, et on fait la même chose une fois arrivé à sa station. Bravo. Bra-VO!

C’est pas grand-chose pensez-vous. Juste un ptit journal… Sauf que vous êtes des centaines à vous dire la même chose. Sauf qu’il y en a des centaines qui jonchent le sol, sur les quais et dans les wagons. C’est presque poétique de voir ça virevolter dans les airs à l’arrivée du train.

Je ne veux pas faire la morale, c’est pas ça l’idée. Ce qui me fâche le plus, c’est cette foutue tendance à chialer, à dénoncer, à se prononcer sur tout et sur rien, à s’indigner pour les nids-de-poules, les pistes cyclables en mauvais état, etc. Mais c’est tout! Du vent tout ça! Je n’ai jamais vu personne faire l’effort de ramasser un journal par terre pour le déposer dans un bac, jamais vu personne ramasser une cochonnerie pour la mettre dans la poubelle à quelques centimètres de là.

Pointer du doigt n’est pas synonyme de responsabiliser. Dénoncer n’est pas synonyme d’engagement.

C’est un seul exemple. Je souligne cet état de fait parce que ça m’écœure profondément de voir Montréal se détériorer au son des récriminations et des accusations, alors que très peu de gens font un véritable effort pour changer les choses. Live, en direct, se pencher et ramasser UN journal. Sortir sur le trottoir et ramasser UN papier.

Ce qui est encore plus désolant, triste mais pourtant pas étonnant pour une seconde, c’est que tout ce que j’écris ici passera dans le beurre. Je n’ai pas la bonne méthode, la bonne pédagogie. C’est agressant se faire mettre le nez dans son caca, je comprends.

Alors vous m’excuserez si le ton ne vous convient pas. Si les mots ne sont pas les bons. Et ça doit être le cas, parce que sur 790 personnes qui me suivent sur Twitter, 2, oui, DEUX, ont cliqué sur le lien vers les photos que j’ai prises dans le métro.

En fait, non, je sais bien que vous en avez rien à faire. Dépêchez-vous d’aller signer la prochaine pétition en ligne, de retweeter le prochain cri d’indignation face à la publicité sur les bixis. De toute évidence, je fais un plat de pas grand-chose.

 

 

Sommaire, comme dans pas mal tout

C'est vraiment curieux ces jours-ci. Je ne me sens pas tout à fait perdue, mais pas tout à fait située non plus. J'ai aucune discipline quand vient le temps de faire des choses que pour moi.

Quand les enfants sont à la maison, j'embarque dans le mode "faut". Et c'est fait. Mais toute seule c'est différent. Je ne sais pas exactement qui je suis en ce moment. Je n'arrive pas vraiment à me concentrer sur rien pendant plus d'une heure, et encore.

Ce n'est pas vrai que d'être seule c'est d'être libre. Je crois que l'on peut être libre à deux. Je n'ai pas de repères. La tête me tourne souvent. Toute cette énergie, toutes ces pensées, ces émotions, dissipées. J'ai de la misère à cerner ce que je dois être maintenant. Me le faire mettre dans la face ça aide des fois. Mais est-ce que c'est moi encore qui se complique les choses? On me l'a assez dit "T'es compliquée" (en plus d'être "une drôle de fille").

Pourtant là là, en ce moment même, je me sens comme une moins que rien. Pas capable de rien faire sans en être obligée, ou par amour. Ma vie est en mouvement, ma vie est en vie quand j'aime. Mais deux semaines sur quatre y a juste moi ici. Je souffre du syndrome de l'imposteur jusqu'ici, dans mon écriture, que je trouve SOMMAIRE. Je n'arrive même plus à écrire ce que je pense, ce que je ressens comme du monde. Mes opinions me semblent superficielles, mes connaissances de base, ma culture naine.

Mais même en écrivant tout cela, y a quelque chose qui se passe dans ma tête. Je vois des murs, des murs qui bougent comme pour me dire "hey la grande, allume!", et c'est tellement vrai. C'est les miens. Je vais les peinturer jaune en attendant d'être capable de les mettre à terre. C'est un début.

***

La guitare avance pas vite, mais je joue presqu'à tous les soirs. J'ai essayé pendant plus de dix ans tsé. I know I suck, end of story (ah non, non, non! pas un barré!). C'est quand même frustrant pour quelqu'un qui a toujours été au moins moyennement bonne dans tout. Bon, je n'ai jamais entrepris le drum, je ne suis même pas capable de suivre un beat sur un tamtam. Pathétique. Fait que, je joue des tounes pour chanter, c'est le but, et c'est cool. Je suis fière de moi, d'avoir persévéré… Une grosse semaine et demi. So far so good!

{chill pill #1}

Quoique je sois vraiment très très poche (et je ne dis pas ça pour me faire dire non, non, t’es bonne, arrête. je suis désespérément pas bonne point) j’ai décidé de reprendre ma guitare. Ben, la guitare. Dans une autre vie, j’avais une belle Ovation. Elle y est restée. Mais les soirées sont parfois un peu longues. Lire, surfer, écouter de la musique, c’est cool, mais une chose me semblait manquer.

En fait, je joue pour m’accompagner. Parce que ce que j’aime par dessus tout, c’est chanter. Bon. Alors j’ai sorti la petite classique qui traine dans le garde-robe depuis deux ans… Ça fait quatre soirs en ligne que je joue et ce soir je souffre officiellement. Bordel, ça fait donc ben mal! En plus le manche est beaucoup plus large sur une classique, donc les accords le moindrement compliqués me font sacrer et passer à une autre toune. Je suis beaucoup trop impatiente. C’est une épreuve en soi que de passer au travers une partition.

Je n’avais pas de souvenirs romantiques ou même particulièrement agréables de mon jeu. Mais la réalité est encore pire. C’est ridicule. J’ai aucun rythme. Kling, kling kling, kroïng (asti d’accord pas faisable), kling. C’est l’étendue de la chose. Ça me permet par contre de chanter dans le ton, de me guider dans les bouts plus complexes, et au final, m’amuser à faire quelque chose que j’aime.

Je vais aller au pawn shop du village en fin de semaine, essayer de me débarrasser de la petite Valencia pour une acoustique. Un set de corde. Une poignée de PLECTRES (merci à Véro pour la traduction!). Une couple de livres piqués chez l’ex. Fun fun fun.

Et si j’en ai le courage, je vais peut-être même essayer de me trouver un band de ptits vieux qui jouent dans leur garage la fin de semaine et qui se cherchent une vieille rockeuse pour faire des gigs devant l’établi et la tondeuse.

Comment tuer l'écriture en moins de 24 heures

Facile (et ça peut même se répéter quotidiennement).

Tu rentres au bureau à 8 heures avec deux jours de travail en retard parce que formation. Avant le diner tu dois aussi remettre la liste de tes objectifs personnels en vue de ton évaluation annuelle qui aura lieu d’ici vendredi.

Au lunch tu te garoche sur Ste-Cath pour acheter le cadeau d’anniversaire de ta fille qui est aujourd’hui majeure, cadeau que tu n’arrives pas à trouver nulle part ailleurs. Après avoir attendu 30 minutes en ligne pour la caisse tu te fais dire que le fameux truc, c’est pas en DVD mais en câlisse de tabarnak de Blu-Ray.

Retour au bureau, on te sollicite pour participer à l’organisation du souper d’équipe pour nouelle. Session de brainstorm vraiment, mais VRAIMENT désintéressé dans le cadre de porte de ta boss pendant que le téléphone sonne à ton bureau, où tu y retrouves 4 messages urgents.

Entre les retours d’appels et les billets de support, tu trouves cinq minutes pour appeler à nouveau en désespoir de cause à un magasin qui n’avait pas le fameux cadeau en stock la semaine passée. Ils l’ont reçu! Joie! Tu le réserves.

16 heures. La journée est finie, direction le gym. Parce que tsé, à trois semaines de tes 40 ans, tu réalises que ça tiendra pas toujours tout seul tout ça.

18 heures, dans le char direction le magasin en question, achat du cadeau et d’un beau sac cadeau en papier 100% recyclé biologiquement et équitablement à 10$, qui rendu à la maison te pète dans les mains quand tu y insères l’osti de cadeau. Sors le tape, mets du beau papier de soie qui matche.

19 heures. Tu mets la minoune dans sa cage, direction le vétérinaire. Après 2 heures de consultations, remplissage de paperasse et d’émotions, la minoune passera sous le bistouri pour la modique somme de 400$.

21 heures. Assise dans le char tu appelles l’amoureux pour lui signifier que t’es encore en vie et prendre de ses nouvelles. Tu appelles aussi à la maison, et permets à ta grande d’ouvrir son cadeau en ton absence, puisqu’elle attend impatiemment depuis longtemps et qu’elle sais déjà c’est quoi.

21 heures 30. T’arrives à la maison avec de la marde de clown, un mal de tête, un porte-feuille vide (le cadeau était pas donné non plus) et des ados qui ont besoin de te raconter leur journée. Tu écoutes, bien évidemment, en mangeant ton sandwich pas bon, rendu froid anyway.

22 heures 30. Tu t’assis devant l’ordi pis tu te demandes comment ça se fait que t’écris rien de ce temps-ci.

Fin de saison

Aussi simple que ça. Comme je le mentionnais à Doodle en commentaire, c’est la coupure entre la vie et l’évasion. Plus de porte de sortie, plus d’échappatoire, la vie m’attend de pied ferme. Cet été j’ai appris à vraiment aimer faire de la voile, à affronter, mais me soumettre à, la force des éléments. Des vents de 50 noeuds même une fois! Des vagues, partout partout. En dedans et en dehors.

Si vous me permettez, je vais rester à bord encore un peu.

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Promenade entre deux pavillons

On oublie peut-être les espoirs et les rêves qui ont fait s’ériger ces édifices. Le cynisme presqu’obligatoire qui nous anime et qui module maintenant nos réflexions et opinions nous ont fait perdre de vue ce qui est beau et puissant dans ces institutions souvent vues, pas nécessairement à tord, comme des bureaucraties hébergeant fonctionnaires et party animals expérimentés.

Le discours débilitant, le mépris envers l’intellectuel et le savoir acquis, pourriture des idées sous l’ingérence de la classe politique et surtout des entreprises qui commanditent ce fabuleux nouveau pavillon Machin Truc Inc. La condescendance un art qui se transmet d’un dirigeant à l’autre, qu’ils s’empressent de nous servir sous des discours prônant les valeurs familiales et l’entrepreneurship québécois.

Pourtant comment peut-on vraiment être blasés devant l’influence que l’université a déjà eue sur les sociétés et les mouvements politiques passés. Depuis ma visite à Concordia, j’avais déjà ressenti cette beauté, les relents des efforts, les échos du savoir transmis et le flot des réflexions poussées, ici sur un banc, seul, là dans l’agora, entre amis. Le monde est toujours à refaire, à réinventer. Et c’est ce qui fut.

Aucune envie de dérision, aucun second degré en regardant les étudiants déambuler. Je me dis que la beauté de leurs idéaux doit l’emporter sur nos propres préjugés d’adultes trop pris par la vie pour encore apprécier cette innocence. Comment cette noirceur des idées envers toute institution de savoir nous a-t-elle été inculquée?

Et pour en mettre un peu plus épais sur la vitre salie qui bloque notre vision, l’envie de la vie télévisée, advertisée, dorée, photoshoppée… On a beau se dire résistants, on a tous un iPad sur notre wishlist.

J’aimerais entretenir ces sentiments qui m’envahissent mais le ménage, le lavage, le loyer, tsé? Y a pas de verdure dans ce quotidien, pas d’agora pour les élaborer, pas de classe pour les construire, pas de professeur pour alimenter ce qui pourtant ne dort pas en moi. Une sieste, tout au plus.

Quand printemps rime avec froid, neige, feuilles mortes et fatigue

Dans le train en direction de mon nervous breakdown (bi? tri?) annuel, j’ai trouvé le moyen d’augmenter mon coefficient de stress et d’insatisfaction en me lançant à la course au template parfait. Après de longues soirées à fouiller le web je me suis enfin faite à l’idée que je ne trouverai jamais. J’opte donc pour ce qui aurait dû être ma première idée la simplicité et me débarrasse ainsi de toutes considérations esthétiques et ergonomiques.

Les prochains arrêts se définissent au fur et à mesure que ce qui doit être fait est fait. Les prochaines semaines sont un capharnaum de “faut faire”, “doit être organisé”, “semble mal parti”. Malgré tout j’entrevois l’avenir avec optimisme. La catastrophe éminente ne se produira pas, j’en fait le serment.

“Mets tes culottes ma grande, tu vas y arriver”

On a jamais trop de Lennon dans notre vie

Je ne pourrai jamais, jamais, jamais fitter. Et c’est un sentiment de soulagement qui m’envahit tout d’un coup. Pas que j’essaie, ça fait longtemps que je sais tout ça. Mais le savoir et l’accepter c’est bien. D’en être heureuse c’est mieux!

Ah j’ai un petit message à passer. Tsé les belles filles qui se disent malheureuses à cause de leur beauté car elles ressentent le mépris des autres (lire: des laids)?

Regarde, c’est pas compliqué. Quand tu vas arrêter de ME regarder avec mépris ou quand tu daigneras me remercier quand je te tiens la porte ou retarde l’ascenseur pour toi pendant que tu t’en viens tranquillement en jasant au cell en buvant ton gallon de café, pis que tu entres dans la cage en m’ignorant soigneusement, ouais, peut-être là j’aurais moins envie de te faire une jambette et de te piler dessus en retournant à mon bureau.

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Blast from the past: Jingle This

La vie à cent à l’heure n’y change rien. La faim, l’amour, la mort. Je me permet un repost, parce que ça me tente. Et pis je commence à m’ennuyer solide de mon blog.

Jingle This

Porter un manteau de poil à tous les jours et se frotter aux frileux.

En fumer une dernière, une dernière pour la route, soyons prudents, appelons nez rouge.

Assurons nous que les moins nantis aient à manger et que notre conscience soit pure et tranquille, avec ce sourire en coin du don annuel entendu.

Elle est où ma médaille demande-t-elle avec son manteau de poil et son café équitable.

Son papier d’emballage recyclé perpétuant tout de même la tradition maladive d’humains en manque de guidance.

Des bills fripés dans la boîte aux lampions.
Je vais réciter le notre père, délivrez nous du mal sti. Surout, surout, délivrez nous du mal.

Je vais dealer avec la tentation.

mmmmm chopped liverrrrr

Quand je travaillais pour la famille Maislin, la paques juive était vraiment mon moment préféré de l’année.

Particulièrement quand Morrie m’apportait un plat de chopped liver, couvert d’oignons confits, juste pour moi.

Ça fait quand même 7 ans depuis ma dernière paques. Et puis là j’ai un craving de fou. Mais j’ai tellement peur d’être déçue si j’en achète ailleurs. Morrie n’a jamais voulu me dire où il le prennait. C’était son petit secret. Et il apparaissait avec mon petit plat un matin comme ça, et ça faisait ma journée.

Enfin, tout ça pour dire, j’ai faim. Et je cherche un bon spot pour le chopped liver.