Un bon coup d’pied dans l’cul

Des fois ça prend ça. J’en ai reçu un de mon amifellowblogger Jeliel dans son commentaire à mon dernier post. Franchement, ça fait du bien. J’ai pas d’affaire à me sentir si misérable. Pas à cause de choses ou de gens sur lesquels je n’ai aucun contrôle. Pas à cause d’événements que j’ai moi-même provoqués. C’est vrai que c’est simple. C’est aussi vrai que c’est façile de s’appitoyer, de se laisser aspirer, de se noyer dans le noir. C’est même confortable. Beaucoup plus que de se botter le cul. Des fois des coups de pied au cul se perdent. Pas celui-çi.

J’apprend à tous les jours. Je m’enfarge souvent, mais ça fait de moins en moins mal, parce que je tombe de moins haut. Une main tendue, c’est bien. Un coup d’pied dans l’derrière c’est mieux. Pour moi en tout cas. Je ne veux pas tout considérer avec du recul. Je veux voir les choses venir de loin. Bon, là je les ai dans la face, mais c’est mieux que rien.

Des attentes, j’en ai beaucoup. Je dois me contenter de celles qui me concernent. Celles qui sont bénifiques. Les empoisonneuses, les négatives, les impossibles, elles ne sont que des prétextes. Pour m’éviter de me regarder de trop près. Et de le faire à jeûn. C’est pas toujours joli.

J’ai du fun

C’est pas vrai. Je m’emmerde.
J’gosse mon blog, j’gosse mes amis, j’gosse après la télécommande, j’gosse après les trois livres que j’essaye de lire en même temps. Y en a pas un qui arrive a m’intéresser plus de 10 minutes. J’ai fumé trop de cigarettes, j’ai plus rien à fumer, sauf des cigarettes. J’attends, j’attends, j’attends, j’ai tellement faim. Je suis à combler.

lalalèèèèreu

-Tu s’ras jamais heureuse, parce que t’as jamais appris à l’être
-…

Ben coudonc, venant de mon boss, ça doit être vrai! J’déconne là, mais il a touché un point. Peut-être. Peut-être pas. Il me semble que ça s’apprend pas. Mais je sais aussi que j’ai passé de grandes périodes sans avoir aucune idée de ce qui se passait autour de moi. Pourtant je sais que j’ai déjà été très heureuse, et que je le suis encore des fois. C’est pas obligé d’être permanent. J’aime ça avoir le feu au cul, ou les blues aussi. Ici ça sort, ça dégouline, ça s’écoule lentement ou ça éclate. Je pense que je fais exprès d’être déprimée des fois, juste parce que j’aime l’état dans lequel ça me met devant l’écran. C’est toujours honnête, mais toujours temporaire. En tous cas maintenant. Les choses ont changées, elles changent, elles ne seront plus jamais les mêmes. Je m’en fout de la déprime, du noir, de la détresse. J’ai pris le dessus. Mais j’aime bien me vautrer dedans une fois de temps en temps.

Mal de mer

De quoi on parlait déjà? Ah oui, la tempête… Ben, elle s’est calmée tu vois. Calmée, c’est tout. On s’entend, ça a fait des ravages.

Il y a bien ce grondement sourd, un tremblement subtil, des eaux qui ne sont toujours pas descendues. Des relents d’électricité dans mes narines.

Je ne l’ai pas ignorée, je ne l’ai pas évitée la tempête. Elle m’a pèté en pleine face. Un peu tard pour tourner le dos… Et là il y avait un radeau qui passait, et après une chaloupe. Finalement j’ai attendu le paquebot. Fuck it.

Pendant que j’attendais (mais je l’savais pas que j’attendais) j’ai vu plein de gens assis sur le toit de leur maison. Certains ont arrêté d’espérer et se sont jetés à l’eau. D’autres ont pris le radeau, la chaloupe. J’espère qu’ils vont bien. D’ici, la vue est pas mal.

Je garde un oeil sur le large.

Juste parce que

Y a plein de choses qui se passent. Pis en même temps y a rien qui se passe. Tout ce qui se passe peut se passer tout seul. Mais ce qui ne se passe pas me demande des efforts. Ça me fait chier, j’ai pas envie de justifier mes choix. Je ne devrais pas avoir à le faire. Me les justifier à moi. Les autres j’en ai rien à foutre.

41 ans me dit “J’ai jamais été aussi heureux… Mais ça m’a coûté cher”
42 ans me dit “Être heureux, ça n’a pas de prix”
43 ans me dit “Je ne peux pas faire face à la solitude… Peu importe le prix”
44 ans me dit “C’est de la marde, la recherche du bonheur. C’est juste une tempête”

Moi j’ai trouvé ma réponse. Je sais ce que je veux. J’ai pris ma décision. Et maintenant j’en paie le prix.

Pour le meilleur et pour le pire, je reste.

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Autres choses… Qui ne se passent pas, mais qui passent. J’ai toujours pas vidé mon dossier. J’y arrive pas. Je n’y vais plus, depuis longtemps, mais il reste là. Ces fragments de nous. Ces mots qui voulaient dire tant de choses, et qui ont fini par nous faire taire. Je sais qu’ils étaient vierges, qu’ils naissaient sous nos doigts, qu’ils n’avaient jamais été dits et qu’ils ne le seront jamais.

Mais pourtant ils sont toujours là, en suspens, en attente. L’écho, tu l’entends? Des fois c’est assourdissant, des fois c’est juste un soupir. La sourdine, j’ai eu envie de l’enlever souvent. Des fois c’est comme quand le volume de la radio est trop bas, on entend une toune, on essaie de l’identifier, on y arrive presque. Et on fait un choix. On change le poste ou on monte le son pour en avoir le coeur net. Je laisse ça comme ça, juste un bruit de fond. Parce que le silence ça m’emmerde.

Le bruit

Mes mots me donnent mal à la tête. Ils font un vacarme intolérable. Je les entends la nuit, le jour, je les vois à l’écran, et sous mes paupières. Je les écris, pour qu’ils se taisent, mais ils restent. Ils prennent forme, ils deviennent vrais.

Mais ça c’était hier, ou ce matin, je suis pas certaine. Plus tôt de toute façon. Pas maintenant. J’ai compris tout d’un coup. Comme ça, devant la télé, et ça m’est venu. C’est mes mots, mais c’est juste ça. Je ne voudrais jamais avoir ce genre de discours à voix haute. Un peu, pour partager, un peu, pour pas exploser. Mais il y a des mots qui ne sont faits que pour être écrits, lus. Parce qu’une fois dits, ils perdent tout leur sens.

Des mots, commes des émotions, comme des souvenirs, qui ne se disent pas. Parce que j’ai ressenti, parce que je me souviens. Mais qu’est-ce que j’ai ressenti? De quoi je me souviens? C’est moi qui donne un sens à tout ça. La perception des autres, le son, le ton, c’est plus la même chose. Et je veux me souvenir de ce que j’ai ressenti, à ma façon.

Des souvenirs délicieux, des souvenirs douloureux. Des émotions trop intenses pour être racontées, trop folles pour être réelles, trop réelles pour être revécues. C’est à moi tout ça. Personne ne peut me l’enlever. Celles que je veux oublier, je n’ai qu’à les effacer. Celles que je veux revivre, je n’ai qu’à les écrire. Je n’ai pas à en parler. Et tout ce que j’écris ne me défini pas comme personne entière. Je ne suis qu’un fragment de mes mots.

Je me souviens, je me rappelle.
Le reste, c’est la vraie vie.

Vacuum

“Qu’est-ce que t’aimes?”
“Je l’sais pas… Je l’sais pas.”

C’est triste. Mais des fois je l’sais. Des fois c’est tellement clair que ça fait mal juste d’y penser. D’autres fois c’est le vide. C’est un gros crisse de vide. C’est pas parce qu’il n’y a rien. Ça s’peut pas. C’est la tempête. C’est comme quand le vent pousse la neige, ça fait des dunes, ça fait des trous. J’escalade une dune, je déboule en bas. Je me relève et je recommence.

C’est en haut, c’est là, je l’sais. J’y arrive. Je le vois. C’est pas juste des souvenirs. Si c’était juste des souvenirs, je ne me donnerais même pas la peine de grimper à nouveau. Je veux qu’il y ait d’autres teintes de rose dans le ciel quand le soleil se couche, je veux que la lune soit pleine à tous les soirs. Je veux voir des nuages aux formes impossibles, des étoiles tellement brillantes que ça fait mal aux yeux.

Je veux surtout arrêter de me dire que plus tard ça va aller mieux, que plus tard tout va être correct, que plus tard tout va s’arranger. Je veux que ce soit vrai. Que du haut de la dernière dune que j’ai gravi je puisse voir la vérité.

C’est encore la tempête. Elle a tout poussé d’un bord. Mais je lui fait face. Je ne lui tourne pas le dos. Qu’a mange d’la marde la tempête, je l’emmerde.

Pose-moi donc la question encore une fois pour voir.

J’ai fait le tour

J’ai souvent cette impression. Que j’ai fait le tour. Une situation, un emploi, une personne, une émotion. Je l’sais. J’ai saisi. Je vais au vidéo, je regarde le boîtier, j’ai vu le film. J’écoute une toune, j’ai entendu l’album. J’ai une conversation, les mots sont vieux et usés et je sais exactement où les mettre, comment les placer dans mes phrases. Un déjà-vu qui m’écoeure, un désintéressement total. Parce que j’ai fait le tour.

Un moment donné, au cours d’une conversation on me dit “J’ai fait le tour”. Fuck. C’est plus pareil dans la bouche d’un autre. C’est pire. C’est le reflet du vide. Du manque. Je regarde mon abîme, pis j’me dit, c’est pas vrai. Ça peut pas être juste ça.

“Dans le fond, tout ce qu’il y a, c’est les enfants”. Tu n’as jamais fait le tour avec les enfants. C’est toute une vie qui s’écrit devant toi. C’est pour ça? Toute une vie à écrire, toute une autre vie à oublier. À partager? J’ai peur de cet abandon de soi.

On se donne entièrement à ses enfants, ou on se consacre à son nombril? Qu’est-ce que ça donne de lire, de voir des films, de se cultiver, d’avoir des amis, de manger un bon repas, d’avoir une vie spirituelle, de baiser, de fumer, de boire un bon vin, de rigoler d’une bonne blague, de s’engager socialement, de voyager? Qu’est-ce que ça donne tous ces plaisirs?

L’équilibre.

Des vies à écrire, des vies à unir.

J'ai fait le tour

J’ai souvent cette impression. Que j’ai fait le tour. Une situation, un emploi, une personne, une émotion. Je l’sais. J’ai saisi. Je vais au vidéo, je regarde le boîtier, j’ai vu le film. J’écoute une toune, j’ai entendu l’album. J’ai une conversation, les mots sont vieux et usés et je sais exactement où les mettre, comment les placer dans mes phrases. Un déjà-vu qui m’écoeure, un désintéressement total. Parce que j’ai fait le tour.

Un moment donné, au cours d’une conversation on me dit “J’ai fait le tour”. Fuck. C’est plus pareil dans la bouche d’un autre. C’est pire. C’est le reflet du vide. Du manque. Je regarde mon abîme, pis j’me dit, c’est pas vrai. Ça peut pas être juste ça.

“Dans le fond, tout ce qu’il y a, c’est les enfants”. Tu n’as jamais fait le tour avec les enfants. C’est toute une vie qui s’écrit devant toi. C’est pour ça? Toute une vie à écrire, toute une autre vie à oublier. À partager? J’ai peur de cet abandon de soi.

On se donne entièrement à ses enfants, ou on se consacre à son nombril? Qu’est-ce que ça donne de lire, de voir des films, de se cultiver, d’avoir des amis, de manger un bon repas, d’avoir une vie spirituelle, de baiser, de fumer, de boire un bon vin, de rigoler d’une bonne blague, de s’engager socialement, de voyager? Qu’est-ce que ça donne tous ces plaisirs?

L’équilibre.

Des vies à écrire, des vies à unir.

35

C’est mon âge depuis minuit. Depuis minuit ma vie à pris un nouveau souffle. De belles possibilités. Une shot au bonheur. On a décidé de se donner une chance. Depuis minuit, je dors mieux.

Faut quand même décorer l’crisse de sapin.