Les doigts

je ne comprend plus exactement comment ça peut arriver la peur de ce qui reste de ce qui s’en vient de ce qui aurait pu être j’ai parfois envie de doigts profondemment enfoncés dans ma tête un seul réel regard de compréhension qui dit oui oui t’as raison oui c’est vrai mais plus souvent je me terre et je barricade les accès c’est beaucoup plus simple de fuir que de rester là à regarder te regarder nous regarder le sang dans les yeux ce n’est pas qu’une allusion ça coule partout c’est salissant et je n’en peux plus de récurer mes visions imprimées qui d’autre pourrait le faire parcontre que ces doigts ces doigts qui ont effleuré la surface en se disant c’est suffisant en craignant peut-être la profondeur en sentant le froid du fond engourdir leurs phalanges le froid que je ne sens plus que je ne savais pas que j’avais endedans comme en dehors et c’est là que je suis dehors avec le soleil et les pas des autres qui m’accompagnent mais pas vraiment c’est plus comme une mélodie que je m’invente que je me chante pour croire encore que je ne suis seule que je n’ai pas choisi d’être seule que c’est donc beau la vie parmi toute cette musique et les doigts diraient oui tu as raison oui c’est vrai et je saurais qu’ils mentent mais nous serions seuls ensemble

Algebra for dummies

My haves do not always take care of my wants.

Some wants I don’t always realize are already haves.

Where x is wants and y is haves

Identify the value of each variable.

Dans une carrière

C’est habituellement entre minuit seize et minuit vingt-huit, à l’heure où je devrais aller me coucher, que je me met à angoisser, généralement sur ma situation en général et particulièrement sur ma situation en particulier.

Combien, pourquoi, peut-être que, et si, mais pourtant, mais encore.

J’y travaille. Il y a une grosse briquetterie ici pas loin. Et une carrière énorme d’où l’on en sort des cailloux pour faire du ciment. Je pense souvent à ces trous. J’imagine les chemins qui serpentent leurs flancs, qui mènent au fond. Et je vois toujours ces routes en spirales comme ça. Qui vont vers le fond.

(Quand j’étais petite, j’entendais les ados parler d’aller au pit de sable. Ils disaient qu’ils allaient se baigner au fond. L’idée m’effrayait. J’imaginais des dunes géantes, des squelettes de voitures prises dans les pentes et des jeunes en shorts de jeans tentant de remonter en rampant dans le sable brûlant.)

(À ground zero en mars deux mille deux, une seule plateforme pour entrer et sortir du trou. Ça puait. Et je me demandais comment se sentaient les hommes en bas qui conduisaient les camions transportant les débris à l’extérieur du trou. En devant obligatoirement rouler sur quelques un de leurs compatriotes en miettes quelques mètres sous leurs roues.)

J’y travaille. La résignation au fait que ce n’est jamais tout droit la route me gonfle les mollets. Ça pas besoin d’être pavé. Juste pas trop à pique.

Here we go again

Ok, I know, I’m sorry. I keep changing. The last template was really gorgeous, but way too heavy and complicated for my taste. I thought it slowed down the page. There were too many things to fix and work around. After hours spent trying to get it to work properly, I just saw no end to it. And it was… just too white. Every time I came here I didn’t feel inspired. I just felt… meh.

Anyway, this one is I think a good representation of where I am. I really like the image. And most importantly, it’s fucking functional. Easy to manage. All I have left to do is update to WP 2.something. And I might play around with some widgets and the font in the header.

Minuit et une

Hier ça a fait six mois. J’ai parfois l’impression que ça fait deux semaines. Des choses m’échappent. D’autres, je n’arrive pas à m’en débarasser. On m’a dit “Je t’envie un peu, tout semble si bien se passer pour toi”, “Tu t’es bien préparée, ça paraît”. Et sur la vague tout en effet glisse. Et la vague, et bien, elle rejoint le rivage un moment donné. J’ai fui un peu aussi. Mais le moteur a risqué de caler une couple de fois dernièrement.

Je ne peux pas faire autrement que ce que je fais en ce moment. M’assurer de donner mon meilleur, en tout temps, à ceux qui sont près de mon coeur. M’occuper de mon chez moi. Faire une bonne job au bureau. Être une bonne mère, une bonne amante, une bonne amie, une bonne employée. Parce que tout va tellement bien. Parce que je suis forte.

Un dimanche sur deux, mon coeur se brise en mille petites miettes. Je reviens chez moi, et je pleure. Tout est vide, les minous miaulent, un tshirt sale traîne à terre et je le ramasse en braillant, en le pressant sur ma joue. Non non, là, ça va faire. Non, j’ai pas envie de “m’y faire”. Je veux l’accepter. Mais je ne pourrai jamais m’y faire.

J’ai peur parfois de dire que j’ai de la misère. Parce que “ça va si bien”. J’ai peur de parler de ce que je ressens, parce que je pense que je suis supposée de ne pas avoir de séquelles. Des fois, tout est cool, je me sens bien. Et des fois, j’ai des poignards dans le coeur, le souffle me manque, je suis toute étourdie, et je… Je sais plus. Je sais pas trop ce qui se passe. J’ai l’impression d’être plongée dans un gros trou plein de rien. Rien qui valle la peine de ces larmes du dimanche soir.

J’ai pas pris le temps de vraiment regarder où j’en suis, où je m’en vais. Qui je suis. Qui je veux, et ne veux pas, être. J’ai toujours eu de la misère avec l’idée de m’accorder du temps, de l’attention. Je me suis éparpillée parmi mes soleils.

Tellement étirée que je suis toute mince, fine, transparente. Avant de fendre, il est temps que je me rapatrie.

Stripped

The flesh is weak.
nothing’s shocking

But easily discarded if one was so determined.
if one was so inclined

And yet beyond the ugliness lies the truth about us all.
fire is the outcome of hypocrisy

 

 

 

Lancer du livre

Il y avait ce lancement auquel j’avais envie d’aller. Et puis, j’ai changé d’idée. Pour plein de raisons. Pour aucune en particulier. Beaucoup de gens que j’ai envie de rencontre, ou de revoir. D’autres que je ne connais pas, que je ne connaitrai jamais.

Et au cours d’une conversation msn j’ai réalisé pourquoi, vraiment, fondamentalement, j’ai pas d’affaire là. Non, c’est pas le complexe de l’imposteur. Juste une constatation. Mes amis, je peux les voirs ailleurs. L’auteur n’est pas un ami proche, ni même un ami loin! Alors qu’en tirerais-je vraiment? J’ai pas d’aspirations littéraires aucune. J’ai pas de réseau à entretenir, pas de plogue à faire, pas de manuscrit à pousser, pas cul à lécher. Donc, demain, congé de sourires fakes, de crampes dans les joues, de silences inconfortables, d’overload de parfums mêlés à tout le reste.

Au Crachoir un grand concours: SINISTRÉ… Bien que les prix sont tout à fait alléchants, en lisant les commentaires je me suis trouvée encore une fois confrontée à mes différences. Je ne prend plus ça pour un manque de culture. Je ne me dis pas “fuck, mais je suis donc pas cultivée, j’ai RIEN lu, juste de la crap pendant toutes ces années”, non plus maintenant. Ça ne se mesure pas, c’est ce que j’ai compris. Enfin, c’est peut-être une justification à la con, who knows. Et c’est clair que je pourrais faire plus pour ma culture. Anyway, je ne doutes plus de mes capacités intellectuelles. Mais je doute de mon intérêt… C’est malheureux, j’en conviens. Je pourrais être TELLEMENT plus cultivée… Quel gaspillage qu’on me dit. Alors donc, non, j’ai pas lu Céline ou Hemingway. Bukowski n’a pas changé ma vie (quoique le fait que je n’aie pas de pénis y est peut-être pour quelque chose). Burroughs c’est limite, et encore, j’étais ado.

Je ne peux pas, dans une conversation dite littéraire, ploguer quelqu’auteur que ce soit. J’ai découvert la poésie à trente ans, on s’entend que j’ai un bout de chemin à faire avant de dire que je connais ça le moindrement. J’aime la philosophie, la sociologie, les communications, ce qui m’a fait lire pas mal de lectures imposées de certains cours collégiaux et universitaires que je n’ai jamais suivi.

Bon. Où j’allais avec ça, c’est que dans cet extraordinaire concours: SINISTRÉ, il est question de 75 livres qu’on ne pourrait pas laisser brûler.

75… C’est beaucoup, et si peu. J’y mettrais des Astérix et des Tintin, du Crumb et du Gotlieb, c’est certain! Et deux ou trois Stephen King, sans honte. Flash, de Charles Duchaussois. C’est pas de la littérature. C’est un livre que j’aime. 1984, Fight Club, American Psycho, Koko de Peter Straubb… Papillon, La grosse femme d’à côté, Thérèse pis Pierrette, La duchesse et le roturier, Weavewolrd, The Big Sleep, Replay de Ken Grimwood, the Bonfire of the Vanities parce que j’ai été dans l’ombre d’un Master of the Universe, Le pendule de Foucault, quelques San-A, L’hiver de force, St-Denys Garneau…

Et d’autres, sûrement.

Des livres dont j’ai plié les coins de pages, dont je connais l’odeur. Que je prête avec plaisir et qu’on me rend un peu plus usés, un peu plus aimés. Pas nécessairement ceux qu’on trouve dans les bibliothèques des gens “cultivés”. Mais c’est les miens. Et je suis heureuse de les avoir lus, aimés, relus, pleuré dessus, dormi avec.

Et Thoreau. Qui ne me laisse jamais oublier.

“I went to the woods to live deliberately, to front only the essential facts of life, and see if I could not learn what it had to teach, and not, when I came to die, discover that I had not lived.”

Je (c’est bien parfois)

serait-il vraiment possible d’écrire sans commencer par ça? de tenir un blog personel?

(je déteste le mot blogue  calvaire. oui, je sais, l’orifice de la langue française l’a accepté. ça change rien, je n’aime pas. tant qu’à y être, blogosphère aussi. c’est laid)

en fait, ce qui me dérange ces jours-çi, c’est surtout ma propre place ici. non, c’est pas ça. c’est, j’ai de la difficulté à écrire parce que je ne pense plus comme avant. je met de côté les événements personels. je pense à ce que j’aime écrire. et j’y arrive de moins en moins. je sais qu’une partie de mon problème, c’est que je suis maintenant rarement inspirée. j’ai peine à trouver des blogs qui me touchent, m’allument. je dis bien mon problème.

je me sens intimidée par la communauté qui se forme autour des commentaires. comme dans la vie de tous les jours, des cliques, des gangs, des élites, des rejects. je ne devrais pas être étonnée de ne pas vouloir faire partie de tout ça. je ne le veux pas plus dans le vrai monde. mais dans la vraie vie, on peut facilement ignorer les gens. sur les blogs, il s’agit de cliquer sur commentaires pour voir. ça me fait chier de ressentir ça. c’est stupide. je n’ai pas à être acceptée par qui que ce soit.

j’avais un mur de protection énorme avant. l’anonymat. pas que je me sente paralysée, c’est pas comme si j’avais à écrire contre quelqu’un en particulier. j’ai plus peur de la perception, de l’appropriation du sens de mes mots par les autres. je n’ai pas d’image à entretenir. mais je suis assez insécure pour croire que je serai jugée maintenant que certaines personnes me connaissent. l’abandon me manque.

ce que j’ai écrit à la suite d’une soirée il y a quelques semaines, j’ai eu peur de le publier. pourtant, je n’y parlais que de moi et de ce que j’ai ressenti. je savais qu’il y avait le danger que d’autres l’interprètent comme une accusation ou une critique. je n’ai pas envie de me justifier, d’expliquer. je sais aussi que ce conflit intérieur vient directement de mes insécurités, le désir de plaire, blablabla. c’est de la bullshit. je me sens le dos courbé, les yeux baissés. j’ai un peu trop regardé vers l’extérieur, ça je le sais. je me sens rarement comprise, à l’aise, challengée en groupe. ça aussi je le sais. alors pourquoi je continue à vouloir essayer? fuck it si ça sonne prétentieux ou condescendant. je me comprend.

Wiki that

At the Wiki Church, not all prayers are answered. For the rest, I turn to my own bookcase.

Over the years a huge number of theological man-hours have ben spent debating the famous question:

How Many Angels Can Dance on the Head of a Pin?

In ordeer to arrive at an answer, the following facts must be taken into consideration:

Fistly, angels simply don’t dance. It’s one for the distinguishing characteristics that marks an angel. They may listen appreciatively to the Music of the Spheres, but they don’t feel the urge to get down and boogie to it. So, none.

-Good Omens (Terry Prachett, Neil Gaiman)

A little trippy

Nights obviously are getting colder. We must find things to bring us closer. Create. Heat and comfort and well, this must be the most comfortable spot in the world. I can’t believe it’s already September. Can’t believe I’ve made it this far without fucking up once. So far. And us three and us two and I. I, here and now. Cold, feeling the breeze between us and thinking that’s mighty fine too.

Looking through. It’s not enough to look ahead. Who knows how far you can really see? The answer is in the distance. And balance is within my reach.

Nothing is ever enough. I know I can do so much more. Here is relative. Defining this moment as significant another marker at which I can glance once in a while. Look back at. For balance. I missed a few, not always willingly. But I’ve never really integrated regret into the drawing of the path. And again, not always on purpose.

Purpose*. Distance*. Balance*.

*Suggested readings to be taken with a grain of salt. Or a big fat one.