Parce que j'ai pas la force, j'ai pas le courage, j'ai pas l'expérience.
Mais surtout, j'ai pas la liberté.
C'est beaucoup plus que ce que je peux prendre. Beaucoup trop. Pas assez.
Jamais avant l'avenir n'avait été plus lourd que le passé.
J'en peux plus, j'en peux juste plus. J'veux plus être ici, ni nulle part.
J'voudrais fermer les yeux, longtemps.
J'voudrais une main sur mon front, qui me rassure doucement, pour me laisser m'éveiller quand je serai guérrie, quand je serai reposée, quand je serai capable.
Juste respirer me fait mal. La lumière, les sons, les odeurs, je me sens agressée, accablée…
et coupable de pas être capable de vivre.
La mort est mon cancer, s'infiltre, m'envahi, elle vire tout à l'enverse et sourtout, se crisse ben de moi. Du sourire que j'ai essayé de faire ce matin, de la lettre que je voulais écrire.
Quand j'ai fait deux pas, elle me sacre une poussée et me fait reculer de trois.
Elle prend les mots offerts, les caresses données, elle les bouffe et me les recrache, un tas puant, répugnant, qui me fait oublier les bons moments, les bons amis, les bons amants.
Je veux pas oublier. Je veux pas oublier ok?
Je veux juste… un break. Du soleil. Enlève tes mains d'autour de mon cou s'il-te-plaît. De l'air.
Et puis demain je me lèverai, et j'y metterai tous mes efforts. Je me lèverai et irai rencontrer le jour.
En attendant, je vais dormir.