Vue

Ça m’a rendue mélancolique du teenage angst qui m’affligeait au même moment où je devais devenir une femme. Sans rien chercher, je me suis sentie située. Jamais j’ai vu l’ordre des choses. Seulement leur place et la mienne. J’ai toujours su ce que les conversations voudront dire, avant même qu’elles aient lieu. Que mon orthographe et mon vocabulaires seront toujours déficents et surtout, jamais à la hauteur de ce que j’ai besoin d’exprimer. Que je n’ai jamais été et ne serai jamais ce que longtemps j’ai voulu être. Ce qui maintenant, je le comprend, est une bonne chose. Et d’hocher de la tête, et dire “je comprend”et de parler de moi et sourire et d’aimer. Et cela, malgré tout, me demande un effort énorme. Malgré ton rire, malgré tes mains, ton parfum ou ta belle chemise. Tant de fantômes autour de la table, tant d’esprits que je semble être la seule à voir. Parfois je me demande si je vais pouvoir cacher ma peur encore longtemps. Si un jour toi, ou toi, tu verras dans mes yeux que je sais ce que tu t’évertues à nier. À te battre contre. Les yeux. Tous ces yeux qui regardent dans les miens. Je vois les accidents, les peines d’amour et la douleur de la réalisation dans l’espace entre les verres qui volent. C’est trop clair, et je n’arrive même plus à croire que ça pourrait être différent.

Anger management

Something’s wrong.

Wallowing in big fat patches of bliss, something happened while I wasn’t looking.

Must have been a leak of some kind.

I lost my anger. And that’s not good. That’s part of who I am. I feel like a soft blob floating around, not really important, not really interested in anything, not really caring for anything.

I’m scared I’ve lost it for good. What really defined my personality is diluted. I had drive. I had an edge. Being angry all the time is not healthy, granted. But never being angry cannot seriously be better.

Strangely, I’m living happy times. Yet I find myself walking towards the well once again. The pull is getting stronger.

Maybe it’s a good thing.  I don’t know. I just know that I long for an angry moment. Is it the comfort of a familiar state of mind that I miss? Don’t think so. I know, I feel that this is a walk towards balance. How could it not be? I don’t feel complete. No more than I did before. I’m just at the other spectrum of who I can be. I like the softer, happier me. But still, it’s not the whole me.

Not long ago I said I didn’t want to go on another introspective journey. That I’ve had enough for a while. At that time it was true.

I think I just reached the end of that one. Time to move on. Time, once again, to step off the path.

Dimanches

Vient de me frapper une vague puissante de cafard. D’ennui. De solitude dans l’écho des miaulements. C’est souvent comme ça le dimanche. On se dit aurevoir. On s’embrasse. Je les regarde monter les escaliers et entrer dans… la maison. La maison. Plus ma maison. Pas qu’elle me manque. Cela faisait trop longtemps que je voulais en sortir. Et je me dis, ah shit, ça fait du bien, un peu de silence, de calme. De solitude justement. Mais après quelques heures, la lueur de la lampe n’est plus assez. Et j’allume la télé, parce que c’est trop calme ici. Et je fais un peu de bruit, pour réveiller les minous. Et on joue quelques minutes. Et ils trouvent quelque chose d’autre à faire, et me revoilà, à attendre que l’enveloppe tourne au bleu.

Je n’ai pas peur.

Je n’ai pas de regrets.

Je n’ai fait que réussir depuis mon départ.

Je n’ai que cette impression d’échec malgré tout. Un vide où toutes mes bonnes intentions se sont enfuies.

Un vide que personne, même pas toi, ne pourra remplir.

J’en ai plutôt marre de me dire que j’ai fait de mon mieux. Que j’ai fait mon possible. Qui a mesuré ça?

Et une autre semaine qui passera, à vivre cette autre vie. Délicieuse. Et un autre dimanche. Et d’autres adieux. Tout aussi difficiles.

J’ai la migraine. J’ai pas envie de fermer mes yeux, pas envie de rêver. ÇA, ça fait peur.

for V., because it’s all true… always has been

My head hitting another stair, I watch my blood flying and spattering the wall almost gracefully. I could reach for the railing. Of course I could. It’s right there. Yet I think, another one, just one more. And as my cheek connects with the concrete I wonder why I can’t hear anything. Then one ear pops and a gush of blood erupts from it, temporarily spurting but quickly receding and joining the small river in my neck, fed by my nose and one eye that quit after the first flight of stairs. My hand is going up. A spectator would think “at last, she’s reaching for the railing!” but he should know different. I can see the next stair coming and my elbow looks  like it will be doing the landing this time. But not before I have time put my fingers on my skull where it’s soft now. Where it’s warm. The light dims. I understand that it had to be this way. I can only hope they have my blood type at the hospital.

—o0O0o—

I have no reason no why no when. There is always if, but we all know what this one amounts to.

The Words are still alive. Busy living, granted. Growing, spreading, sowing. A harvest in time.

I remember when they meant more than my breath. When they were my breath. I try not to forget.

Sentences the yarn that wove itself into the only blanket I would let warm me.

I do feel cold sometimes. Then I reap. And it all comes together.

I’ve found things that heal. Other things. But the generosity of the Words have no equal.

Reach

I still reach sometimes. In a second my mind shifts back and furtively I think. I think, this is not real. No, this is temporary. A mistake? Surely not. But still, sometimes, I reach. Not in my sleep. In my most awake and lucid moments, lightening strikes, a flashback. Or the ghost of a cut off limb. It’s poisonous blood slowly reaching my heart, already seeping in my mind. Cut off at last. But still lingering.

It seems at times I have no recollection of this.

I want to remember things that will happen. I want to have your mouth’s imprint on my breast. I want to have memories of travels we’ll take, far from our drowning innocence. I kept your letters, but I know them by heart. I’ve forgotten why I reach sometimes. For now I reach for you. For now you reach for me. I’m reached for. And that in itself is a memory already. Always.

This, I do.

Should it all end now, enough memories are written that I will never be alone anymore.

Because I have been reached for.

Life is taking over

More than ever I feel the languages clashing, coming together. It wasn’t anything I studied, worked on, planned. The words just flowed, and I was the vessel, I was telling.

The biggest this, biggest that. The darkest places, the harshest judgment. Entranced by the depths I had ignored. Immersed in the I feel moment.

This, now, should be the crest of the wave then. I hear. I see. I breath.

A shift in visuals

Watching American History X again. The kids are asleep, here for another week.

Spent the weekend loving, fighting, wondering, smiling, crying, fucking, eating. Confused. I’m torn, feeling melancholic without any memories yet. What is this life I’ve stepped into?

In strides. I had expectations of oneness. Did not expect synchronicity. Yet, in strides.

I had paths before. Now I have doors.

I’ve entered my future yet so many doors from my past remain open, it’s like a fucking windmill in here.

When emotions were overwhelming, words carried me, brought me here, words were air and blood. My mother’s words are now surrounding me, tearing through the boxes in which I tried to hide, burry, kill them. And I’m speechless at my lack of understanding.

We are not enemies, but friends. We must not be enemies. Though passion may have strained we must not break our bonds of affection. The mystic chords of memory will swell when again touched, as surely they will be by the better angels of our nature.
-Danny Vinyard

Dans le doute, et autres. Faut bien.

J’ai très peu de place pour me cacher de mon passé. Essentiellement contenu dans quelques boîtes empilées dans un garde-robe. En feuilletant un cahier appartenant à ma mère, une enveloppe tombe par terre. Une enveloppe que j’ai ouverte une fois. Et plus jamais après. Et ce soir. Je sais que toutes mes craintes viennent de là. Que tout ce que cette lettre contient est dans une certaine mesure vrai. La première fois que je l’ai lue, c’est le lendemain de sa mort.

Je ne sais pas si un jour je vais arriver à dealer complètement avec elle. Mais j’ai l’impression que le reste de ma vie dépend de ça. J’ai passé les deux dernières années de sa vie à m’occuper d’elle. Et avant qu’elle meure, j’avais l’impression de progresser, d’y arriver. De laisser le pardon faire son chemin, de laisser l’amour monter à la surface de cette mer agitée de rancoeur, de regrets. Puis la lettre. Ça fait six ans et demi. Et je suis toujours à la case départ. C’est pas le message d’adieu auquel je m’attendais.

Pascale, mon amour

J’ai toujours trouvé que je tenais peu de place dans ta vie, eh bien! Maintenant ce n’est plus le cas: tu as de la job pour un bout de temps. Une chance que L. est là pour t’aider (sans farce, il va t’aider hein?). J’ai fait mon possible pour faire toutes les démarches pour que tu saches où te diriger. Je crois que tout est bien. Sinon, que veux-tu, je n’ai jamais été parfaite tu le sais bien!

Mais ce que je veux te dire c’est que ces derniers mois qui nous ont rapprochés m’ont permis de te connaître mieux et de t’aimer davantage si cela est possible.

Pascale, j’ai raté ma vie. Tu as certainement ton opinion à ce sujet mais je suis allé chercher assez profondément pour savoir que je n’avais pas vraiment d’issue. J’ai tout raté sauf toi. Quand tu es née ça été le plus beau jour de ma vie. Je sais, c’est cliché, mais ce jour-là il m’a semblé que j’avais tout accompli, que j’avais fait ce que j’avais à faire. C’est peut-être vrai parce que je n’ai jamais rien accompli d’autre.

Sois certaine que je suis partie en paix. J’ai fait la paix avec mon passé et j’ai pardonné à moi-même et aux autres. J’étais prête car la vie pour moi n’avait plus aucun sens. Je me sentais comme un zombie. Et puis: vivre malade, ce n’est pas vivre.

Bien sûr il y a le regret de vous laisser derrière, toi et les enfants, mais on ne sait pas ce qui se passe après la mort physique, peut-être se retrouvera-t-on.

Enfin continue à être la femme que tu es: vive, solide, généreuse de toi-même, tu es quelqu’un à qui on peut faire confiance. Ne fais pas comme moi et ne laisse pas la vie gagner sur toi. Avance et défonce les portes s’il le faut.

Je t’aime. Ta maman.

I should just turn it off

This

“Somehow, I’ve always been grateful to the men who liked me. Thinking, they could easily find better. There is better than me out there”

sums it up, pretty much.

I shouldn’t watch tv. It fucking brings me down.

Amongst other issues I’m trying to work on… Unstable self esteem. Emotional dependency. Impostor syndrome. Food addiction. Poor sense of responsibility.

There is nothing, no one to convince me I’m wrong. Not today.

It’s all inside, don’t you understand? An intellectual anorexia. What is perceived and what is felt do not meet. The already fragile bridge gave way around ten thirty. It just happened, at the end of a sentence. It’s not such a bad place. Familiar to say the least.

Yet, I don’t feel stranded anymore. I know this is not an island.

A moment please

Listen,

[coolplayer width=”350″ height=”20″ autoplay=”0″ loop=”0″ charset=”utf-8″ download=”0″ mediatype=””]

[/coolplayer]

A woman left lonely will soon grow tired of waiting,
Shell do crazy things, yeah, on lonely occasions.
A simple conversation for the new men now and again
Makes a touchy situation when a good face come into your head.
And when she gets lonely, shes thinking bout her man,
She knows hes taking her for granted, yeah yeah,
Honey, she doesnt understand, no no no no!

Well, the fevers of the night, they burn an unloved woman
Yeah, those red-hot flames try to push old love aside.
A woman left lonely, shes the victim of her man, yes she is.
When he cant keep up his own way, good lord,
Shes got to do the best that she can, yeah!
A woman left lonely, lord, that lonely girl,
Lord, lord, lord!

Things left unsaid, so much life wasted. Just fucking thrown away. I dropped the kids on the door step, gave a quick list of instructions, kisses, hugs.

Seven days to play, to live, to… learn to know myself. Find out what I am doing here. Figure out what I am worth.

Seven days without their smiles, laughs, farts, jokes, love.

I will not settle for part time parenthood. The empty weeks will be as much about me as about them. What I can do to be happy. To be a woman. A better mother. Everything, anything for them.

Sometimes I wish I could’ve saved our relationship. I wish he would’ve heard me, so many years ago. I still wish he would’ve LOVED me.

Sometimes I think about the new love that knocks on my door. And wonder if I will let it in.

It was a lonely occasion. And I did crazy things.