Brèves de l’édicule [1]

Ce weekend c’est la vente trottoir sur Wellington. Évidement, c’est au moment où je dois restreindre mes dépenses au strict minimum si je ne veux pas me ramasser à Paris à manger de la baguette et des nouilles au beurre pendant deux semaines. Je vais tenter de prendre quelques photos et les partager ici. Je suis absolument, désespérément pas bonne pour prendre des photos. Comme le dessin, comme la guitare. Et pourtant, dans tous les cas, je continue. Je ne sais pas si j’espère un miracle et un jour me lever avec une compréhension de la chose et un talent caché, mais ce qui est certain, c’est que j’ai envie de les faire ces choses, alors…

Je ne me sers de ma voiture qu’une fois par semaine, pour la changer de côté de rue. Elle est couverte de crottes de pigeon et de toiles d’araignée et un pneu arrière est presque à plat.

À la Fripe-Prix

Je trouve vraiment difficile de résister à cet endroit. Alors que je devrais économiser mes sous pour mon voyage, je finis toujours par trouver l’excuse qui me déculpabilise d’acheter encore un autre truc.

L’endroit est captivant d’ailleurs. J’ai eu droit à Baby Jane de Rod Stewart en stéréo pendant que je fouillais dans le rayon des gilets, la dame qui s’occupe de placer les vêtement étant de toute évidence une grande fan. De chantonner sans connaitre les paroles. Faux. Et fort.

Il y a aussi quelques vieux monsieurs qui viennent cuiser les jeunes filles à la caisse. Et les vieilles dames qui viennent acheter des casse-tête. Des mamans un peu fatiguées à la recherche d’une paire de runnings pour le plus grand et peut-être une belle assiette de service pour recevoir la belle-famille en fin de semaine.

Et puis y a moi, qui passe les livres en revue, un par un, qui les touche, les prend, les remet à leur place, les reprend. À chaque visite de nouvelles découvertes. Je ne sais pas si c’est parce que j’avais mal regardé la dernière fois, ou parce que c’est des nouveaux arrivages.

Il y a quelque chose de profondément humain dans ce magasin. On se croise, on se salue, on se fait un petit sourire. On touche à des choses qui ont été aimées, puis rejetées, on les touche et on se demande si elles ne pourraient pas être bien chez nous. On voit les traces de leur vie d’avant, on évalue si elles ont du bagage, ou si elles ont bien vieilli. Et chaque article qu’on porte dans nos bras vers la caisse est une petite victoire, un abandon évité, une renaissance.

Quand le PQ jase de toi

Mon dernier billet a été partagé sur Twitter et Facebook par des militants du PQ, et ensuite par notre sympathique candidat dont il est question dans le billet et ensuite par le bureau du PQ de Verdun. En tout cas, tout ça pour dire que voilà ce que ça donne quand le PQ parle de toi:

Je n’écrirai pas de message spécial à l’intention des centaines de nouveaux lecteurs. Comme on peut le constater, ils ne sont pas revenus! Chose intéressante, la proportion de la provenance des visites est d’environ 95% Facebook, 5% Twitter. Je trouve ça significatif dans la mesure où si j’avais à faire la promotion de quoique ce soit, je saurais vers où me tourner… Autre fait intéressant, seulement 14 personnes se sont donné la peine de cliquer sur les hyperliens dans le texte. Ce qui est un peu triste. Le deuxième lien est vraiment à consulter, même si c’est pour le fédéral: Qui Vote Quoi

Je suis complètement absorbée par la préparation de mon voyage. Pas que je sois en train de planifier quoique ce soit remarquez… Je surveille de façon obsessionnelle le prix des billets d’avion, je fais du Google Street view pendant des heures, je fais une liste des tombes au Pere La Chaise, des supermarchés de mon quartier, je lis les forums. Je sais que je ne me rappellerai plus de grand chose une fois rendue là bas, mais c’est ma façon d’évacuer le stress et l’angoisse.

Je ne cesse de remettre ça à plus tard, mais franchement, là c’est vrai, demain, je termine les boites. Il en reste si peu, y a aucune raison pour que ça traine encore ici. Et si je suis gentille, je me récompenserai avec une petite recette de drink que je remet également toujours à plus tard…

Porte à porte

Thierry St-Cyr a sonné à ma porte ce soir. Fière habitante de Verdun que je suis, j’ai répondu à la porte vêtue d’un chandail du CH, des jeans et des Docs. Avec No Quarter qui jouait beaucoup trop fort. “Attends minute je vais baisser la musique!”.

J’ai pas envie de vous entretenir politique. Mais c’est un peu inévitable ces temps-ci. Donc Thierry s’emmène, et ma foi, il a l’air très sympathique! Il se présente au Parti Québecois. Ah. Ouin. Mais en jasant avec lui, j’ai réalisé que mon status d’indécise (Vert? QS? Nul?) risque juste d’aider le PLQ à rentrer à Verdun. Et bon, on s’entend, personne veut ça, nulle part!

Je ne militerai pas pour aucun  parti, et voter stratégique me rend triste. Mais peut-être que pour cette fois je ferai exception. Malgré tout, Thierry a l’air d’un bon gars.

Autrement ben, j’ai fait une pouding au pain, et elle est pas mal bonne. Ça pas vraiment rapport, mais j’avais envie de partager. (J’ai remarqué qu’ils vendent des bijoux à la tabagie…wtf?)

Aujourd’hui ça fait six semaines que je suis arrivée.

Portée

C’est vrai que j’ai marché beaucoup l’autre soir. Mais il me semble que c’est un des plaisirs de la ville. Très tôt le matin, à l’heure du souper, à la fin d’une nuit mouvementée, chaque moment est unique, les odeurs et les gens se mêlent, se fondent, s’unissent pour créer l’atmosphère qui t’accompagne. D’un quartier à l’autre, de nouveaux visages, des repas sur le feu, des enfants qui partent pour l’école, des amoureux qui chuchotent sur le balcon, des chats qui t’ignorent, ou qui ne te lâchent plus, des ruelles éclairées par la lune. Mais par dessus tout le mouvement. Le rythme d’un pied posé devant l’autre, sans pause, sans détour, devant, un, deux, un, deux, t’avances.

Comme si t’avais le choix.

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Feuilles mobiles

J’ai pris quelques photos lors de ma marche nocturne, et comptais faire un billet avec celles-ci ce soir. Mais j’ai oublié mon téléphone chez un ami. J’ai réalisé mon oubli à l’entrée de la station de métro, mais le dernier train devant passer dans quelques minutes, je n’avais pas le temps d’aller le chercher.

Les premières secondes, je me sentais vraiment dépourvue. Aucun moyen de communication entre là et ici. J’ai pris l’escalier mobile, passé le tourniquet, descendu un autre étage et me suis installée avec mon livre (Oil! d’Upton Sinclair) au bout du quai. Le vin aidant, je me suis calmée très rapidement, en me disant que de toute façon, y a pas un chat qui va m’appeler à une heure du matin!

***

Personne n’est venu réclamer la pile de livres de John Updike que j’ai trouvé à l’entrée de l’édifice où je travaille, et j’aurais sans doute dû en commencer un ce matin, mais Oil! me tente depuis longtemps. J’ai dû encore une fois abandonner House of Leaves pour la lecture dans le métro… Je suis rendue dans un bout complètement fucké, perdu dans un labyrinthe autant dans l’histoire que dans la mise en page (et la lecture) et mon trajet quotidien est juste pas assez long pour me permettre de m’y perdre convenablement. J’en suis donc à choisir mes lectures en conséquence, tant dans la forme que le format.

***

Si tout va bien (et si je fini par finir de décrotter mon plancher dans le salon) je devrais terminer de vider toutes mes boites demain… Un mois et demi plus tard, je pourrai peut-être enfin dire que je suis installée.

De la chambre au salon

J’AI DES PORTES!

Et des mouches… Je ne sais pas ce qui se passe, mais la cour est infestée de grosses mouches grasses écoeurantes et ce matin en ouvrant la porte derrière elles se sont infiltrées. Je les entend voler, j’essaie d’en tuer, mais elles sont tellement grosses et juteuses… ARGH c’est fucking dégueulasse. Et moi qui était heureuse de constater l’absence d’insectes ici à comparer avec La Prairie. Et là je ne parle pas des petites maudites fourmis dans la cuisine. Mes chats ne sont d’aucune aide et sont tout aussi dégoutés que moi.

Mais, détails que tout cela! J’ai des porteeeeees. Ok, comme on peut voir sur la photo, je n’ai pas terminé de remplir la bibliothèque. Ça s’en vient, mais l’urgence m’est passée. Je suis simplement heureuse du résultat, et j’essaie de ne pas m’en mettre plus que nécessaire sur les épaules.

Les portes ne sont pas complètement terminées. Il faudra les ajuster, installer un truc pour les barrer au sol, et enlever le plastique dans les carreaux. Mais de les avoir enfin en place me donne l’énergie et la motivation d’enfin terminer ma chambre. Mon petit coin à moi, de l’intimité, ne plus vivre à moitié dans le salon. J’aime vraiment le look que ça donne au salon aussi!

Un vendredi soir à Ahuntsic

Je commence tranquillement à décoller de l’appartement. Curieusement, cela me demande des efforts relativement considérables, dépendant de l’occasion.

Ce soir je suis allée voir une partie de baseball au parc Ahuntsic. Mon frère joue dans une équipe sénior élite dont mon père est le directeur général, manager ou en tout cas, quelque chose du genre, qui veut dire en gros qu’il gère l’équipe. Le parc Ahuntsic, c’est immense, et aussi vraiment beau. J’avais oublié. Sérieusement, quand est-ce qu’on va se promener dans ce coin-là?

(Et tellement habituée à me déplacer en voiture, je n’ai même pas considéré le métro pour m’y rendre, sauf une fois rendue dans le traffic sur la 720… Je m’y ferai éventuellement.)

Je n’aime pas le baseball. Je n’aime pas le baseball en m’y rendant, ni en arrivant, ni en regardant la première manche. Et puis soudain, les gens qui jasent autour me dérangent, et j’ai les mains squeezées entre les cuisses, 2 balles 2 prises 2 retraits, un gars au deuxième, fuuuuckkkkk, strike! Je vais me chercher une bière entre la 4ième et la 5ième. Je monte d’un étage dans les estrades.

Les Indiens ont perdu 6 à 2.

Vivre dangereusement (heureusement)

C’est un fond de sac de Ruffles crème sûre et oignons et un beigne au sucre en poudre pour souper après trois pichets au chic Pub Maisonneuve de la rue Hochelaga en l’excellente compagnie d’un Prince avec comme trame de fond les allées et venues d’une faune sympathique et de petits mélodrames expiatoires, le tout saupoudré de magie un peu humide.

La bibliothèque idéale

Je n’ai heureusement que moi à décevoir, alors voilà, je termine le weekend sans avoir tenté de faire de Mint Julep. Ma bouteille de Maker’s Mark reste intouchée, ce qui n’est pas la fin du monde, je pense qu’elle va m’attendre…

En fait, la journée d’hier a été longue. La mise au niveau des bibliothèques a été tout un travail! J’ai dû surélever les unités de bout de quelques centimètres avant même de les mettre droites. Une fois les cinq biblis bien au niveau (grâce à d’innombrables shims, genre, un paquet presqu’au complet) je les ai sécurisées au mur avec des “L”, ensuite je les ai reliées ensemble sur le haut avec des ferrures et à mi-hauteur j’ai percé des trous dans les parois pour les visser une à l’autre. J’ai aussi glissé des shims entre la cimaise et les unités de bout pour la bonne mesure. Enfin, j’ai cloué les shims au plancher (fuck it, il est tellement magané, c’est pas 7-8 trous qui va faire une différence) pour ne pas qu’ils sortent et je les ai raccourcis comme j’ai pu. Pas certaine qu’un tremblement de terre de moins de 8 fasse bouger quoique ce soit.

J’avais bien de l’ambition pour aujourd’hui, mais je me suis levée complètement raquée, plus de force dans les bras. C’est bien l’fun être indépendante, mais c’est tout un workout des fois! J’ai donc pris ça cool aujourd’hui. Pas terminé de tout sortir les livres, mais j’achève et je crois qu’il me restera une ou deux tablettes de libre. Ce qui tombe vraiment trop bien car j’ai trouvé une sorte de cave d’Alibaba aujourd’hui où je me suis procuré 17 livres pour 30$, dont des classiques (Flaubert, Camus, Hébert), un San-A, La Bibliothèque Idéale de Bernard Pivot, et d’autres trucs, tous très cool.

C’est évidement un work in progress. Au fil du temps certains livres migreront vers les rayons derrière le canapé pour faire place à d’autres. J’aime beaucoup ce passage de la préface de Pivot:

Au fil des décénies, les livres sont devenus de féroces colonisateurs. Ils bouffent sans cesse l’espace; et leur voracité se révèle d’autant  plus efficace qu’elle est sliencieuse et que leurs manoeuvres lentes et usurpatrices se font sous le couvert rassurant de la culture et avec la bénédiction des professeurs.

Il y a aussi les jeux de titres avec lesquels j’aimerais expérimenter.