J’suis dans ce mood là

Il y a eu le travail additionel sur mon devoir, avec un éditeur qui m’écoeure. J’édite le texte et le repost bientôt. Il y a des jours, des vagues, des départs, des arrivées et d’autres encore.

Sortie neige demain. Je rempli le mp3 à ma fille pour sa ride vers Valcartier avec ses demandes: RATM, Radiohead, Pearl Jam, Nirvana. Et dessus il y a déjà Jimi, Alice in chains, Janis, Foo Fighters, The Killers, Disturbed, les Peppers, Sabbath, Butthole Surfers, les Doors, Iggy Pop, Bob Marley, Guns, Cure, Beck… C’est indéniablement ma fille.

C’est donc ma semaine. Qui n’arrive jamais assez vite, qui est toujours finie trop tôt. Ceinturée avant et après d’autres moments qui durent juste le temps de ne pas les oublier. On partage jamais assez, et c’est pas toujours bon pour la santé. Mais on y va de zoothérapie, et tout est doux, malgré les dimanches.

Et des épopées, des aventures… These are the seasons of emotion and like the winds they rise and fall.


Oh, et pour le fun… On sait jamais! Signez la pétition

Nostaligiaaaaa, quand je branche le transistor

Stormy weather.

J’avais un rush de nostalgie de moods, écrasée dans mon lit ou dans le sofa, perdue avec Marcel dans les herbes hautes, cherchant Duplessis, Thérèse pis Pierrette pis Simone passant devant, une forêt de petits mollets. Je comprenais Marcel, je voulais être son amie. J’avais 13-14 ans. Ma mère ne voulait jamais me faire de baloney dans la poêle, et pourtant, ça fittait tout à fait avec son budget. Alors je m’assoyais à la table avec eux, je courais dans la ruelle avec elles.

En même temps je quittais temporairement le classic rock pour mes nouveaux amours, DBC, Celtic Frost, Destruction, Slayer… Ahhh to be 15 again. L’acide aidant, je suis revenue un peu plus tard vers Floyd, mais gardant tout près de mon coeur les Metallica, Preist et autres plus softs.

Retour en arrière, regards de plus en plus insistants, je commence aussi à comprendre. Ce que je vivais, enfermée dans ma chambre, gelée, Soft Machine, mes notes, mon journal, j’avais aucune idée, mais je savais. Qu’il y avait autre chose, qu’il fallait qu’il y ait autre chose.

Ce que les profs me disaient, ce que les autres ne me disaient pas. Les yeux rivés sur le plancher, sur mes souliers, entre les escaliers et les casiers. Pas un mot, sauf sur mes cartables, au liquid paper. Des lyrics, des fuck you, des FUCK YOU. Et mon meilleur ami avait un fucking pocket protector avec des crayons dedans. Et la plus grosse montre calculatrice au monde. Et moi et mes studs et lui et ses chemises à manche courtes. Il comprenait pas trop lui non plus. Dans nos cellulles on se tenait compagnie. Mais jamais au dehors.

Dehors. La plaza St-Hubert était mon royaume fantôme. Un walkman cassette, la poitrine pognée, écrasée, déjà à 15 ans. J’essayais pourtant. Et à ma première paire de talons hauts, ma mère, sage, barmaid et ex danseuse m’a regardé en pleine face et m’a dit, t’as l’air d’une salope. Je les ai pas portés souvent. Mais je les ai encore. Pas longtemps après j’ai baisé son ex avec Steely Dan en soundtrack. Gotta live up to the expectations.

Souvenirs bons pour l’anecdote, pour le shock value. Qu’est-ce que je dois faire? Les oublier, les cacher? Ou bien les exposer, les revivre. Je suis faite de toutes ces années, mais certaines sont plus floues que d’autres. Bien trop volontairement.

J’en suis au troisième volet. Mais des fois je me demande. D’où je pars. De 0, 16 ou 36 ans?

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Double take

Jouons sur les mots, les sens et les sentiments. En choeur.

Les lettres prises, les coeurs épiés trouvent toujours repos.

Killer riff, the kind that keeps on giving.

Like me.

Mais je ne parfume pas toujours mes mots.

You know I’m born to lose, and gambling’s for fools,
But that’s the way I like it baby,
I don’t wanna live for ever,
And don’t forget the joker!

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Blow

And when you loose control, you’ll reap the harvest you have sown.
And as the fear grows, the bad blood slows and turns to stone.
And it’s too late to lose the weight you used to need to throw around.
So have a good drown, as you go down, all alone,
Dragged down by the stone.

-Waters, Gilmour

Not necessarily drowned. Not yet. Touched, the dream bursts. An oily bubble lazily dragging its ass around. All but waiting for a pointing finger.

As skin gets cooler, as hearts grow fonder, as tears flow harder. I touched too.

Blow. Another big, round, sun filled, colorized dream.

Blow. Two.

Me away.

Nothing paper can’t hold. Nothing music can’t tell. Nothing my heart can’t take.

But the trail of a wet burst.

So blow for both of us.

Well, anybody can be just like me, obviously
But then, now again, not too many can be like you, fortunately.

-Dylan

Donde yace moribunda la inocencia

Ahhh.

J’ai tout perdu, ma collection de Gordon, Baker, Coltrane, Mingus. MINGUS! Ça fait deux heures que je download. En écoutant Omara Portuondo, qui me donne vraiment très soif. J’ai du sable dans les yeux, faut que je me couche. Mais je persiste, j’ai absolument besoin de tout ça avant de partir.

(partir partir partir, je pars)

C’est un peu comme si je préparais un plus grand départ. Quand ma mère est entrée dans la machine du système de santé pour la dernière fois, je suis allée vider son appartement. Elle avait tout préparé. Tout rangé. Les papiers serrés. La poubelle vide. La vaiselle faite. Je fais les mêmes préparatifs. Et je me demande quoi faire de certaines choses…

( j’ai écrit, fin, rien de plus, comme si le commencement était hors de ma portée)

Chaque année c’est la même chose. Sa fête approche, et je vis dans ses souvenirs. Et comment j’étais pressée de la voir partir, pour cent mille raisons, pas toutes nobles. J’aimerais me croire quand je dis que je n’ai pas de regrets. Et j’aimerais ne pas me sentir coupable quand je passe tout droit devant la table où les vieilles vendent des rubans roses. Ne pas me dire… Que si je l’ignore, peut-être cessera-t-il d’exister. Et oublier la peau fine comme du papier sur sa bouche, peinant à couvrir ses dents en plastique, déjà jaunies après seulement quelques années, tellement la merde qu’on lui injectait l’infectait jusque dans sa salive. Et oublier la lutte qu’elle a mené vers la vie, vers la réalité, quelques instants, combattant la paralysie et la morphine, juste pour râler quelque chose qui ressemblait à je t’aime, pour retomber sur l’oreiller, à bout de souffle, l’oeil voilé, la bouche fermée comme pour garder le cri en dedans.

(je t’aime moi aussi maman, c’est correct, je suis là, pars mais moi je ne retiens plus mon cri et une dame dont je ne me rappelle plus le nom me flattait les cheveux)

Je compte. Elle aurait eu 59 ans le 17 novembre. Elle avait 52 ans. Ça fera 7 ans le 12 décembre.

Des chiffres encore. Il y a eu un an le 3 novembre. Ça aurait été notre 21ième anniversaire le 26 janvier.

Et encore. Je pars dans 5 jours, 6 heures et 16 minutes.

How do you sleep

En triant mes vêtements pour le voyage j’étais sur la station classic rock de galaxie (don’t ask).Tout y est passé, jupes, shorts, tshirts, camisoles, capris, name it. Bikinis… Et là, avec celui style un peu pirate, bariollé, une breloque de tête de mort et des cordons aux hanches mauves et blancs

Ow, Evie, Evie, Evie let your hair hang down (yeah, yeah, yeah)
Evie (yeah), Evie, Evie let your hair hang down (Aaaahhh)
Evie, Evie, Evie let your hair hang down
Evie, Evie – let your hair hang down
Let your hair hang down, let your hair hang down…

Yep… Rock star. Devant le mirroir je danse, je chante. Et je regarde mon ventre tout mou, mort, une carte du monde gravée à jamais entre mon nombril et où la vie est arrivée. Et je lève le bras, le signe du devil en l’air, et je gueule Fuck you, fuck you all, I’m gorgeous, I’m fucking fantastic, I’m FREE so fuck you all. Et je tournoie

Evie
I want to thank you now
For giving me this child
So much a part of me and you
But I don’t know what it is
That makes me feel the way I do

Et oui je fausse avec Stevie, parce que c’est tellement plus beau comme ça. Et before he knew it he’s losing her. He lost her. Yes, he can’t believe it, he’s losing her.  Et je sourie toujours, je ris même, au travers mes larmes, je ne sais plus si c’est de la joie ou de la peine. Et fucking Bob Seger had to come on. C’est pas juste. Bob Seger me fait toujours pleurer. Against the wind.

Il y a des tounes comme ça, qu’il ne faut pas écouter, pas n’importe quand. Comme hier. Je lisais un petit polar tout à fait délicieux, quand Sad-eyed lady of the Lowlands est venu m’arracher de la plage où je m’imaginais être. J’écrase une larme, une autre. Et j’arrive plus à retrouver mon chemin.

So Sgt. Pepper took you by surprise

How do you sleep is on now… C’est pas mal après tout cette station.

Avec le temps…

C’est ce que j’aurais aimé dire. Ce qu’il a lu dans mes yeux de toute façon.

Ce n’est plus. Et c’est bien comme ça.

Des mots qui restent vrais. Même si avec le temps tout fait moins mal.

Veinte Anos

¿Qué te importa que te ame,
si tú no me quieres ya?
El amor que ya ha pasado
no se debe recordar
Fui la ilusión de tu vida
un día lejano ya,
Hoy represento al pasado,
no me puedo conformar.
Si las cosas que uno quiere
se pudieran alcanzar,
tú me quisieras lo mismo
que veinte años atrás.
Con que tristeza miramos
un amor que se nos va
Es un pedazo del alma
que se arranca sin piedad.

Avec le temps…

C’est ce que j’aurais aimé dire. Ce qu’il a lu dans mes yeux de toute façon.

Ce n’est plus. Et c’est bien comme ça.

Des mots qui restent vrais. Même si avec le temps tout fait moins mal.

Veinte Anos

¿Qué te importa que te ame,
si tú no me quieres ya?
El amor que ya ha pasado
no se debe recordar
Fui la ilusión de tu vida
un día lejano ya,
Hoy represento al pasado,
no me puedo conformar.
Si las cosas que uno quiere
se pudieran alcanzar,
tú me quisieras lo mismo
que veinte años atrás.
Con que tristeza miramos
un amor que se nos va
Es un pedazo del alma
que se arranca sin piedad.

Les choses inutiles

C’est un mood. Une idée. Un souvenir. Un oreiller ayant gardé quelques uns de mes cheveux. Rouges. Aucun ici. Mais des traces de mains dans le miroir. Un mégot orphelin. Une clé sous le tapis. Ton parfum qui me fait fermer les yeux. Mon sourire en nightvision  vert transperce nos paupières. Tes doigts. Il manquait juste du café.

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Moi j’aime les choses inutiles
les bonheurs tranquilles
qui ne coûtent rien
les couchers de soleil sur la ville
les bibelots débiles
les orchestres anciens
le chant des bruants sur le fils
les poissons d’avril
tous ces petits riens
qui nous rendent la vie moins futile
j’aime les choses inutiles
qui nous font du bien

Moi j’aime les choses inutiles
les disques en vinyle
les contes de fée
le charme fuyant d’un profil
perdu dans la file
des passants pressés
les langoustines sur le gril
les masques d’Eschyle
les parfums légers
les photos où l’on fait des milles
j’aime les choses inutiles
qui nous font rêver

Moi j’aime les choses inutiles
la joie de Lucille
quand naissent les fleurs
un film de Buffalo Bill
une automobile
en panne de moteur
la voix des poètes en exil
toujours en exil
du jour et de l’heure
les couleurs de leurs chants fragiles
j’aime les choses inutiles
qui nous parlent au coeur

Je rêve d’un monde indocile
où les crocodiles
et les orchidées
auraient chaque année bissextile
le droit d’être une île
ou même député
la vie n’en s’rait pas plus facile
l’argent moins servile
mais on peut rêver
et tant pis si j’passe pour un fossile
j’aime les choses inutiles
qui donnent à chanter

-Paroles et musique Sylvain Lelièvre

Burn, baby, burn (le mercure explose)

Les vacances ouais… Le cash qui fond. La chaleur qui assomme. Les foules qui font chier. C’est fucking le fun les vacances l’été.

Mais bon.. Y a aussi l’absence de vice-président qui te chie dessus, de boss qui t’ignore, de collègues qui… Anyway. Juste à en parler, les épaules me remontent, les sourcils me froncent et je buche sur le clavier.

Donc, ouais, les vacances. J’en avais besoin.

J’ai ça dans la tête depuis quelques jours.

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The Institute
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D’un côté c’est cool. Je suis de nouveau capable d’écouter chanter Gavin. Sa voix me manquait tellement. Mais les souvenirs étaient insuportables. C’est de ma faute je sais bien. Il en a jamais écouté. Il en avait rien à foutre. Moi non plus maintenant. Ses restants brûlés, flushés, dépixelisés. Fucking morts.

Si tu passes encore ici, dis lui, il ne m’a jamais méritée. Et il ne te mérite pas plus.

Ils annoncent des températures atroces pour le reste de la semaine. Je suis pas faite pour ça. À moins qu’il y ait des mojitos et des langoustes sur le gril pas loin de mon spot sur la plage. Et qu’il y ait un trio de voix et de guitares qui me dit que c’est bien vrai tout ça. Que le feu est toujours vivant, que le soleil est là pour nous, que l’amour existe, que la vie est splendide dans mes yeux, et tout ces trucs qui sont habituellement beaucoup trop sucrés pour une journée si chaude.