ExLax, deuxième rangée dans le fond

Y être presque. Ou à peine. Dans la perception du tout près alors donc pas tout à fait. Les semaines passent, se vivent, s’écoulent comme la slush fondante en route vers l’égout, mais aussi comme la source qui perce la glace. Et on vit toujours comme ça. Comme sur un brouillon, plein de graines d’efface, comme en répète, le metteur en scène dehors en train d’en fumer une.

Et on demanderait pas mieux qu’un foutu scénario qui tient debout. Réconfort dans la certitude d’une existance assise solidement sur le rocher au coeur de notre jardin enseveli sous les orties et les marguerites. Passer le weed whacker dans les angoisses et le mal de vivre peut-être surfaits mais néanmoins légitimes.

Et les insectes se délectent. Les insectes dévorent et chient. Pas fini de digérer qu’ils se remettent au travail. Dans les yeux, les oreilles, dans la bouche et la tête, bouffent le contenu, les idées, les visions et les rêves et partent. Le résultat de nos procrastinations amères derrières eux. On torche, spic n span, jusqu’au prochain buffet.

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Je suis prise d’angoisse chronique depuis ce foutu atelier de création littéraire à chaque mot que j’écris. Je doute, questionne, ce qui en soi ne devrait pas être mauvais. Mais l’idée de “travailler” mes textes, ça me tue. Et alors je me met à écrire, et soudainement c’est plus l’fun. Est-ce que je devrais changer çi, ça, y en a trop, pas assez, syntaxe, forme, franglais, engrish. Fait chier. J’ai jamais voulu écrire pour personne. J’écris parce que j’en ai besoin. Mais je me surprend à raturer à la source, avant même de commencer à écrire. Je sais que ma source n’est pas tarie. Comment pourrait-elle l’être? Je suis en vie! Anyway. Je voudrais retourner en arrière des fois. Oublier ce que j’ai entendu, ce que j’ai appris. Deux heures, c’est tout ce que ça m’a pris pour me fucker.

Realized

“Break me” she said.  “Break me, break me. And when it’s done, when it’s all over, you can put the pieces back together however you want to.”

But like a jigsaw puzzle, her pieces were meant to only fit one way.

“You can make me, invent me, create me. I’ll belong to you and only you. You’ll hold the secret. My cracks, my flaws only reminders that I was born from your hands.”

Damaged goods, that’s how I saw it. Unfortunately, I had already broken her. Her cracks and flaws only reminders of what she was made of.

Worth breaking.

Be nice boys and girls (optional)

I’m starting to believe that there is such a thing as being too nice.

I’m starting to believe that even self proclaimed nice people really just care about their niceness, that they are offended by their own niceness not being recognized, not by the supposedly lack of niceness in other people.

Nice guys finish last it is said. For the record let it be known, nice girls do too.

At the end of my words lies silence.

In the silence are my actions.

My actions.

If I mistype my nick, it becomes Sawn.

En passant j’ai vu

Un char.

Un char de fille.

Un char de fille blanc.

Un char de fille blanc dans le driveway.

Pièce

Tout aurait été différent à un autre moment. Plus tard est fait de possibles. Avant je n’y croyais pas. On s’est manqués de peu. Il fut un temps.

Il fut un temps où le besoin de vivre et de rêver a finalement pris le dessus. Il fut un temps où après une mort clinique de durée indéterminée mon sang, mon corps, mon coeur, tout réclamait la vie.

Je ne veux pas croire que ça été seulement un intermède entre deux comas. Peut-être ai-je cessé le traitement trop rapidement et que l’infection regagne du terrain.

Peut-être que le timing était pas bon. J’ai l’impression de revenir sur mes pas. Full circle. Mais comment peut-on revenir dans un cul-de-sac? Si j’y suis entrée, comment en suis-je sortie, si ce n’est que j’ai simplement fait un ou deux tours sur moi-même. C’est assez déprimant comme constat. Et puisque les constats… Alors non, je suis ailleurs. Même si tout me semble familier.

Une pièce sale, une fenêtre crasseuse, des débris au sol. Et ma place habituelle sur le sofa. C’est un endroit que je connais très bien. C’est même confortable et rassurant de retrouver ces intérieurs morts.

Qu’une visite, que je me dis. Qu’une visite.

Et un coup de pied ou un coup de vent projette la porte sur le mur et un tourbillon de tu de moi de tout ce qui fait nous eux fuck tous ces pronoms qui vivent hors de moi mais dans ma pièce mon confort, que j’ai laissé entrer…

Ah shit. Que j’ai laissé entrer. Me voilà donc crowded, interagir, vivre avec les autres, les sentir, les toucher, les embrasser. Donner donner donner de mes mains ma bouche mon coeur ma tête. Ma fucking tête. Elle se déverse, le contenu dilué, perdu, éventé.

C’est le bordel ici. Je ne peux pas partir sans ramasser un peu.

Ten foot poles

I’m trying to pick up. I really am. All day today I had “ten foot pole” in my head. Something about my being all out of them. Something about poking from afar. There’s a band called Ten foot pole. There’s an entry in the Urban Dictionary. I’ve used them myself many times. Mostly on my own issues. Something about not even feeling that ten foot pole poking me. That surely means something about feeling lonely even with company. That must be an indication of my hunger. Looking for ten foot poles to distribute. Because quite frankly, who would want to enter here without one? Even with the door wide open, there’s a lineup at the dispenser and it’s empty. Ten foot poles with a hook at one end, even that would do. To pick up. I don’t want to touch anything without one, so why would you?

Pick me up

Je mange des Frosted Flakes pour souper. Et une poignée de cachous pour dessert. Il y a un feu dans le foyer. Scratchy me rappelle de mettre de l’eau dans le plat en sacrant des coups de patte dessus pendant qu’Itchy bouffe une manche de mon chandail qui traîne à terre. Je regarde la deuxième saison de Dexter sur l’ordi. La litière est pleine. Ce sera bientôt l’heure pour un drink ou quatre. Pour m’assurer que j’aille au lit avant deux heures du matin et être fonctionnelle au bureau demain. Ma brasse de samedi est toujours dans la sécheuse. Et les restes de mon gâteau de fête au congélateur.

Quand je me met à m’haïr, personne ne peut le faire aussi bien.

Dormir dos à dos. Des bouts d’oreiller mouillés d’impuissance dans la nuit qui se voulait festive. Entendre un souffle insatisfait. Haleter la colère. Caresser la confusion. Toucher la fraîcheur du mur avec mon genou de peur de rencontrer encore plus froid avec mon dos, mes fesses. L’évasion, le matin, à -20.

Ce sera comme ça. Parce que ceux-là étaient uncalled for. Comme ça quand les mots des autres… trouvent.

Cut to December
How can a scalpel tear into skin
revealing walks in the park
Lord how can a heart
come from two separate organs
and you’re gonna make this simple
Do you want to make me sweeter?
I know, I know, I know, I know
I’ll let you down
I’ll let you down

-The Format, Pick Me Up

Dans le doute, les constats

De la guimauve au plus noir des funks sur un dix cennes. Des constats des constats toute la journée. Et bien qu’on se batte contre les évidences, certaines sont plus coriaces que d’autres. Sont plus dures à prendre aussi. Pendant que je travaille, pendant que je conduis, pendant que la vaisselle se fait pas et que j’attend, j’attend les mots qui vont tout remettre en place dans mon atrium. Rétablir la circulation.

Des constats parallèles, divergents, pour devenir confluents.

Entre la prose, le blues et les lamentations d’une fille insécure. Entre la liberté, le désir et le besoin d’être aimée. Comme avant, comme au début, n’existera plus. J’ai mis un pied devant l’autre, sans arrêt.

Celle qui peut-être viendra après moi ne t’offrira jamais ce que je te donne right now. C’est pas dans 10 ans qu’on veut être heureux. C’est pas hier qu’on l’a été. Il y a quelque chose à faire avec aujourd’hui, tout le temps.

Sans excuses jamais. Simplement que “c’est comme ça”, je n’y crois pas. Les constats, je les encule.

Quelques heures plus tard j’attend toujours. Et je constate.

Ondes fantômatiques

Et puis c’est comme je te disais. Tout arrive pour une raison. Certaines m’échappent encore c’est évident. Pourquoi entre autre le fantôme m’a tellement marquée. Non c’est pas ça. Fuck c’est pas ÇA. Détruite. Anéantie. En passant par toutes les routes qu’on passe notre vie à éviter.

Je me disais à moi, j’ai dû me reconstruire suite à. Mais je n’étais déjà plus grand chose avant ça. Et lui se regardait dans le miroir tous les matins et pratiquait son sourire. Et baisait sa blonde. Et se pavanait dans les studios, dans les bars sur Mont-Royal et écrivait les mêmes mots à combien d’autres comme moi? Anyway.

Je suis juste écoeurée de toujours ME blâmer pour tout ce qui m’arrive. J’ai envie de pitcher de la marde à quelqu’un, n’importe qui vraiment. N’importe qui qui a traversé ma vie, depuis ses débuts, et qui n’a rien fait, absolutely fuck all. Ce qui je répète toujours, mon motto, c’est: Life’s what you make it. Et j’y crois. C’est tough par exemple. De toujours tout tenir à bout de bras.

Attend minute. En fait, c’est pas que je me blâme. Je m’arrange pour ne pas avoir à le faire, je suis proactive. Super-çi, super-ça. Fill in the blanks, I’m in. Mais bordel, j’ai de la marde à distribuer, au fantôme en particulier, et je me retiens fort fort. Et ça m’empoisonne. Et je lui trouve des excuses. Et je dis, mais je savais dans quoi je m’embarquais. J’étais tout à fait consentante. Aware.

D’un sens, de le blâmer pour quoique ce soit, c’est un peu avouer ma faiblesse. D’avouer m’être laissé manipuler. Donc (attention, prétention à venir) d’avoir été son inférieure intellectuellement. Ce qui me fait chier au plus haut point. Pas juste par rapport à lui, mais à quiconque. Je l’ai déjà dit, je suis une snob intellectuelle. Mais pas dans le sens que certains peuvent penser. En tout cas, ça c’est une toute autre paire de manche.

Mais bon. J’arrive à éviter le fantôme pas mal tout le temps. Mais dernièrement c’est plus difficile. Et ça m’a jeté au visage certains aspects de cette relation auquels j’aime pas trop penser. Comment il a pris ma vie et l’a écrasée, réduite en poussières et s’est esclaffé probablement devant mes désespoirs et mes illusions. J’étais déjà au bord de la combustion, un petit tas de paille bien sec. Ça pas pris grand chose tu vois? Et il l’a senti. Il a sauté sur l’occasion. Et moi foncé tête première.

J’ai envie d’être furieuse. Envie de crier. De l’envoyer chier. De lui dire tout le mal qu’il m’a fait. Mais j’en suis incapable. Parce qu’inévitablement, ce que j’exprimerai se reflètera sur moi. Sur mes actions, passées et à venir. Est-ce que ce n’est pas de me déresponsabiliser que d’accuser et blâmer quelqu’un pour quelque chose qui a affecté MA vie? Ne suis-je pas responsable? J’ai laissé les choses arriver. J’aurais pu me sauver. J’aurais pu arrêter tout ça au lieu d’étirer ça sur un an. Une année de fucking marde. Qui m’a fait questionner tout, jusqu’à ma propre existence.

Je pourrais dire, j’ai honte d’avouer tout ce que j’ai fait pendant cette année là. Ce que j’ai pensé. Mais non. C’est encore une admission de ma faiblesse. God forbid. On a tous de ces baises qui nous font rougir quand on y repense. What about a whole year? I want to come to terms, to fucking terms with my actions, my decisions, and most importantly, I want to allow myself to be angry.

Je suis naïve, innocente à plusieurs égards. Je crois en la bonté des gens. Si j’avais une religion, ce serait sur cette base. Les gens sont bons, s’agit de leur laisser la chance de nous le montrer. Et malgré les claques qu’on m’assène, je garde la foi.

Sur le cover

Je me demande combien d’oeuvres lui ont été consacrées. Combien de couples morts par sa faute. Combien d’hommes morts à bout de rêve. Combien de femmes à sa course, à sa poursuite. Elle qui n’existe que dans les films les rêves les chansons les poèmes les

Tsé la fille à page 325

Élancée Racée Élégante (surement cultivée, généreuse, aimante!) Bleachée Airbrushée

J’en ai vue une l’autre soir. Une vraie, qui fait bander, qui fait rêver, du haut de la page couverture. Les cheveux en bataille, les dents noircies par la coke, des crottes dans le coin des yeux. Elle avait rien à dire. Et toutes ces bouches ouvertes et tous ces coeurs prêts à exploser pour elle tout autour, ensorcellés, le briquet sorti, la chaise tirée, les sourires, les mains baladeuses, les verres gratuits

Et moi dans le coin, avec un sourire soumis, j’ai pris mon manteau, payé mon addition, oubliée, hors du tourbillon, partie dehors sans jamais avoir été remarquée en dedans. Comme si

Comme si ça m’avait fait quelque chose. Plus maintenant. Je n’aurai peut-être jamais cette dédicace, cette ode, ce chant, mais je porte en moi ce qui pourraient faire naître ces mots, et c’est tout. C’est tout ce que j’ai besoin dêtre.

Une étrange mélancolie s’empara de lui. Je vais voler jusqu’à eux et ils me battront à mort, moi si laid, d’avoir l’audace de les approcher ! Mais tant pis, plutôt mourir par eux que pincé par les canards, piqué par les poules ou par les coups de pied des filles de basse-cour ! Il s’élança dans l’eau et nagea vers ces cygnes pleins de noblesse. A son étonnement, ceux-ci, en le voyant, se dirigèrent vers lui. Tuez-moi, dit le pauvre caneton en inclinant la tête vers la surface des eaux. Et il attendit la mort. Mais alors, qu’est-ce qu’il vit, se reflétant sous lui, dans l’eau claire ? C’était sa propre image, non plus comme un vilain gros oiseau gris et lourdaud … il était devenu un cygne !!!
-Le Vilain Petit Canard (Hans Christian Andersen)