“Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute.”

Toujours pas de nouvelles du diâble. I’ll leave it at that. Shouldn’t be too long now, and I really don’t want to jinx it.

J’ai downloadé Spore Creature Creator hier soir. Et acheté la version complète tantôt. Bye bye les Sims man. Wow!

J’écoutais une pauvre folle psychologue chier sur la fille de 14 ans qui a lâché l’école et s’est embarqué dans une relation de trois ans avec un violent. Elle a fait des choix, qu’elle disait. Elle a CHOISI de rester, de ne pas partir. Pauvres parents désemparés qui ont appelé la DPJ parce qu’elle refusait de retourner à l’école, parce qu’elle refusait de revenir à la maison. Sale petite ingrate. J’étais tellement pompée que j’ai fermé la radio.

Qu’est-ce que ça va prendre pour que les parents fassent leur job un jour? Quand est-ce qu’on va arrêter de penser qu’un enfant de 12, 13, 14 ans c’est capable de prendre des décisions matures? Une fois qu’ils sont capables de se faire des grilled cheese ça ne veut pas dire qu’ils sont assez autonomes pour se passer de discipline, d’amour, d’attention, d’affection, de support, d’encadrement.

Le problème qu’ils disent, c’est tous ces jeunes qui ne savent pas vivre, c’est tous ces jeunes qui vivent dans leur portable, ipod, cell, la porte de chambre fermée, les écouteurs enfonçés dans les oreilles. Non le problème c’est vous autres. Votre trip de procréer parce que votre vie serait une fosse septique sans enfants. Parce que vous êtes tellement égocentriques que vous vous promenez avec vos kids habillés chez Clément à 150$ le chandail comme si c’était un fucking accessoire mode qui fit avec votre belle Volvo station silver et votre chien et votre belle maison à 500000$. Le problème c’est que quand ça pogne 10-11 ans, c’est moins cute, ça raisonne, ça argumente, ÇA VOUS IMITE. Et c’est là que vous lâchez prise. C’est là que vous vous rendez compte de comment triste est votre réflexion dans le mirroir malgré votre laveuse frontale à 1500$.

Le problème, c’est que vous leur donnez tout. Sauf de l’amour. Sauf du temps. Sauf votre attention. Sauf votre dévouement le plus complet. Vous ne verrez jamais d’amour et de reconnaissance dans leurs yeux tant que vous leur donnerez des cellulaires, des moppettes, votre carte de crédit.

Je suis tannée des parents de ma génération. Tannée des enfants-roi qui ont enfanté des enfants-dieu. Plus capable du chiâlage, du dénigrement, de la négligeance, de l’abandon.

Et pourtant… Je les regarde aller ces ados et je les aime. J’ai envie de tous les aimer, comme j’aime les miens. Parce qu’au fond, c’est juste ça, juste des enfants un peu perdus. Je ne peux me faire bergère, mais j’aime à croire qu’ils finiront par trouver leur chemin. Malgré vous autres.

Pleased to meet you

Je suis sur le point de vendre mon âme au diâble.

Mais le diâble m’offre un salaire intéressant, trois semaines de vacances, 15 jours de maladie, la semaine de quatre jours, un fond de pension, des assurances à plus finir, de la formation continue et le summum de la réussite professionnelle…

Mon propre cubicule!

Je vais demain le rencontrer en personne et l’impressionner avec mes charmes à plus finir et ma personalité peut-être un peu trop pétillante.

Si tout va comme je le crois, je devrais verser quelques gouttes de mon sang au bas d’un contrat d’ici quelques jours.

C’est curieusement un moment heureux.

Well..

Scuzez pour le drame… Je me réessaie à la vie. On sait jamais, ça peut peut-être marcher!

Courant d’airs connus

Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d’antan.

Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles
De sa joie il expire. Et vois comme pourtant
Il se dresse sublime en ses robes spectrales.

Ici sondons nos coeurs pavés de désespoirs.
Sous les arbres cambrant leurs massifs torses noirs
Nous avons les Regrets pour mystérieux hôtes.

Et bien loin, par les soirs révolus et latents,
Suivons là-bas, devers les idéales côtes,
La fuite de l’Enfance au vaisseau des Vingt ans.
-Emile Nelligan, La fuite de l’enfance

Il arrache le crayon de mes doigts et me dit “Arrête, arrête ça. Et écrit.”

Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. -Marguerite Duras

Mais bien sûr que tu peux me rendre heureuse. Dès que je me permetterai de l’être.

A.M.

Ce sera ce sera ce sera. Tout peut être. Et les mots les idées se bousculent, parce que j’arrive pas à me convaincre de rien. Ce dimanche, comme tous les autres, aura été pénible. Et de plus en plus je me rapproche de cette blessure que je m’applique depuis des mois à ignorer. Des mois, des années. La première chose qui me soit passée par la tête quand je l’ai vu pour la première fois, c’est “c’est l’homme de ma vie”. Et la perte de ce rêve, la constatation que c’était juste ça, que ça c’est juste éteint avec le temps, la vie, l’argent, les jobs, les enfants. Bien sûr qu’il me manque. Bien sûr que ça me fait chier de savoir qu’il y en a une autre qui se promène en bobettes dans la cuisine que j’ai dessinée, qui met ses fesses sur le sofa où tant de moments ont vécus, qui couche dans le même lit qu’on arrivait plus à partager depuis si longtemps. Bien sûr. Que son sourire n’a pas changé, qu’il boit moins, que ça sent toujours bon quand je vais reconduire les enfants à l’heure du souper, qu’on rit encore des mêmes choses, qu’on a pas toujours à compléter nos phrases pour se comprendre.

Mais. Bien sûr que je n’ai pas oublié les nuits blanches, les caresses refusées, la solitude, les corridors tordus pour se rendre à son coeur. Où je me suis perdue. Je ne veux pas revenir en arrière, je n’ai même pas à le répéter pour m’en convaincre. Au contraire, tout ce que je veux c’est avancer. Mais y a ce passé qui me tire par la manche. Que me chiâle après. Qui me dit, hey la grande, t’oublie quelque chose là. Ma relation, ma famille, me définissait. Je ne veux pas redevenir qui j’étais, je ne savais pas qui j’étais. Pas plus qu’aujourd’hui d’ailleurs. Je ne suis encore qu’une survivante affamée.

Je n’en peux plus de vivre de souvenirs. Je me fait taper sur la gueule continuellement. Oublie pas ça, oublie pas d’où tu viens. Oublie pas ça, oublie pas ce que t’as vécu. Mais y a personne qui me force, c’est ce qui est dur à prendre. Je sais que c’est moi qui se joue le foutu film en boucle. J’ai rien ni personne à blâmer. La vie ne me force pas à retourner en arrière, au contraire, elle me pousse dans le derrière et je suis sans cesse tiraillée entre avancer, staller, reculer.

J’imagine qu’il me reste encore beaucoup de colère, de peine, d’incompréhension à dealer avec. Je tâte dans le tas, pour trouver un début.

Shhh

J’essaie de me donner un gros, gros cul de pied au cul. Promis.

Je pense que je me suis ramassée presqu’aussi creux qu’il y a deux ans. En accéléré. Sans écrire, sans pleurer. Juste les sourcils très froncés. Des rouges brûlées, mais toutes les tâches faites, tous les comptes payés, tous les matins levée et en route.

Juste, ben ben creux. Assez noir pour avoir peur de pas retrouver mon chemin.

Y a de ces constatations qui te donnent le goût de perdre la vue. Mais là un moment donné ça va faire.

Donc. Y a de la lumière, bla bla bla. Bottom line, je m’en sors.

Mais câlisse je veux pas aller en thérapie. Ouais, bande de chanceux, ouais, vous les irréductibles qui m’ont pas lâchée, qui reviennent ici malgré mon silence de plus en plus prolongé (merci!), une petite vague d’introspection maladive comme à la bonne époque s’en vient. Je ne me tais pas parce que j’ai rien à dire. Je me tais ici, parce que j’ai peur de vous faire fuir. J’ai blogué pendant presque deux ans sur un template noir.  Et quand j’ai finalement allumé la lumière j’ai entendu le soupir de soulagement d’ici…

Alors si vous me permettez, je vais bientôt tamiser l’éclairage. J’ai des trucs à dire dans le noir.

Pour la valise

Comme à chaque année je t’ai souhaité bonne fête des mères, en visitant ton dernier domicile. Le garde-robe de l’entrée. Je le sais que tu m’as demandé d’aller t’éparpiller dans le ruisseau à Morin Heights. J’ai encore la map que tu m’as dessinée. Juste là, en bas de la côte, avec une flèche pour que je trouve ton sentier. Mais chaque fois que j’y pense je me dis, pas tout de suite, je ne suis pas prête. Parce que tu m’avais aussi dit, vas-y juste quand t’es prête.

Les enfants sont arrivés ce soir. Et en vidant la laveuse tantôt je me suis dit, bordel que ma vie a du sens quand ils sont avec moi. Et je pense à toi, à tout ce que je t’ai reproché, à tout ce que j’arrivais pas à te pardonner. Et c’est fou comment tout ça s’est fondu dans la toile de mes souvenirs. Parce que je sais à quel point j’étais importante pour toi. Je sais à quel point certains matins il n’y avait que moi qui te faisais te lever. Je sais aussi que la pilule de plus, la track de plus, celle qui t’aurais emportée, tu l’as jamais pris pour ça. Pour moi.

Et je me retrouve un samedi soir seule chez moi à manger une quiche, un peu de baguette avec du pâté et du chèvre. Je regarde par la fenêtre, c’est le silence. Tu es si présente, plus que tu ne l’as été depuis ta mort. Mes gestes, mes mains, mes rires, mes regards. Tout porte ta marque. Je suis où tu as été et j’ai parfois l’impression de vivre la vie que tu aurais aimé être capable de vivre. Et dans mes moments difficiles je vois tes traces de pas là devant. Je ne fais que bien choisir mes tournants, et malgré l’envie de suivre tes pas, parfois, tu vois, je dois prendre une autre direction.

Mais je sais, enfin je crois comprendre, que tu étais simplement mal armée pour cette vie-là. L’impression de ne jamais fitter, de ne jamais être à la hauteur. Et je pense qu’il est arrivé un moment donné où tu n’as plus voulu faire de choix guidés par la peur. Et c’est là que tu t’es perdue. Je l’ai pris ta main tendue tu sais. Plus souvent que tu ne le crois. Mais je ne t’en veux plus. Je regrette simplement de ne pas avoir eu la maturité de te pardonner de ton vivant.

Tu me manques plus aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment de ma vie. Il y a, il y aura toujours une pièce manquante dans ma vie. Je regrette de ne pas t’avoir dit plus souvent je t’aime. Je regrette de ne pas t’avoir serrée dans mes bras quand tu en avais le plus besoin. Je regrette, je regrette, je regrette. Ton parfum me manque, ta voix, nos délirs avec les mots. Tes caresses, quand tu me serrais dans tes bras et que tu me disais je t’aime. Ton riz espagnol, ton pain doré.

J’ai encore ta valise remplie de mes cartes et bricolages que je t’offrais. Mon préféré a toujours été le papillon en terre cuite. La peinture à l’eau est toute partie, il a une aile brisée. J’y rajoute cette lettre ce soir. Je sais que ça ne compensera jamais pour toutes ces années où t’as pas pu rien y mettre. Cette lettre ne sera jamais un souvenir pour toi. Mais j’espère tout de même qu’elle y trouvera sa place.

Bonne fête des mères Maman. Je t’aime.

I’m tryin’

Live a good life

…………………Mon fils me dit hier soir “Si quelqu’un te contacte après que tu aies envoyé ton cv, tu vas prendre la job hein?”.Je fais mon possible. Le quotidien inévitable des soupers, lavages, lifts, courses… Mais je porte le poids de mon insatisfaction et des mes frustrations comme un chandail de laine en plein juillet. J’ai dû faire planer le doute quant à ma santé mentale au bureau hier pour enfin obtenir un peu d’aide. Je connais les signes, et je ne suis pas convaincue d’être rendue là encore. Quoique je n’aie pas vraiment fait semblant non plus. Seulement, j’ai forcé la note un peu. Juste assez.

Au point où j’en suis, d’être congédiée me ferais presque plaisir. J’arrive à trop de constats en même temps. Il y a quelques mois je m’étais faite l’avocate du diable au cours d’une conversation animée au sujet des syndicats avec Dieu Diesel. Sans mauvaise foi aucune, j’avançais que la compagnie qui m’emploie semblait tout de même tenir à ses employés, semblait tenir compte de leur valeur humaine. Et par le fait même rendait le sydicat obsolète dans un contexte semblable. Ce qui je le sais bien n’est pas vraiment le cas. Parce qu’en bout de ligne, c’est le ca$h qui compte. Parce qu’à la fin de l’année, c’est du noir qu’ils veulent, pas du rouge. Et les êtres humains ne fittent pas dans la colonne de droite. Il n’a jamais concédé quoique ce soit. Mes arguments ne valaient rien. Et l’écho de la passion des siens me résonnent aux oreilles aujourd’hui, c’en est assourdissant.

Ce que la compagnie représente maintenant à mes yeux, c’est une chose. Et avec le recul, ce ne serait sûrement pas assez pour me convaincre de partir. Après tout, j’ai une famille à faire vivre. Et ce n’est que mon innocence qui est touchée. Mais ce choc a tout bousculé. Et je me rend compte que ce qui me rend le plus malheureuse c’est de constater que peu importe ce qui arrive, rien ne changera jamais. Mon patron, mes collègues, les opérations, les ventes. Tout, tout m’horripile maintenant. Je suis devenue amère, négative, agressive. Alors que j’adore travailler. Je suis de nature curieuse, joviale, j’aime apprendre, régler des problèmes, gérer plusieurs dossiers à la fois. Mais depuis des années je travaille avec des gens qui se contentent de se présenter à chaque jour pour s’assurer de recevoir une paye. Qui ne bousculent rien, ne questionnent rien.

Et alors que je pars prendre une pause en après-midi, une collègue me dit dehors dans le stationnement “tu as vu la nouvelle voiture du président? Regarde, juste là”. C’est une corvette. Noire. Nice. Certains perdent leur job. D’autres se promènent en corvette. Noire.

Comme un gros corbeau sale.

Des nouvelles, un peu

C’est pas plus facile. Le moral est au plus bas au travail. Les rumeurs vont bon train et le manque de transparence ne fait qu’empirer le tout. Alors que nos opérations devraient être au plus fort, les effectifs réduits du côté de la production ralentissent la sortie des commandes, et plusieurs craignent que les clients ne se lassent des attentes et achètent ailleurs. Ce qui en soi est compréhensible. Les matériaux de construction et de rénovation sont en demande, et des coupures comme celles qui viennent d’être effectuées nuisent grandement à notre capacité à répondre à cette demande.

Je me vire de bord, et j’ai finalement mis à jour mon CV. Pour la première fois en près de 5 ans, j’ai postulé pour une job. Shit, c’est stressant. Et une lettre de présentation! Ewww. J’ai pas pris de modèle, je suis allée comme je croyais. J’aime à croire que de rester simple et originale me servira plus qu’un modèle laitte. C’est pour le Cirque du Soleil… Je me dit que tant qu’à chercher une job, aussi bien y aller pour des trucs qui m’allument, qui m’intéressent. Une job corporate grise et fade, ça m’intéresse pas. Alors je plonge. Je vais chercher des compagnies cool seulement. On verra bien.

J’arrive pas à écrire ces jours-çi. Mon avenir et celui de mes enfants me préoccupent au plus haut point.

Trois points positifs me tiennent de bonne humeur. Mon chum, qui avec ses mots, ses sourires et ses yeux m’aide à croire que tout va s’arranger. Le Canadien (yé!). Et j’ai réservé une petite maison-studio à Manhattan dans le East Village pour une semaine en août. Avec les enfants, on s’en va traîner dans le Chinatown, picniker sur le Great Lawn, bouffer à s’en fendre le ventre chez Veselka, et bouquiner au Housing Works Bookstore en sirotant une tisane. Faudra évidemment se taper un milk shake au Shake Shack! Et puis… tout le reste. Je sais, c’est loin août. Mais c’est de bonnes raisons de regarder en avant avec le sourire tout de même.