Life is taking over

More than ever I feel the languages clashing, coming together. It wasn’t anything I studied, worked on, planned. The words just flowed, and I was the vessel, I was telling.

The biggest this, biggest that. The darkest places, the harshest judgment. Entranced by the depths I had ignored. Immersed in the I feel moment.

This, now, should be the crest of the wave then. I hear. I see. I breath.

A shift in visuals

Watching American History X again. The kids are asleep, here for another week.

Spent the weekend loving, fighting, wondering, smiling, crying, fucking, eating. Confused. I’m torn, feeling melancholic without any memories yet. What is this life I’ve stepped into?

In strides. I had expectations of oneness. Did not expect synchronicity. Yet, in strides.

I had paths before. Now I have doors.

I’ve entered my future yet so many doors from my past remain open, it’s like a fucking windmill in here.

When emotions were overwhelming, words carried me, brought me here, words were air and blood. My mother’s words are now surrounding me, tearing through the boxes in which I tried to hide, burry, kill them. And I’m speechless at my lack of understanding.

We are not enemies, but friends. We must not be enemies. Though passion may have strained we must not break our bonds of affection. The mystic chords of memory will swell when again touched, as surely they will be by the better angels of our nature.
-Danny Vinyard

Dans le doute, et autres. Faut bien.

J’ai très peu de place pour me cacher de mon passé. Essentiellement contenu dans quelques boîtes empilées dans un garde-robe. En feuilletant un cahier appartenant à ma mère, une enveloppe tombe par terre. Une enveloppe que j’ai ouverte une fois. Et plus jamais après. Et ce soir. Je sais que toutes mes craintes viennent de là. Que tout ce que cette lettre contient est dans une certaine mesure vrai. La première fois que je l’ai lue, c’est le lendemain de sa mort.

Je ne sais pas si un jour je vais arriver à dealer complètement avec elle. Mais j’ai l’impression que le reste de ma vie dépend de ça. J’ai passé les deux dernières années de sa vie à m’occuper d’elle. Et avant qu’elle meure, j’avais l’impression de progresser, d’y arriver. De laisser le pardon faire son chemin, de laisser l’amour monter à la surface de cette mer agitée de rancoeur, de regrets. Puis la lettre. Ça fait six ans et demi. Et je suis toujours à la case départ. C’est pas le message d’adieu auquel je m’attendais.

Pascale, mon amour

J’ai toujours trouvé que je tenais peu de place dans ta vie, eh bien! Maintenant ce n’est plus le cas: tu as de la job pour un bout de temps. Une chance que L. est là pour t’aider (sans farce, il va t’aider hein?). J’ai fait mon possible pour faire toutes les démarches pour que tu saches où te diriger. Je crois que tout est bien. Sinon, que veux-tu, je n’ai jamais été parfaite tu le sais bien!

Mais ce que je veux te dire c’est que ces derniers mois qui nous ont rapprochés m’ont permis de te connaître mieux et de t’aimer davantage si cela est possible.

Pascale, j’ai raté ma vie. Tu as certainement ton opinion à ce sujet mais je suis allé chercher assez profondément pour savoir que je n’avais pas vraiment d’issue. J’ai tout raté sauf toi. Quand tu es née ça été le plus beau jour de ma vie. Je sais, c’est cliché, mais ce jour-là il m’a semblé que j’avais tout accompli, que j’avais fait ce que j’avais à faire. C’est peut-être vrai parce que je n’ai jamais rien accompli d’autre.

Sois certaine que je suis partie en paix. J’ai fait la paix avec mon passé et j’ai pardonné à moi-même et aux autres. J’étais prête car la vie pour moi n’avait plus aucun sens. Je me sentais comme un zombie. Et puis: vivre malade, ce n’est pas vivre.

Bien sûr il y a le regret de vous laisser derrière, toi et les enfants, mais on ne sait pas ce qui se passe après la mort physique, peut-être se retrouvera-t-on.

Enfin continue à être la femme que tu es: vive, solide, généreuse de toi-même, tu es quelqu’un à qui on peut faire confiance. Ne fais pas comme moi et ne laisse pas la vie gagner sur toi. Avance et défonce les portes s’il le faut.

Je t’aime. Ta maman.

Mojo et autres breuvages douteux

Bon… je pense que c’est ma première entrée (billet? whatever) que  j’écris saoule. Nonnonnon…pas chaude! Saoule! Héhé. Y a Led Zep qui joue… Bring it on home to you… watch out watch out! Hum. Ok, avant que ça dégénère (ohhh c’est Groove Armada qui commence! mmmm I see you baby, shakin that aaaaass!) :

J’ai devant moi (ben, à côté, devant c’est le clavier) mon premier journal intime, que j’ai commencé à douze ans (douzans que j’allais écrire). Et mon deuxième, commencé à quinze ans. Et quelques pages écrites en 95. Aussi, j’ai relu mon journal de “free writing” pour mon cours de grammaire anglaise (j’allais à Concordia en traduction).

J’ai tout lu. Au complet. C’est vraiment quelque chose. Je réalise à quel point j’étais malheureuse et complexée à l’adolescence. Et surtout… Ce qui me fait presque honte, c’est… Je sais pas comment l’exprimer. Mais en dedans de moi, j’ai toujours eu cette intelligence naturelle, pourtant dans mon journal, surtout le premier, je m’exprime comme une analphabète. Sérieux. Non seulement j’y vais de moé, pis, fak, etc… Mais rien de ma suposée profondeur ne transparait. C’est très étrange. Et je parle d’un paquet de monde, des gars, des hommes, dont je n’ai qu’un vague souvenir. Ça prend pas la tête à Papineau pour comprendre à quel point je cherchais mon père. J’étais en amour continuellement. Des amours impossibles évidemment… (mmm Stone Roses, Love Spreads)

En 86, il y a une entrée où je clame mon amour à quatre gars en même temps! (Dont un qui s’appelait Réal… Non, mais.).

Anyway. C’est une partie de moi que j’ai pas fini d’intégrer. J’ai l’impression de retourner en arrière pour mieux m’élancer en avant. Surtout en relisant les entrées du temps où j’ai rencontré L. Les premiers mois. Je lis ça, et j’ai pas l’impression d’avoir évolué émotivement pour une cenne… À seize, dix-sept ans, j’éprouvais les mêmes insatisfactions face à notre relation qu’il y un an… Ça aussi c’est pathétique. (Vider le gros sac de Ruffles alldressed itou… mais c’est tellement bon avec mon Mojo aux pommes…).

Le 26 juin 87: Wow! J’ai passé une semaine capotée. Mardi j’ai fait trois acides et j’ai revu Max! Sacrament que j’ai capoté. Le premier soir on était trop faites, ça pas marché ben ben. Mais mercredi ça été super. Je suis allée avec Max chez lui à Gatineau. J’ai appelé L. tantôt et il m’a dit qu’il se couchait et j’ai entendu une fille arriver chez lui. Il est juste un crisse de con. Je me le dis à chaque fois, mais j’y pense pas. Là va falloir que j’y pense plus. Pis quand il va m’appeller ou moi, je vais lui dire. Juste d’arrêter de me cacher des conneries, parce que sans ça, ça me fait chier. Je l’aime moins qu’avant mais le mal est un peu là. Je vais essayer de passer les trois prochaines semaines le + vite possible parce que Max s’en vient dans dans 3 semaines. J’ai hâte. Je l’aime moins fort que v’la deux ans mais c’est normal. En tout cas je suis bien avec lui. Il est doux et il me sert dans ses bras au moins… 

Franchement… Ça m’a jeté à terre ça. Voyons donc ciboire. Où j’étais ces 20 dernières années?

And Muddy says I got my Mojo workin’… Fuckin A.

Ménage

J’étais perdue dans mes emails archivés. Hotmail, Yahoo, Gmail… Il y a des gens qui ramassent les bibelots, les vêtements, les cochonneries… Moi c’est les mails.

Il y a quelques mois j’en ai deleté un peu plus de 1200. De et à la même personne. En un an. Des fois 25 par jours, back and forth, enflamés, perdus. Des fois le silence, marqué par des trous dans les dates.

Je comprend maintenant, je sais aujourd’hui, je vois. Je sais. Il y avait beaucoup de moi dans cette folie. J’avais une rage d’être, un besoin guttural de tout déchiqueter mon linge et de me lancer nue dans la vie. J’ai pleuré, joui, crié, sacré en écrivant. Ses yeux ont bouffé mon corps sous tous ses angles. Il m’a suppliée, implorée, priée de lui montrer, alors que je n’existais plus depuis longtemps.

Un monstre d’égocentrisme, narcissique au bord de l’absurde. Je n’ai jamais eu envie de lui crier je t’aime pendant qu’il m’enfonçait son herpès sous silence heureusement habillée pour les occasions. Un monstre qui faisait du copié-collé à cinq ou six autres âmes confuses et en quête de gratification style fanclub.

Il y avait déjà plusieurs mois que tout se résumait en mots et images, nos corps ne s’étaient pas touchés depuis longtemps. L’appel était là quand même. J’ai l’image de quand j’ai essayé d’arrêter de fumer, et que j’ai passé deux jours à fouiller les cendriers pour des vieux butches. Et puis un jour sa belle l’a busté. Et moi. Et ses autres “projets” dont j’ignorais l’existence.

Comme je disais… Je sais. Fuck que je sais. C’était pas lui qui avait faim de moi. C’était moi qui avait faim de moi. C’était pas une passion envers ou pour. C’était pas lui. Ça jamais été lui. Il a fallu que je me rende au bout du mal, du désespoir, de l’addiction pour comprendre. Pour enfin ressentir quelque chose. Pour être en vie.

Ça fait six mois qu’il n’y a eu aucun contact. Six mois avant que je sois capable d’écrire à son sujet. À mon sujet. Lui ou un autre, it was bound to happen. Live and learn qu’ils disent.

J’ai plus envie de revisiter, plus envie de me faire rappeller. C’était pas sain tu comprend? C’est pas ça que tu veux de moi. Passion destructrice qui dans le fond n’a pas grand chose à voir avec l’objet de désir, mais plutôt avec la personne perdue dans son tourbillon. Peut-être te réveilles-tu de ton propre coma.

One last look behind

I am so filled with life right now. No words could really do justice. It can get tiring to always look over hills and bumps. And also up from the well. I’ve looked down a few times, but right now, now as I type this, the horizon is so fucking clear and inviting, I’m still unsure if it’s a mirage or too much visualisation. So many things to do. A new life to organize, to invent, to live.

Since August 2005, I’ve been looking at myself, what I’ve done, what I’ve been. Things I’ve let go and others I’ve held on for too long. Ghosts are still hovering. I know chances are I will fuck up once in a while. I’ve been in distress, through depression, heartache, overpowering sadness and many, many times, hopelessness.

I’ve also learned to be a better person, less judgemental, less angry. Bitterness has evaporated. I’ve let love touch me, something I always denied myself. Love, in all its forms.

Suddenly, I can listen to Nick Drake and Edith Piaf and appreciate it. I don’t feel like dying anymore. I can now believe it’s possible to love a friend, a child, a man so much it can inspire a song. It can put colors in my cheeks. I can tell you I love you Love-Soeur and not feel ashamed for even feeling it. Tell my children many times a day, instead of once in a while.

It’s hard to even imagine living alone. I’ve been living with this man since I was 17. Alone. And yet I have no fear. I realize how big the loss is. How much things will change. The phone will not be ringing as much, the sounds will be different. At some point I thought my universe would just shrink to me and my very small family. But because I’ve changed, because I’ve met extraordinary souls, I know that my universe will only expand.

And you… The passerby, the occasional visitor, the dedicated reader, the loving friend, are very much a part of it. For reading, for commenting, for never ever having judged me. And for the wonderful words you lay upon your own part of the universe.

Transition is almost over. Colors are coming, just like spring, right around the corner, as I pull my tongue out and catch the last snowflakes of this very long winter.

So so so alive

I don't even remember how I discovered blogs. Really, I have no recollection whatsoever. Only that I started mine very tentatively, a few entries here and there. And well, I guess the fire caught and it became an almost daily thing for me. It was never an obligation to write. I don't sit here wondering what to write, or thinking I should write something. It is true that I write in the negation of the reader. Not denial, never. But when acknowledged, you my readers inspire nothing but love. I must say however that here is not a place created for you, a place where I try to please or entertain you. I come first. That you have decided this place was worth your time, that what you read you can relate to, is for me like and extra blanket on a very cold night.

I didn't even think through the title and the URl. But with time I realize I couldn't have found a more accurate address or blog name. Aspinelesslaugh, taken from Exit music (for a film) by Radiohead is a song that I listened to nonstop in January 2000 when my best friend killed herself. Driving to the funeral I popped OK Computer in the tape player, and from that day, it has haunted me. 

Socrates' citation I had come across while reading about self-knowledge and the illusions we perceive as reality when reflecting upon our responsibilities as individuals. I've always been conscious that there was more to me, to my life, than what I was working so hard to achieve as a person. Being able to deconstruct my own perception of who I am, and deal with whatever I discovered, even if it was to be negative. And yet again, the word negative only applies in the perception of others…

I'm not a whatif kind of person. No whatifs about my past, no whatifs about my future. The past is gone. Not quite buried yet, but dealt with more and more every day. The future… well, the future is made of everything I want to put in it. There is no can't in it either. I've always lived in a way that assured me that there would only be one person to blame for anything I had regrets about. I just can't blame others. I can't. I believe everyone has it in them to make their life better. It may take time, there might be pain, and loss, and hurt. And lessons learned. But at the end of the day, if you have to close your eyes and go to sleep blaming someone else for your woes, then you need to take a closer look at yourself.

And that might hurt more than anything else.

I wrote about crossroads a little over a year ago. I already knew, could express it. But only today can I actually live it. I had all the tools, just needed a little time to figure things out. And so many other posts from my first months, that really were showing me the way. But I was still blind. I just had to go through everything. Had to live this last year here, this way. For weeks now I've been telling the same stories, through different words, sentences, arrangements. And I really feel that this blog would've died with me had I not finally moved on. It's that simple. Life or death. And it wasn't the gun to my head that scared me the most. It was the realization that I was all thought out. That there was nowhere left for me to go but forward. Or die.

I am alive. Alive. I fucking chose to live, and nothing now will change that. Especially not fear. Fuck her. I can even say, right now, this instant, I am happy. Happy. And being scared of saying it, writing it will not stop me. And the dark days ahead I will embrace as warmly as the bright ones. For they will only remind me that I chose life.

À Bizoune…

À Bizoune… 

En vieillissant, y a plein de choses auxquelles on pense. Y a plein de choses qu'on a pas pensé. Y a plein de choses qu'on se reproche. Y a plein de choses qu'on voudrait changer. Mais…

Y a une chose que je ne voudrais pas changer, et ça,

C'est TOI.

Je t'aime xxx 

 

J'ai refermé la carte avec un gros motton.

-Moi aussi je t'aime fort papa.

Et je l'ai embrassé. Mon papa. Mon papa d'amour, que j'ai tellement détesté de ne pas être là, d'être ailleurs tout le temps quand j'avais le plus besoin de lui. Sur le party, en prison, avec sa femme et son fils. Mon papa qui savait juste pas comment me le dire. Qui savait juste pas comment être papa. 

Mon papa qui me donne cinquante piasses en cadeau, alors que mon salaire fait le double du sien et de sa femme. Alors qu'il pense à vendre son petit restaurant parce qu'il ne fait plus d'argent. Alors qu'il doit nous emprunter un peu de sous, parce que la loi anti-tabac les a frappés de plein fouet et que le chiffre d'affaire a baissé de pas loin de 35%. Mais de le refuser ce cinquante piasses, ce serait pire que tout.

Alors j'ai pris les sous, j'ai pris la carte, j'ai pris mon papa dans mes bras et je l'ai embrassé. Et pour la deuxième fois de ma vie adulte, je lui ai dit à haute voix que je l'aime. La première fois, j'étais assise dans le fumoir des soins palliatifs à Notre-Dame. Ma mère venait tout juste de mourrir. Dix, quinze minutes pas plus. J'ai pris le téléphone, signalé, il a répondu. J'ai dit "C'est fini papa." Il s'est mis à pleurer doucement, un ou deux sanglots, pour la femme qu'il aimé pendant six ans, qu'il a failli tuer avec ses mots, avant qu'on ne se sauve elle et moi. Elle l'a toujours aimé, jusqu'à sa mort. Et je pense qu'il le savait. Il a prit un grand respire, et il a réussi à articuler "Au moins elle ne souffre plus." "Je dois y aller papa, y a le médecin qui m'appelle. Je t'aime papa." Et j'ai raccroché.

Et puis je réalise, je sens, je sais, qu'il sera toujours là, que lorsque je partirai d'ici, ce sera dans ses bras que j'irai pleurer. 

On a passé assez d'années à valser entre amour et orgueuil. Les masques ont pris le bord ce soir.

Dans le coffre de cèdre il y a…

Je me suis rappelé il y a environ une heure d'un soir de déprime la semaine passée, où je me suis précipitée à la SAQ pour acheter une bouteille de Bailey's. Que j'ai mis dans l'armoire en arrivant à la maison. Et que j'avais oubliée.

J'suis beyond le mal de coeur, la nausée étant une compagne de tous les instants ces jours-çi, alors c'est sans gêne que j'entame mon troisième verre. Il est jamais trop tard pour connaître les limites de mon corps. J'ai jamais été saoule au Bailey's. J'bois pas souvent anyway. Je suis beaucoup trop rongée par le sens des responsabilités et de la culpabilité. Enfin… 

Ce goût est celui des fêtes. Qui s'en viennent trop vite, et pas assez vite. Plus les années passent, moins j'aime ça. Et quand je dis ça, les gens évidemment me demandent pourquoi. Mais pourquoi en fait? Oui, justement. Ma réponse plate est pleine de vérité (religion, consommation, bla, bla, bla). Mais je crois aussi que c'est autre chose.

C'est tout ces souvenirs, du temps ou j'avais une famille. Du temps où on récitait de la poésie et des monologues de Deschamps debout sur la table du salon. J'avais fait un malheur à cinq ans, en leur racontant le p'tit chaperon rouge des Cyniques. Mémé y allait de ses propres poèmes, toujours remplis de fleurs et d'odeurs de sa Batiscan qu'elle pleurant tant d'avoir quittée. Du temps où le ragoût mijotait sur le poêle à bois, où ça criait fort jusqu'à cinq heures du matin autour d'une partie de 500, pendant que je m'endormais devant le foyer en pierres des champs emmitouflée dans une courte-pointe qui sentait le cèdre.

Je n'ai plus de famille. Je peux compter sur les doigts d'une seule main les membres de ma famille immédiate. Mon père, sa femme, mon demi-frère, la soeur de mon père et une vieille tante de 90 ans. C'est tout. Vraiment tout. Pas de cousins, cousines, tantes, oncles, grands-parents. Alors les fêtes de mon bord, tout ce que ça fait c'est me le mettre en pleine face.

Il y a vingt ans, ma belle-famille m'a accueuillie les bras ouverts. M'ont acceptée, aimée, aidée. Et pas seulement les beaux-parents, belles-soeurs et beaux-frères, mais les oncles, tantes, cousins et cousines. C'est le dernier noël que je passe avec eux.

Mon univers se rétrécit. Au nom de quoi? C'est bien lourd à porter comme décision. Qu'est-ce que je vaut sans l'amour des gens qui m'entourrent?

 

Another year stuck in my throat

Obscured by Clouds started it's third rotation, just like the word dates. The dates are rotating too. Life and death cradled within 25 days.

Every year, it comes back, every year, I am reminded. That life ends in death.

It's a furious cycle, invading my day's rythm, my night's good intentions of bringing me dreams. Ending up being nightmares, tainted with hopes still.

The cycle will end the day after I get older. The day her life danced before me, before getting the hell out of this horrible bed.

Sometimes I can still smell the stuff I used to wash her mouth with. Dip the qtip, lift her lip and make it a little more bearable for an instant. I never kissed her that day. Not on the mouth. It was already dead. So I kissed her face, her hands.

Sometimes I can still hear the fucking piano, and Suzanne. And I want to throw up. It had all the appearance of a good death you know? It was picture perfect. Almost as good a death as Sol Roth's. But it was just an illusion. She couldn't care less. She was dying. And she couldn't even tell me goodbye.

Sometimes the sun sets, and the lighting in the room takes me back. And the shadows hide the machines and the color of her hospital gown. But I'm there, hunched over her bed, telling her to go, in the light, you know, the four o'clock in the afternoon december light.

And her breathing… fading… with the light. When I looked up it was dark.

Sometimes… sometimes I think I screwed up with her. Never really gave her a chance. But regret will not bring her back. And all I can do is keep on saying goodbye.

Sometimes I look at pictures, just to remember that she really was alive and happy, for a little while at least. When I was a baby she was always smiling. And yesterday I noticed for the first time when her smile started to fade. All the later smiles she gave to me only. No pictures of those. And I think, I try to remember… have I ever smiled at her with such love? I hope so. But I can't be sure.

Every year it comes back. Life and death cradled within 25 days. Nothing to make it easier, nothing can make me forget. It's been six years and still I'm sitting by her side, crying to her to let go. She did.

I haven't.