Regarde, c’est comme ça

On marchait sur le quai, revenant vers la voiture après les feux. L et C me tenant la main comme il y a si longtemps. On déconnait raide, C improvisant une histoire touchante au sujet d’une corde à linge victime d’intimidation de la part des épingles, de vraies petites bitches. Et on riait, en balançant nos mains dans le vide, en se poussant dans les buissons le long de la piste cyclable.

Main dans la main avec mes adolescents (sans les forcer!). Sur le bord de l’eau. Les rires… En plein milieu d’un éclat, ça a fait click dans ma tête. Et je me suis dit, shit… Je suis heureuse? Mon rire n’a jamais sonnée comme ça.

Il y avait des fleurs bleues dans le ciel, des pétals blancs, une ville en silhouette stroboscopique.

Comment pourrais-je regretter? Comment aurais-je pu vivre ce moment là autrement? J’en veux encore plein de même.

Ben oui ça aurait pu être à quatre à un moment donné. Il y a longtemps. Parce que nos yeux voyaient même plus le même ciel. Parce que quand je disais “regarde les nuages sont roses!” il montait le volume de la radio. Parce que quand on décidait de baiser (je n’appelerai jamais ça faire l’amour, pas avec ces souvenirs là) fallait que je prenne ses mains et les mette sur mon corps pour me faire à croire que j’étais encore désirée. Et j’essayais de pas voir ses yeux résolument fermés quand je tournais sa tête vers moi pour essayer de lui arracher un esti de bec.

Et que c’est lui qui voulait qu’on soit 4… Encore, et toujours. Quatre, le nombre qui ouvre des portes.  C’est un nombre comme les autres si on me posait la question. Trois c’est bien aussi. Deux c’est sublime quand c’est pas trois.

Et pis fuck les chiffres.

Mes yeux rivés au ciel, plus jamais je n’hésiterai à le dire. À qui tendra l’oreille.

Regarde les nuages sont roses.

Au ciel, c’est la vie

La blogsphère se meurt! Tous les bons blogues ferment! Les bloggeurs s’essouflent! Mais que va-t-il se passer maintenant que X et Y a fermé son blogue? Où pourront nous lire ces tranches de vies savoureuses comme eux seulent savaient nous les raconter?

On tue la une ciboire, voyons, c’est la fin des blogues!

BLA

BLA

BLA

R’venez en.

C’est l’été, il fait chaud, il fait beau, sortez voir vos chums, baisez vos blondes, mangez une crème molle, quelque chose.

Et si c’est des blogues qu’il vous faut, absolument, écumez les liens sur les blogues des autres, promenez-vous. Découvrez de nouveaux mots, de nouvelles saveurs.

Vous connaissez un peu l’anglais? L’espagnol? Pourquoi pas lire des blogues d’autres pays? Essayez au moins! C’est quoi la statistique donc? Un nouveau blogue à chaque seconde? Venez pas me faire à croire qu’il n’y a plus de bons blogues bordel. Sortez un peu.

(Je pourrais aussi m’aventurer sur d’autres pistes, comme la valeur thérapeutique d’écrire sur un blogue, l’interraction dans les commentaires, la dépendance, les beaux termes de psychologie m’échappent… Mais ça me tente pas. J’aurais pu aussi linker l’article qui vient de m’inspirer mais dans le fond, who cares. C’est juste mon opinion que j’exprime)

J’ai fait ma thérapie en ligne. Mon rush est passé. Je suis maintenant occupée à vivre. En vrai, tu sais? Dehors. En chair et en os. Les mots me viennent, mais l’urgence de les écrire s’est calmée, la vie me réclame. Et j’en suis si heureuse. Et quand l’envie me reprend, et bien, je suis ici!

Ce soir, de mon balcon, j’ai pris le ciel à témoin. Ces couleurs-là, mon moniteur ne les montrera jamais aussi belles que sous mes yeux. Et les vôtres, ils sont ouverts?

le ciel de La Prairie

Reach

I still reach sometimes. In a second my mind shifts back and furtively I think. I think, this is not real. No, this is temporary. A mistake? Surely not. But still, sometimes, I reach. Not in my sleep. In my most awake and lucid moments, lightening strikes, a flashback. Or the ghost of a cut off limb. It’s poisonous blood slowly reaching my heart, already seeping in my mind. Cut off at last. But still lingering.

It seems at times I have no recollection of this.

I want to remember things that will happen. I want to have your mouth’s imprint on my breast. I want to have memories of travels we’ll take, far from our drowning innocence. I kept your letters, but I know them by heart. I’ve forgotten why I reach sometimes. For now I reach for you. For now you reach for me. I’m reached for. And that in itself is a memory already. Always.

This, I do.

Should it all end now, enough memories are written that I will never be alone anymore.

Because I have been reached for.

Plein les yeux

Pendant que je lis ça

 

Elle déguste ça

 

Et il joue à ceci

 

Un peu plus tard, tous les trois, on joue à ça

 

Et ça

 

Et quand je rêve, quand je pense à toi, quand j’aime ma solitude liquide et enfumée je joue moi aussi. Je compose mes pensées ici et je les barbouille comme ça

 

Ici, c’est l’été

J’ai un peu le vertige des possibilités. Une terrine de canard à l’orange, un petit crottin, une demi baguette… La ligue de soccer de filles fait un lave-auto dans le stationnement du Burger King pas loin, alors je bouffe, je lis et j’écris au rythme de Justin, Mika, Rihanna, Fergie… Et La Prairie est une immense vente de garage pour le weekend, alors les rues sont bondées, les kids pédalent de table en table à la recherche de jeux vintages, les mamans de bébelles qui seront remises sur une table l’été prochain. Ma fille reçoit un prix pour ses efforts académiques, ainsi que pour la conciliation musique-études ce soir. Pour la deuxième année consécutive. Elle sera toute belle, radieuse sur la scène, et mes yeux mouillés et mon coeur… Mon coeur, pour elle, battera plus fort. Et j’allume une autre cigarette en attendant l’heure du départ, mon billet sur la table. Je lirai probablement au autre chapitre de Hollywood Animal. Ferai un autre lavage. Sean Paul maintenant. L’été arrive, l’été m’attend. Je plonge. Je sais. Je serai là encore demain et la semaine prochaine et l’autre encore. Mais l’été est ici aujourd’hui. Mon premier les portes patio ouvertes, la liberté.

Twist and shout out of nowhere. Nice.

Amor fati

Let’s step away from. Him.

Zarathustra is silent. No secrets whispered.

Ananke’s perfume might be in the air, or it might be her ghost.

J’ai marché sur ton karma.

Faire le bien, c’est d’aimer aussi.

Mon cahier ouvert au Huitième Degré…

Sapere aude.

Rien de mystique dans un sourire du matin.

Only the knowledge that this is right.

Mister rabbit says:

A moment of realization is worth a thousand prayers
-Mickey Knox

A shift in visuals

Watching American History X again. The kids are asleep, here for another week.

Spent the weekend loving, fighting, wondering, smiling, crying, fucking, eating. Confused. I’m torn, feeling melancholic without any memories yet. What is this life I’ve stepped into?

In strides. I had expectations of oneness. Did not expect synchronicity. Yet, in strides.

I had paths before. Now I have doors.

I’ve entered my future yet so many doors from my past remain open, it’s like a fucking windmill in here.

When emotions were overwhelming, words carried me, brought me here, words were air and blood. My mother’s words are now surrounding me, tearing through the boxes in which I tried to hide, burry, kill them. And I’m speechless at my lack of understanding.

We are not enemies, but friends. We must not be enemies. Though passion may have strained we must not break our bonds of affection. The mystic chords of memory will swell when again touched, as surely they will be by the better angels of our nature.
-Danny Vinyard

En attendant

Walking in a ghost’s steps

Following a faint trace of life

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Notre semaine tire à sa fin. Trop occupées à faire, à effectuer, à étudier, à travailler pour… vivre. On est bien ensemble, des rires, des claques, des piques et beaucoup d’amour. Heureusement. Qu’une seule minute en vaut la peine.

J’ai reçu une photo de Whistler… Et je badtrippe depuis ce matin parce que j’ai réalisé en la regardant qu’on a oublié de mettre ses pantalons de neige dans ses bagages… En tout cas. Il sourit. À des milliers de kilomètres.

Je pensais être capable de vivre dans le présent. C’est tout le contraire. Je vis en attendant encore. Mauvaise habitude. J’attend que la semaine finisse pour être seule, pour être avec eux, pour être avec lui. D’une semaine à l’autre. Avant de partir, je vivais en attendant aussi.

Je me disais, en attendant d’être seule, en attendant de pouvoir faire mes trucs, d’allumer de l’encens, de pouvoir respirer, d’arrêter d’être toujours en colère, blessée, ignorée, isolée, frustrée.

Fuck l’en attendant bordel.

Overall, c’est pas si pire, c’est pas ça. J’ai toujours dit, je n’appréhende pas la solitude, j’ai pas peur d’être seule. Et c’est vrai. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est de rencontrer quelqu’un qui m’enlève l’envie de l’être. Qui me fait connaître l’ennui dans les moments où avant j’appréciais me retrouver dans le silence et la pénombre, devant l’écran ou des pages.

Je me suis battue pour ma liberté. Une lutte intérieure féroce où j’ai failli laisser ma raison, ma vie. Il y a des chemins que je n’ai plus l’intention d’emprunter. Mais d’autres se sont croisés. Un autre qui a fait la guerre. Et je me demande…

Ces blessures. Qu’en fait on? Je prend un grand respire. Je ferme mes yeux. J’attend l’aiguille. Et le buzz, la vague qui fait monter le sang au visage, qui fait briller les yeux.

Nous sommes le remède au je. Qui n’en fini plus de s’effacer devant les on, les nous, les demains.

Mix de temps

Comme une envie de plus mais moins heavy. Comme si mes mots m’échappaient contre mon gré, mais par en dedans. Nulle part où les déposer…

Risque d’atterissage rude mais pourtant nécessaire. Se buttent à une porte… Quelque part.

Qu’on me les vole, puisqu’on les entend. Ton oreille parcourt ma langue, les échos dans tes yeux me faisant lire l’avenir d’un rêve qu’on chuchotte.

Je veux être dans le noir encore. Pour voir. Pour écrire avec mes doigts sur le nuage de nos secrets. J’ai entendu l’air changer de couleur… Et une histoire est née de la lumière qui restait de ces rires douloureux.

Et des mains qui cherchent et des coeurs qui s’attardent. Mon encre. Mon sang. Guide l’aiguille. Je veux être marquée, même dans mon silence.