On marchait sur le quai, revenant vers la voiture après les feux. L et C me tenant la main comme il y a si longtemps. On déconnait raide, C improvisant une histoire touchante au sujet d’une corde à linge victime d’intimidation de la part des épingles, de vraies petites bitches. Et on riait, en balançant nos mains dans le vide, en se poussant dans les buissons le long de la piste cyclable.
Main dans la main avec mes adolescents (sans les forcer!). Sur le bord de l’eau. Les rires… En plein milieu d’un éclat, ça a fait click dans ma tête. Et je me suis dit, shit… Je suis heureuse? Mon rire n’a jamais sonnée comme ça.
Il y avait des fleurs bleues dans le ciel, des pétals blancs, une ville en silhouette stroboscopique.
Comment pourrais-je regretter? Comment aurais-je pu vivre ce moment là autrement? J’en veux encore plein de même.
Ben oui ça aurait pu être à quatre à un moment donné. Il y a longtemps. Parce que nos yeux voyaient même plus le même ciel. Parce que quand je disais “regarde les nuages sont roses!” il montait le volume de la radio. Parce que quand on décidait de baiser (je n’appelerai jamais ça faire l’amour, pas avec ces souvenirs là) fallait que je prenne ses mains et les mette sur mon corps pour me faire à croire que j’étais encore désirée. Et j’essayais de pas voir ses yeux résolument fermés quand je tournais sa tête vers moi pour essayer de lui arracher un esti de bec.
Et que c’est lui qui voulait qu’on soit 4… Encore, et toujours. Quatre, le nombre qui ouvre des portes. C’est un nombre comme les autres si on me posait la question. Trois c’est bien aussi. Deux c’est sublime quand c’est pas trois.
Et pis fuck les chiffres.
Mes yeux rivés au ciel, plus jamais je n’hésiterai à le dire. À qui tendra l’oreille.
Regarde les nuages sont roses.