On tue le post

Hier soir, mon blog étant inaccessible (changement de serveur), j’ai écrit un post dans wordpad, me disant que je le publierais ce soir. J’y parlais des blogs. C’est de la marde. J’en ai rien à foutre finalement. J’étais méchante, vache et pour rien en plus. Les blogs plates, je ne les lis pas, alors pourquoi j’en parlerais. Plates pour moi ok? Mais bon, je suis minoritaire faut croire, parce qu’ils sont 15, 20, 30 personnes par posts à laisser des commentaires. Une belle petite communauté qui s’appelle mon chou, ma pitchounette et qui se pitchent des je t’aime à tour de bras. Whatever.

Dans le fond, ce qui m’a inspirée c’est une entrée de Patrick Brisebois. Dans le fond, tout ce que je voulais dire, c’est que c’est pour des posts comme ça que je garde espoir, que je continue à lire, à cliquer. Je ne suis pas auteur, n’y prétend pas pour une minute. Ça fait des semaines sinon des mois que je ne créé plus rien qui vaille. Pour les autres. Pour moi, ça me va, j’écris au fur et à mesure que j’en éprouve le besoin. Ce qui est ici est sincère, je ne me force pas, les stats c’est comme le judas dans la porte d’entrée et c’est loin d’être un hot spot ici, les comms, ils arrivent aussi souvent sur mon blog qu’en email. Je suis plate, déprimante, j’ignore le lecteur (je me rappelle une entrée de basduck où il critiquait l’idée des trois bloggeurs qui seront publiés, et où il a dit quelque chose dans le genre, le blog c’est la négation du lecteur, et j’étais tellement d’accord avec ça, parce que dans le fond, je ne vous parle jamais vraiment, pas directement)…

Et puis ce soir, c’est Darnziak qui a bouclé la boucle, qui m’a fait réaliser que mon billet d’hier était superflu. Que je n’y peux rien. Que je trouve ça plate ou non, que vous me trouviez plate ou non. C’est pas la vie, c’est des blogs.

En ville

Je prend des décisions des fois… Sur un coup de tête, un coup de coeur, un coup d’hormones. J’en ai pris une aujourd’hui qui tenait du coeur certainement, encore que je n’ai pas pris le temps d’y penser vraiment…

Ça m’a tout de même permis de passer une heure dans la pénombre du génie mongol, dans des effluves de bois de santal, ma sacoche sur un étui souple qui a déjà protégé une Godin qui se cachait ailleurs. Assise sur une chaise orpheline devant un autre coeur à vif, mais qui bat, oh qui bat. Parce que ça sentait la vie aussi. Aussi engourdie qu’elle puisse paraître des fois, elle est juste là man. Peut-être aussi que c’est la mienne que tu m’as mis dans la face, je sais pas, peu importe. Il faisait chaud et ça sentait bon. Le génie écrit… en mongol ces jours-çi. J’ai pas frappé vraiment, j’ai juste mis le pied dans une bulle. J’en suis ressortie avec de la musique et des mots. Merci à toi.

J’ai pris Mont-Royal en partant. Passé devant le Boudoir. Pas encore assez de guts pour y aller seule. Pas de guts tout court. À chaque fois (et j’ai honte d’avouer que c’est assez souvent) c’est la même chose. Je passe devant, regarde par la fenêtre et continue mon chemin. Je veux aller au Shift de nuit, dans le cadre du Festival Voix d’Amériques, au moins une fois… Surtout mercredi, alors que Tony Tremblay accueillera entre autres Robbert Fortin. Est-ce que je vais y aller? Pense pas. Pognée, pognée, pognée, fuck (on s’entend, pognée ici est utilisé dans le sens de je n’ai pas d’affaire là, je vais être gênée, si je suis seule je vais avoir l’air folle, etc, etc, etc… le fun d’être dans ma tête des fois, j’vous dis pas).

Continué jusqu’à du Parc et pris des Pins. Ça faisait une éternité que j’avais pas pris cette trail là. Dans un autre âge, alors que j’étais encore montréalaise, je travaillais sur Ste-Cath au coin d’Atwater, alors c’était mon chemin. Donc pris des Pins jusqu’à Atwater (attention, si tu restes sur la voie de droite, il y a, dépendant de la saison, un trou géant ou une bosse monumentale juste avant de tourner sur Atwater, alors il faut rester à gauche et couper aggressivement juste avant l’intersection! Ça doit faire vingt ans que c’est comme ça) et descendu jusqu’à Bonaventure.

Je m’ennuie beaucoup de ma ville. Je sais, elle est sale et c’est d’une tristesse. Mais plus que ça, je m’ennuie de chez Asselin, de chez Robert, de chez Valmont, de mon spot secret pour stationner sur Bishop quand j’avais mes cours à Concordia. Aussi du dépanneur chez Léo (qui était en fait mr Nguyen. Il lui manquait des doigts et j’avais toujours envie de l’aider à mettre mes choses dans le sac, mais un regard de la mort m’a appris bien vite à même pas essayer). Mes marches nocturnes sur la plaza St-Hubert, le walkman dans le fond (cassettes… ça pesait une tonne et les batteries mourraient vite après une couple de séances de rewind-fastfoward).

Les blogues, c’est un monde. La ville, c’est la vie d’un monde. Un autre. Le même. Ça se mélange, se scinde, une danse un peu dure à suivre des fois. Mais ce soir, malgré mes hésitations, je ne regrette pas mes faux pas, ni mes feintes. C’était juste une belle soirée, dans ma ville. En vie, en vrai.

La jeune fille et la vie

And you and I climb, crossing the shapes of the morning.
And you and I reach over the sun for the river.
And you and I climb, clearer, towards the movement.
And you and I called over valleys of endless seas.

-And you and I pt.IV Apocalypse / Yes

Immobiles dans la tourmente des jours vivants sans jamais vraiment arrêter pour penser penser que peut-être faudrait-il.

Des falloirs des devoirs mais surtout, surtout des encores plus assourdissants que les grondements de nos raisons qui défèrlent vers l’abîme vers l’abîme si délicieuse.

Pluriels conjugués au singulier d’entre-draps, d’entre-peau accordés les cordes tendues en attente de la caresse d’un archet de doigts affamés de mélodies.

Musique.

I’m on a roll

It's gonna be a glorious day!

I feel my luck could change.

-Lucky / Radiohead

 

No, nothing has changed, moved, happened.

But everything. The possible is so much wider.

Looking at that painting for the first time in so many years.

Never noticed the depth. The layers. The possible.

And what if is within my reach. And I want to be the victim of our what can I do's.

Red will be my color for your dreams.

Let me run let me dream let me live in red.

Let me be the possible. 

 

 

 

 

En noir et blanc et toutes les autres

Comme un goût sur ma langue. Quelque chose qui manque. Ou de trop. J'avale, mais rien ne descend.

J'aime mes fleurs rouges, celles qui me font saigner des yeux. Celles qui me rappellent que je vis, après tout. Et que de voir, même si ça fait mal, c'est mieux que de vivre dans le noir.

J'aime avoir envie d'écrire des clichés, de rigoler en les tapant, et de renifler un peu en les sauvegardant, sachant qu'ils ne dépasseront jamais le stade de brouillon.

saveasdraftsaveasdraftsaveasdraft

Tell me again… Your inbox contains no unread conversations.

J'aime quand la petite enveloppe blanche devient bleue.

J'aime regarder ma page et me dire, bon dieu, c'est moi qui ait écrit tout ça? Mes archives sont de fabuleux voyages dans le temps des tempêtes sans fin, des cartes déchirées, des coeurs bombardés, des morts… Le temps des morts du matin, du midi et surtout du soir.

Je ne suis plus jamais seule, même dans la plus triste de mes cigarettes. Je ne suis plus jamais seule, même si. Malgré que.

J'aime ne plus être jamais seule.

Plus rien n'est certain, plus rien ne m'est familier, plus rien ne me fait peur. Le quotidien sors de la boîte et m'invite. Et je saute sur l'occasion, enfin.

Il fait noir ici, et c'est bien ainsi. J'y pense, à chaque jour. Mais c'est mon temps. Le temps des vas-y, reprend ton souffle, t'as le droit. T'as le droit de reposer ta tête un peu.

Quand le mouvement reprendra, quand j'aurai repris le temps dans toutes ses notions, les couleurs m'attendent, je le sais. Comme le bleu. Comme le rouge. Comme… toutes celles qui sont là, qui l'ont toujours été. Je les vois maintenant.

Recycled from the Skimmer

I don't know what will happen with the site, L'écume des blogues. Will it stay online forever, or dissapear. But I really liked the concept, am quite proud of my contributions. I had to quit, just because, well, life kind of took over, priorities and such…
 
I'm reposting them here, for posterity my own pleasure.
 
 
As in everything is in your hands… In my eyes
posted Oct. 16th
 
There are firsts and then there are Firsts. Just like there are words and there are Words. What determines the capital could be intent. The importance we attribute to. On.

I wish everyday brought a First. Of course one would tell me I'm the one making them. Bringing them to life.

I wish every word I wrote was a Word. Of course one would tell me all of them are. It's all in the intent.

Whether the day is bleak, or not so bad, or even nice once in a while, surely a First would make it fuller. A story filled with Words would make it magical.

Through troubled times, on the verge of losing my mind, I wonder… Are my expectations too much, too heavy to carry? I don't have the answer. Even when pointed to, I don't think I could see it.

A ghost, a sad poet, an error 404… A teenaged girl and a pseudointellectual bullshitivist… In a string of words, in the home of the quiet velcro or in the skirmish of dark and light. I find glory… I find love for art… I live life in your panels. To no end.

So today I intend. Because you were my Firsts, you are my Words.

 
 
"You won't be the first… You won't be the last"*
posted Oct. 24th
 
A journey of a different kind, but still I have to get in line.

Yet, why should I step on this path, as well travelled as it's been?

Conforming within my rebellious stance, the timeline eludes me.

My actions, as random as they may seem, are of the doomed and the broken.

I've been granted full access, but will I reach my destination?

Only with my eyes, my hands, my mind, can I really touch your soul.

A passing breeze, the caress of the willow's leaves on your cheek.

When I get home, the one at the end of the path, far from the maddening crowd, all this will have turned to dust.

*post title inspired by Franky

 
 
My map glows in the dark
posted Oct. 30th 
 
Empty… my life lived through my keyboard. I am engulfed in a debauchery of emotions.

Crystalized, my dreams float above, attainable only if I really want to reach that far.

Being afraid… of being happy. Of not being enough, or just too much.

Yet solitude… Yet isolation… Fill in the blanks, they'll never fit me for I am a world of contradictions within a universe of linear shit.

I look down, look to the floor for arrows to tell me where to turn. But I know… I know that maps can only tell me so much.

Simplicity itself I tell myself. Just get rid of that goddamn tattoo, that fucking stain on your soul.

Then the light will hit me. At last, sweet light.

Prendre une, des. C’est dans l’air.

tellement de musiques… je veux danser. j'ai besoin de ça comme d'une balle dans tête… comme de respirer. rencontrer tes yeux pour la première fois à chaque fois. tes mains comme la dernière toune que je viens d'écouter.

 

we're all sensitive people / with so much to give
          understand me sugar / since we've got to be / let's live

 

hell yeah, let's live. j'ai des grooves, des blues. des dessins de lits défaits, de cordes abandonnées. des traces de doigts sur mes cuisses en feu. pis des échos des échos.

 

mais quand t'es là chus heureux
          chus chez nous dans tes cheveux

 

une autre fois une radio, pour mieux chanter. j'miaule pareil. des éclairs en bouteille, des cris de soie. je bois dans ton cou pour me rappeller me souvenir me saouler. jusqu'à demain plus tard mais encore promener ma langue sur un paysage de peau au parfum de longtemps.

je disais… comme d'une balle dans tête. mais aussi comme de respirer. 

 

Dans le décor

Je sais pas c'est quoi, comme un air qu'on se donne lors d'une conversation où le sujet nous échappe complètement mais qu'on veut pas le montrer. Je lis des blogs remplis de références à des oeuvres, auteurs, bands que je ne connais que de nom, et encore. Ça me fait chier. Ça me met le nez dans mon manque de culture. Mais des fois j'ai aussi l'impression que ces références sont là comme de beaux livres pas usés du tout dans une superbe bibliothèque d'un fantastique appartement… Un beau décor. Mes livres à moi sont frippés, les coins pliés, des fois annotés, les couvertures molles. Mais ça reste que c'est pas ces livres là. C'est pas ces auteurs .

Ah oui, tu sais la pièce de… le dernier film de… Merde fuck, non je sais pas ok? Aucune crisse d'idée. J'ai vu trois pièces de théâtre dans ma vie… Houdini, Glengarry Glen Ross et… Broue. Pas fort hein? Le cinéma? Oublie ça, même pas proche. Mes films préférés ont en majorité été tournés dans les années 70, (voir "A decade under the influence"). Rien d'obscure, rien d'underground, rien d'avant garde. Je vois le fringe d'ici, mais je m'enfarge dans le mainstream.

Oui ça m'aide à découvrir. Oui, je suis curieuse et j'ai toujours un tab d'ouvert sur wiki. Mais. Ça fait rien pour alléger ce foutu complexe de l'imposteur qui me suit qui me crie dans les oreilles. J'arrive au bureau, ça parle télé-réalité, téléromans, Justin Timberlake. Je suis out dès 8am. On me trouve cultivée, un peu fuckée, on se tient loin, on ne m'inclu pas trop dans les conversations, au cas où j'insérerais une référence qu'elles ne connaissent pas. J'arrive sur les blogs le soir… Câlisse que je me trouve ordinaire. Out. Pas de changement de shift, rien. De même, ça continue, j'ai juste changé d'étage.

J'aimerais seulement lire un frisson, un tremblement, une emprise complète… Un partage de cet amour qui a animé ton esprit le temps de quelques chapitres, quelques actes, quelques mesures. Des fois… quelques fois c'est sincère, et là ça m'allume. Mais le name dropping c'est fucking turn off.

These things

The comfort of the other's words. The knowledge that emotions and thoughts run their course and sometimes reach our own stream. At a loss for words and yet drowning in them. And then… And then I want to write again.

These Things
by Charles Bukowski

these things that we support most well
have nothing to do with up,
and we do with them
out of boredom or fear or money
or cracked intelligence;
our circle and our candle of light
being small,
so small we cannot bear it,
we heave out with Idea
and lose the Center:
all wax without the wick,
and we see names that once meant
wisdom,
like signs into ghost towns,
and only the graves are real.

 

En sortant de chez le boucher

Dans mon bain, j'ai toujours le même playlist. Les tounes ne vont pas toutes bien ensemble en temps normal, mais dans la chaleur, les bulles et l'humitidé, c'est elles qui me font décrocher, oublier.

1. Blowin' in the wind – Dylan

2. Cant' find my way home – Blind Faith

3. Sister morphine – Stones

4. Warm beer and cold women – Tom Waits

5. Starman – Bowie

6. I want you – Dylan

7. Into the mystic – Van Morrison

8. Strange Magic – ELO

9. Sweet Savannah – Shooter Jennings

10. Black Country Woman – Led Zep

11. I'm gonna crawl – Led Zep

12. Killer cars acoustique – Radiohead

13. What does your soul look like – DJ Shadow 

14. Lover's spit – Broken social scene

Toujours dans le même ordre. Et j'en saute pas une. Oui je suis ratatinée… 

—sS0Ss—

Je me disais, je voyais les mots devant mes yeux fermés. Est-ce que je me défini par ce que je ne suis pas, ou par ce que je suis?

Aux yeux des autres, qu'est-ce qui fait la différence? Le fardeau de ce que j'aurais aimé devenir transparait à chacun de mes sourires forcés. Et l'ombre de ce que je suis devenue garde la lumière à une bonne distance.

Pourtant je n'y crois pas. C'est pas vrai que ce n'est jamais si simple. S'agit de vouloir vivre, that's it. Dans le groupe, sur la marge, dans la foule ou seule à une table pour quatre. Je ne m'effacerai plus sous les regards qui ne me cherchent pas. Je les laisserai me trouver. 

Et puis il y a de ces fantômes qui ne me laissent pas tranquille. Comme celui de ma vie à deux. C'est un fantôme que j'ai pris pour un être vivant pendant si longtemps. Que maintant je dois toucher à tout pour m'assurer que c'est solide. 

Et puis il y a de ces moments qui me tuent. Ces silences occupés, qu'on prend pour la vie qui s'écoule, mais qui sont en fait le retrait le plus complet du sens des choses. C'est ces moments qui portent un vertige contagieux, un malaise de génération spontanée.

Et puis il y a de ces instants, ces fractions de secondes remplies d'illusions tellement parfumées que je m'y croirais. Et je m'y accroche. Et je bois la lumière qui s'en écoule. Et je sais. Tout. Jusqu'au prochain battement de paupières, qui me coupe le souffle, qui me cloue sur place.

J'ai trouvé sur un oreiller des réponses que je ne cherchais pas. J'ai mis l'enveloppe vide de son contenu sur la commode, passé la porte et fermé derrière moi.

Il pleuvait en sortant de chez le boucher. Mais j'ai bu jusqu'à plus soif.