Black Dog

C'est-tu possible que ça commence à avoir du sens tout ça? Je sais pas là, je suppose, j'hypothétise. Mais j'aime bien ce moment précis dans le temps. Précis à la minute. Des sourires et de bons moments entre amis, de la musique pour les maux. De la musique tout court. Chanter fort Black Dog avec son fils à la guitare qui te dit, enwèille, BLOW les… et qui dit yeah! les yeux fermés en arrachant les accords avec tellement de passion.

I gotta roll, can't stand still, got a flame in my heart, can't get my fill.

 

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=fl6s1x9j4QQ?rel=0&w=480&h=390]

Où s'qu'on réalise que se perdre c'est pas la fin du monde

À l'aéroport il y avait des trottoirs roulants. On se sent comme dans un film. On avance au même pas, mais beaucoup plus vite que les simples mortels déambulant de chaque côté de ces derniers. On file à toute allure, sans se sentir pressé. Mais le piège, c'est qu'on manque les restos et les toilettes. On passe tout droit. Alors une fois installé, on réalise qu'on a faim, qu'on a envie, mais faut refaire le chemin en sens inverse. On se dit que merde, on aurait dû prendre notre temps. On part faire nos trucs, et quand on revient au salon, quelqu'un a pris notre place.

***

Je marche très lentement. J'emprunte un chemin qui m'est parfaitement inconnu. Pas de balises, pas de règles, pas de signalisation. Tant d'années sur la même route à prendre les courbes les yeux fermés. J'ai affaire à les ouvrir grands pour ce voyage-là, peu importe le temps que ça dure. Pas question que je manque quoique ce soit.

"Life's a journey, not a destination" bla bla, ouin, ouin. Regarde, là c'est dans ma tête le trip. Perdre la carte, ça te dis de quoi? Moi en tout cas je comprends complètement ce que ça veut dire maintenant. Pis pour faire cute, pour continuer dans l'image, je te dirais que même si je la retrouvais, j'en voudrais pas. Je m'en dessine une flambant neuve.

***

Si les choses vont comme je le souhaite, il est fort probable que je me retrouve dans le coin de San Francisco pour deux semaines cet été. La baie, Berkeley, Death Valley, Yosemite, etc. J'ai une sorte de plan dans ma tête, mais je ne le couche pas tout de suite sur papier. Trop d'inconnus, trop de peut-êtres. Une seule certitude, ce sera moi pis mon linge.

In the mean time, I think I just need to chill the fuck out.

 

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=7_nwbTeIN4Y?rel=0&w=480&h=390]

Où s'qu'on réalise que se perdre c'est pas la fin du monde

À l'aéroport il y avait des trottoirs roulants. On se sent comme dans un film. On avance au même pas, mais beaucoup plus vite que les simples mortels déambulant de chaque côté de ces derniers. On file à toute allure, sans se sentir pressé. Mais le piège, c'est qu'on manque les restos et les toilettes. On passe tout droit. Alors une fois installé, on réalise qu'on a faim, qu'on a envie, mais faut refaire le chemin en sens inverse. On se dit que merde, on aurait dû prendre notre temps. On part faire nos trucs, et quand on revient au salon, quelqu'un a pris notre place.

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Je marche très lentement. J'emprunte un chemin qui m'est parfaitement inconnu. Pas de balises, pas de règles, pas de signalisation. Tant d'années sur la même route à prendre les courbes les yeux fermés. J'ai affaire à les ouvrir grands pour ce voyage-là, peu importe le temps que ça dure. Pas question que je manque quoique ce soit.

"Life's a journey, not a destination" bla bla, ouin, ouin. Regarde, là c'est dans ma tête le trip. Perdre la carte, ça te dis de quoi? Moi en tout cas je comprends complètement ce que ça veut dire maintenant. Pis pour faire cute, pour continuer dans l'image, je te dirais que même si je la retrouvais, j'en voudrais pas. Je m'en dessine une flambant neuve.

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Si les choses vont comme je le souhaite, il est fort probable que je me retrouve dans le coin de San Francisco pour deux semaines cet été. La baie, Berkeley, Death Valley, Yosemite, etc. J'ai une sorte de plan dans ma tête, mais je ne le couche pas tout de suite sur papier. Trop d'inconnus, trop de peut-êtres. Une seule certitude, ce sera moi pis mon linge.

In the mean time, I think I just need to chill the fuck out.

 

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=7_nwbTeIN4Y?rel=0&w=480&h=390]

Pratiquement revenue

Mais y en reste un ptit bout là-bas. Ma maison pendant 7 jours. 12 pieds par 6 pieds. J'avais même des murs antibruit. 5 bouquins lus, un journal alimenté frénétiquement, un 26 onces de rhum vidé, pas une seule conversation de plus de 10 minutes en une semaine.

 

En revenant, des emails du comptable, des comptes à payer, des émotions à gérer. Mais heureusement, de l'énergie à revendre, et surtout des enfants et des amis à aimer.

Interstices

Ce qui semblait éteint, perdu, disséminé au-delà de toute possibilité de récupération… est de retour

Lentement, mais parfois par à-coups fulgurants, j'émerge

(Sister Morphine joue, et je peux juste pas me tanner parce que c'est tellement)

Je lis plus que jamais. Je me saoule de musique

(turn my nightmare into dream)

Je pensais même pas recommencer à respirer, let alone sourire

(et puis y a ce gars du Texas génial Shakey Graves allez écouter ça c'est un ordre parce qu'il dit "watch out cause here I come")

L'urgence du voyage s'est curieusement estompée, mais pas le besoin

Je sais bien que je fuyais

(some of us were build to roam)

Je sais bien qu'à mon retour il y aura encore plus de musique et encore plus à lire encore plus à écrire à vivre

(shine on Georgia moon)

Après j'ai envie de voir le désert

Traverser des océans

Rêver que je ne rêve plus mais que ça arrive vraiment

 

Pense-(pas)bête

Lire une BD en écoutant du vieux Sabbath. Ne jamais, jamais se refuser ce plaisir.1

Lire Ile d'Aldous Huxley très très lentement pour le laisser rentrer et le savourer. Encore là, faudrait être fou pour ne pas le faire.2

Apporter comme lecture de vacance de tout et de rien. Maeve Binchy, moi, j'assume. Mais aussi Dawkins, une bio de H.S.T., des revues et journaux internationaux.

Se faire violence et accepter qu'aujourd'hui, TOUT est publique. Les ruptures aussi. Je laisse ce côté de la médaille s'étaler devant tout le monde sans y participer et m'offre le cadeau de fermer ma gueule et laisser le temps faire ce qu'il est supposé faire.

Être moi. (On me l'a dit, ça doit être vrai: "Tu dois être toi". Pas, "Sois toi-même" qui vraiment sonne comme un mauvais article dans le Clin d'oeil. Hahaha, un oxymoron en prime)

Rêver. Non, encore? C'est sur ma liste depuis trop longtemps ça. Je pense qu'à partir d'aujourd'hui, je lève le pied de la pédale à break. Fuck. Off.

1. je le note ici, au cas où j'oublierais

2. folle, n'ayons pas peur des mots

–//–

Je ne quantifierai pas. Je n'ai plus de douleur à identifier, décortiquer, analyser. Je l'ai eue, comme une maladie, paralysante, débilitante. J'ai laissé tout ça m'envahir, une grosse vague pleine de débris de vie. Bonheurs, espoirs, sourires, magie des matins, féérie des soirs. C'est ok, il n'y a pas QUE. Il y a TOUT. Et c'est tout à fait ok. Ce que demain apportera, ce que la vague révélera lorsqu'elle se retirera, c'est ok. Mais y a rien qui m'empêche en ce moment même de ne pas rester près du rivage. Rien qui m'empêche de m'aventurer, un peu plus chaque jour, dans les champs, où le sol est sec et ferme.

 

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=jzPIAYt25D4?rel=0]

Lendemain de rosé pas buvable

J’ai bu finalement. Beaucoup. Enfin, ça dépend du monde. Pour ma part une bouteille et demie de rosé cheap c’est beaucoup. Assez pour me crisser sur le cul comme il faut. En compagnie de mon amie agente de voyage j’ai, pratiquement sur un coup de tête, booké une semaine dans le sud. Toute seule. Fuck off.

Je voulais aller aux Philippines, je voulais aller en France, je voulais aller en Irlande, je voulais aller en quelque part. Mais sur un micro-budget, avec une maigre semaine de congé possible comme ça à la dernière minute, une tête en décrépitude et un coeur qui peine à me tenir en vie, c’était ce qui me fallait.

J’ai toujours cette énorme pression sur la poitrine. Je monte les 20 marches vers mon appart avec difficulté. Je me sens vieille, brisée. Mais pas tout le temps. Y a des éclats, des espoirs brillants comme le soleil sur les petites vagues dans le fleuve tout près d’ici.

Il y a en moi un ramassis de colère, de peine, de tristesse, de frustration sur un fond de liberté, de révélation, de compréhension que la vie a le don de me faire chier solide, mais qu’habituellement je m’en tire pas mal. Je trouve quand même assez chiant d’être ainsi faite. Si j’étais plus fragile, est-ce qu’elle me câlisserait la paix?

Après le départ de ma copine, c’est ma proprio qui s’est pointée. Une bonne madame, gentille, rock ‘n’ roll sur les bords, humaine. On a jasé une heure. Ça m’a fait tellement de bien. Je me suis excusée tout plein de fois de ne parler que de moi, j’étais vraiment saoule.

Ainsi donc, trois semaines à travailler, et ensuite à moi le repos. Déjà depuis deux semaines je ne suis pas à mon meilleur au boulot. Absolument pas productive. Les enfants arrivent demain pour leurs deux semaines, ça va aider. On trip ensemble, le temps passe trop vite, toujours trop vite.

J’imagine que les tranches de vie seront de retour ici. J’ai la tête pleine de noeuds à défaire. On respire. Ça va aller.

Les Chucks et Marcel

Je fais un shift weird cette semaine, 13h à 21h. Il est 3h40 du matin et je me demande s’il serait pas l’heure d’aller me coucher. Oui, bien sûr me répond-je.

Depuis des semaines, des billets et des billets dans ma tête, jamais ici. Je sais et je ne sais trop pourquoi. La paresse parfois. La vie dans l’osti de vortex des heures à travailler, des comptes à payer et des quelques heures de plaisir qu’on arrive à y extirper. Fuck you là, sérieux.

“This is your life, and it’s ending one minute at a time”

C’est un peu plate quand même une quote de Chuck sonne cliché.

L’autre Chuck là, il me parle un peu plus sérieusement:

“There’s nothing to mourn about death any more than there is to mourn about the growing of a flower. What is terrible is not death but the lives people live or don’t live up until their death. They don’t honor their own lives, they piss on their lives. They shit them away. Dumb fuckers. They concentrate too much on fucking, movies, money, family, fucking. Their minds are full of cotton. They swallow God without thinking, they swallow country without thinking. Soon they forget how to think, they let others think for them. Their brains are stuffed with cotton. They look ugly, they talk ugly, they walk ugly. Play them the great music of the centuries and they can’t hear it. Most people’s deaths are a sham. There’s nothing left to die.”

Y au moins trois billets de la semaine passée là-dedans. Depuis que je tiens ce blog je dois l’avoir dit 100 fois. Et bien rien n’a changé. J’aurai toujours un préjugé défavorable envers les humains en général.

J’ai commencé à lire Du côté de chez Swann… Jamais lu Proust. Pas lu beaucoup de “classiques”, merci Flaubert en lecture imposée, que j’ai trouvé insipide au possible (désolée, c’est comme ça, j’assume). Ça m’a découragée pour le reste. Et puis un moment donné je tombe sur cette citation:

“Que de bonheurs possibles dont on sacrifie ainsi la réalisation à l’impatience d’un plaisir immédiat.”

Que les paradoxes m’emportent, ça m’a allumée. Peut-être moins le sens des mots que leur arrangement… J’en sais rien, mais on m’a dit “Oh, bonne chance, c’est le plus beau, mais aussi le plus difficile, dans le sens de complexe”. Euh, ok. Je dois être aussi compliquée qu’on me le dit, j’ai déjà quelques pages de lues, et je m’y sens à la maison. Je n’ai jamais rien lu d’aussi près de comment ça marche dans ma tête.

Regarder en dedans pour mieux voir dehors, c’est comme ça qu’il me parle Marcel, et je le comprends tellement.

"But i bask in a beautiful byproduct…"

“La déception tsé, quand tu t’en débarrasses dès le début, c’est tellement plus facile…”

MAIS! N’aimant pas la facilité, étant la “drôle de fille” qui rend les gens fous à force de questionnements, doutes et tourments divers…

La déception de mon je-me-moi. Je ne suis qu’une horrible sauvage qui néglige ses amis, ne retourne pas les appels, n’entretient pas les liens d’amitié naissantes et qui ne répond même pas aux commentaires sur son blogue (Bonne année Sandra!! Que du bon et beau à toi aussi!). C’est un doublé d’ailleurs. Je me déçois tout en provoquant la déception chez les autres.

La déception du je-me-moi spécial Réseaux Sociaux. Je pourrais dire que les gens que j’y côtoie me déçoivent, mais je n’ai pas envie de faire un exposé botché, mal construit et sans profondeur, comme j’en lis beaucoup trop. Je ne suis pas sociologue, ni gouroute, encore moins experte. Je suis humaine. Et il semble que nous y soyons de moins en moins nombreux. Frayer parmi les marques et les self-promoters fait s’amenuiser le plaisir que j’ai pu y avoir auparavant.

La déception professionnelle. Oh ça. Ouais. Je me suis retrouvée étiquetée enquiquineuse parce que j’ai envie de travailler dans ma langue. Me suis retrouvée dans une rencontre d’équipe à me faire lire un communiqué du légal confirmant le droit de l’entreprise d’effectuer les communications internes des opérations en anglais, comme ça. Klow. Ta yeule. Et ma dissidence est comme une tache de sueur sur le col de chemise d’un gestionnaire trop heureux d’envoyer des mémos à TORONTO. Tsé le cerne jaune sur le pli, qui ne part jamais et qui mène la dite chemise dans un sac pour l’Armée du Salut. Pour dire comme eux: disposable.

J’ai encore des rêves. Dans ces derniers j’arrive à lire, cuisiner, aimer, rire, écrire. J’ai un jardin des fois. Il y a parfois un ruisseau dans le fond de la cour, d’autres fois c’est le fleuve. Il y a ceux que j’aime, qui m’aiment et pas plus. Pas une centimètre cube de déception.

Mais alors que ces choses sont les plus simples, comment se fait-il qu’elles en soient devenues des rêves?

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=FbMGmsFjhpM?rel=0&w=425&h=349]

Trop

Quand j’y habitais, on me disais, “Pouha! Pas moi!”

Trop d’BS
Trop d’robineux
Trop d’drogués
Trop d’meurtres
Trop d’enlèvements
Trop d’granos
Trop d’fifs
Trop d’nègs
Trop d’franças…

Pendant des années, depuis mon départ, tout ce que j’ai rêvé c’est d’y revenir. Plus maintenant. Elle ne me manque plus. Mon stint quotidien au boulot et les sorties occasionnelles me suffisent amplement.

Je me suis enfargée dans un nid d’poule géant, distraite par… tout, en marchant devant les Habitations Jeanne-Mance. De St-Laurent à St-Hubert, entre Ste-Catherine et de Maisonneuve ma marche m’a coûté 8 piasses de p’tit change et un demi paquet de cigarette. Je ne regardais pas par terre, je rencontrais des yeux.

Trop de misère
Trop d’errance
Trop de laideur
Trop d’arrogance
Trop de mépris
Trop d’absence (de langue, d’amour, de sourires, de mains tendues)
Trop de beaux garçons
Trop de belles filles (plus belles, plus minces, plus riches, plus jeunes, plus souriantes, plus heureuses)
Trop de show
Trop d’argent gaspillé
Trop d’ignorance
Trop de nombrils

Montréal est trop pleine. Il n’y a plus de place pour moi ici. Et c’est bien ainsi.