Retour: 8 Août 2006

Il y a un fantôme dans mes oreilles le matin.

Je croyais pourtant l’avoir tué.

Edit: Non, ce n’est pas Perrasites le fantôme. Même si son blog est moribond! Le texte faisait partie d’une petite série intitulée blogue et mystère. D’où le protagoniste. Pour le fantôme, il est mort et enterré. Malgré les échos du matin.

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Ain’t misbehaving

No one to talk with / All by myself / No one to walk with / But I’m happy on my shelf / Ain’t misbehaving, I’m saving my love for youuuuuuuu

Bon dieu qu’il est lent. Ses pas résonnent dans le deuxième corridor. Est-ce que je lui montre le chemin tout de suite? Nah… M’a le laisser s’énerver encore un peu. Ouin, il commence à être essoufflé… Le 450 lui a rentré dans le corps ces derniers mois faut croire.

I know for certain / The one I love / I’m through with flirtin’ / It’s just you I’m thinking of / Ain’t misbehaving, I’m saving my love for youuuuuuuu

Ok, ça va faire. J’allume. Ouvre la porte. Hahahaaa, quelle face tu fais Perrasite! Viens, entre! Ben voyons, de quoi t’as peur? Quoi, le sang? Ben oui, y est mort. Viens, je vais te présenter. Taser gun sur ta peau bébé. T’es trop nerveux. Ouf, définitivement fini pour toi les deuxièmes portions. Je le traîne jusqu’au corps du journaliste, un amas de peau, chair, os et vêtements déchiquetés. Un peu sloppy comme travail. Mais j’ai maintenant de l’assurance. Perrasite chéri, tu reprends tes esprits? Installe toi ici là, assied toi sur le monsieur. Il est super confo. Tiens, tu vois? Maintenant donne moi ta main, click. L’autre, click. Ça te va bien les bras attachés au mur tu sais, tu as l’air de m’attendre.

Like Jack Horner / In the corner / Don’t go nowhere / What do I care? / Your kisses are worth waitin’ for / Believe me

Ben tu vois, j’pense que t’as pas respecté ton bout du deal. Tu m’avais promis. Je voulais voir ses yeux s’éteindre. Mais t’as décidé de faire l’égoiste. Pis sais tu quoi? C’est une maudite bonne affaire. Parce que finalement, je travaille pas mal mieux toute seule. Regarde entre tes jambes, regarde comme il est beau ton siège. Il a pleuré un peu mais à peine. Maudit orgueil mâle. M’en sacre. Ses larmes mélangées avec son sang, quand j’ai glissé mes doigts sous ses paupières, c’était de toute beauté. C’est gros un oeil. Ça l’air de rien comme ça, mais ça rempli une main. Et c’est doux. Le premier je l’ai jetté dans le coin là-bas, check il est encore là. Le deuxième, je l’ai nettoyé avec ma langue et j’ai doucement croqué dedans. C’est pas très bon, mais le mélange des textures est assez cool. Et tes yeux à toi, qu’est-ce qu’ils goûtent?

I don’t stay out late / Don’t care to go / I’m home about eight / Just me and my radio / Ain’t misbehavin’ Savin’ my love for you

Arrête de crier de même. Ça sert à rien. Tu le sais que c’est ce que tu mérite. Tu tremble de désir, tu veux sentir mes dents s’enfoncer dans la peau de tes cuisses, tu veux sentir mes doigts te posséder entièrement. Ton sang est ton offrande, ta soumission, ta résignation. Tu m’appartiens. Oui, je sais, pleure, bébé, pleure de joie et de délivrance. Je te prendrai entier, te boirai jusqu’à en être saoule. Tu as un très beau ventre tu sais? Qu’est-ce qu’il cache? Montre moi. Chhhhhhh, c’est juste ma lame. Chhhhhhhh, c’est tout, c’est fini. Je te caresse jusqu’à ton âme, ta chaleur se déverse sur tes cuisses. Oh, les belles couleurs! Regarde, regarde! Lêve la tête. C’est pas le temps de dormir! Quoi, tu veux plus voir? Ok, pas de problème. Ouvre grand les yeux…

Ain’t misbehavin’, Savin’ my love for youuuuuuuu

Ouan, j’ai besoin d’une douche. Je me demande bien où j’ai mis mon livre. Faut que je sorte le bac à recyclage. Tiens, un vieux Scorsese a PBS ce soir, cool!

Retour: 27 Avril 2006

Quietus

From everything that has passed in my hands
I’ve kept a little dirt

I don’t want to be clean, don’t want to be rid
I still bring my palms to my nose
Close my eyes and think of a life

A time once, times, twice
That I want back, that I can almost believe

My sweet, my breath, my music
As if death had claimed your presence
Alive in my dirty palms

I trace your face with my tears
The outline of a world in dust

Retour: 11 Novembre 2006

Des images pâles

Je ne revisite plus depuis un bon moment. Le passé était déjà dépassé. Comment on vit dans l’avenir, dans demain, quand on a encore les deux pieds dans le noir et blanc? Ça commence sépia, je sais, mais ça change tellement vite.

Et comment ne pas me sentir comme une parfaite fucking looser d’avoir tenté de remettre des couleurs dans tout ça? Décapage d’images.

Je suis dans mon char, 120, les pages de l’album flippent devant mes yeux, les palmiers, l’empire state, la chatte, les yeux, oh fuck, tous ces yeux… Je me souviens, un peu, d’une autre année… Les larmes qui font fondre mon mascara ne sont pas les mêmes. Je ris, c’est mouillé et je jette ma smoke par la fenêtre en négociant la courbe avec le genoux.

C’est marqué. Clairement. MAX 60.

C’est une autre intersection comme les autres. Mais là je tourne, sans flasher, je tourne. Fuck it. Et en regardant dans le rétro, je vois le feu pris dans le décor. Le rideau aussi flambe. Ou c’est peut-être le film qui joue au ciné-parc que je viens de dépasser. C’était sur une autre photo, une chevelle verte avec les bancs en cuirette blanche. Il y avait des trous dans la cuirette je les comptais, enterrons les cris. Je me voyais toujours mélancolique, même en rock star. Et maintenant que j’ai le volant… Je met the buzz.

Je ne revisite plus depuis un bon moment. Assaillie axphyxiée une lobotomie sur le coeur plus de souvenirs, mais qu’est-ce que c’était? Une impression cheap sur un tshirt à cent piasses. Ça m’écoeure délavé élimé une impression, c’est ce que je disais.

Retour: 2 décembre 2006

Code 

Prisonnière de mon écran, de mes mots, dans ma maison, dans mes pensées.

Prisonnière de ces mains qui se tendent, avec tant de ferveur, auquelles je m’accroche en leur arrachant la peau.

Prise dans le vide qui s’emplit d’incertain, mon vide, où j’y met ce qu’il ne faut pas.

Pognée. Fucked.

Tout est à ma portée, derrière un mur de verre trempé.

Je veux sortir, voir, respirer en vrai.

Prisonnière de moments tourmentés, moments illuminés, sans aucune continuité.

Une libération conditionnelle.

J’étouffe de tout vouloir.

Spectatrice de vies virtuellement heureuses.

Retour: 27 Janvier 2006

There is no I in gone

I was all
I was the new
I was the unknown
I was the high
I was only, not true

I am nothing
I am the used
I am the uncomfortable comfort
I am the weight
I am only, just, real

Retour: 1er Octobre 2006

Visite

Côté sud… À l’est de St-Denis… Je fais le tour du bloc lentement une fois, deux fois, trois fois. Le soleil se couche et à chaque passage je vois la lumière entre les rideaux. La fenêtre est entrouverte et le vent les déplace un peu. Pas assez. Pas assez pour voir la couleur des murs. Pas assez pour me convaincre qu’il n’y a personne et que je perd mon temps.

Je cherche un stationnement anonyme, comme si ça existait. Debout à côté de l’auto je replace mes jeans, mon soutien-gorge, mon chandail. Ébouriffe mes cheveux, pince mes joues, barre la porte. Personne sur le trottoir. Personne aux fenêtre. Personne sur les balcons. Je flotte vers. Vers.

Traverse, tourne le coin, traverse. Pas de voitures qui circulent. Tout s’est arrêté. N’existe que le fil entre moi et la porte. Entre mon doigt et la sonnette. Entre mes yeux et les siens. Je sonne, en espérant qu’il n’y ait pas de réponse. En tentant d’entendre l’absence de pas. Silence. Le corridor reste vide. Je vois des marches qui montent par la petite fenêtre, qui disparaîssent dans le noir, vers une porte qui s’ouvrira sûrement maintenant que j’ai sonné une deuxième fois.

Lumière, jambes, mains. Je ne vois plus rien. Jusqu’à temps que son visage joue comme une réflexion du mien à travers la vitre. Suspendus dans la seconde de la découverte. Tout changera. Tout et rien ne sera pareil. Et la chaleur s’échappe à mesure que la porte s’ouvre. Je me glisse à l’intérieur sans mesurer si je passe dans l’espace entre la chambranle et son corps. Contact.

L’écho des sons de la vie en haut est vrai. L’odeur des soupers d’hier. Nos souffles courts. Le clic de la porte qui se referme. Mon sac à main qui tombe par terre. Je touche son visage, comme s’il m’avait toujours appartenu. Comme si je l’avais toujours fait. Mes mains sous son chandail et les siennes sous le mien. C’est tout, tout ce qui existe.

Il faudrait monter, faudrait aller en haut. Faudrait se dire bonjour à la rigueur. D’autres plans se sont imposés, et nos bouches n’ont vraiment rien à se dire, trop occupées à se toucher, caresser, goûter. Trois pieds par trois pieds, c’est tout l’espace dont on a besoin. La lueur des lampadaires, la lueur de la vie en haut. J’avance, le pousse contre le mur, étend mon corps contre le sien, sens ses doigts descendre mon dos et prendre mes fesses. Je recule, m’arrache de quelques centimètres pour détacher sa ceinture. Je veux voir.

Je remonte son t-shirt un peu. À genoux, mes lèvres sur son ventre je ferme les yeux un instant et laisse ma langue voir. Voir que son désir est le même que le mien. Et dans ma bouche j’ai maintenant tout ce dont j’ai envie. Je caresse ses fesses, le tirant vers moi, toujours plus près. Ma tête entre ses mains. Et je donne, je donne, je prend. Ses jambes fléchissent un peu, s’ouvrent, et je passe mes bras autour de ses cuisses. Je suis perdu entre ses jambes.

Il me remonte, me met debout, me retourne face au mur. Il tire mes cheveux pour prendre mon cou. Son autre main est déjà sous mon jean, sous ma culotte, sous. En. Et je me balance contre elle. Le mur. Le mur et ma joue. Mes fesses offertes. Et je lui appartiens, le moment où il me pénètre, entre, me possède entière parce que c’est son droit d’entrée. Tout en échos dans les escaliers.

J’aurais pu visiter, mais il se faisait tard. Ce sera pour une prochaine fois.

Avec le temps…

C’est ce que j’aurais aimé dire. Ce qu’il a lu dans mes yeux de toute façon.

Ce n’est plus. Et c’est bien comme ça.

Des mots qui restent vrais. Même si avec le temps tout fait moins mal.

Veinte Anos

¿Qué te importa que te ame,
si tú no me quieres ya?
El amor que ya ha pasado
no se debe recordar
Fui la ilusión de tu vida
un día lejano ya,
Hoy represento al pasado,
no me puedo conformar.
Si las cosas que uno quiere
se pudieran alcanzar,
tú me quisieras lo mismo
que veinte años atrás.
Con que tristeza miramos
un amor que se nos va
Es un pedazo del alma
que se arranca sin piedad.

Avec le temps…

C’est ce que j’aurais aimé dire. Ce qu’il a lu dans mes yeux de toute façon.

Ce n’est plus. Et c’est bien comme ça.

Des mots qui restent vrais. Même si avec le temps tout fait moins mal.

Veinte Anos

¿Qué te importa que te ame,
si tú no me quieres ya?
El amor que ya ha pasado
no se debe recordar
Fui la ilusión de tu vida
un día lejano ya,
Hoy represento al pasado,
no me puedo conformar.
Si las cosas que uno quiere
se pudieran alcanzar,
tú me quisieras lo mismo
que veinte años atrás.
Con que tristeza miramos
un amor que se nos va
Es un pedazo del alma
que se arranca sin piedad.

Blast from the past II

I’m circling something. Closing in. I just have to find what is at the center. Reading back entries I can clearly see how hard I was running from everything. Real and imaginary. How I thought I was going towards something when in fact I was leaving it all behind. The pull I think was actually a push. I’m not sure the answer is here or there, but I’m importing old notes tonight. My archives page is screwed up, something I have to fix, within the K2 settings. But all the original notes from blogspot will be here nonetheless. I don’t know… Something’s missing. Purpose?

This one still feels close to me. Some things I’ve written I’ve forgotten the reasons, the feelings. But Drips resounds still.

 

From my fingers
From my eyes
From my heart
Between my legs

All the drips converge. They mean the same thing. Fusion of my fluidity.

I am water. I am blood.

I realize that everything I’ve tried to put into compartments actually belongs together.

The reasons for this, the explanations for that.

The noise… of course it won’t stop. It’s the perpetual garbage truck.

And it’s the drips.

I fucking ache at times.

I fucking leak.

Blast from the past I

I could hear him again soon. If I wanted to. Just turn that dial, and there he is. I just hope I won’t. Not even by accident. I’m not ready. I thought I was. I thought…

Here is one of my first posts, that is still on blogspot. One of many I will import back here soon. Originally, I wrote this as an introduction for a short story I never finished. And I opened my blog and I dug it out and adjusted it but not much. It was written three years before everything happened. It’s like I had a premonition. Like I knew. But it was never calculated.

Reading it today, it bothers me, I see holes and weaknesses all over it. But it’s heartfelt, and I’m posting it here without any changes:

It was, of course, the voice that made her swoon. The face she had known for a while. But once she heard him on the radio, the face somehow took the backseat and became a blur in her mind. The intelligence, the sexiness… Oh, how he turned her on.

And so she wrote him an email claiming her love, jokingly, in a way that she thought showed some wit. To said email he replied very briefly, even reluctantly, but she pushed on. And soon they were having conversations about their lives, turn-ons. Everything was moving so fast, she was caught in a whirlwind of being anxious about the next email, feeling elated after reading it and getting all hot and heavy replying.

And then he wanted to meet. And then she said no, and then she said yes. And then they had unbelievable sex. And then he said it was too much to bear. And then he disappeared. Blocked her email, said fuck you and went on his way. Well fuck you too buddy she thought, not really meaning it.

Ok, it was a stupid idea to start with anyways. You had it coming. He didn’t have to be an asshole about it though.

So on that very sad night she lit up the thousandth cigarette of the evening and contemplated the possibility of becoming a psychotic stalker.

But then, she realized, she was just too fucking lazy.