Ahhh
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.
-Stig Dagerman
Ok. Bon dieu. J’aimerais tellement écrire. Ça. Comme ça.
J’ai besoin d’un verre. Un instant, je re.
Mmmm. Bon.
Je traînais comme un boulet certaines conversations à venir. Toutes sortes de prétextes qui me semblaient justifiés s’interposant.
Aujourd’hui, ce matin en fait, je me suis levée en me sentant vraiment comme cette femme que j’aspire à devenir. Libre, heureuse, la tête à nouveau emplie de rêves. (I drink to that. Again)
Tout ce que je sais, c’est que mon fil conducteur sera toujours clair. Sans m’oublier je prendrai toujours les décision qui feront converger ma vie vers le bonheur de mes enfants. Je l’ai fait parfois à mon détriment. Des sacrifices qui étaient à mes yeux nécessaires. Mais j’ai maintenant franchi une ligne qui était probablement psychologique, mais néanmoins omniprésente et tracée en double gras (ça se dit?).
Grâce à eux je suis en vie. Grâce à eux je me dépasse à chaque jour. La différence maintenant, c’est que je le fait pour moi. Et le résultat n’en sera pas différent. Ils en retireront les dividendes.
Ça s’est décidé autour du bar à pain au Paccini de Brossard samedi soir: Grâce à eux, je suis maintenant libre d’aimer.
J’ai deux ados man… 13 et 15 ans. S’ils savaient… Ma fille me dit hier, “Ils donnaient des dépliants anti-drogue dans la café aujourd’hui, j’en ai pris un et je l’ai donné à ma voisine de casier… Elle a pas un gros problème là, elle fume du pot. Mais on sait jamais!”. Damn. Loll! Mon fils est allé se coucher avec le feu au cul tantôt. Les habs se sont fait laver. Lui qui ridait la vague de joie suite à sa victoire au cosom après-midi. Il est gardien et son équipe a gagné 5 à 1. Tout fier, il m’a montré trois quatre fois sa cuisse meutrie suite à un slapshot vicieux.
Comment ne pas vouloir donner sa vie pour des moments comme ça?
Refill. Je re.
J’ai refait couper mes cheveux aujourd’hui. Encore un peu plus court que la dernière fois. Quoique ma crinière me manque beaucoup, les réactions sont très postives et ça me fait du bien. Mais c’était beaucoup plus symbolique qu’esthétique tout ça. Je suis faite pour les cheveux longs. J’aimais les sentir frotter le haut de mes fesses. J’aimais les prendre d’une main et les faire basculer sur une épaule ou l’autre. J’aimais… tout. Alors aujourd’hui c’est jour zéro. On repart.
Parlant de symbole. Dans mon journal de voyage, j’y avait écrit:
Je suis contente d’être ici. Mais je réalise avec un peu d’amertume que ce n’est que de la fuite en avant. Je n’ai rien réglé. Je n’ai pas eu d’illumination. Et à quoi je m’attendais? Tous ces symboles que j’avais alignés pour ce voyage se sont désagrégés, sans aucune valeur. Aucune signification.
Avec un peu de recul, je dirais que c’est pas si pire. Physiquement, j’étais totallement épuisée. Ma tête ne suivait plus non plus. Enfin. Je relis mon journal, et je crois qu’il y a pas mal de stock la dedans. S’agit que je m’y attarde un peu, si j’y tient vraiment. Mais peut-être vais-je laisser tout ça dormir après tout. C’était hier. C’était ce que c’était.
Ce soir, j’ai soif.
Refill.