Blast from the past: À Bizoune…

Publié aujourd'hui parce que tous les jours ça devrait être la fête des pères. Publié aujourd'hui parce que c'est toujours vrai, toujours la même réalité. Publié la  la première fois le 11 décembre 2006.

 

À Bizoune… 

En vieillissant, y a plein de choses auxquelles on pense. Y a plein de choses qu'on a pas pensé. Y a plein de choses qu'on se reproche. Y a plein de choses qu'on voudrait changer. Mais…

Y a une chose que je ne voudrais pas changer, et ça,

C'est TOI.

Je t'aime xxx 

J'ai refermé la carte avec un gros motton.

-Moi aussi je t'aime fort papa.

Et je l'ai embrassé. Mon papa. Mon papa d'amour, que j'ai tellement détesté de ne pas être là, d'être ailleurs tout le temps quand j'avais le plus besoin de lui. Sur le party, en prison, avec sa femme et son fils. Mon papa qui savait juste pas comment me le dire. Qui savait juste pas comment être papa. 

Mon papa qui me donne cinquante piasses en cadeau, alors que mon salaire fait le double du sien et de sa femme. Alors qu'il pense à vendre son petit restaurant parce qu'il ne fait plus d'argent. Alors qu'il doit nous emprunter un peu de sous, parce que la loi anti-tabac les a frappés de plein fouet et que le chiffre d'affaire a baissé de pas loin de 35%. Mais de le refuser ce cinquante piasses, ce serait pire que tout.

Alors j'ai pris les sous, j'ai pris la carte, j'ai pris mon papa dans mes bras et je l'ai embrassé. Et pour la deuxième fois de ma vie adulte, je lui ai dit à haute voix que je l'aime. La première fois, j'étais assise dans le fumoir des soins palliatifs à Notre-Dame. Ma mère venait tout juste de mourrir. Dix, quinze minutes pas plus. J'ai pris le téléphone, signalé, il a répondu. J'ai dit "C'est fini papa." Il s'est mis à pleurer doucement, un ou deux sanglots, pour la femme qu'il aimé pendant six ans, qu'il a failli tuer avec ses mots, avant qu'on ne se sauve elle et moi. Elle l'a toujours aimé, jusqu'à sa mort. Et je pense qu'il le savait. Il a prit un grand respire, et il a réussi à articuler "Au moins elle ne souffre plus." "Je dois y aller papa, y a le médecin qui m'appelle. Je t'aime papa." Et j'ai raccroché.

Et puis je réalise, je sens, je sais, qu'il sera toujours là, que lorsque je partirai d'ici, ce sera dans ses bras que j'irai pleurer. 

On a passé assez d'années à valser entre amour et orgueuil. Les masques ont pris le bord ce soir.

 

trois lignes

de faire des vagues. ne pas arrêter de faire des vagues. 

de toucher les gens. ne pas oublier qu'il m'arrive de toucher les gens avec mes vagues. 

encore faut-il se rappeler quand c'est notre tour de jouer le rôle de la mer.

 

Où s'que je ne lâche pas le morceau et que ça énerve le monde

Je pourrais y aller d’un grand jet de vomi avec plein de motons dedans. Tout mélanger, politique, société, culture, économie… Mais je vais plutôt m’en tenir à ce que je connais le mieux : mes émotions.

Depuis quelques mois j’ai pris l’habitude de stationner près du métro Charlevoix pour me rendre au boulot, à la station McGill. Bon. En premier lieu, selon certains, je suis une humaine horrible, une terroriste environnementale, une tueuse de bébés grenouilles ou je ne sais quoi, parce que j’ai juste pas envie de payer 130$ par mois pour un service de transport en commun déficient et restrictif. Mais à la base, c’est parce que j’habite en banlieue que je suis si ignoble. Ok, c’est une autre histoire, dans laquelle je ne m’embarquerai pas. Mais je suis chez nous après tout, et fallait que ça sorte.

DONC. Je prends le métro pour quelques arrêts, matin et soir, cinq jours semaine. Dans le métro depuis quelques années il se passe quelque chose d’assez ahurissant. La distribution de quotidiens gratuits. Premièrement, entendons-nous, ces « journaux » sont absolument MERDIQUES. Ok? C’est rien, de l’air, de la pub, de la marde point. Mais pour une raison que j’ignore, des milliers de personnes s’en prennent un exemplaire en rentrant dans le métro, sans aucun doute intimidés par les camelots agressifs postés aux entrées (hum).

Ces milliers de personnes descendent les escaliers, attendent sur le quai en « lisant » le journal. Oups, le métro arrive, mais j’ai fini ma lecture… Oh well. Et on laisse le quotidien sur le banc. Ou encore, on embarque dans le wagon, et on fait la même chose une fois arrivé à sa station. Bravo. Bra-VO!

C’est pas grand-chose pensez-vous. Juste un ptit journal… Sauf que vous êtes des centaines à vous dire la même chose. Sauf qu’il y en a des centaines qui jonchent le sol, sur les quais et dans les wagons. C’est presque poétique de voir ça virevolter dans les airs à l’arrivée du train.

Je ne veux pas faire la morale, c’est pas ça l’idée. Ce qui me fâche le plus, c’est cette foutue tendance à chialer, à dénoncer, à se prononcer sur tout et sur rien, à s’indigner pour les nids-de-poules, les pistes cyclables en mauvais état, etc. Mais c’est tout! Du vent tout ça! Je n’ai jamais vu personne faire l’effort de ramasser un journal par terre pour le déposer dans un bac, jamais vu personne ramasser une cochonnerie pour la mettre dans la poubelle à quelques centimètres de là.

Pointer du doigt n’est pas synonyme de responsabiliser. Dénoncer n’est pas synonyme d’engagement.

C’est un seul exemple. Je souligne cet état de fait parce que ça m’écœure profondément de voir Montréal se détériorer au son des récriminations et des accusations, alors que très peu de gens font un véritable effort pour changer les choses. Live, en direct, se pencher et ramasser UN journal. Sortir sur le trottoir et ramasser UN papier.

Ce qui est encore plus désolant, triste mais pourtant pas étonnant pour une seconde, c’est que tout ce que j’écris ici passera dans le beurre. Je n’ai pas la bonne méthode, la bonne pédagogie. C’est agressant se faire mettre le nez dans son caca, je comprends.

Alors vous m’excuserez si le ton ne vous convient pas. Si les mots ne sont pas les bons. Et ça doit être le cas, parce que sur 790 personnes qui me suivent sur Twitter, 2, oui, DEUX, ont cliqué sur le lien vers les photos que j’ai prises dans le métro.

En fait, non, je sais bien que vous en avez rien à faire. Dépêchez-vous d’aller signer la prochaine pétition en ligne, de retweeter le prochain cri d’indignation face à la publicité sur les bixis. De toute évidence, je fais un plat de pas grand-chose.

 

 

Sommaire, comme dans pas mal tout

C'est vraiment curieux ces jours-ci. Je ne me sens pas tout à fait perdue, mais pas tout à fait située non plus. J'ai aucune discipline quand vient le temps de faire des choses que pour moi.

Quand les enfants sont à la maison, j'embarque dans le mode "faut". Et c'est fait. Mais toute seule c'est différent. Je ne sais pas exactement qui je suis en ce moment. Je n'arrive pas vraiment à me concentrer sur rien pendant plus d'une heure, et encore.

Ce n'est pas vrai que d'être seule c'est d'être libre. Je crois que l'on peut être libre à deux. Je n'ai pas de repères. La tête me tourne souvent. Toute cette énergie, toutes ces pensées, ces émotions, dissipées. J'ai de la misère à cerner ce que je dois être maintenant. Me le faire mettre dans la face ça aide des fois. Mais est-ce que c'est moi encore qui se complique les choses? On me l'a assez dit "T'es compliquée" (en plus d'être "une drôle de fille").

Pourtant là là, en ce moment même, je me sens comme une moins que rien. Pas capable de rien faire sans en être obligée, ou par amour. Ma vie est en mouvement, ma vie est en vie quand j'aime. Mais deux semaines sur quatre y a juste moi ici. Je souffre du syndrome de l'imposteur jusqu'ici, dans mon écriture, que je trouve SOMMAIRE. Je n'arrive même plus à écrire ce que je pense, ce que je ressens comme du monde. Mes opinions me semblent superficielles, mes connaissances de base, ma culture naine.

Mais même en écrivant tout cela, y a quelque chose qui se passe dans ma tête. Je vois des murs, des murs qui bougent comme pour me dire "hey la grande, allume!", et c'est tellement vrai. C'est les miens. Je vais les peinturer jaune en attendant d'être capable de les mettre à terre. C'est un début.

***

La guitare avance pas vite, mais je joue presqu'à tous les soirs. J'ai essayé pendant plus de dix ans tsé. I know I suck, end of story (ah non, non, non! pas un barré!). C'est quand même frustrant pour quelqu'un qui a toujours été au moins moyennement bonne dans tout. Bon, je n'ai jamais entrepris le drum, je ne suis même pas capable de suivre un beat sur un tamtam. Pathétique. Fait que, je joue des tounes pour chanter, c'est le but, et c'est cool. Je suis fière de moi, d'avoir persévéré… Une grosse semaine et demi. So far so good!

{chill pill #1}

Quoique je sois vraiment très très poche (et je ne dis pas ça pour me faire dire non, non, t’es bonne, arrête. je suis désespérément pas bonne point) j’ai décidé de reprendre ma guitare. Ben, la guitare. Dans une autre vie, j’avais une belle Ovation. Elle y est restée. Mais les soirées sont parfois un peu longues. Lire, surfer, écouter de la musique, c’est cool, mais une chose me semblait manquer.

En fait, je joue pour m’accompagner. Parce que ce que j’aime par dessus tout, c’est chanter. Bon. Alors j’ai sorti la petite classique qui traine dans le garde-robe depuis deux ans… Ça fait quatre soirs en ligne que je joue et ce soir je souffre officiellement. Bordel, ça fait donc ben mal! En plus le manche est beaucoup plus large sur une classique, donc les accords le moindrement compliqués me font sacrer et passer à une autre toune. Je suis beaucoup trop impatiente. C’est une épreuve en soi que de passer au travers une partition.

Je n’avais pas de souvenirs romantiques ou même particulièrement agréables de mon jeu. Mais la réalité est encore pire. C’est ridicule. J’ai aucun rythme. Kling, kling kling, kroïng (asti d’accord pas faisable), kling. C’est l’étendue de la chose. Ça me permet par contre de chanter dans le ton, de me guider dans les bouts plus complexes, et au final, m’amuser à faire quelque chose que j’aime.

Je vais aller au pawn shop du village en fin de semaine, essayer de me débarrasser de la petite Valencia pour une acoustique. Un set de corde. Une poignée de PLECTRES (merci à Véro pour la traduction!). Une couple de livres piqués chez l’ex. Fun fun fun.

Et si j’en ai le courage, je vais peut-être même essayer de me trouver un band de ptits vieux qui jouent dans leur garage la fin de semaine et qui se cherchent une vieille rockeuse pour faire des gigs devant l’établi et la tondeuse.

Où s'qu'on réalise que se perdre c'est pas la fin du monde

À l'aéroport il y avait des trottoirs roulants. On se sent comme dans un film. On avance au même pas, mais beaucoup plus vite que les simples mortels déambulant de chaque côté de ces derniers. On file à toute allure, sans se sentir pressé. Mais le piège, c'est qu'on manque les restos et les toilettes. On passe tout droit. Alors une fois installé, on réalise qu'on a faim, qu'on a envie, mais faut refaire le chemin en sens inverse. On se dit que merde, on aurait dû prendre notre temps. On part faire nos trucs, et quand on revient au salon, quelqu'un a pris notre place.

***

Je marche très lentement. J'emprunte un chemin qui m'est parfaitement inconnu. Pas de balises, pas de règles, pas de signalisation. Tant d'années sur la même route à prendre les courbes les yeux fermés. J'ai affaire à les ouvrir grands pour ce voyage-là, peu importe le temps que ça dure. Pas question que je manque quoique ce soit.

"Life's a journey, not a destination" bla bla, ouin, ouin. Regarde, là c'est dans ma tête le trip. Perdre la carte, ça te dis de quoi? Moi en tout cas je comprends complètement ce que ça veut dire maintenant. Pis pour faire cute, pour continuer dans l'image, je te dirais que même si je la retrouvais, j'en voudrais pas. Je m'en dessine une flambant neuve.

***

Si les choses vont comme je le souhaite, il est fort probable que je me retrouve dans le coin de San Francisco pour deux semaines cet été. La baie, Berkeley, Death Valley, Yosemite, etc. J'ai une sorte de plan dans ma tête, mais je ne le couche pas tout de suite sur papier. Trop d'inconnus, trop de peut-êtres. Une seule certitude, ce sera moi pis mon linge.

In the mean time, I think I just need to chill the fuck out.

 

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Où s'qu'on réalise que se perdre c'est pas la fin du monde

À l'aéroport il y avait des trottoirs roulants. On se sent comme dans un film. On avance au même pas, mais beaucoup plus vite que les simples mortels déambulant de chaque côté de ces derniers. On file à toute allure, sans se sentir pressé. Mais le piège, c'est qu'on manque les restos et les toilettes. On passe tout droit. Alors une fois installé, on réalise qu'on a faim, qu'on a envie, mais faut refaire le chemin en sens inverse. On se dit que merde, on aurait dû prendre notre temps. On part faire nos trucs, et quand on revient au salon, quelqu'un a pris notre place.

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Je marche très lentement. J'emprunte un chemin qui m'est parfaitement inconnu. Pas de balises, pas de règles, pas de signalisation. Tant d'années sur la même route à prendre les courbes les yeux fermés. J'ai affaire à les ouvrir grands pour ce voyage-là, peu importe le temps que ça dure. Pas question que je manque quoique ce soit.

"Life's a journey, not a destination" bla bla, ouin, ouin. Regarde, là c'est dans ma tête le trip. Perdre la carte, ça te dis de quoi? Moi en tout cas je comprends complètement ce que ça veut dire maintenant. Pis pour faire cute, pour continuer dans l'image, je te dirais que même si je la retrouvais, j'en voudrais pas. Je m'en dessine une flambant neuve.

***

Si les choses vont comme je le souhaite, il est fort probable que je me retrouve dans le coin de San Francisco pour deux semaines cet été. La baie, Berkeley, Death Valley, Yosemite, etc. J'ai une sorte de plan dans ma tête, mais je ne le couche pas tout de suite sur papier. Trop d'inconnus, trop de peut-êtres. Une seule certitude, ce sera moi pis mon linge.

In the mean time, I think I just need to chill the fuck out.

 

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it IS in the littlest of things

I think

That I am afraid to write

Sitting here, typing these very words, I stop at each one, pondering about them, and their meaning, too much. A billboard, nothing more, you said. And it pains me to agree, but what else can I say? It's true.

Our digital self intertwined with our soul, our most intimate information entered in searchable and sortable fields, I wonder how thinly I can stretch the truth so that it makes sense and still does not reveal too much.

Years ago, I would've typed my mind's torments away without a second thought. And now… I feel like I've given up. Given up the faith, the trust in myself. I forgot that no matter what, if there is one thing I am free to do it is to write, because I have locked away that sense of freedom very far away and lost the key.

I feel pain whenever I pick at the lock. And that is probably the most frightening of all.

But all is not lost. I'll keep picking. Bloody fingers, weeping mind… the sun still fucking shines babe.

I think

It's in the little things

I think that

I am just beginning to understand what being free means

Pratiquement revenue

Mais y en reste un ptit bout là-bas. Ma maison pendant 7 jours. 12 pieds par 6 pieds. J'avais même des murs antibruit. 5 bouquins lus, un journal alimenté frénétiquement, un 26 onces de rhum vidé, pas une seule conversation de plus de 10 minutes en une semaine.

 

En revenant, des emails du comptable, des comptes à payer, des émotions à gérer. Mais heureusement, de l'énergie à revendre, et surtout des enfants et des amis à aimer.

Sur ce…

Je vous laisse avec Shakey car lui m'accompagnera dans mes oreilles.

On m'a dit, rapporte un peu de sable et une petite pierre. Peu importe ce que je rapporterai, ce sera beaucoup moins que ce que je laisserai derrière.

 

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