Flot interrompu

C'est un mercredi ben ordinaire. Pourtant j'ai des mots sur le bord des lèvres, des mots que je ne dis jamais, que j'écris des fois, que je pense toujours.

Des mots pour amis, pour étrangers, pour voyeurs et pour les flash in the pans. Tous égaux. J'aimerais qu'ils prennent mes allées centrales. Dégustation gratuite.

Chhhhhhtt… je t'…. oh!

Tellement. Tellement fort que mes lèvres me prient de s'ouvrir.

 

Toi au pluriel

Et pis que je te dise… à toi… à vous tous, mes toi

Je t'aime

Pour les désirs glacés qui feront fondre notre mal de respirer

Pour tes lettres, dans draft, que tu m'as jamais envoyées

Toi… elle, aussi et lui

Pour la vérité, et pour les mensonges que j'avais besoin d'entendre

Pour ta main dans mes cheveux, dans le noir, dans la solitude

Je t'aime depuis que je sais que je ne suis pas morte

I was dying… can't you fucking see?

I was embracing death 

Un osti de remplacement à la lumière des stores troués

Come to me I said, and she came… so close

Et dans la mort, dans le noir le plus noir le plus noir le plus noir

J'ai eu peur de vivre trop longtemps pour ne pas plonger

Mais je t'aime maintenant

Je t'aime pour tes courants, tes marées

Dans lesquels tu me laisse me perdre parfois 

Pour le parfum que t'as laissé sur mon manteau de morte-vivante

Pour la musique que j'entend quand tu me compose un avenir

Et je t'aime toi qui ne me voit plus depuis si longtemps

Qui maintenant se perd dans le vertige de ne plus m'entendre pleurer

Oui pour toi qui m'a regardé mourir sans rien dire

J'ai décidé de vivre

Et je t'aime 

Jour 1

Apesanteur.

Dans une pièce nue. Dans une pièce sans fenêtre.

Heureusement, il y a une porte.

Je l'ai ouverte.

Un souffle m'y portera. Un seul.

Ta bouche est ouverte.

Je t'ai même donné ma position cardinale. 

Qu'est-ce que t'attends? 

J’ai vu mon nom…

Là où un autre aurait dû être?

Mon nom. De derrière la page.

Et c'est moi, encore plus. 

Dans le coin d'une photo. Un oeil. Une bouche.

Un nom. 

Sur une page.

Sur d'autres, mon autre. 

Ailleurs, encore un autre.

De combien en ai-je besoin?

Le mien dans la réalité projetée sur écran.

Elle vient de s'échouer dans mes yeux.

Une addition qui en fait est une division qui s'est résolue.

J'en ai jamais eu qu'un seul.

 

 

D’avoir

Je n'ai plus que mes pensées

Allées, venues, mouillées, dissipées 

Je n'ai plus que mes mots

Et puis… portés, soulevés, envolés

Je n'ai plus que mon souffle

Qui s'obstine à me revenir 

Stallée sur le bord d’la 30

je suis juste épuisée

finie

i've failed… i've failed… now, what am I gonna do about it?

même penser me demande trop

focussss… lost it. again

missed the exit 

procastiner n'est qu'une excuse me dit-on

une fois le pilote automatique pèté, qu'est-ce qu'on fait?

du sable dans l'engrenage

du sable dans les yeux

la sécheresse. le désert. le vent. infiltration

j'm'en crisse pas mal du manque de cohésion, c'est plutôt la fin qui me préoccupe

la dernière sortie 

si je fini par la trouver 

toute seule

pour une fois 

 

La switch à off

click click click click… y a rien qui sort de mes doigts… mes yeux ont tout vu… ma bouche a tout goûté… ma tête… ma tête… elle est en haut… en quelque part… elle cherche le noir… y est parti.

pour quelques heures. 

pour quelques…

ça s'en vient, je l'sens.

il revient. 

allumée… éteinte… mouillée… sèche… prise… prise… 

et dans le noir…

il y a mes yeux. 

teintes de gris en amont.

Phare

Sans se perdre dans les mots. 

Mais qu'est-ce que cette histoire de début et de faim?

Mais quelle pluie m'a donné si soif?

Les sueurs dans un sourire sous les branches de mes cils. 

Et je pousse et je m'étend et j'envahis sa terre sans m'enraciner.

Parce que je flotte, parce que je vole quand même.

Mon ombre dessine en couleurs des lumières dans ses plus petits recoins.

Même dans le noir la beauté l'a rejoint. 

Le mouvement. Je move, et le brouillard d'hier m'allait si bien.

Moment #4

C'est pas le moment. C'est pas les butchs de cigarettes.

C'est pas la toune. C'est pas la lumière du lampadaire sur la chaise.

C'est pas l'écho des images. C'est pas l'air des mots abandonnés.

C'est pas le combat qui m'a achevée. C'est pas les traces que la folie a laissé.

C'est pas la vision sur hier. C'est pas les demains aveuglés. 

C'est le vide

C'est le silence

C'est le vide le silence le vide le silence 

Road triped

Des fourches aux quatres coins des ramifications des croisées des traverses.

Des rouges que j'brûle avec plaisir.

À gauche c'est hier, à droite c'est hier, tout droit c'est right fucking now.

Dans l'fond.

J'ai des roues, j'ai du fuel.

La route au bout des quatres coins des ramifications des croisées des traverses mène tout droit après tout.

J'ai pris plein de détours pour me rendre ici.

J'ai jamais utilisé la map. 

Astheur que je connais le chemin ça va aller encore plus vite.

Je mange mes milles comme une boulimique qui vient de faire sa commande.

Le paysage défile à toute vitesse, et tout plein d'autres clichés plates.

Le windshield me parle.

Et j'ai pas l'intention de ralentir.