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J’en suis ici
Sens figuré
Écrit comme ça, c’est presque cute. De vive voix, ça se complique.
Avec un sourire en coin, ou le plus sérieusement du monde, ça reste incomplet. Il t’en manque des bouts. T’as pas tout saisi.
J’aime me faire acroire que je suis comme cette toile au mur, que tu découvres à chaque regard. Mais qui dans son ensemble t’échappe parce que trop pleine de tout ce que tu ne comprendras jamais.
Ça me peine parfois. C’est pas que je m’y applique. Y a pas de secret, pas de code mystérieux. Tout est sous vos yeux.
Mais peu importe tout ça. Ça fini toujours pareil.
Ils me disent tous “t’es une drôle de fille”.
Le cardio sans effort
À ne pas refaire: être trop paresseuse pour fermer la télé et subir Bons Baisers de France. Tabarnak que c’est NUL ce show-là.
J’ai une impression de déjà vu ouais. Stress de déménagement! Oui oui, après trois ans à dormir sur le divan à temps partiel (2 semaines sur 4) je déménage enfin dans un 5 et demi, donc, j’ai une CHAMBRE!
Cue Virginia Woolf. Oh well. Elle est toute petite, mais immense. Je me suis offert un set de salle à manger antique, le genre de meubles que tu gardes toute une vie, et qui porte ses propres cicatrices.
Comme les 25 000 choses que j’ai entreprises et terminées au cours de ma vie, je passerai au travers. Mais dans l’immédiat, tout ce qui me passe par la tête c’est: impending doom. J’ai rêvé l’autre soir que mon ancien boss me volait l’appart, sachant très bien que je n’avais nulle part à aller. Il avait offert full cash au proprio et il me regardait de la galerie avec son sourire de gros sale que j’ai toujours détesté.
Je ferai de cet endroit mon chez-moi, encore une fois. Nous y serons bien, nous y serons heureux. À temps partiel.
Ma grande fini son secondaire dans quelques jours… Good god. Je capote presque plus qu’elle.
Et quand la poussière retombera il y aura le Mille Sabords qui m’attend au quai. Ainsi que son capitaine.
J’ai hâte d’apprécier plutôt que de subir les vagues.
(à) peine perdue
Une destination voyage à éviter: l’ile Diego Garcia. Dont j’ai appris l’existence grâce à cette entrevue avec Noam Chomsky, suite à son “aventure” aux frontières d’Israël.
Le sang a coulé à Bangkok. Il coule toujours un peu partout.
BP et Barack qui nous bourrent. La vie qui meurt. La terre qui ne sera plus jamais la même à partir de maintenant.
Elle est d’ailleurs un ti peu en crisse et nous recrache un peu de sa rage en plein ciel dans le Nord.
On a perdu de vue nos frère de la perle des Antilles. Non. On a fermé les yeux sur nos frères.
Pendant qu’on se chicane et qu’on se pointe du doigt pour des 500$ partis dans les mauvaises poches, pour des contrats qui en plus de payer ces fantastiques steaks à La Queue de Cheval pour certains, mettent un peu de beurre sur la table des tout petits hommes bien loin en dessous de tout ça.
Pendant qu’on vit un mauvais flashback et qu’un illuminé prône la mort d’une femme au profit d’un orphelin pas encore né.
Pendant que ceux qui roulent à deux roues se font tuer parce qu’ils restent pas dans leur voie.
Pendant que ma vie s’accroche à la rambarde du dernier wagon et tente tant bien que mal de tenir bon.
On s’égare… Des perdus qui s’égarent c’est inquiétant.
Rien n'a changé
Me suis réveillée toute croche, en pleurant parce que quelqu’un était mort dans mon rêve. Je ne savais même plus qui au moment d’ouvrir les yeux, mais bon, j’étais en deuil. J’ai tenté de brasser le brouillard un peu histoire de bien commencer la journée, et puis me suis rappelé que c’est la fête des mères aujourd’hui. Et comme ça m’arrive encore, presque 10 ans plus tard, son absence m’a frappée de plein fouet.
Ça fait une heure que je tourne en rond, ménage, lavage, j’essaie de me changer les idées, pas moyens. Et j’ai relu ce post, écrit il y a deux ans. Pis câlisse, y a RIEN qui a changé. Je ne pourrais écrire quoique ce soit d’autre, parce que c’est encore comme ça que je me sens. Alors oui, je vous sers du réchauffé ce matin, mais honnêtement, je le fais plus pour moi. J’ai besoin de lui dire, encore.
Pour la valise
Comme à chaque année je t’ai souhaité bonne fête des mères, en visitant ton dernier domicile. Le garde-robe de l’entrée. Je le sais que tu m’as demandé d’aller t’éparpiller dans le ruisseau à Morin Heights. J’ai encore la map que tu m’as dessinée. Juste là, en bas de la côte, avec une flèche pour que je trouve ton sentier. Mais chaque fois que j’y pense je me dis, pas tout de suite, je ne suis pas prête. Parce que tu m’avais aussi dit, vas-y juste quand t’es prête.
Les enfants sont arrivés ce soir. Et en vidant la laveuse tantôt je me suis dit, bordel que ma vie a du sens quand ils sont avec moi. Et je pense à toi, à tout ce que je t’ai reproché, à tout ce que j’arrivais pas à te pardonner. Et c’est fou comment tout ça s’est fondu dans la toile de mes souvenirs. Parce que je sais à quel point j’étais importante pour toi. Je sais à quel point certains matins il n’y avait que moi qui te faisais te lever. Je sais aussi que la pilule de plus, la track de plus, celle qui t’aurais emportée, tu l’as jamais pris pour ça. Pour moi.
Et je me retrouve un samedi soir seule chez moi à manger une quiche, un peu de baguette avec du pâté et du chèvre. Je regarde par la fenêtre, c’est le silence. Tu es si présente, plus que tu ne l’as été depuis ta mort. Mes gestes, mes mains, mes rires, mes regards. Tout porte ta marque. Je suis où tu as été et j’ai parfois l’impression de vivre la vie que tu aurais aimé être capable de vivre. Et dans mes moments difficiles je vois tes traces de pas là devant. Je ne fais que bien choisir mes tournants, et malgré l’envie de suivre tes pas, parfois, tu vois, je dois prendre une autre direction.
Mais je sais, enfin je crois comprendre, que tu étais simplement mal armée pour cette vie-là. L’impression de ne jamais fitter, de ne jamais être à la hauteur. Et je pense qu’il est arrivé un moment donné où tu n’as plus voulu faire de choix guidés par la peur. Et c’est là que tu t’es perdue. Je l’ai pris ta main tendue tu sais. Plus souvent que tu ne le crois. Mais je ne t’en veux plus. Je regrette simplement de ne pas avoir eu la maturité de te pardonner de ton vivant.
Tu me manques plus aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment de ma vie. Il y a, il y aura toujours une pièce manquante dans ma vie. Je regrette de ne pas t’avoir dit plus souvent je t’aime. Je regrette de ne pas t’avoir serrée dans mes bras quand tu en avais le plus besoin. Je regrette, je regrette, je regrette. Ton parfum me manque, ta voix, nos délirs avec les mots. Tes caresses, quand tu me serrais dans tes bras et que tu me disais je t’aime. Ton riz espagnol, ton pain doré.
J’ai encore ta valise remplie de mes cartes et bricolages que je t’offrais. Mon préféré a toujours été le papillon en terre cuite. La peinture à l’eau est toute partie, il a une aile brisée. J’y rajoute cette lettre ce soir. Je sais que ça ne compensera jamais pour toutes ces années où t’as pas pu rien y mettre. Cette lettre ne sera jamais un souvenir pour toi. Mais j’espère tout de même qu’elle y trouvera sa place.
Bonne fête des mères Maman. Je t’aime.
Fri(ori)ture
On pourrait dire que c’est une renaissance. On pourrait. Mais c’est tellement moins que ça. Tellement moins que moi je dirais, c’est pas ça pantoute. J’pas morte, j’ai jamais mourru (mourru, mouru? me semble que deux r c’est mieux)!
Ce qui me scie, c’est les silences radio. Y a fuck all qui se passe en haut des fois. Je ne comprends pas. C’est fort probablement volontaire. Comme on sait que la frite qu’on s’enfonce dans la bouche va nous brûler la langue. Mais shit, elle est tellement belle, tellement appétissante. Alors on mord dedans. Et ça fait mal. C’est même pas bon. Ça valait pas la peine, et le reste du repas est scrap parce qu’asti que ça brûle.
L’analogie est déficiente peut-être? Pas tant que ça. Pas pour moi (ouais, bien sûr si je l’évoque c’est que j’y comprends de quoi, pfff). Ok, j’ai pas LU Debord. Mais je saisis. Le fond de la chose, c’est que je me brûle la langue pour pas goûter le repas. Souvent quand je réfléchi à mes bibittes, je me dis que de les connaître et de les comprendre c’est déjà un bon signe. Que je peux être une bonne fille si je m’y mets.
Mais de savoir que je m’impose la brûlure ne m’empêche pas de fuckin morrrrrdre dans la crisse de frite.
C’est lassant les analogies, en tout cas, dans le contexte là, on a compris?
Je tente une sorte de sevrage. Pas n’importe comment. Un sevrage des mes habitudes, de ma consommation. Les outils seront toujours là. Ma curiosité, je dois m’y faire, ne sera jamais satisfaite. Plus j’en sais, plus je veux en savoir. C’est pas la faute de Facebook, pas la faute de Twitter, pas la faute de mon reader. Je m’enlise dans une mer de merde en pleine connaissance de cause.
Je regarde la valeur que ces outils ont pour moi, ce qu’ils m’apportent, ce que je peux y contribuer aussi. Comme c’est là, j’ai atteint un mur. Je ne suis plus satisfaite de ce que j’en retire, et ce que j’y contribue ne vaut pas plus qu’un mièvre RT.
Arrêter d’écrire pendant près de deux ans n’a pas été un choix. Recommencer l’est. Me donner une chance d’apprécier ma tête, d’en prendre soin, de la nourrir en est presque pas un. Je ne me fais pas d’illusions. Il est simplement temps.
C'est pas fini tsé
Depuis environ deux ans que l’écriture m’échappe. J’en suis en grande partie responsable, bien sûr. Mais bon, on sait tous comment c’est quand on est le moindrement heureux… Ça rend le blog mou comme on m’a déjà dit. Et puis la nouvelle vie qui a pris le dessus. Les vagues. Les grands (et moins grands) changements.
Mon identité sur le web a évolué aussi. Enfin. Je dirais plutôt que mes identités se sont fusionnées. Et malgré le fait que l’écriture créative m’ait glissé d’entre les doigts, le besoin de m’exprimer n’en n’est pas moins fort. Je suis donc ailleurs tout aussi active, sinon plus, que je l’ai été ici au début de ce blog.
J’ai exploré plusieurs autres territoires, mais je reviens toujours ici. J’ai débattu longtemps à savoir si dans le fond je ne m’accrochais pas à une parcelle de ma vie qui a été si déterminante, si importante. Mais je suis passée outre la nostalgie. C’est pas ça. Ici, c’est chez moi. Et j’ai la chance de pouvoir m’exprimer au-delà du 140 caractères. Si je trippe autant sur Twitter il n’empêche que je me sens souvent à court d’espace pour élaborer et aller au bout de ce que j’ai à dire.
Je n’ai pas changé tant que ça finalement. J’ai toujours une aussi grande gueule. Mais passer mes idées par des liens et des RT, c’est pas satisfaisant. En tout cas, ce ne l’est plus.
Je me suis souvent mis de la pression, à chaque fois que je considérais un retour ici c’était en me disant “je dois écrire”. C’est de la marde bien entendu. Je ne dois pas écrire parce que c’est An Unexamined Life. Je dois écrire parce que j’en ai envie, parce que c’est ici, sur aspinelesslaugh.com que je veux le faire.
Donc. Je dois paufiner le template c’est clair. Je dois décider du sort d’une partie du contenu du site et de sa gestion. Mais ce que j’ai déjà décidé, c’est de me réapproprier mon espace, de reprendre les commandes du vaisseau qui m’a porté jusqu’ici aujourd’hui.
Plus je reçois et moins je donne
Maudit crisse. Regarde, c’est ben plus de ça qu’il s’agit. On meurt! On meurt pis on s’en rend même pas compte. Moi je m’en rappelle comment ça sentait bon, comment on s’embrassait, comment c’était bon de se serrer dans nos bras. Et je m’en rappelle des Noël sans cadeaux, mais avec une table pleine, de l’amour et des cris et des fous rires. On devrait pas vouloir plus que ça, on devrait pas se demander ce qui nous manque!
Je m’ennuie d’aimer, de toucher, de sentir. De m’endormir dans la montagne de manteaux de poils sans que personne se demande où j’étais. De me réveiller très tôt et de marcher vers le salon en évitant les bouteilles vide et en picossant dans les restes sur la table pour m’assoir tout doucement par terre et jouer avec mes nouveaux trucs sans bruit pour pas réveiller Mémé qui dort sur le sofa.
Ça plus rien à voir. J’aime autant être ici, boire ma bière et me faire mon réveillon. J’ai du fun, pas de stress, pas de dinde de chez M&M. Je suis en train de faire un film pour mon coureur des bois, son cadeau. J’ai mis des lumières blanches dans la fenêtre. Beethoven. Fait chaud. Bonheur.
Quelques nouvelles
Bon! Une job, qui commence lundi matin. C’est un contrat d’un an et c’est la première fois de ma vie que je me permet une telle insécurité. Mais de toutes mes entrevues, c’est la job que je voulais le plus. Et puis c’est le genre de boîte qui a des ouvertures continuellement, alors j’pas trop inquiète. Le bottom line, c’est que je veux être heureuse au boulot, et je pense que là, je vais réussir à y être.
Des fois j’ai envie d’écrire, mais je dirais que le désir s’est manifesté plus fortement dernièrement. Je m’y remetterai peut-être. J’ai aussi envie de changer de template. C’est cool, le coup d’oeil et tout, mais c’est comme une grosse sloche moitié bleue moitié rouge. Rendue au trois quart je me demande pourquoi j’en ai pris une grosse. Fak. J’ai vu des belles affaires, j’en ai essayé une couple, dont une vraiment trippante avec un side scrolling. Mais ça marchait pas super. Et je ne pense pas avoir envie de passer trois semaines sur un template. En plus je n’ai pas encore passé à WP 2.8, et je ne pense pas le faire tout de suite parce que surprise surprise, ils sont déjà à travailler sur la 2.8.1…Asti.
C’est drôle, je lis une centaine beaucoup trop de blogs depuis mon aggrégateur. Quoique je n’écrive plus, j’ai toujours une petite fascination pour ce que les autres ont à dire. Mais j’avoue que le plus souvent je suis déçue. Certains se prennent vraiment trop au sérieux. D’autres devraient peut-être essayer de se trouver une vie en dehors du net. Sérieux là. Je ne juge pas les gens habituellement. Et je ne critique pas. Mais ces deux dernières semaines ont étées d’un fucking ridicule consommé. L’espace supposemment privé qu’est un blog, l’éthique, la néthique, whatever. Peut-être que dans le fond, c’est juste que ça ne me concerne pas, je sais pas. Mais les débats m’ont laissé une envie de me désabonner de beaucoups de blogs. Ce que j’ai commencé à faire d’ailleurs. Je n’ai vraiment rien à redire, parce que je ne prendrai pas trois heures de mon temps pour écrire ce que j’en pense. Parce que le monde s’en crisse de ce que j’en pense. Et c’est bien correct comme ça.
Je voulais écrire autre chose, mais j’ai oublié. C’est vraiment une drôle de période de ma vie. Les derniers 6-8 mois m’ont fait découvrir bien des choses sur la nature humaine, que je n’avais pas vraiment envie d’apprendre. Des choses que je soupçonnais, et qui m’ont toujours fait me tenir à part. Autrement, la famille, les enfants, les amours, c’est tout ce qui compte. Et l’amitié, quand elle veut bien se présenter.