Y être presque. Ou à peine. Dans la perception du tout près alors donc pas tout à fait. Les semaines passent, se vivent, s’écoulent comme la slush fondante en route vers l’égout, mais aussi comme la source qui perce la glace. Et on vit toujours comme ça. Comme sur un brouillon, plein de graines d’efface, comme en répète, le metteur en scène dehors en train d’en fumer une.
Et on demanderait pas mieux qu’un foutu scénario qui tient debout. Réconfort dans la certitude d’une existance assise solidement sur le rocher au coeur de notre jardin enseveli sous les orties et les marguerites. Passer le weed whacker dans les angoisses et le mal de vivre peut-être surfaits mais néanmoins légitimes.
Et les insectes se délectent. Les insectes dévorent et chient. Pas fini de digérer qu’ils se remettent au travail. Dans les yeux, les oreilles, dans la bouche et la tête, bouffent le contenu, les idées, les visions et les rêves et partent. Le résultat de nos procrastinations amères derrières eux. On torche, spic n span, jusqu’au prochain buffet.
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Je suis prise d’angoisse chronique depuis ce foutu atelier de création littéraire à chaque mot que j’écris. Je doute, questionne, ce qui en soi ne devrait pas être mauvais. Mais l’idée de “travailler” mes textes, ça me tue. Et alors je me met à écrire, et soudainement c’est plus l’fun. Est-ce que je devrais changer çi, ça, y en a trop, pas assez, syntaxe, forme, franglais, engrish. Fait chier. J’ai jamais voulu écrire pour personne. J’écris parce que j’en ai besoin. Mais je me surprend à raturer à la source, avant même de commencer à écrire. Je sais que ma source n’est pas tarie. Comment pourrait-elle l’être? Je suis en vie! Anyway. Je voudrais retourner en arrière des fois. Oublier ce que j’ai entendu, ce que j’ai appris. Deux heures, c’est tout ce que ça m’a pris pour me fucker.