Introducing a new pronoun

And I wanted to tell you something sweet.

Something that didn't hurt.

But despite my good will, I am silenced, the words trapped.

The right ones. The ones that belong.

I never used you before, I always was sufficient.

Then you. So I.

You hold a mirror that I want shattered.

But you hold it with such abandon, such generosity. 

And still all I can think of is the disguise I should wear.

A reflection I can deal with.

A reflection you have seen through long ago.

When you put it down, the mirror,

I hope that in your eyes will remain the image of what I can be.

It's all here, all in here, between you and me.

She, and others

I'd watch the door to see her walk in every night. She usually came in on Tuesdays and Fridays. I would wait for her to take a seat, and then change my section with another girl to work in hers.

The bingo hall seemed to come alive to me. I would walk to her and sell her cards. She would always smile and ask how I was and give me nice tips. The first time I saw her, I blushed violently and a co worker asked me what was wrong. I couldn't answer, couldn't talk. My eyes followed her across the hall and all I knew about desire was thrown out the window. I didn't know much at 15, but enough to recognize this as something I would not experience often. 

She wore a fur coat and when she'd take it off, that was the best moment of the evening. She had long brown hair, sleek and shiny. Her body was a sea of unkowns that I wanted to touch. Not a small woman. With wonderfull breasts and an ass my hands were hungry for. Once I was close enough that despite the thick layer of smoke I smelled her perfume. Ysatis.

For weeks I went to sleep fantasizing about her, her body, her skin, her mouth on mine, her hands showing me where to put mine, her voice in my ear, asking me to, telling me to. 

I will always remember her, although I forgot her name a long time ago. And through the years I've lusted after a few women without shame, but without doing anything about it.  But what I think I've learned early on is that falling in lust can be as consuming as falling in love.

That need, desire, hunger, that nothing can quench.  Lust can be as fullfilling but also as damaging as love. The loss, the end, when there is nothing to do but to part. But to feel so real, so alive, so powerful, so whole, even for a moment, can be worth the pain. Yes we are animals, yes, we aspire to higher thinking when in fact all we really want is a good fuck once in a while. And so what?

Some days I think all this is accessorial. Nothing more than instant gratification that will lead to nothing good. But that instant when eyes meet, when fingers spark fires, when everything is senses, is an instant I feel alive. Without effort life comes to me. Once in a while, I enjoy that.

Visite

Côté sud… À l'est de St-Denis… Je fais le tour du bloc lentement une fois, deux fois, trois fois. Le soleil se couche et à chaque passage je vois la lumière entre les rideaux. La fenêtre est entrouverte et le vent les déplace un peu. Pas assez. Pas assez pour voir la couleur des murs. Pas assez pour me convaincre qu'il n'y a personne et que je perd mon temps.

Je cherche un stationnement anonyme, comme si ça existait. Debout à côté de l'auto je replace mes jeans, mon soutien-gorge, mon chandail. Ébouriffe mes cheveux, pince mes joues, barre la porte. Personne sur le trottoir. Personne aux fenêtre. Personne sur les balcons. Je flotte vers. Vers.

Traverse, tourne le coin, traverse. Pas de voitures qui circulent. Tout s'est arrêté. N'existe que le fil entre moi et la porte. Entre mon doigt et la sonnette. Entre mes yeux et les siens. Je sonne, en espérant qu'il n'y ait pas de réponse. En tentant d'entendre l'absence de pas. Silence. Le corridor reste vide. Je vois des marches qui montent par la petite fenêtre, qui disparaîssent dans le noir, vers une porte qui s'ouvrira sûrement maintenant que j'ai sonné une deuxième fois. 

Lumière, jambes, mains. Je ne vois plus rien. Jusqu'à temps que son visage joue comme une réflexion du mien à travers la vitre. Suspendus dans la seconde de la découverte. Tout changera. Tout et rien ne sera pareil. Et la chaleur s'échappe à mesure que la porte s'ouvre. Je me glisse à l'intérieur sans mesurer si je passe dans l'espace entre la chambranle et son corps. Contact.

L'écho des sons de la vie en haut est vrai. L'odeur des soupers d'hier. Nos souffles courts. Le clic de la porte qui se referme. Mon sac à main qui tombe par terre. Je touche son visage, comme s'il m'avait toujours appartenu. Comme si je l'avais toujours fait. Mes mains sous son chandail et les siennes sous le mien. C'est tout, tout ce qui existe.

Il faudrait monter, faudrait aller en haut. Faudrait se dire bonjour à la rigueur. D'autres plans se sont imposés, et nos bouches n'ont vraiment rien à se dire, trop occupées à se toucher, caresser, goûter. Trois pieds par trois pieds, c'est tout l'espace dont on a besoin. La lueur des lampadaires, la lueur de la vie en haut. J'avance, le pousse contre le mur, étend mon corps contre le sien, sens ses doigts descendre mon dos et prendre mes fesses. Je recule, m'arrache de quelques centimètres pour détacher sa ceinture. Je veux voir.

Je remonte son t-shirt un peu. À genoux, mes lèvres sur son ventre je ferme les yeux un instant et laisse ma langue voir. Voir que son désir est le même que le mien. Et dans ma bouche j'ai maintenant tout ce dont j'ai envie. Je caresse ses fesses, le tirant vers moi, toujours plus près. Ma tête entre ses mains. Et je donne, je donne, je prend. Ses jambes fléchissent un peu, s'ouvrent, et je passe mes bras autour de ses cuisses. Je suis perdu entre ses jambes. 

Il me remonte, me met debout, me retourne face au mur. Il tire mes cheveux pour prendre mon cou. Son autre main est déjà sous mon jean, sous ma culotte, sous. En. Et je me balance contre elle. Le mur. Le mur et ma joue. Mes fesses offertes. Et je lui appartiens, le moment où il me pénètre, entre, me possède entière parce que c'est son droit d'entrée. Tout en échos dans les escaliers.

J'aurais pu visiter, mais il se faisait tard. Ce sera pour une prochaine fois. 

Defrag, scandisk et al

Deleted. Not yet. Not quite.

Coming back. Regaining some kind of human form.

The deletion amplifying as my mind eases into a comfortable position. 

Like passes. Like a file cleaner. How many passes should I allow?

Complete irradication. Or traces. Lost file fragments.

Things are starting to make sense again.

Reality is not hiding, not a nightmare, not unbearable.

I don't want to disapear, not as much anyway.

Thought I needed to format, but 

BSOD… Memory dump. Reboot.

The files survived after all.

Compress old files? Yes. 

I'm much quicker on startup, with minimal damage.

 

De la fuite dans les idées

Je sais pas trop d'où l'idée m'est venue. Mais entre le sofa et la chaise, entre la clope pis le joint. La fin de Studio 60 on the Sunset Strip (plate), le générique qui défile à mach 2, mon gmail notifier qui fait un saut. Les pas entre ces deux mondes m'ont fait oublier la raison de l'élan que je m'étais donné pour quitter l'île inclinable pour le radeau sur roulettes. Devant ma source et mon puit sans fond.

Je peux prendre, prendre, prendre sans arrêt. Je lis, sans arrêt. Les mots, partout. Français, anglais, même espagnol. Je ne commente pas beaucoup, je ne participe pas. Je regarde, j'absorbe, me submerge dans les consonnes, virgules, la grammaire chante son air si familier, si réconfortant. Je me berce des accords, des participes, parmi les subordonnées, les radicaux.

Je peux donner, donner, donner, sans arrêt. Déverser, déborder. Mais aussi offir. Nulle part ailleurs je pourrais donner autant, sans retenue, sans remords, sans rougir. Fermer les yeux et tout garrocher. 

Mes langues me torturent parfois. Une phrase m'arrive, comme ça, sans avertissement, en pleine conversation, en train de mettre du gaz ou de brasser les pâtes. Je regarde toujours par en haut quand ça arrive, mon souffle attend que ça passe. J'écris dans ma mémoire:

Is bleak a color?

Et ma tête part en français. Qu'est-ce que je fais? 

Ça fuck tout. I think in images. Comme quand j'ai quitté mon île. J'ai vu quelque chose. C'est peut-être la légende sous l'image qui est en anglais. Course entre l'image et la légende. L'mage gagne. Mais souvent au prix de l'idée. 

Moment #4

C'est pas le moment. C'est pas les butchs de cigarettes.

C'est pas la toune. C'est pas la lumière du lampadaire sur la chaise.

C'est pas l'écho des images. C'est pas l'air des mots abandonnés.

C'est pas le combat qui m'a achevée. C'est pas les traces que la folie a laissé.

C'est pas la vision sur hier. C'est pas les demains aveuglés. 

C'est le vide

C'est le silence

C'est le vide le silence le vide le silence 

Pulling out

What's funnier? Steve Martin pretending to care on SNL or Johnny Knoxville shopping a taxidermist for his grand mother? Exactly. Watched Amadeus today, with the volume way up. What happend to Tom Hulce anyway? Right now Kenny Rogers is urging me to buy the Superstars of Country Collection, for the pleasure of listening to Ray Price, Conway Twitty and Merle Haggard again and again. All digitally remastered. I could switch. There's 8 Mile on MMM.

Or I might pick up a book. Haven't read much lately, but bought books like crazy. I'm about 10 books late. A mix of noir, sci-fi, auteurs québecois and poetry. And that's not counting the comics. I am of an addictive nature. It used to be dope. Then paperbacks. Then TV. Then something else. And now I'm trying to wean myself again. But TV won't do it. Nor trash novels. Drugs are out of the question. Now I really get what cold turkey means.

I posted the Dylan song because it says so much about appreciation, acceptance of the inevitable or unavoidable. About not having regrets but embracing the past and caring for your memories. I have a choice. My past is mine. I can decide what it means to me and how I look at it in the rearview mirror. Reajusted it. Like when you let someone borrow your car and everything is out of place, out of position. Reajusted. Perfect view. Clear. My hand is on the stick. My eyes look down.  The needle moves up. Stops on D.

If a tree falls, it falls

I heard it. I turned around and watched it finish it's course at my feet.

The tree fell. The ground wavered. The roots ripped open the earth and I cried.

Infernal noise as tendrils of life let go of the giving soil.

My shouts muffled, green leaves spilling their tears in my mouth. 

The branches bleeding as they are whiping against the forest.

And I touch the blood and bring my fingers to my lips.

My lips.

My tongue pushes softly called by the wetness.

My lips.

Do not open. I will go to sleep thirsty.

I turn around and let it bleed and bleed and bleed.

It's not the fall that killed the tree.

 

Prends-moi

Depuis dimanche matin que j'y pense. Que j'ai l'article* plié placé à côté de mon moniteur. Toute la journée des bribes me reviennent. Surtout celle là: "…Plus rien ne choque personne. À moins de se voir dans un miroir pour la première fois.". Oh. Ainsi donc ça arrive aux autres aussi…

Je relis l'article ce soir et les mots exacts qui m'ont tant touchée à la première lecture ne font plus le même effet. Pas que je sois déçue, seulement je cherche l'essence de ce que j'y ai lu et je ne le trouve pas. Alors telle est ma réalité des mots. Ils sont entrés dans ma tête, ont chanté un air que j'aime et sont sortis.

D'autres* m'ont prise à la gorge. J'ai dit oui tout haut après que mes yeux soient passés dessus encore et encore.

On prend les mots comme on prend le bus. Comme on prend une fessée. Comme on prend une brosse. Mais on ne sait pas toujours quoi faire avec. 

Les mots dont je me souviens, je les ai pris, embrassés, suppliés, adulés. Détestés. Aimés. Cinq ans, six mois ou deux jours, ils sont toujours à se chicaner pour le center stage de ma mémoire.

Les mots que j'ai oublié, je les ai pris un court instant, le temps d'un souffle ou d'une saison. Et ils sont partis, sans fanfare, doucement, en laissant seulement une empreinte qui s'estompe lentement.

Mais ressentir l'emprise de mots. Les laisser me prendre, les laisser me porter, me punir, me saouler. Ne pas les placer ni les diriger, mais leur donner la clé. Leurs sons et leur cadence prendre mon coeur et mon esprit.

C'est une faim nourrie d'illusions mais aussi de vie. D'amour, de haine, de mélancolie, de folie, de détresse, d'orgasmes, de peur, de joie. Quand les mots me prennent, c'est là qu'ils me donnent le plus. 

 

 

*Liens

Patrick Brisebois dans La Presse 17/09 pour son nouveau roman Catéchèse aux éditions Alto (que oui je m'empresse de me procurer!)

Tony Tremblay: néant attitude