So You Want To Be A Writer

if it doesn’t come bursting out of you
in spite of everything,
don’t do it.
unless it comes unasked out of your
heart and your mind and your mouth
and your gut,
don’t do it.
if you have to sit for hours
staring at your computer screen
or hunched over your
typewriter
searching for words,
don’t do it.
if you’re doing it for money or
fame,
don’t do it.
if you’re doing it because you want
women in your bed,
don’t do it.
if you have to sit there and
rewrite it again and again,
don’t do it.
if it’s hard work just thinking about doing it,
don’t do it.
if you’re trying to write like somebody
else,
forget about it.
if you have to wait for it to roar out of
you,
then wait patiently.
if it never does roar out of you,
do something else.

if you first have to read it to your wife
or your girlfriend or your boyfriend
or your parents or to anybody at all,
you’re not ready.

don’t be like so many writers,
don’t be like so many thousands of
people who call themselves writers,
don’t be dull and boring and
pretentious, don’t be consumed with self-
love.
the libraries of the world have
yawned themselves to
sleep
over your kind.
don’t add to that.
don’t do it.
unless it comes out of
your soul like a rocket,
unless being still would
drive you to madness or
suicide or murder,
don’t do it.
unless the sun inside you is
burning your gut,
don’t do it.

when it is truly time,
and if you have been chosen,
it will do it by
itself and it will keep on doing it
until you die or it dies in you.

there is no other way.

and there never was.

– Charles Bukowski

363 jours

je ne comprends pas trop comment pourquoi mais tout me tire me pousse et je veux partir me sauver vers ta vie me noyer dans ta vie n’importe où n’importe quoi sauf la mienne et comment ça pourrait être impossible comment il pourrait être trop tard alors qu’on a encore tant à vivre et tellement besoin d’aimer mais trop peur pour vraiment laisser la porte ouverte j’ai le nez qui saigne mais j’essaie encore et tant que je vivrai ça n’aura de cesse mais alors que l’évasion me semble la seule chose qui me permette de respirer sans souffrir

la réalité

ne m’oublie pas

alors résolument

je reste

sans toi.

Dancing days

J’allais écrire que je n’ai plus, pas le temps, envie d’écrire. Mais soudainement, j’ai versé un peu de rhum dans le reste de mon 7 up, direct dans la canette, en me disant que c’est de la grosse bullshit. Enfin, non, oui, c’est tout vrai, mais le besoin… Ben c’est ça le problème. Le besoin est là, toujours là à me dire come on, une ligne, un paragraphe sti, please. Et moi j’suis là, non, non, j’ai pas le temps, j’ai rien à dire, rien de bon, tu vois. C’est. Pas. Bon. Je disais y a pas longtemps, je déteste me voir en photo. Aucune photo, sont toutes laides. Je suis laide sur toutes mes photos. Ou Grosse. Ou laide. Et écrire, c’est comme prendre des photos, et poster sur mon blogue, c’est comme vous les montrer. Mais comment je pourrais montrer mes photos si je les aime pas? Mais des fois pourtant, dans le miroir je me regarde et je me dis, wow, ça ferait une belle photo, je suis belle aujourd’hui. Et c’est comme ça qu’il y a des billets qui apparaissent ici.

Des fois j’aimerais vous parler du garçon qui répare son bécyk pas cassé en épiant sa voisine Carole, du bébé à moitié gelé que la caissière du IGA a trouvé dans un panier au bout du parking, ou du village où ça sent la moulée à chien quand il pleut. Ça serait peut-être plus facile, j’apparais pas sur aucune de ces photos.  Mais le portrait final, ouais, c’est moi. Grosse. Ou laide. Ou juste Swan. Elle fuck le chien un ti peu des fois Swan. Je croyais qu’on était qu’une elle et moi. Mais j’ai bien l’impression que je l’étouffe un peu trop depuis un bout. Et puis là, elle me donne de la marde voyez. Je sais pas trop où s’en va cette histoire. C’est pas un combat à finir. Plutôt comme une danse, où j’ai pris le lead un peu trop longtemps. J’ai pas vraiment envie de m’accrocher au rôle non plus. C’est correct. Je peux laisser aller.

Il y a eu une époque où elle faisait plus que leader. Elle dansait pour nous deux. Équilibre tsé. Ça ne peut se maintenir d’un côté ou de l’autre bien longtemps. La balance penche à nouveau, à nouveau, ch-ch-ch-ch-changes. Je t’aime Swan. T’es belle sur tes photos. Même quand tu souris pas. Même quand tu te fâches. Même quand t’as de la peine.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=Ke27QakSPxM?rel=0&w=480&h=360]

That one time

I don’t know how it came about. It just did. One thing led to another. That kind of thing. The kind of thing that just happens, and when you talk about it, you want to say it was a coincidence, but no, that’s not the word you’re looking for. And since you don’t believe in any kind of fate or synchronicity crap, well, there are no other words and coincidence will have to do.

The time slowed down to a low, pulsing rhythm. It might have been The Stones. Or the wine. She kept on talking about death, and how it came about in her life. How it did not scare her anymore. Her hands flew in the air to emphasize, as it demanded, such a grand revelation. And while she talked, while she tried to convey all her beliefs in short bursts of words and silences, even though she wasn’t looking, she could see. She could feel his eyes, his understanding, his heart yearning for her love of life.

There is much to be said about the things we think we have to do, we think we need, and what actually needs to be done to be truly alive.

The wine had stained his lips and collected at the corners of his mouth. She imagined hers, tasting. Resting. Giving. His glasses were dirty and his eyes half closed and she wondered how come he could see so clearly. The night was almost over, and even though the proximity was choking her, they never ever let the distance leave them. The night was in fact over. No bridges crossed. No hands touched. A heart cried. The other, she’ll never know. Never again.

I don’t think anything could have been done differently. It just happened and then it never happened. Disappeared, like the wind blew it away while I left the door opened a little too long. And yet, it wasn’t my intent.

Like flames, like flames she threw herself at the possibilities. Like flames, they lived hard, fast and bright. All she had. And it burned.

Embers. I have to believe in embers. And my slow breath onto them.

L'été blanc

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De la galerie, la vue donne l’impression d’un champ, dune vie ailleurs, en d’autres temps. Un peu de vent ferait se soulever la poussière et tu plisserais les yeux en scrutant l’horizon, te demandant si c’est le bon jour, le bon moment.

Quand je passe devant chez toi tu y es, même si tu n’y es pas. Je te sens, de la rue je te vois, tu habites l’endroit comme un rire fort dans une caverne profonde. J’espère toujours que nos yeux se croisent, que tu m’invites enfin mais ça n’arrivera pas. Les gardes sont à l’affût.

Parfois j’imagine que tu vois ce que je vois. Et tu descends les quelques marches qui nous séparent. Tu me rejoins, en traversant sans difficulté la clôture, tu me rejoins et on avance vers la vie d’ailleurs, on y pénètre, laissant les gardes en plan, parce que nous, on voit, on va et ils n’y peuvent rien.

J’ai envie de ce mouvement de nos pas vers la voie poussiéreuse au bout de la 3e avenue. Il n’y a pas de porte tu vois. C’est nous qui dessinons l’entrée.

Et il y a des forts où nous pourrions habiter, des ponts-levis au-dessus de fosses profondes, mais toujours nous garderions l’oeil sur la route devant, car jamais elle ne cesserait de nous appeler. Des forts, juste pour ces moments où le souffle calmant de l’aventure qui se repose avant de mieux nous reprendre s’impose. Des ponts pour prendre racine. Des fosses autour parce que nous serions une ile inatteignable.

Je passe devant chez toi, beaucoup trop souvent. Je te sens, de la rue je te vois, et tu m’habites. Je suis une caverne profonde.

On remet ça (genre de pub #2)

Une caisse de lait pleine de disques (et quand je dis pleine, c’est genre, y a pas une feuille de papier qui peut se glisser entre deux albums), ça doit peser dans les 40 livres certain. Un beau samedi matin j’ai chargé mon auto de 12 caisses (c’est à dire deux voyages de 6 caisses sur un chariot, du 3ième étage jusqu’à la rue) en prévision du show du lendemain à Ottawa.

Le dimanche matin je suis arrivée à la salle presque en retard, et je disposais donc de 30 minutes pour décharger les dites caisses, monter la table, stationner la voiture, aller faire pipi et finalement, accueillir les clients à temps. Ça été une journée mémorable. Pour moi s’entend. Un DJ plus que parfait a enfilé les tounes, partant du très rétro le matin, pour finir avec du très actuel, en passant par le reggae, le funk, le punk, le rock des 70’s. Jaser avec des amateurs, des vrais, des fakes, des ti-jos connaissants, des gens super sympathiques (et même l’ami Louis qui est venu faire son tour avec sa famille!), vraiment, toute sorte de gens.

À 5 heures, on recommence (quand je dis on, dans le fond, c’est je). Charge les 12 caisses dans l’auto en deux voyages, roule sur Montréal. Arrivée à la pluie battante, stationnée pas mal loin du dépôt, je réalise que la porte avec rampe d’accès est verrouillée, et la clé dont je dispose n’ouvre que la porte avec des escaliers… Désespoir. Mais heureusement, lors des DEUX voyages, de bons samaritains m’ont prêté main forte pour transférer les caisses du chariot au vestibule. Mais quand même, les deux fois, j’ai dû les RE recharger, monter au 3ième, etc. Et puisque j’avais échappé une caisse dans la rue, dans une flaque d’eau oui, et bien j’ai dû passer une heure à essuyer des disques de Pierre Henry.

En tout cas. Tout ça pour dire, c’est le genre de truc que je pourrais m’habituer à faire plus souvent (oui, malgré les courbatures et les échymoses) et de ce fait, et bien on remet ça (quand je dis on cette fois c’est vrai, je n’y serai pas seule!) le 22 octobre à Montréal. Pouvez venir faire un tour tsé, ça me ferait plaisir 🙂

 

Ce dimanche (genre de pub)

Et bien euh, voilà. Par un concours de circonstances* je me retrouve vendeuse de vinyles pour une journée, ce dimanche en fait. Je m’amène avec des caisses et des caisses de trucs pas possibles, du métal au punk à l’électroweird, pour les connaisseurs et les amateurs. Je suis un peu énervée, pas mal excitée et franchement heureuse de vivre cette opportunité. Passer la journée avec des pwels et des hipsters à parler musique. Je capote.

*Non, c’est pas vrai, c’est pas un hasard. C’est une faveur que je rend à un ami (alors que hey, c’est lui qui m’en fait une en vérité!), ne pouvant faire le show lui-même.

Sea above, sky below et tout ce qu'il y a entre les deux

Juste de même, je dis ça là. L’automne s’annonce assez spectaculaire.

C’est pas toujours beau quand on se plante les pieds dans la réalité. Mais ça aide à avoir des rêves qui ont un peu d’allure.

Not putting myself in a position to fail used to be quite the challenge. Le sol est ferme, l’air respirable, avancer possible.

Quoi? C’est pas une toune upbeat? Non, pas besoin. La découverte de chacune de ses notes, c’est ce qu’il faut retenir.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=J1TUgD8kG4o?rel=0&w=480&h=360]

Par un fil

Osti de retour de la mort. Départ en mini-panique de New York le vendredi en soirée, avec l’annonce d’évacuation et annulation des bus du samedi. Ride de nuit avec un arm-rest hoarder, des sièges en ciment et une tristesse frisant la peine d’amour. Je me suis arraché les yeux à tenter de déceler les lumières de la ville le plus longtemps possible. J’ai pris un grand respire une fois entrée dans la noirceur de la banlieue endormie et je me suis convaincue que ce n’était que temporaire. Je reviendrais. Bientôt.

Ça ne fait pas deux semaines et j’ai pourtant l’impression que ça fait des années. J’étais dans ma chambre, lumière tamisée, Dylan, encore Dylan, jouait pendant que mes doigts se faisaient aller sur le portable. Je ne pensais plus au départ depuis mon arrivée. J’étais tellement pas prête de la quitter…

En fait, je vivais une vie qui me semblait enfin réelle. Qui était mienne. L’air, l’eau, le bruit, le silence des soirées de semaine, les matins à peine engourdis, le Times, la vélocité.

Je ne suis pas faite pour être ici, dans cette vie, cette ville. À chaque voyage je reviens un peu plus déprimée. Mais qu’est-ce qui peut bien m’empêcher de vivre ce qui m’appelle si fort que les oreilles me bourdonnent à l’année, que je n’arrive même plus à me concentrer assez longtemps pour finir un chapitre, que la poitrine me sert à chaque matin quand l’alarme me projette dans le cauchemar de mon quotidien?

I’m obviously hanging onto something that wants to be let go.

Obviously. Cause my hands are bleeding mightily now.

Je me demande si mon éternel sentiment d’être à part, n’est pas finalement un message que j’ignore depuis trop longtemps. Je me perd dans une mer virtuelle où on s’applique à me mettre dans la face que je ne fitte pas là, ni là et encore moins ici. Aucun hashtag ne m’interpelle, et mes idées, mes intérêts sont au mieux ignorés, perdus dans la cacophonie des faux timides vaniteux avides de reconnaissance virtuelle. Les liens sont compliqués, les amitiés avortées, les messages sociaux véhiculés empreints de mercantilisme déguisé en originalité.

Il aura fallu que je me perde, solide, pour réaliser que ce que je suis, qui je suis, il n’y a que moi qui puisse le comprendre vraiment.