Interstices

Ce qui semblait éteint, perdu, disséminé au-delà de toute possibilité de récupération… est de retour

Lentement, mais parfois par à-coups fulgurants, j'émerge

(Sister Morphine joue, et je peux juste pas me tanner parce que c'est tellement)

Je lis plus que jamais. Je me saoule de musique

(turn my nightmare into dream)

Je pensais même pas recommencer à respirer, let alone sourire

(et puis y a ce gars du Texas génial Shakey Graves allez écouter ça c'est un ordre parce qu'il dit "watch out cause here I come")

L'urgence du voyage s'est curieusement estompée, mais pas le besoin

Je sais bien que je fuyais

(some of us were build to roam)

Je sais bien qu'à mon retour il y aura encore plus de musique et encore plus à lire encore plus à écrire à vivre

(shine on Georgia moon)

Après j'ai envie de voir le désert

Traverser des océans

Rêver que je ne rêve plus mais que ça arrive vraiment

 

Détonateurs

Les journées passent très lentement. Je me sens parfois comme un fantôme, un souvenir. Ne plus exister en tant que partie d’un tout, il y a de la mort dans ça.

Les blessures qu’on laisse à l’air libre ne guérissent pas toujours. Parfois, y a l’infection qui s’installe. Je croyais qu’en les ignorant elles cicatriseraient. Ce fut mon erreur. J’ai attendu tant que j’ai pu. Mais ce n’est pas une excuse pour causer de la douleur en retour. Enfin, ça me fait aussi mal. Ce que j’ai subi et ce que je fais subir.

Les citations dont je ne connais pas l’origine, ells ont bien la valeur que l’on veut leur donner… Mais aujourd’hui j’en ai lu une sur Twitter qui m’a frappée fort.

Pour moi, être aimé n’est rien, c’est être préféré que je désire. -Gide

Ok, je la laisse ici, je dois réfléchir à ça.

Tout comme à ceci:

Way over yonder

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=ZXNY_jSg86Q?rel=0&w=480&h=390]

Way over yonder is a place that I know
Where I can find shelter from huger and cold
And the sweet tasting good life is easily found
Way over yonder – that’s where I’m bound
I know when I get there, the first thing I’ll see
Is the sun shining golden – shining rigth down on me
Then trouble’s gonna lose me – worry leave me behind
And I’ll stand up proudly in true peace of mind
Way over yonder is a place I have seen
In a garden of widsom from some long ago dream
May be tomorrow I’ll find my way
To the land where the honey runs in rivers each day
And the sweet tastinggood life is so easily found
Way over yonder – that’s where I’m bound
Way over yonder – that’s where I’m bound

These I Singing in Spring

These I singing in spring collect for lovers,
(For who but I should understand lovers and all their sorrow and joy?
And who but I should be the poet of comrades?)
Collecting I traverse the garden the world, but soon I pass the gates,
Now along the pond-side, now wading in a little, fearing not the wet,
Now by the post-and-rail fences where the old stones thrown there,
pick’d from the fields, have accumulated,
(Wild-flowers and vines and weeds come up through the stones and
partly cover them, beyond these I pass,)
Far, far in the forest, or sauntering later in summer, before I
think where I go,
Solitary, smelling the earthy smell, stopping now and then in the silence,
Alone I had thought, yet soon a troop gathers around me,
Some walk by my side and some behind, and some embrace my arms or neck,
They the spirits of dear friends dead or alive, thicker they come, a
great crowd, and I in the middle,
Collecting, dispensing, singing, there I wander with them,
Plucking something for tokens, tossing toward whoever is near me,
Here, lilac, with a branch of pine,
Here, out of my pocket, some moss which I pull’d off a live-oak in
Florida as it hung trailing down,
Here, some pinks and laurel leaves, and a handful of sage,
And here what I now draw from the water, wading in the pondside,
(O here I last saw him that tenderly loves me, and returns again
never to separate from me,
And this, O this shall henceforth be the token of comrades, this
calamus-root shall,
Interchange it youths with each other! let none render it back!)
And twigs of maple and a bunch of wild orange and chestnut,
And stems of currants and plum-blows, and the aromatic cedar,
These I compass’d around by a thick cloud of spirits,
Wandering, point to or touch as I pass, or throw them loosely from me,
Indicating to each one what he shall have, giving something to each;
But what I drew from the water by the pond-side, that I reserve,
I will give of it, but only to them that love as I myself am capable
of loving.

-Walt Whitman

dans pas long ça l'air que…

dans pas long ça va virer au blanc. blanc lumineux. blanc lu-mi-ère.

dans pas long ça va être l’été aussi. dur à croire, mais on y arrive.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=VG_sjkYw9kM?rel=0&w=480&h=390]

Les Chucks et Marcel

Je fais un shift weird cette semaine, 13h à 21h. Il est 3h40 du matin et je me demande s’il serait pas l’heure d’aller me coucher. Oui, bien sûr me répond-je.

Depuis des semaines, des billets et des billets dans ma tête, jamais ici. Je sais et je ne sais trop pourquoi. La paresse parfois. La vie dans l’osti de vortex des heures à travailler, des comptes à payer et des quelques heures de plaisir qu’on arrive à y extirper. Fuck you là, sérieux.

“This is your life, and it’s ending one minute at a time”

C’est un peu plate quand même une quote de Chuck sonne cliché.

L’autre Chuck là, il me parle un peu plus sérieusement:

“There’s nothing to mourn about death any more than there is to mourn about the growing of a flower. What is terrible is not death but the lives people live or don’t live up until their death. They don’t honor their own lives, they piss on their lives. They shit them away. Dumb fuckers. They concentrate too much on fucking, movies, money, family, fucking. Their minds are full of cotton. They swallow God without thinking, they swallow country without thinking. Soon they forget how to think, they let others think for them. Their brains are stuffed with cotton. They look ugly, they talk ugly, they walk ugly. Play them the great music of the centuries and they can’t hear it. Most people’s deaths are a sham. There’s nothing left to die.”

Y au moins trois billets de la semaine passée là-dedans. Depuis que je tiens ce blog je dois l’avoir dit 100 fois. Et bien rien n’a changé. J’aurai toujours un préjugé défavorable envers les humains en général.

J’ai commencé à lire Du côté de chez Swann… Jamais lu Proust. Pas lu beaucoup de “classiques”, merci Flaubert en lecture imposée, que j’ai trouvé insipide au possible (désolée, c’est comme ça, j’assume). Ça m’a découragée pour le reste. Et puis un moment donné je tombe sur cette citation:

“Que de bonheurs possibles dont on sacrifie ainsi la réalisation à l’impatience d’un plaisir immédiat.”

Que les paradoxes m’emportent, ça m’a allumée. Peut-être moins le sens des mots que leur arrangement… J’en sais rien, mais on m’a dit “Oh, bonne chance, c’est le plus beau, mais aussi le plus difficile, dans le sens de complexe”. Euh, ok. Je dois être aussi compliquée qu’on me le dit, j’ai déjà quelques pages de lues, et je m’y sens à la maison. Je n’ai jamais rien lu d’aussi près de comment ça marche dans ma tête.

Regarder en dedans pour mieux voir dehors, c’est comme ça qu’il me parle Marcel, et je le comprends tellement.

Se rendre en quelque part

Regarde bien à partir de la 8ième minute (mais vraiment, c’est mieux à partir du début tsé).

C’est ÇA.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=XUkSqqwU1LU?rel=0&w=425&h=349]

Non, je sais, c’est pas la destination, et tout, et tout.

Mettre un pied un avant de l’autre.

Faut ben commencer en quelque part.

"But i bask in a beautiful byproduct…"

“La déception tsé, quand tu t’en débarrasses dès le début, c’est tellement plus facile…”

MAIS! N’aimant pas la facilité, étant la “drôle de fille” qui rend les gens fous à force de questionnements, doutes et tourments divers…

La déception de mon je-me-moi. Je ne suis qu’une horrible sauvage qui néglige ses amis, ne retourne pas les appels, n’entretient pas les liens d’amitié naissantes et qui ne répond même pas aux commentaires sur son blogue (Bonne année Sandra!! Que du bon et beau à toi aussi!). C’est un doublé d’ailleurs. Je me déçois tout en provoquant la déception chez les autres.

La déception du je-me-moi spécial Réseaux Sociaux. Je pourrais dire que les gens que j’y côtoie me déçoivent, mais je n’ai pas envie de faire un exposé botché, mal construit et sans profondeur, comme j’en lis beaucoup trop. Je ne suis pas sociologue, ni gouroute, encore moins experte. Je suis humaine. Et il semble que nous y soyons de moins en moins nombreux. Frayer parmi les marques et les self-promoters fait s’amenuiser le plaisir que j’ai pu y avoir auparavant.

La déception professionnelle. Oh ça. Ouais. Je me suis retrouvée étiquetée enquiquineuse parce que j’ai envie de travailler dans ma langue. Me suis retrouvée dans une rencontre d’équipe à me faire lire un communiqué du légal confirmant le droit de l’entreprise d’effectuer les communications internes des opérations en anglais, comme ça. Klow. Ta yeule. Et ma dissidence est comme une tache de sueur sur le col de chemise d’un gestionnaire trop heureux d’envoyer des mémos à TORONTO. Tsé le cerne jaune sur le pli, qui ne part jamais et qui mène la dite chemise dans un sac pour l’Armée du Salut. Pour dire comme eux: disposable.

J’ai encore des rêves. Dans ces derniers j’arrive à lire, cuisiner, aimer, rire, écrire. J’ai un jardin des fois. Il y a parfois un ruisseau dans le fond de la cour, d’autres fois c’est le fleuve. Il y a ceux que j’aime, qui m’aiment et pas plus. Pas une centimètre cube de déception.

Mais alors que ces choses sont les plus simples, comment se fait-il qu’elles en soient devenues des rêves?

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=FbMGmsFjhpM?rel=0&w=425&h=349]

Fin de saison

Aussi simple que ça. Comme je le mentionnais à Doodle en commentaire, c’est la coupure entre la vie et l’évasion. Plus de porte de sortie, plus d’échappatoire, la vie m’attend de pied ferme. Cet été j’ai appris à vraiment aimer faire de la voile, à affronter, mais me soumettre à, la force des éléments. Des vents de 50 noeuds même une fois! Des vagues, partout partout. En dedans et en dehors.

Si vous me permettez, je vais rester à bord encore un peu.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=LoFKP9MNCSo&w=480&h=385]

Il y avait même un livre dont on s'arrachait les exemplaires

Passé la journée les deux pieds bien ancrés dans la réalité, cours de violoncelle de l’une, game de cosom de l’autre, fête chez la belle-famille, des courses entre tout ça. Tsé? Klow klow klow, toute la journée. Ça rentrait tight. Mon objectif à atteindre étant d’être présente au lancement. Tout court. Pas à temps, pas en avance, pas trop en retard. Juste, d’y être.

Je ne cours pas les trucs du genre.  La faune qui les fréquente m’effraie autant qu’elle me rebute. Mais là, c’était pas pareil. Me v’la, fuck it.

Je cherche les mots pour en parler depuis. Vous avez été quelques uns à le faire déjà. Et puis je me dit, qu’est-ce que je pourrais ajouter anyway? On s’est tout dit, en mots et en étreintes. Mais cette soirée-là mérite mon effort, mérite encore plus de mots, si ce n’est que pour ne pas l’oublier. Non c’est pas ça. C’est pour vous dire merci.

Merci à Sandra et ses lumières dans les yeux et sa tendre sincérité qui m’a touchée. D’une douceur… Merci de m’avoir invitée, merci de tes mots dits et écrits. Tous étaient aux petits soins pour toi. Ne doute jamais de leur amour. Il est fort, et te rend d’autant plus belle.

Tout autour gravitait les astres dont les scintillements m’inspirent et m’attirent depuis longtemps déjà. J’étais dans l’orbite magique de la tribu.

Christian, chaleureux, dont le sourire a atteint sa courbe maximale à l’arrivée d’Emcée, toute belle et tranquille. L’amour que tu portes à tes amis, dans tes yeux, c’était vraiment beau. J’ai été heureuse de te faire l’accolade et d’être accueillie si gentiment.

Helena Blue! Blue, my my, ce que tu sentais bon! Et si belle. Aussi belle que tes mots! Merci pour ton sourire, ta simplicité, ta douceur.

Stéphane. Osti. J’ai beaucoup parlé, mais j’ai entendu. J’aurais gagné à me la fermer et plus écouter sans aucun doute. Dans ce que j’ai dit par contre, tout était vrai. Ce fut un réel plaisir d’enfin te rencontrer.

J’ai parlé beaucoup. Parlé trop, trop fort, trop vite. Dis n’importe quoi. Et puis Frédéric m’a dit “Arrête donc de t’excuser, d’être aussi angoissée. On ne te jugera pas!” Faque, merci Frédéric, parce que franchement ça aurait pu être un souvenir gênant à la place d’une belle soirée.

Nancy, damn, ton sourire m’a donné envie d’être ton amie pour la vie. J’avais l’impression de te bousculer avec mes gros sabots de névrosée, et en même temps je voulais rester tout près, où c’était rempli de toi, de ton calme et ta gentillesse. Et de scotch…

J’aurai trouvé un comparse pour chialer, sacrer, se plaindre de tout et de rien sans conséquence en Guillaume, crissement pétillant et juste trop sympathique. Merci d’avoir été toi, franchement, on est fait pour s’entendre. Et non, t’es pas normal. Autrement tu ne serais pas Gomeux and who wants that?

À tous ceux avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger, après qui j’ai un peu crié par la tête, envers qui j’ai peut-être manqué de délicatesse ou écrasé le pied par inadvertance en allant fumer une énième cigarette, je vous dis merci aussi. Samuel, Yvan, Venise, Flash Gordon entre autres. Et un qui n’y était pas, à sa santé nous avons bu…

Et comme je termine ce billet, je vois que Christian a mis en ligne un montage photo de la soirée. Il y avait une ambiance magique samedi soir. Un lancement de fils d’argent vers le ciel emboucané de la St-Denis, où certains s’entremêlaient pour la première fois, d’autres depuis toujours. Une nuit précieuse dont le souvenir fragile s’est tissé un nid près de mon coeur. C’est émue et reconnaissante que je vous dit merci encore à vous tous.