Récolte

Je suis déversée. Une tache qui s’étend. Un verre éclaté. Pas de fuite douce. Mais un torrent de prend-moi.

Une étendue assez vaste pour tout prendre. Qui jamais ne sera pleine. Je vois d’ici mes traces. Mes flaques sur ces terres stériles.

Comme la lune m’appelle, je me retire. Mais le cycle se termine ici. Le cours dévié vers un sillion accueillant. Capable de donner.

Comme le vent s’est levé, comme la terre a séché, comme je suis toujours en mode donnedonnedonne. Je me glisse en lui.

Absorbée. Bue.

Ce qui reste s’évapore au soleil.

Jusqu’aux prochains nuages. Quand la pluie. Quand le sol. Et moi qui court entre les deux.

Une fin en soi

Je comprend

Que plus rien n’existe… que des relents, des attentes, des couleurs vives fanées, des sursauts appréhendés, des anticipations déjà dissipées.

Je n’y peux rien

Parce qu’il n’y a plus de chemin, plus de portes, plus d’avenues… ne reste que la corde qui pend au fond du puit, qui a perdu son seau.

Comme tu veux…

C’est les trois points du sous entendu que tout est entre des mains qui savent quoi faire avec… des mains tendues qui sont restées vides malgré le poids, sans suspension.

Mais je ne changerai pas

Rien ne changera… tout est déjà changé, devenu, rendu… tout est resté… tout restera.

Je. N’y. Peux. Rien.

La clé était sous le tapis. Elle n’y est plus.

J’avais envie de finir en disant fuck you. Fuck. You. Ça fait du bien des fois. J’avais envie de lancer des flèches, garrocher des roches, briser mes miroirs. Ne plus me voir. Ne plus chercher à m’accpeter, mais passer sous le bistouri et régler ces images qui sont moins que parfaites. Envahie. Noyée. Aveuglée. Propriété exclusive du prédateur.

Fuck you. Parce que je suis more than enough.

Fuck you. Parce que le piège tendu a snapé dans le vide pour une fois.

Fuck me. Ohhhh fuck me man. Pour toutes les fois où j’ai laissé le piège mordre ma peau et été reconnaissante.

Suivre les plis

Je me disais qu’alentours il faisait chaud. Que c’était de moi que venait tout ce froid.

Je me disais que dehors l’air étais frais. Que c’était de mes poumons que sortait la mort.

La mort par batch. Remplie de c’est plate, ça fait mal, j’en peux plus, où j’ai mis ma tête, combien de temps ça va durer, pourquoi, pourquoi, pourquoi.

Des respires entravés. Des toux creuses. Sèches.

Je répète, je reviens, je disparais, je m’efface, je retourne là où je ne devrais pas être. Éviter les pancartes. Éviter les autoroutes surtout, c’est pollué de mort.

Je transporte ma température. Un trailer qui achève. Les pneus aux fesses.

Petites routes de campagne, voyager léger. Un point com ma destination.

Décalage

Dans une semaine, tout peut changer. Ou rester pareil.

Est-ce que j'ai vraiment une emprise sur les événements? Ben oui.

Mais des fois je décide de laisser glisser mes doigts sur la surface. Que ça soit parce que c'est facile, ou juste parce que j'en ai envie, c'est du pareil au même.

Le résultat n'existe pas. Pas de quête, pas de drive, pas de sentiment du devoir accompli. Mais qu'est-ce que ça veut dire anyway?

J'ai remis à dans deux semaines ce que j'aurais pu faire hier. Pourquoi faire aujourd'hui ce qui dans le fond peut bien attendre encore un peu.

La pression s'accroît, et je pense bien devoir éclater bientôt. À moins que je finisse par faire face à au report constant de ma vie. Au jet lag qui m'embrouille le jugement. Je suis arrivée il y a quelques heures déjà.

J'attend ma raison à la porte 24.

La fin de mai

C'est tout plein de possibilités, des élans, des envies.

Malgré le temps couvert la nuit. Un besoin.

Danser

Dans ses

Dans ces

Danse et

Dense et

Don't say.

Ça dure jamais le gris. Le noir. Le rose. Des patches de soleil sur mon édredon de misère mais tellement confortable. J'émerge. Sors. Grimpe. Tente. Fuck, il fait déjà clair. Je veux dormir jusqu'à midi. Enjamber le bordel. Me servir un jus d'orange. Regarder juin arriver pis être contente pareil.

Faim, c’est tout.

baiser
manger
manger
manger
les mots
ta peau
j’ouvre grand
mets y tes doigts
tes lèvres
mes dents s’enfoncent
entre le rose et le rouge
je laisse couler tes saveurs
sur ma langue
et plus jamais
je serai repue

A Crunchy story

From a comment came the idea… Why not? Why not offer you a little bit of my translated self? Here goes, for the first time.

From my previous post, Conte.

Here is the result from my translation tool:

—oOo—

Story

He was once an a bit lost girl
Which brushed the wrong way way in every junction
Which searched dead end streets
Where it was more facile to stop

He was once an adventuresome girl
Which had basted between trees
Which had blown all candles
Which searched the black at all costs

He was once a girl who meant goodbye
Which had realized that between trees there are dead end streets also
Which had roused himself eyes to be moved forward in his forest

It sits down the girl
It stops
It sniffs little
And ask to be never found

Here is my own:

—oOo—

Tale

Once upon a time there was a girl who was a bit lost
Who backtracked at every crossroads
Who was looking for dead end strees
Where it was easier to stop

Once upon a time there was girl who was adventurous
Who slid between the trees
Who blew all the candles
Who was searching for darkness at all costs

Once upon a time there was a girl who wanted to say goodbye
Who realized that between the trees there are dead end streets also
Who tore out her eyes from moving forward in her forest

The girl sits down
She stops
She breaths a little
And prays never to be found

—oOo—

The translation tool made this a completely different story, which I like. The perspective of course. But it did translate the tone, something I find amusing.

It’s very hard to translate a poem. Even some other posts, that are of a narrative nature. Whenever I start to write, the language has already been decided. And to put the words in an other one just takes out the meaning, I feel. But I enjoyed the exercise!

Conte

Il était une fois une fille un peu perdue
Qui rebroussait chemin à chaque croisée
Qui cherchait les cul-de-sacs
Où il était plus façile de s’arrêter

Il était une fois une fille aventureuse
Qui s’était faufilée entre les arbres
Qui avait soufflé toutes les bougies
Qui cherchait le noir à tout prix

Il était une fois une fille qui voulait dire adieu
Qui s’était rendu compte qu’entre les arbres il y a des cul-de-sacs aussi
Qui s’était arraché les yeux à avancer dans sa forêt

Elle s’assoit la fille
Elle s’arrête
Elle respire un peu
Et prie de ne jamais être trouvée

Plus rien à voir

Je suis là. Mais j’observe.

Je suis là, je suis là, je suis là.

Mais.

J’observe.

Ce n’est pas possible
Autant se retirer
Autant tourner le dos

Le mal de ne plus voir
Fait plus peur que l’improbable
Le n’arrivera plus

Le passé sculpté dans ma peau
Le passé caché sous mon lit

Il est là. Mais il observe.

Un paysage de l’autre côté

Mon regret plus rapide que son ombre
Au flanc d’une montagne d’attente
Je regarde en haut
J’en peux plus de courir
J’me laisse rattraper

Quand ça brûle dans mes poumons
Quand le feu prend entre mes seins
Quand mon corps est un ange de flammes
Quand l’air disparait, se sauve, m’échappe
Ça ne fait plus mal

C’est quand je reprend mon souffle
Et commence à monter
Gravir la pente vide, la pente totale
Que je sais tout
Que je sais tout